47  Il est évident que les paroles de Lancelot sont à double sens : il ne peut accorder que ce qu’il possède. Or, son cœur ne lui appartient pas puisqu’il l’a donné à Guenièvre. Les récits arthuriens sont remplis de discours ambigus de cette sorte, ce qui témoigne d’une casuistique très raffinée. Il en est de même pour les serments, comme celui de Lancelot jurant que Kaï est innocent de ce dont on l’accuse, ce qui est la pure vérité. C’est ce que les casuistes du XVIIe siècle appelleront les « restrictions mentales », pratiques que dénonce vigoureusement Pascal dans les Provinciales.