18  Il s’agit d’une coutume typiquement celtique, rapportée aussi bien par les auteurs grecs de l’Antiquité que par les scripteurs chrétiens anonymes des épopées gaéliques d’Irlande. Lorsque les membres d’une tribu se réunissaient autour du roi, assis en rond autour du foyer central (scène archétypale de la Table Ronde), devant le chaudron où bouillait la venaison (tous les Celtes des sociétés archaïques privilégiaient la nourriture bouillie dans un chaudron ou dans une cuve), le meilleur morceau était attribué à celui qui était le plus brave. Bien entendu, chacun des assistants se prétendait le plus brave, ce qui était la cause de discussions sans fin et même de luttes fratricides se soldant par mort d’homme. Une illustration exemplaire de cette coutume se trouve dans le récit irlandais du Festin de Bricriu. Voir J. Markale, l’Épopée celtique d’Irlande, nouvelle édition revue et augmentée, Paris, Payot, 1993.