PAR LE SANG VERSÉ

 

 

Paul Bonnecarrère est né en 1925. À la libération de Paris, il s’engage dans le 1erRégiment de chasseurs parachutistes où il reste jusqu’à la fin des hostilités. Il devient alors correspondant de guerre et on le trouve partout où la France se bat encore : Indochine, Tunisie, Maroc, Algérie, Suez.

Au cours de ces campagnes, il vit avec les troupes de choc et lie de solides amitiés qui le font rêver d’un ouvrage sur les dernières guerres coloniales de l’Armée française. Un jour, il se trouve en perdition au Sahara où son avion vient de s’abattre et il est recueilli par une patrouille de légionnaires. « C’est alors, dit-il, que je décidai que mon livre porterait sur la Légion étrangère. »

Ce sera Par le sang versé (1968), consacré aux campagnes de la Légion étrangère en Indochine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si la guerre a cessé en Europe, l’Indochine en 1946 ne connaît toujours pas la paix. Le mouvement nationaliste du Viet-Minh dirigé par Ho-Chi-Minh met le pays à feu et à sang et, en haut lieu, on n’a pas encore compris l’efficacité de cette guérilla qui aboutira en 1954 à la défaite de Dien-Bien-Phu. On s’en tient à la technique traditionnelle et le Corps expéditionnaire en général, la Légion étrangère en particulier, sont chargés d’assurer la sécurité des places fortes, des routes, des voies ferrées et des civils confiants dans la protection de la France.

C’est le dur combat de la Légion pendant ces années meurtrières que Paul Bonnecarrère évoque ici en s’appuyant sur les journaux de marche des unités et les témoignages d’une centaine de survivants. Dans cette épopée sanglante, la Légion a perdu plus d’hommes que pendant les deux guerres mondiales. Il lui a fallu se mesurer dans une nature hostile avec un ennemi invisible, fanatique et d’une cruauté dépassant toute imagination ; déjouer embuscades et pièges. La poursuite d’Ho-Chi-Minh dans le Sud-Tonkin, l’odyssée du train blindé, le sauvetage de la My-Huong, la défense de la sanglante R. C. 4 ou de Cao-Bang dont ne revinrent que douze hommes sur mille, voilà quelques-uns des épisodes de ce récit où revit avec une intensité exceptionnelle le courage de ces « étrangers devenus fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé ».