XVIII
LE cul de Laure. Je t’interroge, tête de momie. Je te sonde, cristal charnu. Parle-moi de moi! Astre, pomme, paradis, appels de crocs, terre à gencives, électrique salive du bourreau, je lèche, te lèche, je lèche donc je suis. Raie, cul, trous, fente, saxophone, M’sieur Descartes n’a rien compris, c’est dans la chair que tout est dit.
Le cul de Laure. Devant. Je suis aveugle. Le tabernacle est dans la raie. J’ai la queue raide. Je me signe devant le trou. Je communie dans l’orifice.
Le cul de Laure. Tam tam nocturne, Walhalla, jungle, nuit tatouée, silex salace, canyon, savane, pavane, Wotan, bijou nègre, raie, craie, photo de Man Ray.
Le cul de Laure. Périscope, salope, anus et Nautilus. Je ne dis mot, captain Nemo. Je noue tes algues à mon index. Mobylette, chicane, branlette vaticane, guidons du cul, haleine, baleine. Moby Dick, j’ai le krick.
Le cul de Laure. Pôles, globe, comète carnée, varappe, je lappe, je jappe, pêne, flèche, cible, sable, tout l’univers dans cette raie, terre et ciel et sel et sol, langue pédestre, bouche bée, ma bouche dans la baie, Laure marine, primitive, latine, captive, noyée, ensablée, obscène et pure.
Le cul de Laure. L’orée de Dieu. La raie du Monde. L’or du Dehors.