Chapitre 28

 

Serita conduisait sa BMW blanche tout doucement, l'approche de la maison des Ayars, elle résista à la tentation de donner un bon coup d'accélérateur pour dépasser leur allée et poursuivre sa route. Elle aurait voulu que le trajet se prolonge, qu'elle ne sorte jamais de ce véhicule et n'apprennent pas ce qui été arrivé à David. Elle était comme ces patients qui attendent les résultats d'un examen crucial dans la salle d'attente du médecin et tentent de faire diversion en consultant les diplômes affichés aux murs et les prospectus inutiles.

— Laura ?

Son amie respirait par à-coups. Serita sentait presque son esprit partir dans des directions différentes.

— Quoi ?

— Tu ne veux vraiment pas que je t'accompagne

— Non.

— À quelle heure souhaites-tu que je revienne te chercher ?

— Je me débrouillerai pour rentrer.

— Arrête, Laura. Je repasserai dans une demi-heure et je t'attendrai dehors, d'accord ?

— OK.

Serita engagea la voiture dans l'allée, ses phares dansant dans les massifs de fleurs comme s'ils cherchaient un intrus. La maison était plongée dans l'obscurité. Laura ouvrit la portière et descendit.

— J'ai l'impression qu'il n'y a personne, fit remarquer Serita.

— Pas encore. Mon père travaille tard ce soir, et ma mère ne devrait pas tarder à rentrer.

— Tu vas attendre dehors ?

— J'ai la clé.

— Alors bon courage, ma grande. Et surtout, garde ton calme.

— Promis.

Une fois à l'intérieur, la main de Laura retrouva d'instinct remplacement de l'interrupteur. L'environnement familier lui sembla pourtant différent, pareil à un livre qu'elle aurait seulement feuilleté sans prendre la peine de le lire intégralement.

Elle monta l'escalier, sachant très bien où elle voulait aller. Au moins, sa mère était une personne organisée. Chaque chose à sa place, et une place pour chaque chose. Mary Ayars ne perdait jamais rien, une qualité dont sa benjamine n'avait pas hérité. Chaque fois que sa mère lui rendait visite au bureau, elle demandait invariablement : « Comment peux-tu travailler dans une pagaille pareille ? Comment fais-tu pour t'y retrouver ? »

En vérité, une fois sur deux, Laura ne trouvait pas ce qu'elle cherchait, mais c'était là qu'intervenait Estelle. Laura avait l'esprit vif - trop vif parfois. Les idées se bousculaient, au point qu'elle en oubliait les détails. Mary, à l'inverse, était incapable de faire deux choses à la fois et n'entreprenait jamais de nouvelle tâche tant que la précédente n'était pas finie.

Ma mère ne nous ferait jamais de mal. Elle nous aime...

Sa mère, si belle, si maternelle. Mary Ayars avait soigné ses filles quand elles étaient malades, les avait serrées dans ses bras quand elles avaient peur du noir. Elle leur avait lu des histoires, les avait bordées puis embrassées tous les soirs avant de dormir. Et tout cela n'aurait été que faux-semblants ?

Il doit y avoir une erreur. Ce n'est pas possible..

Sa mère, cependant, détenait la clé de cette horrible affaire. Mary avait détesté David dès le premier instant et avait supplié sa fille de ne plus le voir. Pourquoi ? Elle ne l'avait même pas encore rencontré. Pour quel raison était-elle si opposée à leur relation ? Ne voyait-elle pas à quel point il rendait sa fille heureuse ? Avait-elle pu se laisser aveugler à cause d'une liaison vieil de trente ans ? Était-ce le passé qui l'avait poussée s'envoler vers l'Australie pour affronter David et..

Et quoi ?

Laura aurait bientôt la réponse à cette question. D'ici là, une vérification s'imposait. Pénétrant dans la chambre de ses parents, elle alla directement à la table de chevet de sa mère, ouvrit le deuxième tiroir trouva immédiatement le carnet à la couverture bleu. Elle en tourna les pages. En une seconde, ses craintes furent confirmées. Elle l'avait pressenti, elle s'y été préparée, mais la découverte n'en fut pas mon douloureuse.

C'est vrai. Mon Dieu, c'est vrai...

Elle entendit une porte s'ouvrir en bas.

— Hello !

La voix de sa mère. Cette voix douce qui maintenant lui paraissait artificielle.

— Je suis en haut, maman.

— Laura ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

La jeune femme glissa dans sa poche le carnet bleu.

— Je voulais te parler ! s'écria-t-elle en réponse.

— A huit heures du soir ? Pourquoi n'as-tu pas appelé, ma chérie ?

— Je... Je ne sais pas.

— Tu devrais être encore à l'hôpital. Le Dr Clarich a dit...

— Je me sens bien.

— Comment es-tu venue ? Ta voiture n'est pas dans l'allée.

Mary avait pénétré dans la cuisine. Bien que sa voix provînt du rez-de-chaussée, elle semblait très lointaine.

— Serita m'a déposée.

— Laura, tu ne veux pas descendre ? J'ai mal à la tête, à force de crier comme ça.

Mal à la tête ? As-tu jamais vu David souffrir d'une de ses migraines, maman ? Non ? Alors, tu n'as aucune idée de ce que sont les maux de tête. Tu as eu la vie facile, maman. Tu as toujours été protégée des épreuves de l'existence. Tu n'as pas travaillé une seule journée de ta vie. Tu as passé ton temps à prétendre désirer ton indépendance alors que tu ne faisais que te chercher des excuses. Papa s'est toujours occupé de toi ; il t'a nourrie, vêtue et a tout fait pour te rendre heureuse comme une femme enfant. Et comment Vas-tu remercié, très chère maman ? En le trompant. En couchant avec le père de David, et qui sait combien d'autres encore ? , A chaque pas, la rage de Laura croissait. Bientôt, son cerveau lui sembla près d'exploser. Oubliés les conseils de prudence, l'idée qu'il existait peut-être un autre explication à tout cela, que sa mère n'avait rien voir dans la mort de David. La colère avait pris le pas sur la raison. Elle déboula dans la cuisine et fit face à Mary.

— Laura, ça va ?

Sans répondre, Laura sortit de sa poche ce qu'elle avait trouvé dans la table de nuit.

— Que fais-tu avec ça ?

— Je l'ai pris dans ton tiroir.

— Tu n'as pas le droit de fouiller dans mes affaires — Et tu n'avais pas le droit de tuer mon mari.

Le silence tomba, stupéfiant, suffocant. Mary port la main à sa gorge.

— Qu'est-ce que tu as dit ?

— Tu m'as très bien entendue.

Elle lança le passeport vers sa mère. Mary fit un bond en arrière, comme s'il s'agissait d'un morceau de charbon brûlant.

— Tu étais en Australie pendant notre lune de miel. Ne nie pas, maman. Les passeports ne mentent pas.

Mary ne dit rien. Elle reculait, encore et encore jusqu'à se retrouver acculée dans un coin.

— Comment as-tu découvert où nous étions maman ? C'est papa qui te l'a dit ? Ou Gloria ?

Mary ferma les yeux et secoua la tête.

— Ils te l'ont dit ou... ?

Laura s'interrompit brusquement, repensant soudain à l'intrusion dans leur nouvelle maison, à l'agenda ouvert, à la photo déchirée.

— C'est toi qui...

— Quoi ?

— C'est toi qui t'es introduite chez nous en notre absence. Ça explique pourquoi il n'y a pas eu d'effraction. Tu as pris la clé dans mon appartement et je t'avais donné le code de l'alarme quand on l'a fait installer. C'est toi qui as consulté notre agenda. Et c'est toi qui as arraché la photo du père de David.

Mary demeurait silencieuse, tétanisée dans son coin.

Le cri de Laura vibra à travers la pièce :

— C'était toi, maman ?

Les épaules de Mary s'affaissèrent. Enfin, elle hocha la tête.

— Mais pourquoi ?

Quand Mary se mit à parler, sa voix tremblait à chaque mot.

— Parce que je savais que, entre vous, c'était sérieux. A ton bureau, personne n'a pu me dire où tu étais. Ton père et ta sœur prétendaient que tu devais être en voyage d'affaires, mais tu n'étais jamais partie sans me passer un coup de fil avant. Donc, j'ai eu peur. Je suis passée chez toi pour trouver des indices et suis tombée sur la clé de la nouvelle maison. J'y suis allée et j'ai fouillé dans le bureau jusqu'à ce que je trouve l'agenda de David. C'est comme ça que j'ai appris votre escapade secrète en Australie.

— Et la photo ? Pourquoi l'as-tu déchirée ?

Mary détourna la tête, jouant nerveusement avec ses bagues.

— Ce n'était pas prémédité. L'album était là, je l'ai feuilleté. J'étais bouleversée... et j'ai dû déchirer une photo sans réfléchir.

— Pas « une » photo, rectifia Laura. La photo de Sinclair Baskin. Tu te souviens de lui ?

— Bien sûr que non...

— Laisse-moi te rafraîchir la mémoire, la coupa Laura, luttant pour garder son calme. Tu as volé Sinclair Baskin à tante Judy, autrefois.

Le visage de Mary perdit toute couleur.

— Comment... ?

— Tu as eu une liaison avec lui. A moins que tu aies eu tant d'amants au fil des années que tu aies oublier celui-là ?

Mary se boucha les oreilles et ferma les yeux en serrant les paupières.

— Non, non...

— Maintenant que j'y pense, tante Judy ne sortait pas avec papa quand tu l'as rencontré ? Lui aussi, tu lui as piqué ?

— ... non, non...

— Et Sinclair Baskin a rompu, n'est-ce pas. Lorsqu'il a eu fini de s'amuser avec toi, il t'a jetée — Ce n'est pas du tout...

— Comment as-tu pu faire une chose pareil à papa ? Comment as-tu pu lui mentir ainsi ?

Mary laissa tomber sa tête entre ses mains. Pou première fois, sa voix fut autre chose qu'un murmure.

— Tu ne crois pas que je me suis posé cette question quotidiennement ? J'aime énormément ton père Jamais, tu m'entends, jamais je n'ai eu d'aventure après ça.

— Quel exploit !

— À cette époque, continua Mary, ignorant le sarcasme, ton père travaillait à l'hôpital jour et nuit. Je le voyais jamais. Je m'occupais de Gloria et passait mes journées à la maison à regarder des séries télé. Sinclair est arrivé. Il était beau, fascinant, sophistiqué moi jeune et naïve. J'ai succombé. Tu es bien placer pour comprendre cette attirance. Ton David possédait probablement un charme similaire.

— Je t'interdis de comparer mon histoire avec Da à ta liaison sordide.

— Tout ce que je dis, c'est que j'étais jeune et seule. J'ai commis une erreur. Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes et je ne veux pas de ta sympathie.

— Ça tombe bien, parce que tu ne l'aurais pas obtenue. Mais j'ai une autre question. Pourquoi as-tu tué Sinclair Baskin ?

— Tué Sinclair Baskin ? Mais il s'est suicidé ! Il s'est tiré une balle dans la tête.

— Encore un mensonge, maman.

— Non, c'est la vérité.

— Faux ! cria Laura. Sinclair Baskin t'a larguée. Tu étais ulcérée. Personne ne pouvait rompre avec la belle Mary Ayars, hein ? D'après sa secrétaire, tu es la dernière personne à l'avoir vu vivant.

— Il s'est suicidé, Laura. Tout le monde le sait.

— Non, maman. Stan Baskin était là, caché derrière le canapé. Il a vu son père se faire assassiner.

Mary vacillait. Elle ne cessait de secouer la tête, comme pour nier les paroles de sa fille.

— Je n'ai jamais fait de mal à Sinclair, je te le jure. Oui, j'ai eu une liaison il y a trente ans, mais je n'ai rien à voir avec sa mort. Crois-moi. Depuis trente ans, je paie pour ce que j'ai fait à l'époque. Nous avons tous payé, d'une manière que je n'aurais jamais su prévoir.

— David aussi ?

— Ça n'aurait pas dû se passer comme ça.

— Comment ?

— David n'aurait pas dû mourir. Laura en eut le souffle coupé.

— Tu l'as tué, dit-elle d'une voix étouffée.

— Je ne voulais pas ! s'écria Mary. Je croyais faire ce qu'il y avait de mieux pour tout le monde.

— Tu as tué David ! Mary secoua la tête.

— Tu ne comprends pas. Il s'agissait d'un accident. Ce n'était pas prémédité. Jamais je n'aurais imaginée qu'il réagirait comme il l'a fait.

— Quoi, tu pensais vraiment pouvoir le convaincre de me quitter ?

— Quelque chose comme ça.

— Tu croyais qu'il allait me larguer comme Sinclair Baskin l'avait fait avec toi il y a trente ans ? Et quand il a refusé, tu l'as tué !

Mary redressa brusquement la tête.

— Non, tu n'y es pas du tout !

— Tu le détestais à cause de ce que son père t'avait fait autrefois !

— Non !

— Tu ne voulais pas que ta fille commette la même erreur que toi. Après tout, tel père, tel fils, comme on dit. Tu as décidé qu'il ne valait rien.

— Ce n'est pas ça, Laura ! Tu ne comprends pas.

— Comment as-tu pu être aussi aveugle ? David ne ressemblait en rien à son père. C'était un homme chaleureux, gentil, attentionné, aimant...

— Je sais ! Je sais que c'était un jeune homme extraordinaire. Tu ne m'écoutes donc pas ? Je ne voulais pas qu'il meure.

— Alors pourquoi, maman, si tu le trouvais si merveilleux, t'es-tu sentie obligée de le ruer ?

— Mais je ne l'ai pas tué ! Je n'ai jamais tuer personne !

— Mais tu viens de dire...

— Que j'avais été la cause de sa mort, expliqua Mary. Mais je ne l'ai pas tué.

L'esprit de Laura tournait en rond.

— Tu divagues. Tu voulais détruire la relation entre ta fille et un homme que tu viens de décrire comme extraordinaire. Tu avais tellement envie de nous séparer que tu as fait le voyage jusqu'en Australie, tu l'as rencontré et l'as supplié de ne plus me voir, c'est ça?

— Oui.

— Puis, quand il a refusé...

— Il n'a pas refusé, déclara Mary. David m'a promis qu'il ne te verrait jamais plus.

Laura n'en croyait pas ses oreilles.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Tu as convaincu David de rompre avec moi ?

— Apparemment. Mais je n'ai pas mesuré le prix à payer. C'est toi qui as dit « tel père, tel fils ».

— Et alors ?

— Et alors, David t'aimait tellement qu'il ne pouvait envisager d'être séparé de toi. Après notre conversation, j'ai cru qu'il allait simplement disparaître de ta vie. C'est ce qu'il avait promis. Je savais que tu serais anéantie, mais tu étais jeune et forte. Tu t'en serais sortie. Ta famille t'aurait aidée. Comprends-moi, Laura. Je voulais uniquement qu'il s'éloigne de toi, pas qu'il se suicide... comme son père.

La jeune femme sentit ses genoux se dérober.

— Quoi ?

— Juste après que j'ai eu persuadé David de te quitter, il s'est noyé. Tu ne trouves pas la coïncidence étrange ? Jamais je n'aurais pensé que mes propos le conduiraient à ça.

Laura avait l'impression que des coups pleuvaient sur sa tête, trop rapides et nombreux pour qu'elle puisse les esquiver. Elle se sentait prise de vertige et de nausée.

— Tu essaies de me faire croire que David était tellement bouleversé d'apprendre les frasques de son père qu'il s'est suicidé ?

— Non, ce n'est pas ça du tout.

— Pourquoi tu ne nous as pas laissés tranquilles demanda Laura, le visage à présent baigné de larmes On était heureux. On n'avait rien à voir avec tes histoires minables. On s'aimait.

— Au contraire, hélas, dit tristement Mary.

— Mais pourquoi ?

Laura se sentait près de s'en prendre physiquement à sa mère, de la frapper de toutes ses forces jusqu’à épuisement.

— David était un bébé à la mort de son père. Pour quoi tenais-tu absolument à détruire mon mariage ?

Mary déglutit. Elle se tenait droite, le dos raide. Elle se tourna vers Laura, tremblant comme si elle se préparait à recevoir un coup violent.

— Parce que, dit-elle lentement, tu avais épousé ton frère.

Sans un adieu
titlepage.xhtml
Sans_un_adieu_split_000.html
Sans_un_adieu_split_001.html
Sans_un_adieu_split_002.html
Sans_un_adieu_split_003.html
Sans_un_adieu_split_004.html
Sans_un_adieu_split_005.html
Sans_un_adieu_split_006.html
Sans_un_adieu_split_007_split_000.html
Sans_un_adieu_split_007_split_001.html
Sans_un_adieu_split_008.html
Sans_un_adieu_split_009.html
Sans_un_adieu_split_010.html
Sans_un_adieu_split_011.html
Sans_un_adieu_split_012.html
Sans_un_adieu_split_013.html
Sans_un_adieu_split_014.html
Sans_un_adieu_split_015.html
Sans_un_adieu_split_016.html
Sans_un_adieu_split_017.html
Sans_un_adieu_split_018_split_000.html
Sans_un_adieu_split_018_split_001.html
Sans_un_adieu_split_019.html
Sans_un_adieu_split_020.html
Sans_un_adieu_split_021_split_000.html
Sans_un_adieu_split_021_split_001.html
Sans_un_adieu_split_022.html
Sans_un_adieu_split_023.html
Sans_un_adieu_split_024.html
Sans_un_adieu_split_025.html
Sans_un_adieu_split_026_split_000.html
Sans_un_adieu_split_026_split_001.html
Sans_un_adieu_split_026_split_002.html
Sans_un_adieu_split_026_split_003.html
Sans_un_adieu_split_027.html
Sans_un_adieu_split_028.html
Sans_un_adieu_split_029.html
Sans_un_adieu_split_030.html
Sans_un_adieu_split_031.html
Sans_un_adieu_split_032.html
Sans_un_adieu_split_033.html
Sans_un_adieu_split_034.html
Sans_un_adieu_split_035.html
Sans_un_adieu_split_036.html
Sans_un_adieu_split_037.html
Sans_un_adieu_split_038.html
Sans_un_adieu_split_039.html
Sans_un_adieu_split_040_split_000.html
Sans_un_adieu_split_040_split_001.html
Sans_un_adieu_split_040_split_002.html
Sans_un_adieu_split_040_split_003.html
Sans_un_adieu_split_040_split_004.html
Sans_un_adieu_split_041_split_000.html
Sans_un_adieu_split_041_split_001.html
Sans_un_adieu_split_042.html
Sans_un_adieu_split_043.html
Sans_un_adieu_split_044.html