Chapitre 11
Gloria n'avait jamais été aussi heureuse. Ce week-end à Deerfield dépassait toutes ses espérances. Il n'y avait pas de meilleur trip que l'amour.
Et Dieu sait qu'ils s'aimaient.
Oui, bon, ils se connaissaient depuis peu de temps, mais Gloria savait. C'était même la première fois qu'elle était totalement sûre de quelque chose.
Elle posa le regard sur Stan. Il lui sourit. Une sensation de chaleur se propagea à travers son corps. Elle n'avait pas envie de manger, elle n'avait pas envie de dormir... tout ce qu'elle voulait, c'était être avec lui.
Ils descendirent la rue déserte en direction de l'auberge. La petite ville de Nouvelle-Angleterre semblait tout droit sortie d'une carte postale. On était en septembre, un peu trop tôt pour que les feuilles changent de couleur, mais le calme et le soleil qui filtrait à travers les branches suffisaient amplement à leur bonheur. L'air était tiède. Ils portaient chacun un short et un T-shirt. Dans la précipitation du départ, Gloria avait oublié les siens, si bien qu'elle en avait emprunté un à Stan.
Il n'y avait que douze chambres dans le bâtiment principal de la Deerfield Inn. Plus une dizaine dans l'annexe. Mais ce week-end-là, les clients étaient peu nombreux, et Gloria s'en réjouissait. La veille, ils avaient dîné et, après une promenade, s'étaient installés devant un feu de cheminée dans le salon de l'auberge. Le silence lui procurait une incroyable sensation de détente et de bien-être.
Stan posa un bras autour de ses épaules. Gloria se blottit contre lui. Elle se sentait au chaud, en sécurité et follement heureuse. Ils arrivaient en vue de l'auberge.
Stan s'arrêta, se tourna vers elle.
— Je t'aime, Gloria. On ne se connaît pas depuis longtemps, mais...
— Je t'aime aussi.
Elle crut que son cœur allait éclater quand il se pencha pour l'embrasser. Il se redressa, et elle vit une ombre passer sur son visage.
— Qu'y a-t-il, Stan ?
Il regarda autour de lui.
— C'est si beau, ici. J'aurais voulu ne plus jamais repartir.
— Moi aussi.
Il hocha la tête.
— Il est temps que tu saches tout de moi, Gloria. Le meilleur et le pire.
Elle l'enlaça.
— Il n'y a pas de pire.
— Hélas, si.
— Tu n'es pas obligé de m'en parler.
— C'était peut-être vrai avant que je ne tombe amoureux, dit Stan, mais maintenant je n'ai plus le choix.
Elle leva sur lui des yeux effrayés. Il recula d'un pas et marqua une pause.
— Je suis joueur, commença-t-il lentement. Foot, base-ball, courses de chevaux, tout événement sur lequel il est possible de parier. C'est une maladie, Gloria, comme ce que tu as connu avec la drogue. J'ai des pulsions que je suis incapable de contrôler. J'ai essayé d'arrêter, mais je n'y arrive pas. Je joue jusqu'à perdre tout ce que j'ai. Mais je n'arrive pas à arrêter pour autant. J'emprunte de l'argent et me retrouve avec une dette plus monumentale encore, que je ne peux pas rembourser.
Il se remit en chemin, marchant à grandes enjambées. Gloria suivit en silence.
— Parfois, je commets des délits pour pouvoir rendre l'argent. Vois-tu, mes créanciers sont des gangsters. Ils s'en prennent physiquement aux mauvais payeurs. J'ai encore une dette envers eux, et je continue à parier. Tu te souviens, Gloria, de la période du sevrage ? Tout ton corps réclamait de la drogue, et tu souffrais tellement du manque que tu en devenais folle.
Gloria hocha la tête. Elle s'en souvenait. Elle avait failli en mourir.
— Moi, ma drogue, c'est parier de l'argent. J'ai essayé de me soigner, mais je n'ai pas ta force.
Elle lui prit la main.
— Parce que tu n'avais personne pour te soutenir. Je ne m'en serais jamais sortie sans Laura. Toute seule, je n'avais aucune chance. Mais tu peux y arriver, Stan. J'en suis convaincue.
Il la regarda avec espoir.
— Tu m'aideras, dis ? Elle l'étreignit.
— Évidemment. Nous y arriverons ensemble.
— Je t'aime, Gloria. Son visage s'illumina.
— Je t'aime aussi.
Us continuèrent à marcher en se tenant par la main.
— Tu dis que tu dois de l'argent ? reprit Gloria.
— Ne t'inquiète pas.
— Mais j'ai de l'argent, Stan. Je peux te dépanner.
— Pas question. Je ne veux pas te mêler à ça.
— Mais...
Tendrement, il posa un doigt sur ses lèvres.
— Le chapitre est clos, mon amour.
À l'entrée de la Deerfield Inn, Stan l'embrassa à nouveau, et ils s'engouffrèrent dans le vestibule.
eux hommes - l'un de taille moyenne, l'autre énorme et velu - les observaient depuis leur voiture garée sur le parking de l'auberge.
— C'est eux ? s'enquit le colosse. Mister B hocha la tête.
— T'as vu cette carrosserie ?
— Superbe, Bart, acquiesça Mister B.
— On dirait une star de cinéma ! s'extasia Bart. Bon Dieu, ce que j'aimerais me la faire.
Mister B le tapota dans le dos.
— Bart, mon garçon, il se peut que ton vœu soit exaucé.
Gloria prit une douche rapide. Quand elle sortit, Stan était là pour la sécher.
— Ce que ta es belle, fît-il. Je radote, hein ?
— Pas du tout. Redis-le-moi.
Il reposa la serviette et entreprit de la caresser.
— Tu es belle.
Un coup frappé à la porte interrompit leurs ébats.
— C'est bien le moment ! lâcha Gloria.
Elle ramassa la serviette et l'enroula autour d'elle.
— Qui est-ce ? demanda Stan.
— Service de chambre. Une coupe de Champagne offerte par la maison.
Stan sourit.
— Reste là, ma petite colombe. Et surtout, ne t'avise pas de te rhabiller.
Gloria pouffa de rire.
— J'arrive, dit Stan en allant ouvrir.
La porte pivota violemment, et il se la prit en pleine tête. Le choc lui fit perdre l'équilibre.
Mister B et son homme de main entrèrent et refermèrent promptement derrière eux. Gloria étouffa un cri.
L'homme blond sourit à Stan.
— Comme c'est mignon, commença-t-il. Un week-end tranquille à la campagne. Tu ne trouves pas ça délicieux, Bart ?
— Carrément, Mister B, acquiesça le colosse. Stan se releva avec effort.
— Qu'est-ce que vous voulez ?
Mister B fit mine de n'avoir pas entendu et s'approcha de Gloria, qui tremblait de peur.
— Qui est cette charmante demoiselle ?
— Fiche-lui la paix, s'interposa Stan fermement. Elle n'a rien à voir là-dedans.
— C'est vrai.
Mister B se retourna. Gloria se tassa sur elle-même ; le géant patibulaire, remarqua-t-elle, ne la quittait pas des yeux. Elle connaissait bien cet air concupiscent. Drapée dans sa serviette, elle se sentit soudain très vulnérable.
— Tu as l'argent ? demanda Mister B.
— Je te l'ai déjà dit, rétorqua Stan, tu l'auras dans huit jours.
— Ça ne m'arrange pas.
Mister B reporta son attention sur Gloria, qui, recroquevillée dans son coin, regardait Bart d'un œil terrifié.
— Stan vous a raconté comment il s'est cassé le doigt, charmante demoiselle ?
— Je t'ai dit de lui fiche la paix.
Une fois de plus, Mister B fit la sourde oreille.
— Voyez-vous, gente demoiselle, Stan n'a pas respecté ses obligations, ses engagements. Ça m'a beaucoup contrarié. Je n'ai donc pas eu d'autre choix que de lui plier le médius en arrière jusqu'à ce qu'il craque. Un bruit très déplaisant, je dois dire.
Gloria blêmit.
— Ça suffit, Mister B, cria Stan.
— Mais soyez rassurée, ma charmante, poursuivit Mister B : un doigt cassé, c'est du gâteau comparé à ce que je lui réserve aujourd'hui.
Il fit signe au gorille qui continuait à dévorer Gloria du regard. L'homme sortit de sa transe et se dirigea vers Stan.
— Attendez une seconde, implora celui-ci. Laissez-la partir. Je ne veux pas qu'elle soit mêlée à tout ça.
— Désolé, Stan, répondit Mister B en secouant lentement la tête, il est trop tard. Bart a un petit faible pour ta ravissante amie.
Bart lorgna du côté de Gloria. Un peu de salive s'était formée aux coins de sa bouche. Stan lui bloqua le passage.
— Fais ce que tu veux de moi, Mister B, mais laisse-la tranquille.
Mister B le considéra, surpris.
— En voilà un revirement, Stan. Depuis quand te soucies-tu des autres ?
— Ça ne te regarde pas. Laisse-la partir, c'est tout.
Mister B sourit.
— Simple curiosité, Stan. Imagine que j'éponge ta dette si tu laisses Bart s'amuser un peu avec ton amie. Qu'en dis-tu, hein ?
Stan ne broncha pas.
— Va au diable.
— Mais, ma parole, c'est qu'on est mordu pour de bon ! Je t'admire, Stan. Sincèrement.
Mister B sourit à Gloria, qui en eut froid dans le dos.
— Malheureusement, notre Bart est un employé modèle. Et il est si peu exigeant, le cher ange. Je ne me sens pas le droit de le priver de ce petit plaisir. Tu comprends ?
Il hocha la tête à l'adresse du colosse, qui sourit à sa proie tétanisée avant d'enfoncer son poing dans l'estomac de Stan qui s'écroula.
Bart le contourna, s'approcha de Gloria, la coinça dans l'angle. Il s'humecta les lèvres, tendit la main vers sa serviette.
— Non ! cria-t-elle.
Au moment où il allait tirer sur la serviette, Stan, qui avait repris ses esprits, lui bondit dessus. Bart l'envoya valdinguer sans difficulté. Mais Stan revint à l'assaut, même si sa détermination était insuffisante pour faire ne serait-ce que vaciller son adversaire.
Ce fut alors que Mister B entra en lice.
Un homme qui faisait le double de son gabarit, c'était déjà trop. Mais deux hommes... Mister B frappa Stan derrière la nuque. Il s'effondra.
— Sauve-toi, Gloria ! parvint-il à articuler. Cours ! Elle essaya, mais ses jambes refusaient d'obéir.
Glacée de terreur, elle vit les deux hommes s'acharner sur Stan à coups de pied. Un filet de sang coulait de sa bouche. Ses yeux se révulsèrent.
— Arrêtez ! hurla-t-elle. Laissez-le tranquille ! Mister B et Bart hésitèrent un instant. Stan ne bougeait plus.
— S-s'il vous plaît..., implora-t-elle. Je vous donnerai tout ce que vous voulez. Laissez-le.
Mister B se tourna vers elle.
— Chérie, il nous doit cent mille dollars.
— Je vais vous faire un chèque. Mais, s'il vous plaît, arrêtez de le frapper.
Mister B parut réfléchir.
— Vous feriez ça pour lui ?
Elle hocha la tête. Stan avait risqué sa vie pour elle. Bon, d'accord, il avait un problème. Il l'avait reconnu. Il avait sollicité son soutien. Une fois qu'elle aurait payé ces malfrats, elle l'aiderait à se soigner comme Laura l'avait fait pour elle.
— S'il vous plaît. Ne lui faites pas de mal.
Mister B haussa les épaules.
— Lâche-le, Bart. Va m'attendre en bas.
— Mais, Mister B...
— Va.
Bart se retira de mauvaise grâce.
— Mon... Mon sac est dans la salle de bains, bredouilla Gloria. Je reviens tout de suite.
Lorsqu'elle eut quitté la pièce, Stan releva la tête, sortit le reste de la capsule de sang de sa bouche et la glissa dans sa poche.
— Tu remercieras Roadhouse de ma part, chuchotat-il.
Les deux hommes échangèrent un sourire et un clin d'œil.
Mark Seidman présenta à l'agent de sécurité la carte de presse que lui avait procurée TC et rejoignit les autres journalistes sur le banc en bois. Ce jour-là, le gymnase de l'Hellenic Collège, à Brookline, accueillait des invités de marque. Les Boston Celtics.
Ici avaient lieu les épreuves de sélection finale précédant les matches d'avant-saison. Les dix-sept joueurs sur le terrain ne seraient bientôt plus que douze. Cinq rêves fracassés seraient éparpillés sur le parquet. Les Celtics avaient deux entraînements par jour : celui du matin, intensif, et celui de l'après-midi, plus décontracté, ouvert aux journalistes de la presse sportive dûment accrédités.
Dont Mark Seidman faisait aujourd'hui partie.
L'entraîneur des Celtics, Roger Wainright, leur fit pratiquer quelques exercices simples avant de leur laisser du temps libre pour tirer au panier. C'était une journée plutôt calme pour l'équipe. Mark compta seulement huit journalistes dans les gradins. Clip Arnstein n'était pas là. Il observa les joueurs. Earl Roberts s'employait à travailler son bras roulé. Johnny Dennison faisait le tour du terrain en dribblant. Et Timmy Daniels, qu'on donnait pour le meilleur tireur extérieur de l'année, s'entraînait au tir en suspension à distance.
Mark vit Roger Wainright sourire tandis qu'il regardait sa jeune garde marquer panier sur panier. Soudain, une idée germa dans son esprit. Il se redressa. Ça marcherait, il en était sûr. D'accord, le risque était considérable, mais, après tout, qu'avait-il à perdre ? Anxieux, il avait hâte maintenant de mettre son plan à exécution. Mais pas aujourd'hui. Il fallait que Clip Arnstein et les médias soient là. Sans eux, son plan échouerait.
Il se leva et quitta les gradins. Il attendrait la prochaine conférence de presse pour passer à l'acte. En général, elles se ressemblaient toutes : les journalistes s'enquéraient des chances de l'équipe de gagner le championnat, et Clip répondait par une boutade ou une formule toute faite. Quelquefois, on l'interrogeait sur un échange éventuel, mais, la plupart du temps, ces rencontres ne présentaient pas grand intérêt.
Mark Seidman était sur le point de changer tout cela.
Gloria sortit de la salle de bains avec son carnet de chèques. Stan était toujours à terre, immobile. Les mains tremblantes, elle rédigea un chèque de cent mille dollars, l'arracha et le tendit au blond peroxyde qui se tenait au-dessus de sa victime.
Il sourit gracieusement, et elle eut un mouvement de recul.
— Merci, charmante demoiselle, dit-il en empochant le chèque. Je présume que votre compte bancaire est approvisionné en conséquence ?
Elle hocha la tête.
— Je vous déconseille d'alerter les autorités ou de faire opposition au chèque après mon départ. Ma riposte risque d'être, disons, pour le moins déplaisante. Suis-je clair ?
A nouveau, elle fit oui de la tête, apeurée.
— Parfait.
Mister B jeta un coup d'œil sur Stan.
— Je crains de ne pas comprendre ce que vous trouvez à ce parasite. Franchement, vous commettez une bêtise.
Il lui sourit. Elle s'enfonça encore plus dans le coin.
— Hélas, la vie est une succession de choix, ajoutat-il. Vous avez fait votre lit, ma chère, et, aussi répugnant soit-il, vous êtes obligée d'y coucher.
Il s'inclina légèrement (une coutume acquise en Orient) et se tourna vers la porte.
— Mes meilleurs vœux à tous les deux. Au revoir, belle dame.
Sitôt la porte refermée, Gloria se précipita pour s'agenouiller à côté de Stan.
— Stan ?
Il poussa un gémissement.
— Ne bouge pas. J'appelle une ambulance. Il lui agrippa la main.
— Non.
— Mais tu as mal.
— Juste quelques gnons, fit-il en s'efforçant de sourire. Ils sont passés maîtres dans l'art d'abîmer les gens sans laisser trop de marques. Ça va aller.
— Que veux-tu que je fasse ?
— Aide-moi à me relever. Stan grimaça.
— Une bonne douche bien chaude me remettra d'aplomb.
Il lui sourit, encourageant.
— Je t'assure, c'est moins grave que ça en a l'air. Avec effort, Gloria l'aida à se relever. Il la dévisagea gravement.
— Je te rembourserai. Jusqu'au dernier dollar.
— Ne t'inquiète pas pour ça maintenant.
— Je suis sérieux. Jusqu'au dernier dollar. Je suis vraiment désolé pour tout ça, Gloria. Si tu n'as plus envie de rester avec moi, je comprendrai.
— Mais j'ai envie de rester avec toi.
— Tu es sûre ?
— Sûre et certaine.
— Je ne jouerai plus, je te le promets.
— Ce ne sera pas si facile que ça, Stan. Mais si tu es motivé, je sais que tu peux y arriver.
— Je le suis. Je te le promets. Je ne jouerai plus.
— Bien, répondit-elle. Il nous faut une trousse à pharmacie. Je descends en vitesse en chercher une à la réception. Tu crois que ça va aller ?
— Mais oui. Je prends une douche. Elle se dirigea vers la porte.
— Gloria ?
— Oui?
— Je t'aime.
— Moi aussi, je t'aime, Stan.
Elle referma la porte. Il écouta ses pas s'éloigner dans le couloir et se rua sur le téléphone.
— Salut, c'est Stan. Mets-moi cinq cents dollars sur Broadway Lew dans la troisième.
Lundi matin, Brookline, Massachusetts. TC conduisait Mark au gymnase. Mark avait gardé le silence pendant presque tout le trajet, mais cela n'avait rien d'étonnant. Aujourd'hui était un grand jour. Ils avaient passé le week-end à peaufiner son plan, à chercher des solutions à tous les problèmes susceptibles de surgir à la dernière minute. TC pensait qu'ils en avaient fait le tour. Le plan lui-même était très simple... et reposait entièrement sur Mark.
Devant le gymnase, TC coula un regard en direction de son passager. Son visage était de marbre. Ses yeux bleus fixaient un point droit devant lui ; ses cheveux blonds étaient rejetés en arrière. Il descendit sans prononcer un mot. Au moment de fermer la portière, il lança : -
— Merci.
— Bonne chance, répondit TC.
En le regardant s'engouffrer dans le gymnase, il se dit que Mark n'avait pas droit à l'erreur. Quelques mois plus tôt, son plan n'aurait pas pu échouer. Depuis, de l'eau avait coulé sous les ponts. Leur vie à tous les deux avait connu un bouleversement irréversible. Quelques mois plus tôt, Mark aurait tenté ce genre de coup pour mettre plus de lumière et de joie dans son existence. Mais c'était à l'époque où les mots « lumière » et « joie » faisaient encore partie de son vocabulaire.
Aujourd'hui, ce plan constituait son unique chance de survie.