On ne « raconte » pas Auschwitz. Chaque déporté, chaque commandant, chaque gardien, chaque Kapo n’a connu qu’un peu d’Auschwitz.

Depuis 1945, chaque militaire-enquêteur, chaque juge, chaque témoin, chaque avocat, chaque accusé, chaque écrivain, chaque journaliste, chaque condamné a (ou a eu) « une certaine idée » d’Auschwitz.

Aujourd’hui, chacun « imagine » Auschwitz en sachant qu’Auschwitz fait partie de la mauvaise conscience de l’homme, parce que ce crime, – le plus grand peut-être de notre histoire – a été commis par l’homme. Et l’homme ne peut pardonner Auschwitz à l’homme. Et l’homme sait que l’homme, dans certaines circonstances, est capable de réinventer d’autres Auschwitz, d’autres Mannequins Nus.