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EVA

On(48) peut imaginer notre joie quand on pouvait par hasard échanger quelques mots avec des Françaises, déjà au camp depuis un mois ou deux ou plus, mais plus c’était rare… Je me souviens des deux premières Françaises rencontrées ainsi, la longueur de leurs cheveux les ayant désignées comme « anciennes ». Je les interrogeais avidement :

« — Peut-on tenir à votre avis ? »

« — Depuis combien de temps êtes-vous là ? »

« — Que se passe-t-il après la quarantaine ? » Leurs yeux hébétés m’impressionnaient, je ne me doutais pas que ce regard fixe serait le nôtre d’ici peu, très peu de temps… La première me répondit pourtant calmement, doucement avec beaucoup de pitié :

« — Mais oui, on peut tenir quelque temps puisque je suis là depuis deux mois, vous verrez, on s’organise ; après la quarantaine, on est trié pour les kommandos – c’est à la fois plus dur et moins affreux, on est moins sale – mais n’allez jamais au Revier, jamais ; ayez 40° de fièvre au block, au travail, vous verrez on n’en meurt pas toujours, mais pas au Revier. »

L’amie qui était auprès de moi lui demanda si elle savait ce qu’on avait fait des enfants et des gens âgés, car elle était venue avec sa mère et son bébé ; l’ancienne allait répondre, sa compagne lui coupa la parole :

« — As-tu fini de leur raconter des histoires ? On est ici pour crever, entendez-vous ? uniquement pour crever et pas une n’en sortira. Quant aux enfants et aux gens âgés, voilà où ils sont… »

Et sa main se leva vers la haute cheminée d’un bâtiment de briques, d’où sortait une grande flamme. Nous l’avions remarqué car, à l’appel, nous avions les yeux tournés vers lui, nous pensions que c’était le crématoire où l’on brûlait les morts. Elles s’enfuirent. Nous n’avions rien dit, mon amie et moi et nous nous hâtions vers le block ; tout à coup elle se tourna vers moi :

« — Elles sont folles, n’est-ce pas ? »

« — Mais oui, elles sont folles et aigries et veulent nous démoraliser. »

Mais pour moi, c’était fini ; pendant que cette fille parlait, j’avais reçu une espèce de choc et, immédiatement, je me suis dit :

« — C’est vrai, c’est sûrement vrai, c’était donc ça ! »

Tout ce que je ne comprenais pas, toute la terreur qui dormait au fond de moi, tout ce qui m’avait paru inexplicable depuis mon arrivée s’éclairait à la lueur sinistre du crématoire géant. Silencieusement j’essayais de réaliser cette terrifiante révélation…

Fin juin, au moment où la quarantaine se terminait, nous allions être triées pour le travail, une épidémie de scarlatine se déclara dans notre block. Après la première terreur apaisée – n’allait-on pas jusqu’à chuchoter : « Le block de quarantaine d’avant le vôtre a été entièrement gazé dès que la scarlatine s’est déclarée » – qu’allait-on faire de nous ?

Nous avons vite compris que cette épidémie, en nous isolant, allait nous conférer une tranquillité relative. Après l’appel, nous pouvions rentrer dans le block et monter sur les coyas du haut où, tassées, immobiles, nous pouvions parler. Les sujets de conversation étaient restreints : le passé nous déchirait ; l’avenir, il ne pouvait en être question ; restaient le sinistre présent et surtout les recettes de cuisine… que nous ne nous lasserons pas d’évoquer pendant toute notre déportation.

Ce désir d’imaginer toutes ces choses dont notre organisme commençait à avoir un si impérieux besoin, avait quelque chose de morbide et les mots prestigieux : beurre, graisse, viande, en passant par toutes ces bouches avides, leur communiquaient une espèce de jouissance qui, momentanément, nous apportait un petit soulagement. Il y avait parmi nous une femme assez âgée (être âgée pour le camp, c’était avoir 40 ans) qui avait dû être une merveilleuse cuisinière et nous ne nous lassions pas d’écouter ses prouesses. Quelles recettes !… compliquées, savoureuses, exemptes de restrictions. Nous n’étions pas éloignées de croire que c’était ce que nous regrettions le plus dans notre vie passée et si, par miracle, nous revenions, immédiatement nous mijoterions ces plats succulents.

« — Nous les rappellerons-nous ?… quel dommage de n’avoir ni papier ni crayon… »

Mais notre tranquillité n’était jamais de longue durée. Un ordre bref et il fallait descendre avec une telle rapidité que l’on s’écrasait, se bousculait, se marchait sur les mains, s’écorchait ; puis, contre-ordre et il fallait remonter sur nos perchoirs. Ce petit jeu avait lieu souvent trois et quatre fois de suite. Nos gardiennes exaspérées de nous voir au repos forcé nous accablaient d’insultes, nous traitant de « paresseuses ».

C’est à peu près à cette date que notre block changea de blockowa. Mes chères compagnes du block 31, comme moi, je suis sûre que vous la revoyez encore… C’était une jeune Polonaise de 20 ans au plus, blonde et enfantine. Notre première blockowa employait une espèce de cravache douloureuse mais pas meurtrière ; la petite Polonaise considérait, elle, que pour des criminelles de notre espèce, la cravache était une preuve de coupable indulgence. Elle utilisait un gourdin énorme et rigide ; avec cela, elle pouvait au moins s’amuser un peu. Souvent d’ailleurs, elle méprisait cet accessoire et utilisait simplement ses petits poings… redoutables. Elle trouva que donner une ration normale de soupe à des « Schwein » (cochonnes) qui ne travaillaient pas était de la folie. Elle inventa donc la gamelle unique ; nous recevions une gamelle pour cinq femmes, ce qui faisait exactement huit cuillerées de soupe pour 21 heures, mais ces huit cuillerées mangées tranquillement, c’eut été trop doux, et cette gamelle unique donnait lieu à de terribles batailles durant lesquelles la pauvre gamelle se renversait presque chaque fois.

À ce régime, notre faiblesse devint si grande que nous n’arrivions plus à descendre des coyas. Alors je me souviens que deux courageuses petites Françaises, qui parlaient allemand, décidèrent d’aller la trouver et de lui expliquer qu’avec huit cuillères de soupe par jour il était impossible de vivre… D’autres Françaises se joignirent à elles et à cinq ou six allèrent trouver notre petit monstre. Celle-ci les laissa parler. Quand elles eurent fini leur exposé, elle saisit les deux premières qui étaient venues à elle, les roua de coups avec une telle force que nous pensions qu’elle allait les tuer ; puis elle leur ordonna de se mettre à genoux, les bras tendus et, dans chaque main, elle leur mit un lourd tabouret. Elle réclama le silence et commença un long discours. On me le traduisit. Elle nous raconta son arrivée au camp, il y a trois ans, les tortures qu’elle avait subies et elle acheva à peu près par ces mots : « — Pendant ce temps, cochonnes de Françaises, vous buviez du champagne, eh bien, maintenant, c’est vous qui crèverez ici, et moi, la guerre finie, j’irai aux Champs-Élysées… »

Brusquement je compris que j’avais la scarlatine. Depuis deux jours, un affreux mal de gorge ne me quittait pas et je sentais une fièvre brûlante m’envahir. À l’appel, je devais faire un grand effort pour tenir debout et surtout pour dissimuler ces symptômes à mes compagnes, même à mes meilleures amies, car j’avais la terreur d’être dénoncée par peur de la contagion et j’avais décidé, si c’était possible, d’avoir ma scarlatine au block ; surtout de ne pas aller au Revier !

Je ne pouvais même plus avaler la soupe. Aucune rougeur n’était encore apparue. J’avais reçu un coup violent sur le sein. Un énorme abcès s’était formé… Je fus donc obligée d’aller à l’ambulance. J’y allai sans inquiétude, sachant qu’aucun signe extérieur ne décelait la scarlatine. J’avais évité, par ruse, les examens de la gorge faits dans le block, mais au moment même où l’infirmière découvrait mon sein, l’éruption monta. Immédiatement je fus mise de côté. Quand le médecin allemand arriva, il eut vite fait de diagnostiquer la maladie. Quel terrible moment ! Tout s’écroulait pour moi. Il fallait quitter mes amies. Les quitter pour toujours. Après le Revier, c’était directement le kommando, sans la moindre chance de les retrouver.

J’étais allée ce jour-là à l’ambulance avec deux de mes meilleures compagnes, car nous nous quittions le moins possible, vivant dans la terreur de la séparation. Je n’ai même pas eu le temps de leur dire au revoir. Brusquement, je fus précipitée dans la salle, déshabillée, plongée dans une cuvette souillée dans laquelle s’était lavée avant moi une typhique, puis, toujours nue, je pénétrai pour la première fois dans un Revier. C’était un block à peu près comme les autres, les lits étaient de deux personnes seulement ; soudain, je me trouvai allongée à côté d’une inconnue, entourée d’étrangères sans pouvoir échanger un seul mot de réconfort. J’ai commencé à comprendre la force morale que cela pouvait donner d’être entre Françaises.

Tous les déportés garderont de leur contact avec les races étrangères un souvenir amer, haineux, d’incompréhension, d’incompatibilité, particulièrement pour celles qui, comme moi, ignoraient la langue allemande, seul point de compréhension possible. Pourtant, j’ai eu beaucoup de chance ce jour-là, car le destin m’avait placée auprès d’une bonne grosse Hollandaise, placide et douce ; nous nous entendions parfaitement.

Au bout de quelques semaines, je lui avais appris un peu de français et elle pouvait évoquer pour moi son petit village natal près de Haarlem : la richesse, la douceur de la Hollande, son jardin rempli de tulipes et son fiancé qui l’attendait là-bas. Elle souriait en racontant et je l’admirais. Moi, si je touchais au passé, j’éprouvais une douleur presque physique, intolérable. Elle me disait aussi qu’elle savait qu’elle allait mourir mais qu’elle n’avait pas peur. Elle était arrivée au camp avec ses parents, sa sœur et les quatre enfants de celle-ci. Pendant qu’elle parlait, j’imaginais les quatre beaux petits Hollandais, blonds et roses comme sur les images. Je me représentais leur pays natal, leurs costumes nationaux comme à nos mardi-gras d’enfants.

« — Tout cela… au crématoire, et j’irai aussi… et toi aussi. Un peu plus tôt un peu plus tard ! Nous ne pouvons sortir d’ici ! »

Dans mon désespoir et ma révolte, j’enviais ce courage tranquille.

On ne nous soignait pas, mais les appels étaient évités et on pouvait dormir toute la journée ; quelle trêve ! Pourtant, c’est au Revier, relativement détendue, sans bousculade, sans coups que j’ai connu les premières véritables souffrances morales.

Ne pouvant parler à personne puisque aucune femme qui m’entourait ne connaissait le français, j’étais littéralement dominée, envahie par mes pensées, n’ayant plus personne à soutenir, à encourager, j’étais toute prête à me laisser aller, et là-bas, se laisser aller, cesser un seul instant de se raidir, de serrer les dents, de résister avec tous ses nerfs, équivalait à la mort. Mais je n’en pouvais plus ; ces langues inconnues, criardes qui résonnaient à mes oreilles, m’exaspéraient. Je vivais dans une perpétuelle angoisse, la terreur de la sélection me poursuivait ; le docteur S.S. qui venait tous les jours faire le tour du Revier m’épouvantait.

Les nuits – il n’y avait pas une seconde de silence – les cris, les gémissements étaient hallucinants, surtout les hurlements si particuliers des « typhusardes » et le mot « maman » qui revenait dans toutes les langues, dans tous les cris.

Mes nuits s’écoulaient donc sans sommeil, hantées par les souvenirs…

Mon lit donnait directement sur une petite ouverture dans le plafond, servant d’aération et ce Revier étant placé sur le quai, on entendait toutes les nuits les convois arriver, les hurlements des S.S., les cris des malheureux. Le sifflement de la locomotive, bruit familier qui, sur la terre, signifie souvent joie, départ, vacances, et qui, là-bas, sonnait le glas de la mort.

L’infirmière polonaise décida un jour d’ouvrir l’énorme abcès que j’avais au sein (les infirmières presque toutes polonaises, étaient là strictement pour profiter des avantages de la situation et étaient absolument incapables). Elle me l’ouvrit, le creusa, agrandit la plaie sans m’endormir bien entendu. Je la détestais tellement et connaissais si bien son mépris et sa haine pour les Françaises que je ne poussai pas un seul cri. Bientôt deux autres abcès se formèrent à côté du premier. Tout cela devait me sembler peu de chose car la scarlatine ayant atteint quelques Françaises, je fus bientôt en pays de connaissance.

Durant ma vie au camp, et c’est surtout l’avenir qui le montrera, il se passera toujours, au moment le plus désespéré, une toute petite circonstance, un atome qui transformera la situation. Une présence amie ou même simplement une compatriote était à Auschwitz plus bienfaisante que n’importe quoi. J’ai vu souvent ma diarrhée s’arrêter net dès qu’il m’arrivait de retrouver par hasard une de mes amies.

C’est alors que dans la paillasse voisine de la mienne, je vis arriver Eva. Quand je la vis, je crus rêver. Elle était d’une propreté impeccable, des draps roses recouvraient sa paillasse. Elle était revêtue d’une ravissante chemise de nuit. De plus, notre « gardienne infirmière » ne l’insultait pas. Je n’ai pas tardé à avoir l’explication de ce mystère…

Eva était une délicieuse petite parisienne, jolie et gaie, qui n’avait pas 20 ans. Comme je la vois encore aujourd’hui ! Comme je me souviens encore de nos interminables conversations coupées par les « silence » des gardiennes ! C’était pendant ces nuits du Revier. Le manque d’air était intolérable. Les punaises nous dévoraient et nous étions obligées de glisser des rouleaux de papier dans les oreilles pour éviter que ces demoiselles ne se promènent dans nos conduits auditifs. Alors j’entendais :

« — Françoise, tu ne dors pas ?

« — Non !

« — Moi non plus. Écoute… Je vais te raconter des choses, donne-moi ton avis… »

Et c’étaient de délicieuses histoires de flirt, de swing, de Paris, des :

« — Crois-tu qu’il m’aimait vraiment ? »

« — Crois-tu que je le reverrai ? »

Ou bien :

« — Cette année-là, j’avais un tailleur gris ravissant. »

« — Ce merveilleux civet que maman réussissait si bien… »

J’écoutais. Je répondais. J’imaginais l’amoureux, le tailleur. L’arrestation d’Eva avait été le résultat d’une folie, d’un coup de tête.

« — Tu comprends, maman m’avait interdit de sortir ; mais il me plaisait tant ! Il fallait que j’aille le retrouver. Et puis, en sortant du cinéma place de l’Étoile : un barrage, une rafle, les faux papiers. Le flirt s’était enfui. »

Eva était arrivée bien avant moi en plein hiver, elle avait fait les plus durs kommandos et elle allait mourir comme les autres, puis, un miracle, elle avait été choisie pour le nouveau kommando de Brzezinka. Elle essayait une description fantastique et impossible : « — C’est à trois kilomètres de vous, on entre par une grande porte, un peu comme au Bois de Boulogne. C’est vert, joli, il y a des arbres, des fleurs même, et puis un peu plus loin, dissimulés dans les haies, les deux crématoires principaux, la plus grande chambre à gaz. Depuis quelque temps, les convois arrivent tous à Brzezinka. Notre kommando est formé d’une équipe de filles jeunes et jolies pour la plupart. Nous voyons arriver tous les convois. Certaines d’entre nous déshabillent les enfants AVANT et une fois « tout » terminé, notre fonction est de classer, nettoyer, étiqueter les vêtements contenus dans les bagages des condamnés, pour les expédier en Allemagne. C’est une véritable industrie, merveilleusement organisée : tout est classé par catégorie, âge, désignation. On a trouvé les plus beaux bijoux, les plus somptueuses fourrures et de l’argent, tant d’argent dissimulé parfois dans les petits manteaux de bébés, suprême tentative des malheureux qui espéraient ainsi faire des échanges, pouvoir vivre. Bien entendu, nous risquions la mort si nous essayions de dérober quoi que ce soit. Au point de vue matériel, ce kommando est exceptionnel. Nous avons le droit de choisir nos robes, d’avoir du linge fin et propre, prélevé bien entendu à la même source, d’aller à la douche tous les jours, nos blocks confortables et surtout, surtout, nous mangeons. Nous mangeons de tout, tout ce qui est trouvé dans les convois : beurre, confiture, saucisson, nous jetons le lard bien souvent… »

J’écoutais les yeux exorbités en pensant qu’à trois kilomètres on jetait le lard…

« — Ce qui est affreux, continuait Eva, c’est que notre confort dépend de l’arrivée des convois… Oui, matériellement, c’est vivable, mais moralement… moralement c’est à peine supportable. Beaucoup de femmes sont devenues folles, et l’espoir, cet espoir que vous prétendez ne plus avoir, vous autres en quarantaine ou dans les pires kommandos, il en reste toujours un soupçon, une lueur, parce que vous SAVEZ mais vous n’avez pas VU. Nous, c’est fini, nous savons que nous vivons nos dernières heures, qu’un jour nous franchirons à notre tour cette porte damnée… Ces hurlements que nous entendons résonner la nuit et qui ne nous font même plus frissonner seront les nôtres avant cette horrible mort, qui sera bien plus horrible encore d’avoir été devinée, attendue. Les Allemands d’ailleurs nous le disent. L’autre jour, un S.S. m’a dit en me caressant amicalement la joue : « Tu es jolie, quand ce sera ton tour je dirai qu’on mette assez de gaz pour que cela aille plus vite. »

Un jour, parmi les femmes qui attendaient devant la chambre à gaz, Eva avait reconnu sa mère et sa jeune sœur arrivées par le dernier convoi ; sa mère avait crié comme une folle :

« — Eva, Eva ! »

« — Quel bonheur, quels baisers. »

« — Ma chérie, c’est bien toi, j’ai tant souffert… Comment es-tu ? Tu as bonne mine. Alors tu vois qu’ils ne sont pas trop méchants, à quoi travailles-tu ? Que va-t-on faire de nous ? Tu vois, nous aussi nous nous sommes sottement laissé prendre, mais ton père heureusement est libre. Nous le retrouverons. La guerre est presque finie. Les nouvelles sont excellentes. Mais qu’attendons-nous ainsi ? Le sais-tu ? »

Eva avait eu la force d’être calme, de ne pas pleurer, de répondre :

« — Oui, elle allait bien. Non ce n’était pas trop dur. On n’allait leur faire aucun mal. C’était à la porte des douches qu’elles attendaient ainsi. Après, sa mère la retrouverait. Elle veillerait sur elle, ne la quitterait plus jamais. La guerre finie, ce serait le beau retour ; la réunion, la douceur de la paix. »

Et la porte s’était ouverte puis refermée… et Eva était tombée évanouie.

Elle me racontait cela sans larmes, d’une voix blanche et je pensais en moi-même que j’aimerais mieux mourir de faim, de fatigue à la pelle et à la pioche que de jamais faire partie du kommando de Brzezinka.