Sans doute, pour faire revivre Napoléon, au cours de ces deux volumes, me suis-je attaché à retrouver des textes inédits ou oubliés et à pouvoir ainsi colorer le récit de détails encore ignorés, mais j’ai surtout voulu reconstituer le décor où s’est déroulée la plus extraordinaire existence de tous les temps.

Et cela en mettant mes pas dans ceux de l’Empereur des Pyramides à Moscou, du Grand-Saint-Bernard à Austerlitz, ou encore d’îles en îles, ces iles qui ont joué un rôle envoûtant dans la vie de Napoléon – la Corse où il vint au monde, Elbe où, tombé du pinacle, il régna, Aix où il prit la décision la plus lourde de conséquences de son existence, Sainte-Hélène enfin où il rendit le dernier soupir.

Après un tel périple, la moisson d’images faite, on se trouve avant tout devant un problème de choix. L’énorme masse des pièces d’archives, des Mémoires et des Souvenirs, vous laisse pantois. On est surtout vite submergé par le terrible afflux de la correspondance de ce diable d’homme, par les milliers et les milliers d’ordres lancés par lui au cours des vingt années séparant Vendémiaire où il entra dans l’Histoire, de Waterloo, où il en sortit pour aller mourir, prisonnier enchaîné, sur son volcan éteint...

Car toute la prodigieuse épopée n’a même pas duré vingt ans !

A. C.