N° 75

Baise verticale. À la renverse, les jambes au-dessus de ma tête, les genoux contre mes oreilles, le cul dressé. Il se perche sur moi à la façon d’un acrobate et pointe sa queue pour s’enfoncer dans mes entrailles. Il pousse vers le centre de la Terre, et je suis clouée au sol. Mais je regarde en l’air, en dehors, vers le ciel, la Voie lactée, l’entrée du Paradis, et je vois distinctement entre mes cuisses sa queue monter et descendre comme un piston. L’angle de vision est tout.

Nous atteignons une forme de coordination qui défie les lois de la pesanteur, une transcendance absolue du « combat Â» – ce combat qu’est la vie –, une confiance totale qui permet ces plongeons en profondeur, rudes, longs et rapides, entièrement dépourvus de bouée de sauvetage. Une grande et… ondoyante paix intérieure, tandis que je suis ballottée comme une sirène dans l’océan.