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Le patient suivant est de sexe féminin, environ vingt-neuf ans, avec à l’intérieur de la cuisse un grain de beauté qui n’a pas l’air catholique. C’est difficile à dire avec cette lumière, mais il a l’air trop gros, asymétrique, avec des nuances de bleu et de marron. Les bords sont irréguliers. La peau alentour a l’air écorchée.

Je lui demande si elle l’a gratté.

Et y a-t-il des antécédents de cancer de la peau dans sa famille ?

Assis tout à côté de moi avec son bloc de papier jaune sur la table devant lui, Denny tient une extrémité de bouchon au-dessus de son briquet, tout en faisant pivoter le bouchon jusqu’à ce que le bout soit noir et complètement calciné, et Denny dit : « Coco, sérieusement. » Il dit : « T’es plein d’une hostilité bizarre ce soir. T’es passé à l’acte ? »

Il dit : « Tu hais toujours le monde entier une fois que tu as tiré ton coup. »

La patiente tombe à genoux, les genoux largement écartés. Elle se renverse en arrière et commence à pomper du pubis dans notre direction, au ralenti. Rien qu’en contractant les muscles de son popotin, elle fait tressauter ses épaules, ses seins, son mont de Vénus. Son corps tout entier plonge vers nous par vagues.

La manière de se souvenir des symptômes du mélanome est constituée par les lettres ABCD :

Asymétrique pour la forme.

Bord irrégulier.

Couleur variable.

Diamètre supérieur à six millimètres.

Elle est rasée. Tellement bronzée lisse et huilée parfaite, elle ressemble moins à une femme qu’à un endroit de plus où glisser sa carte de crédit. Toujours en train de se pomper en plein dans nos figures, le mélange terreux de lumière rouge et noire la fait paraître bien mieux qu’elle n’est en réalité. La lumière rouge efface cicatrices et bleus, boutons, certaines variétés de tatouages, plus les vergetures et les traces de piquouze. Les lumières noires font étinceler ses yeux et ses dents d’une blancheur éclatante.

C’est drôle que la beauté de l’art ait tellement plus à voir avec le cadre qu’avec l’œuvre d’art à proprement parler.

La petite astuce de lumière fait même paraître Denny pétant de santé, ses bras en ailes de poulet sortant d’un tee-shirt blanc. Son bloc-notes de papier rayonne de jaune. Il roule la lèvre inférieure à l’intérieur de la bouche, et la mord tandis que son regard passe de la patiente à son œuvre, et retour.

Toujours à pomper en plein dans nos figures, hurlant pour couvrir la musique, elle dit : « Quoi ? »

Elle a l’air d’être blond naturel, grand facteur de risque, et donc, je demande : a-t-elle eu récemment des pertes de poids inexpliquées ?

Sans me regarder, Denny dit : « Coco, est-ce que tu sais combien me coûterait un vrai modèle ? »

Et je lui dis en retour : « N’oublie pas de dessiner ses poils incarnés. »

À la patiente, je demande : est-ce qu’elle a remarqué des changements dans son cycle menstruel ou dans son fonctionnement intestinal ?

Agenouillée en face de nous, écartant ses ongles laqués de noir de chaque côté d’elle-même en se penchant en arrière, le regard fixé sur nous par-dessus la courbe en voûte cintrée de son torse, elle dit : « Quoi ? »

Le cancer de la peau, je hurle, est le cancer le plus fréquent chez les femmes entre vingt-neuf et trente-quatre ans.

Je hurle : « Il faudrait que je puisse palper vos ganglions lymphatiques. »

Et Denny dit : « Coco, tu veux savoir ce que ta maman m’a dit ou non ? »

Je hurle : « Laissez-moi palper votre rate. »

Et en pleines esquisses rapides avec son bouchon calciné, il dit : « Sentirais-je le début d’un cycle de honte ? »

La blonde crochète les coudes derrière les genoux et roule en arrière sur l’échine, en tortillant un téton entre pouce et index de chaque main. Étirant la bouche à ouverture maximale, elle nous offre un roulé de langue, avant de dire : « Daiquiri. » Elle dit : « Je m’appelle Cherry Daiquiri. Vous n’avez pas le droit de me toucher, dit-elle, mais où est ce grain de beauté dont vous parlez ? »

La manière de se souvenir de toutes les étapes lors d’un examen clinique est phama hasta. C’est ce qu’on appelle en faculté de médecine une mnémonique. Les lettres correspondent à :

Plainte principale.

Historique de la maladie.

Allergies.

Médicaments.

Antécédents médicaux.

Histoire familiale.

Alcool.

Stupéfiants interdits.

Tabac.

Antécédents sociaux.

 

La seule manière de réussir ses études de médecine, c’est la mnémotechnie.

La fille avant celle-ci, une autre blonde, mais avec le genre de doudounes refaites à l’ancienne, dures et gonflées au point qu’on pourrait y jouer le penseur de Rodin, cette dernière patiente fumait une cigarette dans le cadre de son numéro, et donc je lui ai demandé si elle souffrait de douleurs persistantes dans le dos ou dans l’abdomen. Avait-elle subi des pertes d’appétit, une sensation de malaise vague et indéfini ? Si c’est ainsi qu’elle gagnait sa vie, je lui ai dit, vaudrait mieux qu’elle s’assure de faire pratiquer des frottis vaginaux régulièrement.

« Si vous fumez plus d’un paquet par jour, j’ai dit. De cette manière, je veux dire. »

Une conisation ne serait pas une mauvaise idée, je lui ai annoncé, ou, à tout le moins, une D et C, une dilatation suivie d’un curetage.

Elle se met à quatre pattes, en appui sur les mains et les genoux, met en rotation son cul ouvert, sa petite trappe rose toute plissée au ralenti, et regarde derrière elle par-dessus l’épaule pour nous dire : « Qu’est-ce que c’est cette histoire de “conisation” ? »

Elle dit : « C’est un nouveau truc qui vous branche ? » avant d’exhaler sa fumée dans ma figure.

Exhaler, comme qui dirait.

C’est quand on prélève au rasoir un échantillon en forme de cône du col de l’utérus, je lui apprends.

Et elle pâlit, pâle même sous son maquillage, même sous le flot de lumière rouge et noire, et elle resserre les jambes en position normale. Elle éteint sa cigarette dans ma bière et dit : « T’as vraiment un problème avec les femmes, espèce de malade », avant de s’en aller rejoindre le mec suivant le long de la scène.

Dans son dos, je hurle : « Chaque femme est une variété différente de problème. »

Toujours avec son bouchon à la main, Denny me prend ma bière et dit : « Coco, faut pas gâcher…» avant de verser tout le contenu à l’exception du mégot noyé dans son propre verre.

Il dit : « Ta maman parle beaucoup d’un certain Dr Marshall. Elle dit qu’il lui a promis de lui redonner une nouvelle jeunesse, dit Denny, mais uniquement si tu coopères. »

Et je dis : « Elle. Il s’agit du Dr Paige Marshall. C’est une femme. »

Une autre patiente se présente, une brunette à cheveux bouclés, environ vingt-cinq ans, et expose une possible déficience en acide folique, la langue rouge et luisante, l’abdomen légèrement distendu, les yeux vitreux. Je demande : est-ce que je peux écouter son cœur ? Voir s’il y a des palpitations. De la tachycardie. Est-ce qu’elle a des nausées ou la diarrhée ?

« Coco ? » dit Denny.

Les questions à poser relatives à la douleur sont caldesis : Caractérisation, Apparition, Localisation, Durée, Exacerbation, Soulagement, Irradiation et Symptômes associés.

Denny dit : « Coco ? »

La bactérie appelée Staphylococcus aureus vous donnera isapheo : Infections de la peau, Syndrome de choc toxique, Abcès, Pneumonie, Hémolyse, Endocardite et Ostéomyélite.

« Coco ? » dit Denny.

Les maladies qu’une mère peut transmettre à son bébé sont torche : Toxoplasmose, Rubéole, Cytomégalovirus, Herpès, le dernier E signifiant syphilis et sida. Ça aide si on peut se représenter une mère en train de passer la torche à son bébé.

Telle mère, tel fils.

Denny claque des doigts devant mon nez.

« Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Comment ça se fait que t’es comme ça ? »

Parce que c’est la vérité. C’est ça, le monde dans lequel nous vivons. J’ai connu ça, j’ai passé le MCAT, le Médical College Admission Test, l’examen de première année de médecine. Je suis allé à la fac de médecine de l’USC[13] juste assez longtemps pour savoir qu’un grain de beauté n’est jamais seulement un grain de beauté. Qu’une simple migraine signifie tumeur au cerveau, signifie vision dédoublée, engourdissement, vomissements, suivis d’attaques, somnolence, mort.

Un petit tic musculaire signifie rage, signifie crampes dans les muscles, soif, confusion mentale, bave, suivis d’attaques, coma, mort. L’acné signifie kystes aux ovaires. Se sentir un peu fatigué signifie tuberculose. Des yeux injectés de sang signifient méningite. La somnolence est le premier signe de la typhoïde. Ces petits insectes flottants que vous voyez devant vos yeux les jours de soleil, ils signifient que votre rétine se décolle. Vous devenez aveugle.

« Regarde un peu l’aspect de ses ongles, je dis à Denny, c’est un signe formel de cancer du poumon. »

Si vous souffrez de confusion mentale, cela signifie blocage rénal, un gros problème de dysfonctionnement de l’organe.

Tout cela, vous l’apprenez pendant l’Examen clinique, votre deuxième année de médecine. Vous apprenez tout ça, et il n’y a plus possibilité de retour en arrière.

L’ignorance était bien la félicité[14].

Un hématome signifie cirrhose du foie. Un rot signifie cancer du côlon ou cancer de l’œsophage ou, à tout le moins, ulcère gastroduodénal.

La moindre petite brise semble murmurer carcinome squameux.

Les oiseaux dans les arbres semblent triller histoplasmose.

Tous ceux que vous voyez nus, vous les voyez patients. Une danseuse pourrait avoir d’adorables yeux clairs et des tétons marron bien fermes, si son haleine est mauvaise, elle a la leucémie. Une danseuse pourrait avoir de longs cheveux épais et très propres, mais si elle se gratte le cuir chevelu, elle a un lymphome de Hodgkin.

Page après page, Denny emplit son bloc d’études de silhouettes, de belles femmes souriantes, de minces femmes lui soufflant des baisers, de femmes à la tête baissée, mais aux yeux relevés vers lui au travers de cascades de cheveux.

« Le fait de perdre le sens du goût, je dis à Denny, signifie cancer de la bouche. »

Et sans me regarder, les yeux allant et venant sans cesse de son esquisse à la nouvelle danseuse, Denny dit : « Alors, Coco, ce cancer-là, tu l’as attrapé il y a bien longtemps. »

Même si ma maman mourait, je ne suis pas certain de vouloir retourner à la fac et me faire réadmettre avant que mes acquis validés aient expiré. Les choses étant ce qu’elles sont, j’en sais déjà plus que je ne voudrais pour me sentir à l’aise.

Une fois que vous avez trouvé tout ce qui peut mal tourner, votre vie se passe moins à vivre qu’à attendre. Le cancer. La démence précoce. À chaque regard dans le miroir, vous inspectez à la recherche de la rougeur qui signifie zona. Voir aussi : Teigne.

Voir aussi : Gale.

Voir aussi : maladie de Lyme, méningite, fièvre rhumatismale, syphilis.

La patiente suivante est une autre blonde, mince, peut-être un peu trop mince. Probablement une tumeur de la moelle épinière. Si elle souffre de migraine, avec une petite fièvre, une gorge douloureuse, elle a la polio.

« Fais-moi ça », lui hurle Denny, en se couvrant les lunettes de ses mains ouvertes.

La patiente s’exécute.

« Superbe », dit Denny, en esquissant très vite une petite étude. « Et si tu ouvrais la bouche un tout petit peu ? »

Et elle le fait.

« Coco, dit-il. Les modèles en atelier ne sont jamais aussi canon. »

Tout ce que je peux voir, c’est qu’elle n’est pas trop bonne danseuse et, assurément, ce manque de coordination signifie une sclérose latérale amyotrophique, la maladie de Charcot.

Voir aussi : Maladie de Lou Gehrig.

Voir aussi : Paralysie totale. Voir aussi : Difficultés respiratoires. Voir aussi : Crampes, fatigue, sanglots.

Voir aussi : Mort.

Du tranchant de la main, Denny estompe les lignes de bouchon pour leur ajouter de l’ombre et de la profondeur. Il s’agit de la femme sur scène, les mains sur les yeux, la bouche légèrement entrouverte, et Denny la croque vite fait, ses yeux revenant constamment sur elle pour plus de détails, son nombril, la courbe de ses crêtes de hanches. Le seul truc qui me mette en rogne, c’est que, vu la manière dont Denny les dessine, les femmes ne sont pas ce à quoi elles ressemblent pour de vrai. Dans la version de Denny, les cuisses moches et mollasses d’une bonne femme vont apparaître solides comme le roc. Les yeux bouffés par les valises de quelque autre spécimen deviennent clairs, avec juste un brin de cerne par-dessous.

« Y te reste du liquide, Coco ? demande Denny. Je ne veux pas qu’elle parte tout de suite. »

Mais je suis fauché, et la fille s’en va jusqu’au prochain mec en bordure de scène.

« Voyons un peu, Picasso », je lui dis.

Et Denny se gratte sous un œil en y laissant un grand barbouillis de suie. Puis il incline le bloc-notes juste assez pour que je voie une femme nue, les mains sur les yeux, mince, une ligne de corps superbe, en train de tendre chaque muscle, avec rien d’elle qui soit dégradé par la gravité, les ultraviolets ou une mauvaise alimentation. Elle est lisse mais elle est douce. Tendue tonique mais décontractée. C’est une impossibilité physique totale.

« Coco, je dis, tu l’as faite trop jeune. »

La patiente suivante est à nouveau Cherry Daiquiri, qui revient après avoir fait son tour, sans sourire cette fois, aspirant une joue jusqu’au plus creux, et qui me demande : « Ce grain de beauté que j’ai ? Vous êtes sûr que c’est un cancer ? Je veux dire, je ne sais pas, mais est-ce qu’il faut que j’aie vraiment peur… ? »

Sans la regarder, je lève un doigt. En langage international, c’est le signe de Attendez s’il vous plaît. Le docteur va vous recevoir dans un instant.

« Impossible que ses chevilles soient aussi fines, je dis à Denny. Et son cul est bien plus gros que ce que tu as là. »

Je me penche pour voir ce que Denny est en train de faire, puis je regarde sur la scène la dernière patiente.

« Faut que tu lui fasses les genoux plus bosselés », je dis.

La danseuse en bout de scène me lance un œil abominable.

Denny se contente de continuer ses esquisses. Il lui fait les yeux énormes. Il lui arrange ses bouts de cheveux fourchus. Il fait tout de travers.

« Coco, je lui dis. Tu sais, t’es pas un très bon artiste. »

Je dis : « Sérieux, Coco, je ne vois pas du tout ça. »

Denny dit : « Avant que tu ailles débiner le monde entier, va falloir que tu appelles ton « sponsor », celui qui te parraine aux sexooliques anonymes, et ça urge. » Il dit : « Et au cas où t’en aurais encore quelque chose à branler, ta maman a déclaré qu’il allait falloir que tu lises ce qui se trouve dans sa bibliographie. »

M’adressant à Cherry accroupie devant nous, je dis : « Si tu parles vraiment sérieusement quand tu dis que tu veux te sauver la vie, il va falloir que je te parle dans un lieu privé.

— Non, pas bibliographie, dit Denny, c’est biographie. Son journal intime, quoi. Au cas où tu te demanderais d’où tu viens vraiment, tout est dans son journal. À ta mère. »

Et Cherry laisse pendre une jambe dans le vide par-dessus le rebord et commence à descendre de la scène.

Je demande à Denny : « Qu’est-ce qu’il y a dans le journal de ma maman ? »

Et tout en exécutant ses petits dessins, voyant des formes impossibles, Denny dit : « Ouais, journal intime. Biographie. Et pas bibliographie, Coco. Tous les trucs concernant ton vrai papa se trouvent dans le journal intime de ta maman. »

 

Choke
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