33

Les mercredis signifient Nico.

Les vendredis signifient Tanya.

Les dimanches signifient Leeza, et je la rattrape dans le parc de stationnement du centre communautaire. À deux portes de distance de la réunion des sexooliques, nous gâchons un peu de sperme dans un placard de produits d’entretien, tout à côté d’un balai qu’on a laissé à tremper dans un seau d’eau grise. Il y a des cartons de papier hygiénique sur lesquels Leeza a tout loisir de prendre appui, penchée en avant, et je suis en train de lui fendre le cul en deux avec une telle violence qu’à chacun de mes ramonages elle se cogne tête la première contre une étagère pleine de chiffons pliés. Je suis en train de lécher la sueur de son dos pour m’offrir un coup de requinque à la nicotine.

Ça, c’est la vie sur cette terre telle que je la connaissais. Le genre de sexe à la dure, un peu foutraque, où on veut d’abord et avant tout étaler quelques journaux par terre. Ça, c’est moi, en pleine action, essayant de remettre les choses en place à l’identique, ainsi qu’il en était avant Paige Marshall. Retour en arrière et renaissance historique. Moi, en pleine tentative de reconstruction de ma vie telle qu’elle tournait rond jusqu’à ne serait-ce que quelques semaines. Au temps où mon dysfonctionnement fonctionnait lui aussi magnifiquement.

M’adressant à l’arrière de la chevelure embroussaillée de Leeza, je demande : « Tu me le dirais, hein, si je commençais à me montrer trop tendre, n’est-ce pas ? »

Tirant ses hanches pour les coller tout contre moi, je dis : « Tu me dirais la vérité. »

Je la défonce à un rythme bien régulier, en demandant : « Tu ne penses pas que je suis en train de me ramollir, n’est-ce pas ? »

Pour m’empêcher de tout lâcher, je me représente des sites de crashs aériens et mon pied qui marche dans la merde.

Ma queue me brûle, et je m’imagine des photos de la police représentant des carambolages de voitures et les dégâts qu’inflige un coup de fusil de chasse à bout portant. Pour m’empêcher de ressentir quoi que ce soit, je me contente de la fourrer et de la défourrer.

On fourre sa bite, on fourre ses sentiments. Quand on est sexoolique, il est sûr que c’est la même chose.

Engoncé bien profond, je passe les bras devant. Entré de force, bien à l’étroit, je tends les bras sous elle jusqu’à pouvoir tordre un téton durci en pointe dans chaque main.

Et inondant de sueur son ombre marron foncé au creux du carton de papier hygiénique marron clair, Leeza dit : « Laisse-toi aller. » Et : « Mais qu’est-ce que tu essaies de prouver à la fin ? »

Que je ne suis qu’un taré qui n’éprouve rien.

Qu’au fond je me fiche de tout.

Qu’est-ce que Jésus n’irait PAS faire ?

Leeza, Leeza, avec son formulaire de remise en liberté valable trois heures, elle agrippe le carton de papier hygiénique, elle se plie en deux, elle tousse, et mes mains palpent les spasmes de ses abdos durs comme la pierre dont les muscles roulent en vagues entre mes doigts. Les muscles de son plancher pelvien, les muscles coccy-pubiens, qu’on appelle CP pour faire plus court, se contractent et la traction ainsi exercée sur ma trique est incroyable.

Voir aussi : Point de Gräfenberg.

Voir aussi : Point de la Déesse.

Voir aussi : Point sacré tantrique.

Voir aussi : Perle noire taoïste.

Leeza écarte les mains bien ouvertes sur le mur et se repousse violemment tout contre moi.

Tous ces noms pour ce même petit endroit, tous ces symboles pour la chose réelle. La Fédération des Centres de soins pour la santé féminine appelle ça l’éponge urétrale. Reggie de Graaf, anatomiste hollandais du dix-septième siècle, a appelé cette même masse de tissus érectiles, de nerfs et de glandes, la prostate femelle. Tous ces noms pour les cinq centimètres d’urètre qu’on sent à travers la paroi avant du vagin. La paroi antérieure du vagin. Ce que certaines personnes appellent le cou de la vessie.

Et tout ça, c’est rien que la même zone en forme de haricot à laquelle tout le monde veut donner un nom.

Pour y planter le pieu de son propre étendard. Son symbole.

Pour m’empêcher de tout lâcher, je me représente le cours d’anatomie de première année, et la dissection des deux jambages du clitoris, la crura, chacun à peu près aussi long qu’un index. Je me représente en train de disséquer les corps caverneux, les deux cylindres de tissus érectiles du pénis. Nous découpions les ovaires. Nous ôtions les testicules. Vous apprenez à découper tous les nerfs pour les déposer sur le côté. Les cadavres qui puent la Formalin, le formaldéhyde. Cette odeur de voiture neuve.

Avec tous ces trucs cadavériques en esprit, vous êtes capable de maintenir votre chevauchée des heures durant sans arriver nulle part.

Vous pouvez tuer le temps d’une vie entière sans rien ressentir d’autre que de la peau. C’est ça, la magie de ces poulettes sexooliques.

Quand vous êtes drogué, vous pouvez vous abstenir de ressentir quoi que ce soit, hormis l’ivresse, la défonce ou la faim. Malgré tout, quand vous comparez ça à d’autres sentiments, à la tristesse, la colère, la peur, le souci, le désespoir et la dépression, eh bien, l’addiction ne vous paraît plus aussi méchante que ça. Elle se prend à ressembler à une option tout à fait viable.

Lundi, je reste à la maison après le boulot, et je procède à un tri parmi les vieilles bandes enregistrées de ma maman qui restent de ses séances de thérapie. Voici deux mille ans de femmes sur une étagère. Et voici la voix de ma mère, ferme, assurée, profonde, ainsi que je l’ai toujours connue quand je n’étais moi-même qu’une petite merde.

Le bordel de l’inconscient.

Les histoires qu’on raconte au coucher.

Imaginez un poids pesant sur votre corps, installant votre tête et vos bras de plus en plus profondément au creux des coussins du canapé. La bande défilant dans les écouteurs, n’oubliez pas de vous endormir sur une serviette.

Voici le nom de Mary Todd Lincoln[38] lors d’une séance de thérapie.

Pas question. Trop laide.

Voir aussi : La séance Wallis Simpson[39].

Voir aussi : La séance Martha Ray[40].

Voici les trois sœurs Brontë. Pas de vraies femmes, mais des symboles, rien que leurs noms comme autant de coquilles vides au creux desquelles vous pouvez vous projeter, que vous pouvez remplir de stéréotypes et de clichés antiques, de peaux blanches comme du lait et de tournures, de bottines à boutons et de jupes à cerceaux. Nues hormis des corsets à fanons de baleine et des résilles au crochet, voici Emily et Charlotte et Anne Brontë gisant complètement nues et mortes d’ennui sur des couches en crin de cheval dans le petit salon par un fétide après-midi brûlant. Des symboles sexuels. À vous de remplir le reste, les ustensiles et les positions, le bureau à rouleau, l’orgue à piston. Insérez-vous en tant que Heathcliff ou M. Rochester. Mettez simplement la bande en marche et décontractez-vous.

Comme si nous avions jamais été capables d’imaginer le passé. Le passé, l’avenir, la vie sur les autres planètes, tout est une telle extrapolation, une telle projection de la vie telle que nous la connaissons.

Moi enfermé dans ma chambre, Denny qui va et qui vient.

Comme s’il ne s’agissait là que d’une coïncidence innocente, je me surprends à feuilleter les Marshall dans l’annuaire. Elle n’a pas de numéro répertorié. Après le boulot, certains soirs, je prends le bus qui passe devant St Anthony. Elle ne se trouve jamais dans l’embrasure d’aucune fenêtre. Et passant sans m’arrêter, il est impossible de deviner quelle est sa voiture dans le parc de stationnement. Je ne descends pas.

Lui tailladerais-je ses pneus, ou lui laisserais-je un petit mot, je ne sais pas.

Denny va et Denny vient, et à chaque jour qui passe il y a de moins en moins de cailloux dans la maison. Et quand on ne voit pas quelqu’un tous les jours, on le voit changer. Moi qui observe depuis une fenêtre à l’étage, Denny va et Denny vient, poussant des pierres de plus en plus imposantes dans un chariot de supermarché, et chaque jour Denny donne l’impression d’avoir de plus en plus de substance à l’intérieur de sa vieille chemise écossaise. Son visage se hâle, ses épaules et sa poitrine deviennent suffisamment imposantes pour étirer le tissu de la chemise de sorte que celle-ci ne se répand plus en plis. Il n’est pas énorme, mais il est plus imposant, imposant pour un Denny.

Observant Denny depuis la fenêtre, je suis un roc. Je suis une île.

J’appelle : est-ce qu’il a besoin d’un coup de main ?

Sur le trottoir, Denny regarde autour de lui, les bras serrés-câlins autour d’une pierre contre sa poitrine.

« Par ici, lève le nez, je lui dis. Est-ce que tu as besoin d’un coup de main ? »

Denny soulève avec effort sa pierre pour la déposer dans son chariot et hausse les épaules. Il secoue et lève la tête vers moi, une main en visière au-dessus des yeux. « Je n’ai pas besoin d’aide, dit-il, mais tu peux m’aider si tu veux. »

Aucune importance.

Ce que je veux, c’est qu’on ait besoin de moi.

Ce dont j’ai besoin, c’est être indispensable à quelqu’un. Ce dont j’ai besoin, c’est de quelqu’un qui me dévorera tout mon temps libre, mon ego, mon attention. Quelqu’un qui serait accro à moi. Une addiction mutuelle.

Voir aussi : Paige Marshall.

C’est tout pareil à une drogue qui peut être quelque chose de bien et quelque chose de mal tout à la fois.

Vous ne mangez pas. Vous ne dormez pas. Manger Leeza à pleine bouche n’est pas vraiment manger. Et à dormir avec Sarah Bernhardt, vous n’êtes pas vraiment endormi.

La magie de l’addiction sexuelle est que vous n’éprouvez jamais de sensation de faim, de fatigue, d’ennui ou de solitude.

Sur la table de salle à manger, toutes les nouvelles cartes s’entassent. Tous les chèques et les meilleurs vœux d’un paquet d’inconnus qui veulent se convaincre qu’ils sont le héros de quelqu’un. Qui croient qu’on a besoin d’eux. Une femme m’écrit comme quoi elle a démarré une chaîne de prières à mon intention. Une pyramide spirituelle. Comme si on pouvait se mettre à plusieurs contre Dieu. Pour Lui secouer les puces.

La frontière est fragile qui sépare la prière du harcèlement.

Mardi soir, une voix sur le répondeur demande ma permission pour déplacer ma maman au deuxième étage de St Anthony, l’étage où l’on s’en va mourir. Ce que j’entends en tout premier, c’est qu’il ne s’agit pas de la voix du Dr Marshall.

En hurlant à l’adresse du répondeur, je dis : bien sûr. Montez-la d’un étage, cette salope givrée. Faites en sorte qu’elle soit bien à son aise, mais il est hors de question que je paie pour d’éventuelles mesures héroïques. Des sondes d’alimentation. Des assistances respiratoires. J’aurais réagi plus gentiment, s’il n’y avait pas eu cette façon doucereuse dont Mme l’Administrateur s’adresse à moi, ce chuchotement dans sa voix. Cette façon de considérer comme argent comptant que je suis quelqu’un de gentil.

Je dis à sa douce petite voix enregistrée de ne plus me rappeler jusqu’à ce que Mme Mancini soit bel et bien morte.

Sauf à être en pleine arnaque et en quête de pognon, je préfère de loin voir les gens me haïr plutôt que de les sentir désolés pour moi.

En entendant ça, je ne suis pas en colère. Je ne suis pas triste. Je n’éprouve plus rien dorénavant que mon état de bête en rut.

Et les mercredis signifient Nico.

Dans les toilettes pour femmes, le poing capitonné de l’os pubien me cognant le nez, coup après coup, Nico s’essuie et se débarbouille de haut en bas sur ma figure. Deux heures durant, Nico croise les doigts à l’arrière de ma tête et tire mon visage au creux d’elle jusqu’à ce que je m’étrangle sur des poils pubiens.

Léchotant l’intérieur de ses petites lèvres, je lèche ce faisant les plis et replis de l’oreille du Dr Marshall. Respirant par le nez, j’étire ma langue vers le salut.

Jeudi, c’est Virginia Woolf, d’abord. Ensuite, c’est Anaïs Nin. Ensuite, il reste juste assez de temps pour une séance avec Sacajewa[41] avant que vienne le matin, et il faut que j’aille bosser en 1734.

Entre-temps, je note mon passé dans mon calepin. C’est l’accomplissement de ma quatrième étape, mon inventaire moral intégral et sans peur.

Les vendredis signifient Tanya.

Arrivé vendredi, il n’y a plus de pierres dans la maison de ma maman.

Tanya passe par la maison, et Tanya signifie anal.

La magie de pouvoir s’offrir de l’oignon, c’est que Tanya est aussi étroite qu’une vierge, et ce, à chaque fois. Et Tanya ne vient jamais sans jouets. Des perles de geisha, des tiges, des sondes, tous ces objets sentent l’eau de Javel, et elle les passe en douce dans un sac en cuir noir qu’elle conserve dans le coffre de sa voiture. Tanya me travaille la trique d’une main et de la bouche tandis qu’elle presse la première boule d’une longue guirlande en caoutchouc rouge bien lubrifiée contre mon sas d’accès.

Les yeux fermés, j’essaie de me décontracter suffisamment.

On inspire. Puis on expire.

Penser au singe et aux châtaignes.

Doucement, d’un mouvement égal, ça entre, et puis ça sort.

Tanya vrillant sa première boule tout contre moi, je dis : « TU me dirais si je te donnais l’impression d’être vraiment trop dans le besoin d’affection, n’est-ce pas ? »

Et la première boule passe le cap, pop.

« Mais pourquoi les gens ne veulent-ils pas me croire, je dis, quand je leur répète que tout m’indiffère, bon sang ? »

Et la deuxième boule passe le cap, pop.

« Je ne peux vraiment vraiment pas me permettre d’en avoir quoi que ce soit à branler à propos de quoi que ce soit », dis-je.

Une autre boule passe le cap, pop.

« Il est hors de question que j’accepte d’être blessé, encore une fois », je dis.

Quelque autre chose fait pop à l’intérieur de moi.

Toujours engorgeant ma queue, Tanya serre le poing autour de la ficelle qui pendouille et tire brutalement.

Imaginez une femme qui vous fait sortir les tripes d’une seule traction.

Voir aussi : Ma mère mourante.

Voir aussi : Dr Paige Marshall.

Tanya tire à nouveau, et ma tige lâche le morceau, ses petits soldats blancs mollardant le papier peint de la chambre juste à côté de sa tête. Elle tire encore une fois, et ma bite toussote en quintes sèches et continue à toussoter.

Et toujours lâchant le morceau maintenant à sec, je dis : « Nom de Dieu. Sans blague, mais c’est vrai. Ça, je l’ai senti. »

Qu’est-ce que Jésus n’irait PAS faire ?

Penché en avant, les deux mains en appui bien écartées sur le mur, les genoux légèrement ployés, je dis : « Vas-y mollo. »

Je dis à Tanya : « Tu n’es pas en train de démarrer une tondeuse à gazon. »

Et Tanya, agenouillée sous moi, toujours regardant les boules puantes bien lubrifiées par terre, dit : « Nom d’un chien. »

Elle soulève la guirlande de boules pour que je voie de mes yeux, et elle dit : « Il est censé y en avoir dix au total. »

Il n’y en a que huit, avec ce qui ressemble à une belle longueur de ficelle vide.

Mon cul me fait tellement mal, je me tripatouille d’un doigt à l’emplacement idoine et j’inspecte ensuite mon doigt pour voir s’il n’y a pas de sang. Vu la douleur abominable qui est la mienne, vous seriez surpris de constater qu’il n’y a pas du sang partout.

Et grinçant des dents, je dis : « C’était chouette, tu trouves pas ? »

Et Tanya dit : « J’ai besoin que tu me signes mon formulaire d’autorisation de sortie pour que je puisse retourner en cellule. »

Elle laisse retomber la guirlande de boules dans son sac noir et dit : « Tu vas avoir besoin de faire un saut dans une salle d’urgences. »

Voir aussi : Côlon en surpression.

Voir aussi : Blocage intestinal.

Voir aussi : Crampes, fièvre, choc septique, arrêt cardiaque.

Il y a maintenant cinq jours que je ne me suis pas senti assez affamé pour manger. Je n’ai pas été fatigué. Je n’ai éprouvé ni souci, ni colère, ni crainte, ni soif. Si l’air ici sent mauvais, je suis incapable de le dire. Je sais que c’est vendredi uniquement parce que Tanya est là.

Paige et son fil dentaire. Tanya et ses jouets. Gwen avec son mot de sûreté. Toutes ces femmes me tirent et me retirent sur la ficelle, et moi, je pendouille.

« Non, sans façon », je dis à Tanya.

Je signe le formulaire, dans la case répondant, et je dis : « Sans façon, vraiment, je t’assure, tout va très bien. Je ne sens rien qui aurait été abandonné à l’intérieur de ma personne. »

Et Tanya prend le formulaire et dit : « Je n’arrive pas à croire une chose pareille. »

Ce qu’il y a de drôle, c’est que je ne suis pas non plus sûr de le croire moi-même.

 

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