SI VOUS N’AVEZ JAMAIS OUVERT UN DE MES LIVRES, arrêtez-vous tout de suite. Allez rendre celui-ci. Prenez-en un autre. Ce n’est pas grave. J’attendrai.
Si vous êtes toujours là, sachez que je n’ai pas lu Remède mortel depuis plus d’une vingtaine d’années. C’est le deuxième roman que j’ai publié. Je l’ai écrit à vingt ans et des poussières. Encore jeune et naïf à l’époque, je travaillais dans le tourisme et me demandais si je devais suivre les traces de mon père et de mon frère, et aller à la fac de droit (brrr !).
Je suis sans doute sévère, mais ne le sommes-nous pas tous avec nos œuvres de jeunesse ? Rappelez-vous cette dissertation que vous avez écrite au lycée, celle qui vous avait valu un 18 et que votre prof avait jugée « inspirée »… et puis un jour, en fouillant dans un tiroir, vous tombez dessus, vous la relisez, et là, consterné, vous vous demandez comment vous avez pu écrire un truc pareil.
Il en va parfois ainsi des premiers romans. Celui-ci est un peu moralisateur par endroits, et daté par moments (même si je regrette que les thèmes médicaux ne le soient pas davantage, mais c’est une autre histoire). Vous pourriez croire que je me suis inspiré d’un « fait réel ». Ce n’est pas le cas. Le roman était antérieur à l’événement en question. Je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher le suspense.
En définitive, j’aime ce livre malgré tous ses défauts. Il y a là une prise de risque et une énergie que j’espère encore posséder aujourd’hui. Je ne suis plus le même, mais ça ne fait rien. Tout le monde évolue dans ses passions et son travail. Et c’est tant mieux.
Bonne lecture,
Harlan COBEN