CHAPITRE XII

Nul ne semblait remarquer les deux Américains qui se dirigeaient vers la place du village en longeant les petites rues, et pourtant ils étaient persuadés que chaque détail de leurs visages, leurs vêtements et même leurs chevaux, rien n'échappait à l'attention des habitants de Los Santos. Le soleil de cette fin d'après-midi filtrait à travers les grands peupliers qui ombrageaient la place. Un bûcheron donna une tape sur la tête de son âne pour l'obliger à s'écarter du chemin des deux gringos, et une vieille femme tira par le bras la jeune fille qui l'accompagnait pour la soustraire aux regards des étrangers, ce qui ne parut d'ailleurs pas enchanter particulièrement la petite Mexicaine.

Lee fit halte devant la boutique qui l'avait intrigué la nuit précédente. Des lettres fanées indiquaient qu'Antonio Melgosa vendait des fusils et des munitions et réparait les armes endommagées. Le jeune homme sauta à terre.

— Jack, passe-moi ta carabine un instant, dit-il.

Priest, qui continuait à suivre des yeux la jeune fille qui s'éloignait, tira sa Winchester de son fourreau et la tendit à son compagnon sans regarder. Lee plaça la crosse de l'arme sur le sol, jeta un coup d'œil rapide autour de lui pour s'assurer que personne ne l'observait, puis il frappa violemment du talon le bois de noyer qui se fendit en deux avec un craquement. Jack tourna vivement la tête.

— Bougre de maladroit ! s'écria-t-il.

— Désolé, mon vieux. Elle a glissé.

— Mais pourquoi diable en avais-tu besoin, d'ailleurs ?

Hunter leva les yeux vers la boutique de l'armurier.

— Je craignais de te voir tirer sur la vieille qui accompagne cette jeune beauté. Attends-moi ici.

Il se dirigea vers le magasin, poussa la porte et se trouva aussitôt dans une demi-pénombre. Une lampe à pétrole était posée sur un établi encombré d'outils de toutes sortes, et un vieillard barbu et bossu leva les yeux vers le visiteur.

— Bonjour, señor, dit le jeune homme. Je viens de briser la crosse de ma carabine.

Le bossu quitta sa chaise et s'approcha du vieux comptoir pour examiner l'arme que le client venait d'y poser.

— C'est vous, Antonio Melgosa ? demanda Lee.

— Bien sûr, señor, reprit l'artisan. Ma foi, on pourrait bien réparer cela avec de la colle, des chevilles de bois, et consolider l'ensemble par un collier de cuivre, mais je ne vous le conseille pas.

— Il faut donc changer la crosse ? suggéra le jeune homme, tout en jetant un coup d'œil discret autour de lui.

Au fond, on apercevait par la porte ouverte une arrière-boutique contenant des râteliers d'armes et une caisse de munitions. Un peu plus loin apparaissait une petite couchette.

— Vous avez une crosse comme celle-ci ? reprit le jeune homme en ramenant les yeux vers Melgosa.

— Oui. Elle n'est pas neuve mais en parfait état tout de même.

— C'est bien. Quand pourrai-je reprendre l'arme ?

Melgosa passa sa main dans sa barbe embroussaillée.

— Vous êtes pressé ?

— Vous savez bien que les Américains sont toujours pressés, señor Melgosa, répondit Lee en souriant.

— Ah ! je le sais bien, en effet.

— Mon ami et moi avons l'intention de gagner les collines dès demain matin.

— Pour chasser ? C'est encore trop tôt pour le daim, amigo.

— Nous sommes prospecteurs.

— Ah oui ? dit le vieux en levant les yeux. Vous avez l'autorisation du señor Morano, naturellement ?

— Naturellement.

— Eh bien, votre arme sera prête ce soir.

Le jeune homme longea le comptoir en direction d'une vitrine contenant des boîtes de cartouches, mais en réalité pour glisser à nouveau un regard dans l'arrière-boutique. Il pouvait maintenant y apercevoir quelques étagères, une table et deux chaises. Mais il ne semblait pas y avoir d'autre sortie.

— Vous désirez des cartouches, señor ?

— Une boîte de 44-40, s'il vous plaît.

Lee prit les munitions et paya, tout en se disant qu'Antonio Melgosa ne paraissait pas être le genre d'homme à tolérer un rendez-vous galant chez lui en pleine nuit. Mais bien entendu, on ne peut jamais être sûr de rien. Il glissa la boîte de cartouches dans sa poche et prit congé. Jack l'attendait dehors, une cigarette au coin des lèvres, fort occupé à regarder passer les jeunes femmes, jeu particulièrement dangereux pour un gringo dans un endroit isolé comme Los Santos. Lee alluma pensivement une cigarette. Il était absolument certain de ne pas s'être trompé de boutique, et pourtant il ne paraissait pas y avoir d'autre issue ! Sans doute le magasin était-il adossé à un autre donnant sur la rue parallèle à celle-ci.

Les deux hommes se remirent en selle et se dirigèrent lentement vers l'extrémité est de la place. Puis Lee s'engagea dans une large rue bordée de magasins et de bars qui, à gauche, s'étendaient d'un seul bloc, sans aucune interruption. Effectivement, les magasins paraissaient être adossés les uns aux autres, dans ces deux rues parallèles.

— On va boire quelque chose ? demanda Jack tandis qu'ils passaient devant un saloon.

— Un peu plus tard.

Lee tourna encore à gauche dans une rue plus étroite bordée des deux côtés par des bâtiments ressemblant à des entrepôts.

— Qu'est-ce qui te tracasse ? grommela Jack qui, de temps à autre, jetait un coup d'œil de biais à son compagnon.

— Est-ce que tu as déjà vu l'église ?

Jack fit un signe de tête vers la droite. On apercevait, en effet, un bâtiment blanc surmonté d'une croix. Lee tourna encore une fois à gauche.

— Mais enfin, bougonna Priest, me diras-tu ce que tu cherches ?

— Tu voulais boire un verre, hein ? Eh bien, entrons dans ce bar.

Les deux jeunes Américains mirent pied à terre, attachèrent leurs chevaux et pénétrèrent dans l'établissement.

— Qu'est-ce que tu bois ? demanda Jack. Du whisky ?

— De la bière.

De la salle voisine, parvenait le bruit des cartes qu'on abattait sur le tapis et celui des dés qui tintaient dans le gobelet. Le barman posa les chopes devant les deux clients, puis retourna à sa place, à l'extrémité du comptoir, et se percha sur son haut tabouret pour reprendre sa conversation interrompue avec un homme de haute taille coiffé d'un large chapeau. Au moment où Lee leva son verre, le Mexicain tourna ses regards vers lui, et Hunter eut l'immense surprise de constater qu'il s'agissait du même individu qui, la nuit précédente, était entré dans la boutique d'Antonio Melgosa en compagnie d'une femme. Le jeune Américain détourna les yeux par prudence, mais il était peu probable que l'homme l'eût reconnu. Il but sa bière et s'en alla jeter un coup d'œil à la salle de jeu. Aucun des joueurs ne leva seulement la tête, et il put constater, sans aucun doute possible, que, là non plus, il n'y avait pas d'autre issue. Il s'en retourna lentement vers le bar.

— Quand ma carabine sera-t-elle prête ? demanda Jack.

— Ce soir. Et nous partirons demain à l'aube.

— Parfait.

Il reposa sa chope sur le comptoir et fit signe au barman qui s'approcha pour resservir. Lee s'aperçut que le grand Mexicain l'observait encore.

— Je paie une tournée générale, annonça-t-il.

 Gracias, señor, répondit le barman.

Les quelques clients qui étaient debout près du bar adressèrent un petit signe de remerciement à Lee, et l'un d'eux souleva respectueusement son chapeau. Le grand Mexicain prit un air légèrement méprisant, comme s'il jugeait que c'était là faire montre de trop d'obséquiosité vis-à-vis d'un vulgaire gringo. Hunter leva son verre, et tout le monde but. Puis l'inconnu replaça le sien sur le comptoir en disant :

 Gracias, señor.

Il salua à la cantonade et se dirigea vers la porte.

— Qui est-ce ? s'informa Lee quand il eut disparu.

— Le señor Calvillo, répondit le barman. Je suis surpris que vous ne le connaissiez pas.

— Nous ne sommes pas d'ici, expliqua Lee avec un sourire. C'est un commerçant ?

— C'est le maire de la ville.

— Fichtre !

Les yeux des clients se portaient maintenant sur Priest.

— Allons, c'est ma tournée ! dit-il.

— Fais attention, lui souffla son compagnon. Je suis prêt à parier que Calvillo est vraiment le grand patron, et qu'il ne badine pas.

— Qu'est-ce qui te fait croire cela ?

— Une idée. Bois, et allons-nous-en.

— Pas question, je suis lancé pour plusieurs heures, maintenant.

— Eh bien, alors, reste !

— Tu es bien nerveux, depuis ton équipée nocturne.

— Cette ville me rend nerveux.

 Tout te rend nerveux !

— C'est sans doute parce que je suis le cerveau de l'équipe. Je vais acheter un peu de matériel pour commencer notre prospection. Tu m'accompagnes ?

— J'entends le bruit des dés et des cartes, répondit Jack, et c'est là une musique à laquelle je suis incapable de résister.

— Eh bien, à plus tard.

Lee reprit son cheval devant la porte et se dirigea vers le côté nord de la place. Il passa devant la boutique d'Antonio Melgosa, tourna à gauche et s'arrêta devant une petite épicerie. Il fit l'achat de quelques provisions et d'une bouteille de baconora, et déclara qu'il prendrait le tout un peu plus tard. La boutique était peu profonde, et il n'y avait trace d'aucune autre porte que celle de la rue.

Le jeune homme poursuivit sa route, appréciant mentalement la profondeur des trois maisons qu'il avait visitées. Aucune ne possédait d'issue sur le derrière, et cependant aucune non plus ne paraissait suffisamment profonde pour être adossée à la boutique qui se trouvait dans la rue parallèle. Il obliqua à droite et traversa la rivière, accélérant un peu son allure pour gravir les collines qui encerclaient Los Santos.

Il s'engagea dans un étroit couloir où le vent sifflait et gémissait, et où le bruit des sabots de son cheval se répercutait étrangement. Arrivé à l'extrémité, il mit pied à terre, s'assura qu'il n'y avait personne en vue et, prenant son cheval par la bride, il gravit la face nord du col jusqu'à ce qu'il eût atteint une sorte de petit plateau. Il attacha alors sa monture dans un creux entre deux rochers, puis tira des sacoches ses jumelles, une bouteille d'eau-de-vie, les feuillets du livre du père Guiterrez ainsi que les autres documents pris à San Miguel. Après quoi, à travers rochers et broussailles, il s'avança vers la partie la plus élevée du plateau et, terminant sa route à plat ventre, alla se dissimuler dans un bouquet d'arbres d'où il pouvait apercevoir toute la ville.

Réglant ses jumelles, il observa d'abord les berges de la rivière. Il y avait bien, çà et là, quelques constructions, mais aucune n'était d'une importance suffisante pour avoir pu faire partie de la mission Santa Catarina. Rien non plus dans la plaine. Et cependant, Policarpo Maravillas avait prétendu qu'il existait des ruines sur le bras occidental du Rio Morano, à proximité de Los Santos.

Il posa ses jumelles, but une gorgée d'eau-de-vie, alluma un cigare et laissa errer ses regards sur la ville qui s'étendait à ses pieds. Los Santos, du moins dans sa partie centrale, était mieux ordonnée que la plupart des autres villes du Sonora. Les ancêtres de Luz Morano devaient en avoir soigneusement tracé le plan. Il se plongea dans les pages du livre qu'il se mit à parcourir attentivement. Au bout d'un long moment, il leva lentement la tête.

— Seigneur Dieu ! s'écria-t-il en reprenant les jumelles.

Il se remit à observer la face nord de la place, où se trouvait la boutique d'Antonio Melgosa, puis déplaça lentement ses jumelles.

— C'est impossible ! murmura-t-il.

À l'intérieur du quadrilatère formé par les boutiques donnant sur les quatre rues, il apercevait un espace rectangulaire dans lequel poussaient des broussailles et quelques arbres. À l'une des extrémités, se trouvait une construction plus haute que les autres mais qui n'avait de façade sur aucune rue. On distinguait vaguement une grande porte qui donnait sur cette vaste cour intérieure. Les arêtes des pierres arrondies et usées, indiquaient nettement que le bâtiment était très ancien. Lee reposa ses jumelles et but une autre gorgée d'eau-de-vie.

— Les murs, dit-il à voix haute, avaient trois pieds d'épaisseur. À l'ouest de la chapelle, se trouvait un patio entouré de galeries et de nombreuses pièces : boutiques, salles de classe pour les Indiens, greniers et réserves, cellules des pères et chambres pour les gens de passage… Bon Dieu ! Il n'est pas surprenant que ces magasins n'aient aucune sortie sur le derrière ! Ce qui constitue à présent les façades était autrefois l'arrière du bâtiment. On s'est contenté de murer les anciennes portes, tout en ménageant évidemment quelques entrées secrètes, et on a percé des portes dans les murs de derrière des anciennes pièces… J'ai découvert l'ancienne mission Santa Catarina !

— Il ne nous reste donc plus qu'à trouver la statue ! dit une voix sèche derrière lui.

Il se sentit envahi par une sueur froide.

— Tu allais, soi-disant, faire des achats, hein ? reprit Jack Priest. Et moi, pendant ce temps, je restais gentiment à jouer aux dés. Tu me crois donc si bête ?

Lee tourna lentement la tête. Il était toujours étendu à plat ventre sur le sol, et Priest, debout derrière lui, tenait dans sa main son revolver à six coups. Il se rendait compte qu'il n'avait pas la moindre chance de s'en tirer, si l'autre était animé de mauvaises intentions. Il se mit sur son séant et tendit à Jack la bouteille d'eau-de-vie.

— Après toi ! dit Priest. Tu pourrais bien en avoir besoin, señor Hunter !

Jack s'assit sur une roche et se mit à rouler une cigarette de la main gauche sans lâcher son arme.

— Tu n'es qu'un faux jeton ! lança-t-il après avoir allumé sa cigarette.

— Pose ton revolver et répète ça !

— Inutile, tu te bats comme un voyou.

— Tu ne dis ça que parce que je t'ai flanqué une raclée dans la chapelle de San Miguel.

Jack ôta un instant sa cigarette de ses lèvres pour cracher.

— Tu as appris quelque chose, hier soir, hein ? Pas la peine de répondre. Je n'étais pas assez saoul pour ne rien remarquer. Et ce truc avec ma carabine, tu crois peut-être que je n'y ai vu que du feu ? Qu'est-ce qu'il y a dans cette boutique ?

— Des fusils. Laisse-moi rallumer mon cigare.

— Remonte ta manche, d'abord. Et fais gaffe, parce que je te surveille.

Lee roula sa manche, découvrant le derringer qu'il portait toujours accroché à son bras gauche. Il dégagea le ressort et posa l'arme sur une pierre, à côté de lui.

— Ne fais pas un geste suspect, reprit Jack, parce que je suis un peu nerveux, aujourd'hui. J'ai trop bu, hier soir, et ça me produit toujours cet effet.

Ayant rallumé son cigare, Lee s'appuya du dos contre un rocher.

— Tu ne me tuerais tout de même pas ? dit-il.

— Et pourquoi pas ?

— Tout d'abord, parce que les Morano ne trouveraient pas ça à leur goût. Ensuite, parce que tu serais incapable de découvrir la statue sans mon aide.

Jack se leva et baissa les yeux en direction de la ville.

— J'ai entendu ce que tu disais tout à l'heure. Évidemment, c'est assez astucieux d'avoir camouflé l'ancienne mission au milieu de ces rangées de boutiques et d'entrepôts. Mais crois-tu qu'il s'agisse vraiment de Santa Catarina ?

— Cela n'a pas d'importance, répondit Lee d'un ton calme.

— Tu es devenu fou, non ? Est-ce que ce n'est pas pour cela que nous sommes venus à Los Santos ?

— Nous sommes venus pour chercher la statue de la Vierge.

— Et alors ?

— Que ces bâtiments soient ou non ceux de Santa Catarina ne change rien à la question. Ce qui compte, c'est que la statue soit là, probablement dans cette construction plus ancienne que les autres et que tu aperçois sur la gauche. Prends les jumelles, et tu te rendras mieux compte.

— Pas de danger. À partir de maintenant, je ne te fais plus confiance.

Lee haussa les épaules en étouffant un juron.

— Tu crois pouvoir découvrir cette statue sans moi ?

— Comment es-tu sûr qu'elle soit là ?

— La nuit dernière, j'ai vu Calvillo traverser la ville en tenant par la bride un âne sur lequel était montée une femme aux yeux bandés. Deux cavaliers l'escortaient. Calvillo a ouvert la boutique de Melgosa et y est entré avec la femme. Ils n'en sont ressortis qu'au bout d'une heure. Les deux cavaliers ont alors emmené la femme, qui portait toujours son bandeau sur les yeux, et Calvillo est resté en arrière. Il s'en est d'ailleurs fallu de peu que je ne me fasse surprendre.

— Tu mens remarquablement pour sauver ta peau.

— Seigneur ! mais tu es complètement stupide. Ne sais-tu pas que seuls les adeptes du Culte de la Vierge ou ceux qui sont gravement malades ont le droit de la voir ? Cette femme n'était certainement pas une habitante de la ville, et elle ignorait évidemment où elle se trouvait. On l'a conduite, les yeux bandés, dans cette enceinte où elle a été autorisée à voir la Vierge, dans une pièce quelconque et semblable à des milliers d'autres pièces, et il est fort probable qu'elle n'a même pas aperçu le visage de celui qui la conduisait.

— Et, selon toi, tous ces commerçants ignoreraient ce qui se passe derrière les murs de leurs maisons ?

— Bien sûr que non. Ne comprends-tu pas que ce sont précisément des descendants des premiers adeptes du Culte de la Vierge ?

— Mais… les autres habitants de Los Santos ?

— Ou bien ils font également partie de cette confrérie, ou bien ils y sont étrangers mais savent qu'ils ont tout intérêt à rester muets.

— Et les Morano ?

Lee tira une longue bouffée de son cigare.

— Ils sont très certainement au courant. D'où crois-tu que provienne ce crucifix ? La jeune fille a prétendu qu'il avait appartenu à sa mère et avait été donné à sa famille en reconnaissance d'un service rendu.

— Et alors ?

— Je n'ai jamais vu, dans toute mon existence, qu'un autre crucifix absolument identique à celui-là. Et c'était dans la chambre que j'occupais à San Miguel. Je suis prêt à parier qu'ils se trouvaient tous les deux à la mission aux environs des années 1700.

— Et quand les adeptes du Culte de la Vierge ont emporté la statue, ils ont également pris le crucifix. Ils ont cherché refuge à Los Santos, sous la protection des ancêtres de la señorita Morano et ont fait don du crucifix.

Jack baissa les yeux vers la vallée, tandis que Lee se levait et reprenait son revolver.

— Redescendons en ville, dit-il, avant qu'on ne remarque notre absence.

Priest avait laissé son cheval près de celui de Lee, et les deux hommes reprirent le chemin de Los Santos.

— À propos, dit Jack au bout d'un moment en jetant un coup d'œil oblique à son compagnon, la señorita Morano et son frère sont en ville. Et il y a aussi ce vautour de Casias avec toute une bande de vaqueros.