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Depuis que la peur de trouver sur son chemin un policier plus soupçonneux ou mieux informé lui a fait déserter le palais de justice, une fièvre dévore les méninges de Valérie. Sachant Patouche entre les mains des perquisiteurs, elle en a conclu que son carnet d'adresses, enregistré sur l'appareil, ne présentait plus aucun caractère de confidentialité pour ses rabatteurs. En conséquence, persuadée qu'il risque d'être sur écoute, elle a autocensuré toute relation téléphonique avec Hugo.
Néanmoins, elle tient à l'entendre avant de prendre une décision pouvant bouleverser sa vie. Elle connaît son habitude de déjeuner à la brasserie La Concorde, sur la place de la République. Avec quelques autres, il déteste le resto « aquarium » du Palais où il éprouve la sensation d'être observé, depuis la grande verrière de la salle des pas perdus, par les curieux, les plaideurs invétérés ou, pire, les incriminés relaxés qu'il s'est parfois évertué à faire condamner et qui ont passé des semaines, voire des mois, en détention préventive.
Valérie l'attend donc au bar de La Concorde où, une fois feuilletés Les Échos judiciaires girondins, elle s'est passionnée pour la partie d'échecs de deux seniors dont elle a pu constater qu'ils n'étaient pas muets uniquement lorsque le plus chauve d'entre eux a claironné d'une voix aigrelette : « échec et mat » et que, après deux bonnes minutes de réflexion, son adversaire a grogné : « Consternant... je n'y parviendrai jamais. »
Hugo arrive un peu avant 13 heures. Valérie vient d'ingurgiter un cinquième espresso serré, elle a les nerfs à vif. Merde! j'avais pas prévu sa tribu! Quatre collègues accompagnent le substitut. En découvrant son amie, il marque un brin de surprise et s'écarte du groupe pour la rejoindre. Elle vient aux nouvelles pour la perquise de la BGD. J'ai vraiment pas eu le temps de m'en occuper. Elle va m'en faire une pendule.
Ils s'embrassent; elle cherche ses lèvres, il ne les offre qu'à demi.
- T'es pas à la banque?
- T'as l'air ravi de me voir.
- Mais bien sûr, ça me fait plaisir. Viens, je vais te présenter à...
- Non, non, non, j'ai besoin qu'on reste à l'écart, j'ai des choses très personnelles à te dire.
- Je suis désolé, ils m'attendent.
- C'est grave, Hugo, j'ai besoin de toi! Tu passes tes journées avec eux, tu peux me réserver un quart d'heure !
— T'es à cran, qu'est-ce qui t'arrive?
— Si tu veux le savoir, demande-leur la permission de faire pipi tout seul. Je pousse!
- Elle abuse! Tu deviens blessante, Valérie... Je vais les prévenir.
Revenu aux deux femmes et aux deux hommes qui se sont assis et l'espèrent, le lâcheur se fait chahuter; les regards rieurs se portent vers la responsable du reniement, immergée dans une analyse pointilleuse du menu. Gauche, le sourire mal assuré, escorté par quatre paires d'yeux un tantinet railleurs, Hugo retourne à ses amours.
Vingt minutes plus tard, les brochettes de Saint-Jacques, pourtant savoureuses, parviennent à peine à restaurer un simulacre d'appétit : les informations apportées par Valérie ont plombé l'ambiance.
La jeune femme a déballé tout ce que lui ont permis de mettre à jour ses investigations à la BGD : l'identité du peintre rançonné; celle du promoteur-racketteur; son dossier complet prouvant les infractions financières de la Sobotrapp, dirigée par Berthe Vigouroux alias Cécily Moran, couverture de son époux; le gonflement des effectifs, pour créer des charges fictives dégageant des millions escamotés; la tentative de corruption dont elle a fait l'objet; les menaces; la confession-revendication de ses abjections par le beau Jean-Denis, sous l'objectif des caméras et des micros de Rouben Karakarian; la destruction des éléments d'accusation par le piratage des fichiers de la banque; la sauvegarde sur Patouche saisi par la police; sa propre complicité présumée dans l'aberrante tentative d'escroquerie de Richard Ridouet; son portable épié en direct - et celui d'Hugo qui pourrait bien l'être; sa ruse pour dérouter les policiers de la brigade cycliste...
Le substitut, blême, en a la tête qui tourne.
- Qu'est-ce qui t'a pris de t'attaquer à Moran?
- Dans la vie, il y a des circonstances où il convient de prendre parti, faute de quoi, on perd son humanité.
- Noble idée, petite cervelle! Certes, certes, mais quand tu m'as parlé d'un promoteur véreux, j'étais à cent lieues de penser à Moran. Ce type a des relations dans tous les milieux, il est extrêmement influent... Tu n'aurais jamais dû te lancer dans cette aventure toute seule. Je t'avais prévenue...
- C'est un de tes amis?
- Mais... Pas du tout! Ne pas lui parler de l'apéritif! Ne va pas t'imaginer que...
- Il te fait peur, alors?
- C'est pour toi que j'ai peur, nom de Dieu !
Elle sursaute. L'exclamation, contenue et proférée dents serrées, n'est pourtant pas passée inaperçue des magistrats qui, une dizaine de mètres plus loin, ont tourné leurs regards éberlués vers l'auteur, lequel les rassure d'une risette amorphe.
Il insiste à voix basse.
- C'est pour toi que j'ai peur, Valou. On ne défie pas un délinquant - si délinquant il y a - de la taille d'un Moran sans les armes susceptibles de mener au succès, et ces armes, tu ne les as pas.
- Il ne propose pas de le combattre avec moi. Je les avais. Il a la trouille pour lui, pour sa carrière.
Comme frappé par l'incrédulité, il la contemple fixement.
- Elle est insensée. Tu ne veux pas comprendre. Je fais allusion à des infrastructures policières et judiciaires, pas à la réunion de preuves... Il t'en reste des preuves?
- Dans mon sac. CD « Cas Dubreuil ». DVD de Karakarian. Non, les pirates et les flics jouent dans le même camp. Ils m'ont tout piqué. Ne parler ni de l'OAS ni de Collin, il gerberait ses mollusques.
Hugo essaie de lire dans ses yeux. Est-ce qu'elle me ment?
Elle le gratifie de son plus affectueux sourire.
Elle ne me ment pas, je le sentirais.
- Je suis persuadée que tout est bidonné, que la perquisition n'a eu lieu que dans le but d'éliminer les preuves et de me réduire au silence.
- Attends ! c'est du délire paranoïaque, là !
Il boit une gorgée d'entre-deux-mers.
- Je suis folle ou coupable, à toi de choisir. Peut-être que ton devoir, c'est d'appeler le 17 et de me faire passer les menottes.
Il esquisse un petit rire.
- Je n'ai pas d'instructions à ce sujet... Tu dis que ton patron a été emmené par les forces de police, il n'est pas impossible qu'il ait été placé en garde à vue. Auquel cas un de mes collègues a été obligatoirement avisé..
- Tu ne leur as pas demandé?
- Tu me l'apprends maintenant, qu'il a été embarqué ! Ce matin, quand tu m'as téléphoné, je n'ai pas eu le temps d'en placer une, tu m'as donné tes ordres et t'as raccroché !
- J'étais très énervée.
- Ça n'a pas l'air de s'être arrangé... Je suis désolé, je n'ai pas eu une minute à moi... Je vais me rapprocher de Bensoussan ; j'étais dans l'incapacité de le faire ce matin. J'ai dû assister au verdict de...
- J'y étais. Je t'ai interpellé.
- Ah bon... Je ne t'ai pas entendue.
- Pas grave. Il triche.
- J'étais très préoccupé. Je me suis esbigné, comme dirait ma grand-mère, pour m'occuper du sort d'un mineur prostitué, prêt à témoigner contre ses employeurs, que j'avais fait placer en foyer et qui a tenté de se suicider.
— Oh! non... Il s'en tirera?
— Je pense, oui... Ce qui me turlupine pour ta banque, c'est que Bensoussan ait décidé une perquisition alors qu'a priori, c'est la BGD la victime de l'escroc... Bien que ton directeur ne soit pas net; il semblait prêt à blanchir de l'or de provenance douteuse.
- À sa place, j'aurais fait pareil. C'est moi qui lui ai présenté Ridouet. C'est pour ça qu'ils me jugent suspecte. Moi non plus, je ne me suis pas méfiée de cet héritier propre sur lui qui venait dépanner notre malheureux client comblé de se débarrasser de son entreprise poussive... Tu dois bien le savoir, dans les banques d'affaires, c'est banal de voir des détenteurs d'espèces, de titres ou de lingots confier leurs espoirs...
- Les dispositions du GAFI vous obligent...
- Mais Ridouet ne ressemble en rien à...
- Valou! Tu juges les gens d'après leur mine?
- La preuve que ce n'est ni un narcotrafiquant ni un proxénète... ses bons et son or sont faux!
Il rit. Logique cartésienne revisitée!
Elle rit.
- Les banquiers sont des confesseurs, Hugo, pas des indicateurs de police.
Il s'essuie la bouche et se penche, baissant à nouveau d'un ton.
— Alors, écoute, mère Teresa.
— Arrête avec ça !
— On finit notre repas calmement. On prend un café...
- Pitié, j'en suis à mon septième depuis le petit déjeuner.
- Très bien, pas de café... On traverse la place... Moi, je tourne à droite, je vais au boulot, toi, tu traverses le cours et tu files rue François-de-Sourdis.
- Chez les flics ?
- Tu es à cinq minutes.
- Je sais, mais...
- Tu te rends à la convocation de Bensoussan.
- Il n'en est pas question ! Elle n'a rien d'officiel.
- Justement. Ta démarche sera un témoignage de bonne foi. Tu dois renoncer à ta traque des emmerdes.
- Trop tard ! J'y suis jusqu'au cou !
- Exactement. Alors, sauve ta tête !
- Il me menace! Viens avec moi voir Bensoussan.
- Non, je ne peux pas. Déontologiquement, je ne peux pas. Ce serait pris comme une tentative de pression. Je peux m'informer, sans plus.
Il me lâche! Valérie est outrée, elle chiffonne sa serviette et la jette sur la table.
- Tu refuses de te mouiller. C'est comme ça que tu conçois l'amour?
- Valou, ne fais pas l'enfant.
- Ah, parce que pour toi, ce qui m'arrive est de l'enfantillage !
- Il y a des règles...
- Tu me déçois énormément. C'est pour t'aplatir devant un cador aux manches longues que tu as voulu être un pilier de la justice? Tu te comportes en petit fonctionnaire frileux! J'ai l'impression de lire une page de Gogol!
- Ne plaisante pas, bientôt tu vas me citer les banquiers comme des archétypes de l'aventurier moderne !
- J'ai certainement plus le goût du risque que toi.
- Eh bien, je ne t'en félicite pas car je suis navré de te voir en danger.
- De me voir « en danger » ou de me voir « compromise »? Tu as peur d'être éclaboussé?
- Arrête, on nous regarde.
- Ça aussi, ça t'effraie? Décidément, un rien t'effarouche. Ne t'inquiète pas, ce sont des potes à toi, ils ont été coulés dans le même moule; quand tu leur raconteras, ils comprendront ta terreur, ils approuveront ta prudence.
Elle se lève et empoigne son sac.
- Je vais me dépatouiller toute seule. Laisse tomber Bensoussan. Évite de t'exposer. Prends soin de tes fesses, la justice compte sur elles.
Vive et courroucée, elle déguerpit entre les tables. Sa colère n'est pas passée inaperçue; le quatuor de collègues se gausse.
Elle m'emmerde, elle m'emmerde, elle m'emmerde! Hugo n'a d'yeux que pour son ultime lamellibranche. Elle est insensée! Elle va se faire flinguer!
Pour la vingtième ou trentième fois de la journée, elle ne sait plus, Anita Dubreuil entend sa propre voix lui réciter le laïus de la messagerie du portable de Laurent. Quand je pense à ces cons de flics qui me rient au nez! Je suis sûre qu'il lui est arrivé quelque chose... Ô mon Dieu, mon Dieu de ma belle-mère, bouge-toi, regarde de mon côté, fais qu'il me rappelle et que tout rentre dans l'ordre... Leur main courante, c'est du flan; mon signalement va être balancé au panier... Il y est déjà! Est-ce que je dois parler ou me taire? Qu'est-ce qui risque d'arriver aux enfants ?
La 324 sonne. Elle s'y rend.
Les Saint-Jacques pèsent sur l'estomac. Avant de retourner au Palais, Hugo a choisi de passer à l'hôtel de police. À l'heure qu'il est, ils m'ont sûrement déjà identifié comme étant son... son quoi, au juste? Son souffre-douleur? Son factotum? Charrie pas!
Il a déjà côtoyé Bensoussan and Partners sur diverses enquêtes. Ils ne sont pas familiers mais entretiennent des relations courtoises.
Le commissaire ne fait pas mystère des troubles qui l'assaillent dans la présomption de trafic de devises avec blanchiment de capitaux où, effectivement, reconnaît-il, le nom de son visiteur apparaît en tant qu'intime d'une cheville ouvrière de l'opération.
- Vous pouvez nous éclairer sur sa personnalité?
- Si je vous dis que je lui ai proposé le mariage, ça vous éclairera?
- Oui et non, chacun sait que l'amour est aveugle... Vous l'avez vue, depuis qu'elle joue la fille de l'air?
Le substitut feint la suffocation.
- Nous avons déjeuné ensemble. Elle vaque à ses occupations professionnelles, elle ne vous fuit pas. Pourquoi je mens? J'ignorais que vous souhaitiez l'entendre, sans quoi je lui aurais vivement conseillé de venir. Je déteste cette situation. Vous l'avez convoquée officiellement? Je franchis la barrière! J'agis en complice!
Bensoussan le considère d'un œil torve en se grattant la panse.
- Tu fais un mauvais menteur, monsieur le proc. Non, pas officiellement. Je l'ai eue au téléphone mais elle a fait semblant de croire que j'étais un farceur.
Hugo rit. Faux.
- Elle n'avait pas l'image, sans quoi, elle aurait compris son erreur... Je suis sûr qu'elle était sincère. Arrête!
- Pas moi. Tu devrais arrêter de te foutre de ma gueule.
Le capitaine Matthieu Fourrier entre.
- Content de vous voir, monsieur le substitut.
Ils se serrent la main. L'Esquimau a des pattes démesurées. Il écrase les doigts rosés un peu trop gras.
- Vous savez si Valérie Lataste a un deuxième portable?
- À ma connaissance, non. Celui qu'elle a ne vous suffit pas?
- D'après l'opérateur, il est HS depuis deux heures. Vous avez sûrement un autre moyen d'entrer en contact avec elle...
- Euh, non... La banque, le domicile... Ou chez moi...
- Elle n'y est pas.
Ils y sont allés! Je suis impliqué! Je vois que votre enquête est...
- M'en veuillez pas, je fais mon boulot. Si vous obtenez une info, vous pourrez nous la faire passer? Ce serait mieux. En se cachant, elle...
- Vous vous trompez, elle ne se cache pas. Il croit que je sais où elle est. Dès que je la vois, je la mets au courant. Ça ne servira à rien. Elle viendra, soyez-en sûr.
Mariole! Moue sceptique du policier qui sort, un perceptible mépris dans les yeux, sans la moindre salutation.
Siméon Bensoussan sourit.
- Fourrier est un excellent flic. Quand il s'attache à la poursuite d'un suspect, il finit toujours par revenir avec... Vous saviez qu'il était dans l'équipe qui a traqué Alfred Sirven aux Philippines?
- J'ignorais.
- C'est un trappeur. Il prétend avoir du sang indien. Je n'en suis pas convaincu... Évitez à Mlle Lataste de tomber dans ses pièges, ils pourraient la blesser.
- Il me traite en complice! Vous êtes responsable de son intégrité physique, monsieur le commissaire.
- Je faisais allusion au moral de votre future épouse, cher monsieur.
- Je vais la voir ce soir, je vous l'amène demain matin. J'aimerais.
- Ce serait une bonne chose.
- Puymireau. Vous avez placé des personnes en garde à vue?
- Tu le sais; elle te l'a dit. Le directeur de la banque. J'en ai averti votre collègue, le procureur adjoint Gautier Bideault, du service économique et financier. Il est en charge de l'affaire.
- Tout me paraît être allé tellement vite... Vous aviez la BGD dans le collimateur depuis longtemps?
Dévisageant Hugo, le commissaire prend une cigarette, en propose une sans succès et l'allume.
- Si Vérane cherche à me déboulonner, autant le mouiller auprès du parquet. Fargeat-Touret pourra attester, au besoin, de ma sincérité. Je me demande si on n'est pas tous tombés dans un piège à cons, y compris votre amie.
- Intéressant. Vous me rassurez.
- Y a pas forcément raison de l'être. J'ai perquisitionne sur instruction de la Direction départementale de la police nationale...
— À quel niveau?
- Directeur adjoint. Thierry Vérane. Une voiture volée nous a téléguidés vers la BGD, je vous passe les détails.
- Et vous pensez que le tuyau de Vérane est crevé?
- Crevé ou industrialisé pour emmerder le monde. Vous savez, le genre de tuyau qui fait des nœuds, qui se plie, qui se déconnecte...
- Je vois... « Emmerder le monde »... Vous ?
- L'état de l'enquête ne me permet pas d'avoir une idée précise sur la question.
- Ça peut être aussi bien vous, la police, la banque, le gouvernement, Valérie...
- Tout à fait.
Valérie ne serait pas parano! Cela suppose que Vérane aurait été manœuvré. Pour le bluffer, il faut être très malin ou très puissant. Les relations de Moran!
- Vous avez l'air de penser à quelqu'un.
- Quel œil! Non... Je réfléchis, simplement.
- Je suis loyal, lui non. Laisse tomber, t'en tireras rien. Dommage.
Il se lève, signifiant la fin de l'entretien.
- S'il vous vient une inspiration, téléphonez-moi. Hugo l'imite.
- Où en êtes-vous de votre enquête?
- On essaie d'identifier le sieur Ridouet. Ici, il est inconnu de nos services. L'adresse qu'il a donnée à la banque sur sa demande de prêt n'existe pas. Alors escroc à la petite semaine ou rouage d'un plan qui le dépasse... Je fais expertiser les lettres de mission, signées Puymireau, pour les banques suisses. Probablement vraies-fausses, mais bricolées par qui? Un mouton noir de la BGD, un faussaire extérieur... Qui vivra verra... Ou ne verra jamais, d'ailleurs.
Sur le seuil du bureau, ils se serrent la main.
- Faites comprendre à Mlle Lataste qu'elle a tout intérêt à venir se confier à moi... S'il y a manipulation, elle est à un très haut niveau. Elle ne sera pas de taille à combattre seule. Qu'elle soit prudente. Et vous aussi.
- Il craint pour sa propre peau. Il me cache des infos. Je vous promets d'essayer de la convaincre. C'est pas gagné.