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Monté de sa caisse en quatrième vitesse, Bertrand Ducos a mis dix secondes - une par blister - pour déclarer que ces 20 dollars US n'étaient en rien ceux qui lui avaient été soumis la veille.
Effondré, Robert Puymireau a réalisé que le soi-disant Ridouet - son identité devenant aussi douteuse que ses garanties - l'avait pigeonné comme un gogo avec une valise à deux compartiments. Un vrai jeu de bonneteau : un coup, je te fais expertiser le vrai or; un coup, je te refile le faux.
Bensoussan et Fourrier, qui furète à la recherche d'éléments à saisir, ont franchement rigolé; Ducos a dégagé sa responsabilité - il avait quitté le bureau lors de la remise des pièces; Léglise a contrefait une stupeur affligée. Sale temps pour toi, mon gros! La vieille Saint-Astier va demander ta peau au conseil d'administration.
- Vous disiez que c'est cette Mlle Lataste... Lataste comment?
— Valérie.
- ... qui vous a présenté Ridouet...
Puymireau geint plus qu'il ne répond.
- Oui... Il lui était amené par Antoine Gavelier... qui était très, très pressé de conclure... Tous complices?... Je finis par imaginer des...
Le commissaire se gratte la barbe.
- Valérie Lataste devient de plus en plus troublante...
Marc Léglise branle sa calvitie saturée d'humeur huileuse.
- Ça me paraît évident!
- Vous vous êtes quittés comment, avec Ridouet?
- Il doit venir ce soir chercher les documents concrétisant son crédit et déposer un peu plus de 400 autres pièces d'or... Si toutefois j'avais donné mon accord. Nous avions promis d'étudier le dossier durant la journée.
Bensoussan ricane.
- Putain! Moi, quand j'ai voulu emprunter pour acheter ma maison, on m'a demandé des semaines... Si je comprends bien, faut être escroc pour profiter d'un régime de faveur.
Les deux banquiers demeurent cois, échangeant un regard gêné.
- Bon. Fourrier, vous me laissez ici un géranium qui se chargera d'alpaguer Lataste dès qu'elle arrivera et me l'amènera. Idem pour le sieur Ridouet ou Trucmuche, s'il se présente, ce qui m'étonnerait.
Quelle publicité pour la banque! Je serais surpris, monsieur le commissaire principal, que Mlle Lataste soit complice de cette tentative d'escroquerie dont je réalise mal la finalité... D'autant que ledit Ridouet devait nous confier environ 500 pièces de même nature. Je ne vois pas comment il peut s'imaginer nous berner longtemps avec sa valise de prestidigitateur... Mlle Lataste ne se compromettrait jamais dans une pareille stupidité.
- Rassurez-vous, elle reste présumée innocente... mais sera néanmoins captivante à entendre.
Léglise se délecte.
- A fortiori si l'on songe que depuis quelques semaines, elle sort avec un procureur.
- Hop! Comment il s'appelle?
Les sourcils broussailleux de Bensoussan ont fusionné en un buisson.
- Sa meilleure copine prétend qu'elle ne lui a jamais dit; c'est mon assistante, elle me ment. Si vous la pressez un peu, elle se mettra à table, c'est une trouillarde, vous avez pu vous en rendre compte. Je l'appelle tout de suite.
Il a pianoté sur son portable. Bensoussan a un rictus.
- Un foutu bon collègue. Vous avez l'air de l'adorer, Lataste!
- Je t'emmerde. Si je peux lui rendre service, ce sera avec plaisir.
- Je m'en doute. Salopard. Bon. Monsieur le directeur, vous venez avec moi.
- Où ça?
Puymireau écarquille ses yeux bovins. Le commissaire se dirige vers la sortie.
- J'ai eu l'avantage de visiter votre bureau, vous allez visiter le mien. J'ai pas de Lalique, hein, faudra faire sans. Vous verrez, c'est tout neuf. Ça a son charme. Très fonctionnel.
- Je visiterais avec joie mais, mais... mon emploi du temps du jour est chargé...
- Le mien, je vous dis pas, une horreur... J'ai deux, trois petites choses à vous faire voir... Vous me suivez de votre plein gré ou je vous offre une paire de bracelets? Je vous préviens, c'est pas du Cartier.
- Je, je... Je ne comprends pas; notre banque est victime dans cette filouterie et...
- Vous verrez, ce sera facile à comprendre; je vous expliquerai.
Léglise enrage, secouant son portable.
- Quand le chat n'est pas là... Sophie Cazenave a déserté son poste.
- Faut la fusiller... Vous bilez pas, Lataste se fera un plaisir de nous en parler, de son proc... Allez, on y va !
Il croise les pans de son pardessus à la coupe impeccable et, familier, d'une tape sur l'épaule encourage Puymireau, qui s'est avancé jusqu'à lui dans ses tout petits souliers, à passer la porte... Ce que l'infortuné fait, à demi hagard. Oh mon Dieu, quel scandale! Je vais sauter. Sûr, je vais sauter.
Joël a quitté le bois et il a roulé, roulé, roulé, les neurones au bord de l'ébullition; il en a cessé de vider canette sur canette.
Un premier temps, il a envisagé d'avertir anonymement les pompiers, au cas où il y aurait encore quelque secours à apporter à son successeur en amour. Très vite, pour ne pas perdre raison, il s'est imposé un devoir d'objectivité : vu le tunnel qui lui traversait le crâne de part en part, son challenger relevait plus de la thanatologie que de la médecine d'urgence. Qui sont ces mecs qui l'ont flingué? Un cocu, comme moi, que son meilleur pote est venu aider? Le second a une gueule d'enfer. Pourtant, c'est pas lui qui a tiré, il était pas là quand j'ai entendu les coups de feu... L'autre, avec son air de poupon frisotté et sa canadienne jaune, on lui donnerait le bon Dieu sans confession... J'en reviens pas... Ça peut pas m'arriver à moi!... Faut les dénoncer. Faut que je témoigne... Déconne pas! Tu seras le premier suspect! Qu'est-ce que tu foutais sur place? Qu'est-ce que tu vas leur dire, aux flics? S'ils te font souffler dans le ballon, ils croiront que t'as vu des rats bleus et que ça t'a rendu méchant! Tu vas t'attirer des tonnes d'emmerdes. Ferme ta gueule, ferme ta gueule, c'est ce que t'as de mieux à faire... Sans compter que ceux qui ont effacé le peintre, ils seraient sûrement pas contents de savoir que tu traînais dans le secteur. Ferme-la, si tu tiens à ta peau ... Valy va être effondrée en apprenant ce qui est arrivé à son chéri... Chacun sa merde.
À Beau Site, Roger Petit, qui a troqué ses gants de chevreau beige contre une paire en latex, s'est introduit chez Valérie avec la même dextérité que chez les Dubreuil une heure et demie plus tôt, pour y accomplir des basses besognes identiques... Il a formaté le disque dur du HP de bureau, sur lequel elle travaille parfois le soir ou le week-end; cet appareil lui a servi, par exemple, la semaine précédente à peaufiner l'analyse pressante des bilans de Pharmalabo.
Tous les fichiers, privés ou professionnels, ont été anéantis à la grande exaltation des yeux fauves et malins de l'exécutant qui, par la suite, a enfourné dans sa sacoche de croûte usée l'ensemble des disques et disquettes de sauvegarde soigneusement répertoriés.
Nanti d'un matériel de professionnel - poudre d'aluminium, brosse en poil de chameau, film adhésif pour transfert-, il relève en artisan perfectionniste les empreintes digitales sur un pot de Diadermine de la salle de bains...
Et les range avec circonspection dans un boîtier protecteur.
Le meuble en teck ciré du séjour, où Valérie case bouteilles d'alcool et verres appropriés, lui livre une autre série d'empreintes qu'il collecte sans hâte, avec la conscience tranquille d'un auxiliaire parfait.
À la banque Geoffroy-Dornan, Robert Puymireau a été discrètement embarqué par Siméon Bensoussan... « Discrètement », c'est beaucoup dire, car ceux qui les ont vus descendre le grand escalier côte à côte ne se sont pas mépris sur la qualité de leur silence : celui de deux ennemis. Le directeur paraissait avoir vieilli de dix ans.
Une minute plus tard, tout l'immeuble commentait le cataclysme.
Alors que les policiers quittent progressivement la place en emportant des emballages scellés, peu nombreux en fin de compte, Michel Rey donne des consignes de reprise du travail.
- Faites comme si de rien n'était. Je veux que pas un client n'ait à se plaindre de l'accueil qu'il aura reçu.
Faire « comme si de rien n'était », facile à dire avec un planton qui restera dans le hall pour y guetter l'arrivée de Valérie Lataste, dont Sophie et Léglise aimeraient savoir où elle est passée, et celle de Richard Ridouet, dont l'état-major, d'une part, est persuadé qu'on ne le reverra jamais, et, d'autre part, se demande bien quel plan fumeux il a pu servir en tentant une escroquerie immanquablement vouée à l'échec.
La retraite policière à peine entamée, Michel Rey a téléphoné au président-directeur général Baudin qu'il a trouvé singulièrement serein en sa tour de la Défense.
- Vous savez, Michel, de nos jours, ce genre de mésaventure devient banal. Je suis convaincu, comme vous, que Robert est irréprochable. Le mieux est de coopérer avec la police et d'agir au fil des événements. Vous avez alerté maître Chambon?
- Nous avons essayé de le joindre, il était au Palais.
- Qu'il s'informe du sort de notre ami, mais je suppose que tout ceci est une mauvaise farce... Essayez de contenir la presse locale. Je crois que vous entretenez de bons rapports avec Sud-Ouest...
- Excellents. Robert déjeunait la semaine dernière chez Ramet avec le président...
- C'est toujours aussi délicieux, chez Jean Ramet?
- Ah, oui! parfait!
- Je me souviens d'avoir mangé une poêlée d'asperges vertes presque crues, gratinées avec des copeaux de Bayonne, mmm... Inoubliable! Et Raymonde Ramet est adorable. Et amusante ! Elle ordonne toujours au client d'achever ce qui reste dans son assiette?
- Toujours!
Baudin s'esclaffe.
- Quand vous les verrez, elle et Jean, saluez-les de ma part. Dites-leur qu'ils sont un de mes meilleurs souvenirs.
- Je n'y manquerai pas.
- Pour en revenir à notre ami, je m'inquiète moins de son sort que du piratage du réseau. Il faut que Verdet nous trouve un antidote.
- Il planche. Vous le connaissez, il râle comme un damné, mais j'ai confiance. En revanche, je me fais du souci pour notre actionnaire majoritaire... Émilienne risque de prendre fort mal l'intrusion de la police dans nos affaires. Cette rature sur le grand livre de la biographie familiale, à son âge...
- Elle ne perd pas le nord, rassurez-vous. Elle a suffisamment vécu pour savoir relativiser... Évitons les vagues et tout ira bien.
J'aimerais partager ton optimisme. Je vais essayer de modérer la presse locale.
- Faites ça. Et tenez-moi au courant.
Pour vérifier s'il n'y a pas une place de stationnement libre, Valérie fait traditionnellement un passage rue Victor-Louis... Cette fois-ci, elle la trouve barrée par une voiture de police. Des agents sortant de la BGD chargent des cartons à bord d'un fourgon. C'est quoi, ce souk ? D'un geste auguste, un gardien de la paix lui indique le sens de la déviation. C'est pas vrai, ils perquisitionnent la boîte! Voilà comment Bensoussan a été informé de mon emploi du temps! Il doit être là; j'ai pas intérêt à me faire remarquer. Elle prend la direction désignée. Mais, pourquoi ils perquisitionnent? Qu'est-ce qui s'est passé?
Allées d'Orléans, miracle ! une BMW libère un emplacement en épi un peu avant chez Joué Club.
Valérie s'y range et appelle Sophie Cazenave qu'elle informe sur sa position et sa décision d'attendre la fin du tumulte avant de regagner son poste.
Sa meilleure collègue, au bord de la crise de nerfs, parle à voix basse pour échapper aux oreilles à l'affût que Valérie devine être celles de Léglise. Mais ce ne sont pas les seules.
- Le client que t'as présenté hier soir au patron est un escroc...
- Quoi?!
- Il nous a refilé des faux bons de caisse et des fausses pièces d'or...
- Ducos les a authentifiées ! J'étais là !
- Il vous a tous roulés dans la farine... Je te préviens, à ta place il y a une fliquette qui t'attend.
- Moi?
- Pour le commissaire, t'es suspecte...
- Pourquoi?! Collin. Compromettre.
- T'as menti avec ton rendez-vous chez Malard; t'aurais pas dû. Léglise s'est fait un malin plaisir d'appeler l'agence devant les flics. Il raconte à qui veut l'entendre qu'il est persuadé que tu t'es fait graisser la patte par Ridouet qui t'a couillonnée comme les autres.
- Le salaud! J'y suis pour rien! Tu me crois?
- Bien sûr que je te crois. Mais pourquoi tu m'as menti pour Malard?
- Je ne peux pas te dire; ça devient de plus en plus dangereux.
- Qu'est-ce qui devient dangereux? Depuis quinze jours, je te reconnais plus...
- Moins tu en sauras, mieux ce sera pour ta sécurité.
- Arrête ! Tu me fous la trouille !
- Y a de quoi l'avoir, je te promets.
- Ça sent mauvais pour toi, Val. Ils ont saisi tous tes dossiers, tout ton matériel...
- Patouche?
- Emballé. La razzia ! Même Puymireau, ils l'ont embarqué ! Il paraît qu'il te bénit.
- Acheter; compromettre. Mais je... Non, je n'y suis pas
pour rien.
— Et puis y a autre chose. Des dizaines de comptes 9 000 ont été bidouillés, ils n'affichent plus qu'une semaine d'historique.
- Ce sont les flics qui ont fait ça?
- Non, un pirate, cette nuit. Fabien Verdet est vert de rage; tu sais que depuis des années, il réclame davantage de moyens...
- Tu peux regarder si le 9 000 de Dubreuil est concerné?
- J'ai déjà regardé. Il est dans le lot.
S'ils ont détruit les comptes, ils ont aussi détruit mon rapport démontrant leurs malversations. Valérie est abasourdie. Moran et Collin ont tous les pouvoirs! Compromettre; éliminer. Karakarian disait qu'il espérait me voir réussir avant de mourir; est-ce qu'il parlait de sa mort ou de la mienne?
- Val? T'es là?
- Hm, hm. S'ils font taire les comptes et les fichiers, ils feront taire les témoins. Je vais prendre du recul.
- T'as pas peur que si tu rentres pas, les flics t'enfoncent encore plus?
- ... J'en sais rien, je... Je veux garder ma liberté de manœuvre, faut que je réfléchisse.
- Sois prudente, Val... Je tiens à toi.
- Je t'embrasse.
- Moi aussi.
Le tribunal s'est retiré pour délibérer. Hugo vient juste de regagner son bureau quand le vibreur grésille sur sa cuisse. Il lorgne l'écran à cristaux liquides et porte le mobile à l'oreille droite.
Valérie se dit heureuse qu'il prenne enfin la ligne, satisfaction mêlée de reproche.
— As-tu été avisé d'une perquisition à la banque ?
— À la BGD ?
— Oui. Le grand jeu : rue barrée, gyrophares, flics tous azimuts.
— Tu me l'apprends.
— Tu peux te renseigner?
— Qui dirigeait les opérations?
— Le commissaire Bensoussan.
— C'est la financière, Bensoussan. Qui est le juge?
— Y a pas de juge. Tu peux avoir des informations ou non?
— T'as l'air énervée; calme-toi, je vais me renseigner. Y a une relation avec la révélation du secret bancaire dont tu m'as parlé?
— C'est ce que j'aimerais savoir, figure-toi!
— Je t'avais prévenue que ton mystérieux promoteur pouvait être quelqu'un d'extrêmement dangereux.
— Je le sais ! Tu te renseignes et tu me rappelles.
— Mais...
Elle a coupé la communication.
Elle est gonflée, elle me parle comme si j'étais à ses ordres!
Valérie vient de voir deux policiers à VTT, venus des quais, arriver en bas des allées d'Orléans. Ils se sont immobilisés sur l'unique trottoir chaussant le pied des immeubles dressés face au chantier convertissant en station principale des trois futures lignes du tramway le parking qui amputait jusque-là la place des Quinconces.
Du haut de leurs montures, les deux jeunes gens observent la voie d'un regard panoramique. Ils sont là pour moi! La fliquette a espionné ma conversation avec Sophie! Elle les a avertis que je suis dans le quartier... T'es folle! Toujours en marge de la chaussée, le plus petit commence à rouler à contresens; l'autre attend, pied à terre... Celui qui approche lentement s'arrête près d'une vieille Clio au rouge délavé dont il scrute l'intérieur. Mais non! À tous les coups, pour lui, le rouge fané et l'orange, c'est kif-kif! Il sort un carnet de l'étui arrimé à son ceinturon. Il contrôle le numéro! C'est ma voiture qu'il cherche! Le sens unique m'oblige à aller vers eux ; si je fonce, ils vont me tirer dessus! T'exagères! Tu sais même pas s'ils sont armés... N'empêche que je serai bloquée dans la file au feu rouge; là, ils me coinceront.
Debout sur les pédales, le second relance sa machine, à la remorque de son collègue.
Décide-toi, Valérie! Ou tu baisses les bras ou tu défends ta peau; le choix est simple... Non, pas si évident... Les deux cyclistes échangent quelques mots en se rejoignant. Moi, je peux pas faire pareil qu'eux, si je m'offre les allées à l'envers, ils me repèrent aussitôt; avec la circulation, je roulerai pas dix mètres... Tu peux pas avancer, tu peux pas reculer... Je descends, je vais à pied.
Sitôt pensé, sitôt exécuté.
Elle tourne le dos à ses traqueurs et s'en écarte promptement. Ils ne voient que mon dos, ils vont pas interpeller toutes les blondes... J'ai l'impression qu'ils ne s'intéressent qu'à ma bagnole... Ne pas courir, ne pas attirer l'attention. Elle passe devant la brasserie L'Orléans. Je vais y prendre un café... Surtout pas! Ils vont regarder à l'intérieur... Elle continue, secouée par une esquisse de ricanement. Me voilà en cavale... Pour aller où? Ils m'attendent à la banque et, si ça se trouve, ils sont aussi à Beau Site... Faut que j'attende l'appel d'Hugo pour savoir ce que couvre la perquisition et ce que je risque... Quand elle parvient à l'intersection du XXX juillet, sur sa droite, la statue de la Liberté, campée en haut de la colonne du monument à la mémoire des Girondins, lui apparaît comme l'allégorie impertinente du but qu'elle va devoir poursuivre jusqu'à la fin de ses jours.
Divagation ou prémonition?
En se retournant, elle voit sa Clio inspectée par le plus petit des deux agents descendu de VTT. Le plus grand, juché sur sa selle, bombant le jabot, dégaine son portable et compose un numéro. Valérie, si tu te sors de ce plan foireux, arrête de te prendre la tête pour les canards boiteux de la planète, tu vas y laisser ta peau.