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Avant que son siège ne soit transféré à Paris au début des années 50, la banque Geoffroy-Dornan avait été créée dans un hôtel bâti en 1788 par Étienne Laclotte, architecte de maints beaux ouvrages de Bordeaux. Il ne se doutait pas que cet édifice se trouverait un jour sis au numéro 4 d'une rue baptisée Victor-Louis, jalousé confrère constructeur du Grand-Théâtre, dont la chronique locale rapporte qu'il aurait aimé l'écraser.
Située à l'entresol, la partie ouverte au public de la banque, devenue succursale, est le vaste hall dallé de marbre. Un ample escalier y conduit, il donne sur la rue par l'intermédiaire d'un vestibule que clôt une haute porte en chêne à deux larges battants.
Une verrière sur cour l'illumine. Pompeusement ornée en son centre des initiales géantes entrelacées du fondateur, elle couvre le tiers de l'imposant mur chaulé dont l'éclat est entretenu avec le plus grand soin, ainsi que tout l'établissement, par un artisan peintre installé là à demeure par Émilienne de Saint-Astier, née Dornan, actionnaire principale qui, bien qu'elle aille sur sa quatre-vingt-huitième année, met toujours un point d'honneur à conserver en parfait état le patrimoine recueilli de ses aïeux.
Ce hall où trônent une caisse à l'ancienne et son monumental guichet d'acajou ciré est cerné par des bureaux aux dimensions modestes logeant des cadres moyens.
Deux coursives en fer à cheval le surplombent, ajourées comme des passerelles de navire. Peuplées d'employés et gradés de tous ordres, elles prolongent les deuxième et troisième étages du corps d'immeuble sur rue, domaine réservé des cadres supérieurs.
Sur la plus basse de ces corniches - surnommées ici « les étagères » -, Valérie Lataste a son bureau : un espace présumé privé - en fait, ouvert à tout passage -, délimité par la balustrade et deux cloisons mobiles en verre opaque s'y appuyant perpendiculairement.
La surface de ce belvédère - environ quatre mètres carrés - est précaire et vulnérable. Une décision tombée de l'état-major peut, au gré des réorientations stratégiques, soit écarter les claustras, représentation ostensible d'une promotion, soit les rapprocher, la disgrâce.
Valérie vient d'avoir vingt-sept ans. Elle occupe le poste d'attachée de direction dédié aux relations avec les entreprises dont elle doit analyser autant le rendement que la validité des concours sollicités. Elle a pour ce faire une totale liberté de mouvement et d'investigation.
Ce lundi après déjeuner, elle s'est laissé distraire par la controverse qui a agité l'étagère à propos de l'affaire Executive Life opposant le gouvernement français au parquet de Californie. Personne ne croyait à la rumeur de rupture des négociations, un faux nez pour intégrer François Pinault, l'ami du président Chirac, à un probable accord dont, jusqu'à présent, il restait exclu.
Les uns pronostiquaient le prochain lâchage par l'État de l'ancien patron du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade; les autres soutenaient que ce serait forfaiture et se refusaient à y croire.
La polémique roula un bon moment sur la pertinence tactique d'une telle disparité de traitements entre le fortuné favori et son compère qui, dépourvu aussi bien du soutien céleste que d'un patrimoine aliénable à la hauteur des prétentions de l'adversaire, ne tarda pas à endosser, aux yeux de Valérie, la toison du mouton propitiatoire.
Tenant tête à Marc Léglise, quadra énergique à la limite de la surexcitation, chef du département « crédits à court terme » et notoire partisan UMP tendance Sarkozy, elle défendit l'opinion que l'amende record qui ne manquerait pas in fine de sortir du chapeau serait à acquitter par le contribuable.
Léglise jura le contraire; le gouvernement avait bien manœuvré. Le CDR, structure de gestion des actifs douteux du Crédit Lyonnais, ayant cédé des immobilisations conséquentes et provisionné le risque, disposait des fonds pour couvrir la dépense.
Valérie objectait que, sans cette amende, ces moyens pourraient être utilisés à d'autres fins, soulageant le portefeuille du cochon d'électeur.
Léglise affirma qu'il n'en était rien.
En outre, surenchérit Valérie, le penalty américain dépasserait les 500 millions d'euros, lesquels seraient alignés rubis sur l'ongle alors qu'on allait priver, dès la rentrée, 180 000 chômeurs de leur allocation Assedic. Elle trouvait la manœuvre inégalitaire et donc peu républicaine; pour tout dire : scandaleuse.
Chatouilleux sur le chapitre des valeurs nationales, Léglise enfourcha ses grands chevaux, se demandant, haut et fort, ce que sa consœur faisait dans la banque. Il ironisa même au sujet des blondes, colorisme quasi raciste qui lui valut une repartie cinglante sur sa « calvitie d'émeu affolé », laquelle fit rire l'auditoire mais envenima les plaies à tel point que, du hall, des clients étonnés levèrent le nez vers l'étagère.
Il traita Valérie de « majorette surévaluée » — elle avait été major de sa promotion de l'Institut technique de banque; elle le baptisa sur-le-champ « Tyranneau de Bergerac » - il était natif du cru.
On échappa à l'échauffourée par l'arrivée opportune de Michel Rey, le directeur adjoint venu confier à Valérie l'étude des perspectives d'avenir de Pharmalabo, dont les dirigeants souhaitaient voir la Geoffroy-Dornan et ses fidèles participer à leur prochaine augmentation de capital.
Une tâche à traiter en priorité.
Valérie plongea ses jolis yeux verts rehaussés d'un fin trait émeraude dans les trois derniers bilans de l'entreprise accompagnés d'une situation comptable à fin septembre, et chacun reprit ses fonctions.
Voilà deux heures qu'elle n'a pas quitté ses ordinateurs.
Depuis la panne mémorable qui, mi-février, avait planté le réseau interne durant un jour et demi, elle duplique ses fichiers sur un piteux IBM dont voulait se débarrasser un copain des cours du Centre de formation de la profession bancaire, amoureux d'elle, lors de la troisième année de son brevet professionnel. Ce brontosaure est cher au cœur de Valérie, et elle en revendique ostensiblement l'entière propriété par un ruban adhésif rouge extra large gravé à la Dymo.
JE SUIS L'ASSISTANT DE VALÉRIE LATASTE JE M'APPELLE PATOUCHE
Avec son petit air de rien, le vieux Patouche lui permet de travailler pendant les défaillances de l'unité centrale, d'ordinaire brèves mais non exceptionnelles, car le matériel commence à dater. Émilienne de Saint-Astier raffole plus de décoration que d'informatique.
Ce labeur d'introspection paraîtrait fastidieux à beaucoup, il passionne Valérie. C'est physique, elle ne saurait l'expliquer. Elle y discerne une pénétration au plus intime de la chair de l'entreprise, personne morale, être animé riche en mystères qui naît, vit, souffre et peut mourir.
Il arrive que l'aspect inquisitorial de la pratique l'étourdisse. Là où elle subodore fraude ou énigme, en fanatique de vérité intégrale, il faut qu'elle démasque, qu'elle débusque... Et la traque, avant de conclure, peut empiéter sans désagrément ni fatigue sur son temps de loisir ou de sommeil; au grand dam de ses proches.
Classement rationnel opéré, sans omettre de détailler les postes sous chaque rubrique et sous-rubrique; reclassements réalisés; fonds de roulement net et propre définis; besoin en fonds de roulement évalué; principaux ratios de structure, liquidité, activité, rentabilité établis; elle a entamé la rédaction de ses commentaires, dactylographiés à vive allure.
Les caractères Arial déferlent sur le moniteur.
Nous devons tenir compte des campagnes engagées par les pouvoirs publics qui cherchent à orienter la consommation vers les génériques et à détourner de l'abus d'antibiotiques.
L'influence de ces recommandations paraît avoir joué sur l'activité de Pharmalabo, car ses ventes intérieures ont progressé seulement de 3 % entre 2000 et 2001 et de 1 % entre 2001 et 2002.
Si l'on extrapole la situation fournie à fin septembre, la progression de 2003 sera inférieure à 1 %.
Ces chiffres, à pondérer de l'inflation, équivalent à une régression.
En revanche, Pharmalabo est en pleine expansion sur les pays du tiers-monde : + 23 % de 2000 à 2001, 26 % de 2001 à 2002 et 31 % prévisibles en 2003.
Cependant, ce marché à l'exportation ne représente, à ce jour, que 12 % du chiffre d'affaires, sa croissance ne parvient donc pas à compenser les faiblesses constatées sur le marché français...
- Mademoiselle Lataste, je peux entrer?
L'interpellée sursaute presque. Ensevelie dans son expertise, elle n'a pas entendu approcher l'intrus : Laurent Dubreuil, débarquant de chez le chef du contentieux, œil affligé à l'abri de sa mèche en berne.
- Qu'est-ce qui lui arrive? Un deuil! Oui, oui, bien sûr. Bonjour. Comment allez-vous?
- Très mal... Bonjour.
Ils se serrent la main. Du geste, elle l'invite à s'asseoir. Il s'effondre sur l'une des deux chaises, ridiculement petite sous sa masse.
- Votre patron me coupe le gaz.
- M. Puymireau?!
- Non. Barrois.
- M. Barrois n'est pas le directeur... Vous avez des problèmes de...
- Quel artisan n'a pas de problèmes, vous pouvez me le dire?
- Calmez-vous. Vous avez cinq minutes pour qu'on aille prendre un pot? Je vous invite. La maison régale, ça vous va?
Quelle chic fille! Dubreuil récupère un embryon de sourire.
La terrasse couverte de la brasserie résonne des échos enchevêtrés venus des chalets du marché de Noël squattant les allées maintes fois envisagées dès le Moyen Âge et mises en œuvre, non sans oppositions, par Louis-Urbain Aubert, marquis de Tourny, remarquable intendant de Guyenne, fonctionnaire de Louis XV, et initiateur d'une bonne part de l'architecture actuelle du cœur de la ville.
Le serveur de noir et blanc vêtu apporte deux cafés supplémentaires. Valérie lui tend un billet. Il encaisse. Elle met monnaie et ticket dans son sac.
Laurent Dubreuil semble guetter une réaction. Quatre cafés, ça coûte une fortune, ici! Il a suivi chacun des gestes de son charmant vis-à-vis aux traits délicieusement pensifs.
Leurs regards se croisent. Il est touchant. On dirait Philippe Noiret dans Le Vieux Fusil. Elle sourit.
- Ce n'est pas infamant de déposer le bilan...
- Non, pas ça... J'ai un ami qui l'a fait, il a obtenu une suspension provisoire des poursuites, une tentative de redressement et, comme ça a raté, il devait encore plus d'argent après qu'avant... Pourquoi il m'en veut à ce point, votre buveur de sang?
- Vous savez, le rôle de M. Barrois est de secouer les gens pour leur faire prendre conscience du sérieux de leur situation.
- Sincèrement! Vous croyez que je l'ai attendu? Je comptais refaire de la trésorerie au mois d'août. Macache! La canicule m'a plombé. Au lieu de m'aider, il m'enfonce la tête sous l'eau. Si on n'était pas rançonné par tout le monde, on pourrait y arriver. Et je ne parle pas que du fisc et des charges.
Valérie fronce ses sourcils délicatement épilés.
- De quoi d'autre?
Ferme ton clapet, sans ça, tu vas t'attirer encore plus d'ennuis. Les gros doigts saisissent la tasse dont l'anse infime disparaît entre pouce et index. Le peintre a des épingles aux fesses.
- Rien, rien... Je me comprends. Pourquoi j'ai parlé de ça? Des buveurs de sang, y en a partout.
Elle l'examine avec un doux sourire, tête légèrement infléchie à droite sur l'épaule gracile, tournicotant d'un ongle laqué de mauve une ondulation de ses cheveux mi-longs. Qu'est-ce qu'il me cache?
Il ne supporte plus cette dissection. La fuyant, il boit et recule aussitôt les lèvres.
- Wouah! c'est l'Etna, leur perco !
Elle rit. Surpris, il hésite et finit par l'imiter.
- Qui vous rançonne, monsieur Dubreuil? Il est paniqué.
- Oubliez ça, vous voulez.
Justement, non, je ne veux pas. Elle ne sourit plus et, songeuse, sucre son café de quelques grains extraits d'un sachet filiforme.
Lui, pour se donner contenance, avale une gorgée brûlante.
- Quand j'ai ouvert vos comptes, vous étiez un des mes tout premiers clients, je venais d'être embauchée à la BGD. C'était...
- Y aura quatre ans, en mars.
- Oui. Moi, j'étais entrée en janvier, j'arrivais du Crédit Mutuel... Je vous revois très bien. Vous créiez votre entreprise. Vous aviez décroché un important marché... Avec Jean-Denis Moran... C'était pour, euh... Les Balcons de l'Estuaire, je crois.
- Mmouais. J'aurais mieux fait de me casser les deux bras!
- Une belle résidence, une sacrée chance.
Tu l'as dit!
- D'ailleurs, je me souviens que c'est M. Moran qui a parrainé votre entrée chez Geoffroy-Dornan.
Une grimace tord la bouche du peintre.
- Exactement! « Parrainé », c'est le mot juste !
Amusée, elle s'étonne.
- L'évocation de notre première rencontre a l'air de vous chagriner.
- Non, non, c'est pas ça! Non... Les photos souvenirs, j'aime beaucoup, mais... J'ai besoin de vous. Il faut que vous me sortiez de là.
Buvant, elle le scrute d'un œil investigateur. Il a renâclé dès que j'ai parlé du parrainage de Moran.
- Tout s'est bien passé avec Jean-Denis Moran?
Pourquoi elle me casse les pieds avec cette crapule?
Il ne supporte pas d'entendre ce nom.
S'appuyant à deux mains, il repositionne sa carcasse sur le siège. Elle n'est quand même pas sa complice! Il ouvre la fermeture Éclair de son anorak râpé.
- Il fait une chaleur, dans ce bistrot!
- Vous ne travaillez plus avec M. Moran? Ça crève les yeux, le beau Jean-Denis lui fiche les nerfs en pelote... J'avais cru comprendre qu'il tenait beaucoup à vous.
Il ricane.
- Oh! ça, oui! Il tient beaucoup à moi. Ce n'est pas un homme qui vous lâche.
- Joue les naïves... Vous lui avez parlé de vos soucis de trésorerie? Il pourrait certainement vous renflouer.
Il s'impatiente.
- Je préfère pas !
- Pourquoi ? Je pousse!
Il souffle en dodelinant.
- Je ne peux compter que sur vous, mademoiselle Lataste. Caution! Je vous assure. Il faut que vous m'obteniez une rallonge de découvert. Andernos. Papa. J'ai un super coup à réaliser rive droite...
- De quel ordre?
- Plus du double de ce que je vous dois. Ferme-la!
- Le contrat est signé?
- Ça va se faire dans la semaine. N'importe quoi!
- Il ment! Avec qui?
- Pourquoi je lui vends des salades?! Je ne peux pas le dire. On me pistonne, ça doit rester confidentiel. Elle me croit pas! Je suis nul! Elle me croit pas!!
Il est aux abois. Valérie défroisse d'un petit geste sec les pans de la veste de son élégant costume de laine tilleul, sur lequel elle réajuste une écharpe en cashmere vert sombre aux brillances argentines.
Il essaie d'endurer l'opiniâtreté de ses yeux. Il n'y parvient qu'à demi. Elle joint les mains, les appuie sur le rebord de la table et le dévisage.
- Quand vous êtes arrivé chez Geoffroy-Dornan, vous aviez un carnet de commandes prometteur. J'ai suivi votre compte courant la première année; vos affaires tournaient parfaitement...
- Vous m'apprenez rien!
- J'essaie de comprendre... La construction immobilière est en plein boum; Moran vantait vos qualités...
- Ah! il pouvait!
Elle marque un temps, lisant en lui. Quel tour de cochon lui a joué Moran ? Gauchement, il esquisse un rictus. Elle hausse les sourcils.
- Manifestement, ça vous agace que je prononce son nom.
- Elle a couché ou elle couche encore avec lui! Non, vous vous trompez... Moran est un type extraordinaire.
Il le hait!
- Mais, mon problème n'est pas là. Est-ce que vous pouvez m'aider, oui ou non? Point barre.
- Il faut que j'analyse votre comptabilité et...
Horripilé, il se lève.
- Bon, ça va ! J'ai compris !
Sa chaise a failli tomber, il la rattrape de justesse.
- Monsieur Dubreuil... Je vous promets que je peux coopérer... Mais ce doit être un échange; vous ne devez rien me cacher.
De ses gros yeux hébétés, il la regarde comme si elle demandait la lune. Restée assise, elle lui sourit gentiment.
- J'ai bonne mémoire... Vous aviez une femme qui vous encourageait à vous lancer, deux enfants que vous adoriez... Un garçon et une fille... Vous m'aviez montré leur photo... Le garçon avait cinq ou six semaines. Il s'appelait Nicolas, je m'en souviens à cause de Nounours... Et la fille, je ne sais plus...
- Noémie.
- Ah ! oui! Noémie... Vous ne manquiez pas de volonté pour réussir; des gens vous faisaient confiance ; vous êtes travailleur... Que vous est-il arrivé? Tout à l'heure, vous disiez que vous étiez rançonné... Qui vous rançonne?
Il est médusé.
- Moran est comme cul et chemise avec ses patrons. Et elle, je suis prêt à parier qu'il l'a sautée. Si je cafte, ça me retombera sur le blair. Vous occupez pas de ça.
Il secoue la tête, remonte sa mèche vagabonde et glisse la chaise sous la table.
- Merci pour le café.
Il tourne les talons sans un adieu, et gagne la sortie en trois foulées.
Valérie le voit resserrer le chétif anorak sur sa poitrine, en poussant la porte d'une bourrade. Je ne vais pas lui courir après ! De quoi j'aurais l'air ? Elle se lève et endosse paisiblement un long manteau de cuir sable dont la légère cambrure vient souligner avec grâce sa taille élancée.
Sur la promenade chère à Tourny, travestie en grand bazar pour produits régionaux, la voix de Lorie optimise la zone de chalandise...
« Moi, j'ai besoin d'amour,
Des bisous, des câlins, j'en veux tous les jours. »
Surgi entre deux chalets aux senteurs de chichis et vin chaud, Dubreuil détale en bougonnant.
- J'ai quinze jours pour dégoter 14 000 euros! Andernos ! Pétard de sort! Maman. Quinze jours! Impossible! Papa. 14 000 euros !... Et les fournisseurs, comment je vais les faire patienter, pour le reste?... J'en ai marre! J'en ai marre!!
Un marchand de marrons fumants l'escorte un instant du regard.
Une photographe aide le Père Noël à réajuster sa barbe.