V. Comment on fait croire que l’on continuera le siège.

 

1 Cléarque, général lacédémonien, étant informé que les Thraces avaient transporté sur des montagnes leurs provisions de bouche, et qu’ils ne tenaient contre lui que dans l’espérance de le voir forcé par la disette à se retirer, ordonna, dans le moment où il s’attendait à l’arrivée de leurs députés, qu’on tuât sous leurs yeux un prisonnier, dont la chair serait distribuée par morceaux dans les tentes, comme pour servir de nourriture aux soldats. Les Thraces, persuadés que rien ne triompherait jamais de la persévérance d’un homme qui pouvait recourir à de si horribles aliments, lui firent leur soumission.

2 Les Lusitaniens ayant dit à Tiberius Gracchus qu’ils avaient des vivres pour dix ans, et qu’ils ne redoutaient pas un siège, il leur répondit : « Je vous prendrai la onzième année. » Ce mot les effraya tellement, qu’ils se rendirent aussitôt, quoiqu’ils fussent bien approvisionnés.

3 Pendant que A. Torquatus assiégeait une ville de la Grèce, on lui dit que les jeunes gens de ce lieu étaient fort habiles à lancer le javelot et les flèches : « Je ne les vendrai que plus cher dans quelques jours, » répondit-il.