IX. Apaiser les séditions dans l’armée.

 

1 Le consul A. Manlius, ayant appris que les soldats avaient conspiré dans leurs quartiers d’hiver, en Campanie, pour égorger leurs hôtes et s’emparer de leurs richesses, répandit le bruit qu’ils auraient encore les mêmes quartiers l’hiver suivant. Il sauva la Campanie en déjouant ainsi le complot, et saisit toutes les occasions de sévir contre ceux qui l’avaient tramé.

2 Une sédition dangereuse s’étant élevée parmi des légions romaines, la prudence de Sylla sut en calmer la fureur. Annonçant tout à coup l’approche de l’ennemi, il fit crier aux armes, et donner le signal. Marcher contre l’ennemi fut la pensée de tous les soldats, et l’émeute fut apaisée.

3 Le sénat de Milan ayant été massacré par des soldats, Cn. Pompée, qui craignait de donner lieu à une rébellion en n’appelant que les coupables, les fît venir indistinctement avec ceux qui n’avaient pris aucune part à cette action[44]. N’étant point séparés des autres, par conséquent ne se croyant pas appelés à cause de leur crime, les coupables comparurent avec moins de méfiance ; et ceux qui n’avaient rien à se reprocher, veillèrent à la garde des coupables, de peur d’être taxés de complicité s’ils les laissaient fuir.

4 Des légions de l’armée de C. César s’étant révoltées, au point de manifester l’intention d’attenter à la vie de leur chef, il dissimula sa crainte, s’avança vers les soldats, et, comme ils demandaient leur congé, il le leur donna sur-le-champ, d’un air menaçant. À peine l’eurent-ils obtenu, que le repentir les força de faire leur soumission à leur général, auquel ils furent dès lors plus dévoués qu’auparavant.