X. Si l’on a essuyé des revers, il faut y remédier.

 

1 T. Didius, après avoir soutenu contre les Espagnols un combat opiniâtre, qui fut interrompu par la nuit, et dans lequel il périt beaucoup de monde de part et d’autre, eut soin de donner la sépulture, pendant cette nuit même, à une grande partie de ses morts. Les Espagnols, étant venus le lendemain pour rendre le même devoir aux leurs, et les ayant trouvés plus nombreux que ceux de leurs ennemis, conclurent de cette différence qu’ils étaient vaincus, et se soumirent aux conditions du général romain.

2 L. Marcius, chevalier romain, qui commandait les restes de l’armée des deux Scipions, se trouvant dans le voisinage de deux camps carthaginois éloignés de quelques milles l’un de l’autre, encouragea ses soldats et attaqua, au milieu de la nuit, le camp le plus rapproché. Il tomba sur les ennemis au moment où, se reposant sur leur victoire, ils étaient peu sur leurs gardes, et n’en laissa pas échapper un seul qui pût annoncer leur désastre ; puis, après un instant de repos donné à ses troupes, il alla, dans la même nuit, devançant le bruit de son expédition, fondre sur l’autre camp. Par le double échec qu’il fit éprouver aux Carthaginois, il rétablit en Espagne la domination du peuple romain.