1
CHEZ DIANE
Tout commence par un baiser.
L’homme garde la femme enlacée contre lui. Debout, ils s’embrassent de façon longue, soutenue.
Puis l’homme détache ses lèvres et murmure avec douceur :
RICHARD. Je reviens.
Aux gestes qu’elle a pour le retenir, on devine qu’elle souhaiterait que leurs caresses durent davantage.
Il insiste avec grâce.
RICHARD. Cinq minutes ?
On dirait qu’il négocie.
RICHARD. Cinq minutes ?
D’un sourire résigné, elle consent à son départ.
DIANE. Va.
RICHARD (attendri). Tu survivras à ces cinq minutes ?
DIANE. Peut-être.
RICHARD. Jure-le-moi.
DIANE. Non, c’est un risque que tu prends. Et toi, tu survivras ?
RICHARD. J’essaierai ; moi, je te le jure.
Il s’éloigne, élégant, nonchalant, plein de l’assurance propre aux hommes qui plaisent et se savent aimés.
Entre d’un autre côté Madame Pommeray, la mère de Diane, qui aperçoit Richard en train de quitter le salon.
MADAME POMMERAY. Où va-t-il ?
DIANE. Chercher les journaux.
MADAME POMMERAY. Ah ! Encore une séparation ?
DIANE. De cinq minutes.
MADAME POMMERAY (bouffonnant). Quel drame ! Je vais t’aider à traverser cette épreuve. (Elles rient.) Respire lentement, détends-toi, songe qu’il parviendra au kiosque sans traverser la rue et rappelle-toi que, ces derniers temps, les avions ne s’écrasent plus beaucoup sur Paris. Ça va ?
Diane approuve avec une mine malicieuse tandis que Madame Pommeray continue à s’amuser en prenant soudain une mine tragique.
MADAME POMMERAY. Restent les renards ! Oui ! On n’y réfléchit pas assez, mais il est fort possible qu’un renard enragé bondisse d’un jardin et lui morde le mollet gauche ! Ou le droit !
DIANE (jouant le jeu avec humour). Oui, tu as raison, on n’y réfléchit pas assez.
MADAME POMMERAY. Le cas échéant, il va revenir blessé, l’œil fixe…
DIANE.… la bave aux lèvres…
MADAME POMMERAY. … fiévreux…
DIANE. … contaminé…
MADAME POMMERAY. … contagieux…
DIANE. … mais il m’embrassera, je serai condamnée à mon tour, et nous mourrons quelques jours plus tard enlacés dans notre tombe en une étreinte éternelle, ensemble. Donc tout va bien.
MADAME POMMERAY. Tout va bien ! Je casserai même ma tirelire de retraitée pour vous porter des chrysanthèmes. (Soupirant.) Ah, Diane, je n’aurais pas imaginé voir ma fille aussi heureuse. C’est à en faire pipi de bonheur.
DIANE (grondant). Maman…
MADAME POMMERAY. Si. Toi qui étais si sérieuse, absorbée par tes études, tes concours, ta carrière politique, toi qui au Parlement t’occupes des femmes en général, jamais de toi en particulier, toi qui a manqué de chance dans ton premier couple…
DIANE. Maman, s’il te plaît : il est inutile de me raconter ma vie.
MADAME POMMERAY. Mais j’adore raconter ta vie ! Dès que tu n’es pas là, je soûle la terre entière avec ton histoire.
DIANE. Je suis là, retiens-toi.
MADAME POMMERAY (battant des mains). Bref, tout est mal qui finit bien : ma fille qui n’avait pas de goût pour l’amour savoure désormais le grand amour.
DIANE (dubitative malgré elle). Oh, le grand amour…
MADAME POMMERAY. Si ! Un homme qui se bat plusieurs années pour attirer ton attention, qui te fait la cour comme on assiège une ville fortifiée, qui t’aime plus que tu ne l’aimes, longtemps avant que tu ne l’aimes, moi, désolée, j’appelle ça le grand amour !
DIANE (troublée). Il m’aime plus que je ne l’aime ? Tu penses ça, vraiment ?
MADAME POMMERAY. Oui.
DIANE. Qu’est-ce qui te pousse à le croire ?
MADAME POMMERAY. Que n’as-tu pas inventé afin de le décourager ? Non seulement tu l’as écarté pendant deux ans mais, quand tu l’as enfin laissé approcher, tu lui as expliqué que ta carrière passerait avant ton compagnon, que ton mariage avait représenté les années les plus ennuyeuses de ta vie, que vous n’habiteriez pas ensemble. Il a tenu envers et contre toi. Rarement un homme s’est démené comme lui pour obtenir une femme. D’ailleurs, tu n’es pas une femme : tu es une victoire.
DIANE. Pourquoi ne m’épouse-t-il pas ?
MADAME POMMERAY (suffoquée). Mais… ! Parce que tu ne veux pas !
DIANE. Et alors ?
MADAME POMMERAY. J’hallucine ! Tu déclines ses propositions de mariage et tu lui reproches ensuite de ne pas t’épouser !
DIANE. J’ai toujours agi ainsi et ça ne l’a jamais arrêté. Pourquoi s’en tient-il, cette fois, à mon refus ?
MADAME POMMERAY. J’ai enfanté un monstre !
Un temps. Madame Pommeray discerne que Diane demeure perplexe.
MADAME POMMERAY. Il ne t’a pas redemandée en mariage ?
DIANE. Pas ces derniers mois.
MADAME POMMERAY. Le cas échéant, tu l’épouserais ?
DIANE. Je ne sais pas.
MADAME POMMERAY. Quelle sale gosse !
DIANE. Non, maman, je suis inquiète. J’ai peur. Il ne se comporte plus comme avant. Parfois, il bâille quand nous lisons côte à côte. Il n’arrive plus en courant lorsque nous avons été séparés quelques heures, avec cet air d’enfant bouleversé qui vient d’échapper à une catastrophe. S’il me serre toujours dans ses bras, comme tout à l’heure, il ne me broie plus contre lui. D’ailleurs, il n’a plus cette fébrilité, ces gestes fous qui exprimaient son impatience, ces gestes qui me faisaient souvent mal. (Avec détresse.) Maman, il ne me fait plus mal.
MADAME POMMERAY. Il s’affine. N’oublie pas que ce n’est qu’un homme.
DIANE. Il supporte que ses voyages d’affaires nous éloignent l’un de l’autre plusieurs jours ; auparavant, ça le rendait malade d’anxiété.
MADAME POMMERAY. Ça signifie qu’il a confiance en vous.
DIANE (très sincère). On ne peut pas être amoureux et avoir confiance.
MADAME POMMERAY. Si !
DIANE. Non !
MADAME POMMERAY. C’est ton avis, pas le sien.
DIANE. Qu’en sais-tu ?
MADAME POMMERAY. Et toi ? (Avec douceur.) Demande-le-lui.
DIANE. Je crains d’avoir compris.
MADAME POMMERAY. Les femmes ne peuvent comprendre que ce qu’il y a de féminin dans un homme, et les hommes que ce qu’il y a de masculin dans une femme : autant dire qu’aucun sexe ne comprend l’opposé. En interprétant sa conduite, tu es certaine de te tromper.
DIANE. L’homme et la femme demeurent étrangers l’un à l’autre ?
MADAME POMMERAY. Naturellement, c’est pour ça que ça marche depuis si longtemps.
DIANE. C’est surtout pour ça que ça ne marche pas.
MADAME POMMERAY (avec une autorité claire). Demande-le-lui.
DIANE. Non ! Ce serait avouer mes inquiétudes.
MADAME POMMERAY. Demande.
DIANE. Non ! J’ai trop peur de ce qu’il répondra.
MADAME POMMERAY. Diane, cesse de répliquer à sa place. Demande-le-lui ! Mais comme une femme… Pas de façon ouverte… Sois fine… Parle-lui comme s’il s’agissait de toi : « Richard, n’as-tu pas remarqué que je bâille lorsque nous lisons côte à côte, que je n’arrive plus en courant, comme avant, lorsque nous avons été séparés quelques heures, que, si je te serre dans mes bras, je ne te fais plus mal, etc. » Tu verras comment il l’interprète.
Quoique tentée par la proposition de sa mère, Diane tremble encore.
DIANE. Jamais je ne m’étais attachée à un homme comme à lui, maman.
MADAME POMMERAY. Je sais, ma chérie. Raison de plus pour nettoyer ces vilains doutes qui te noircissent l’imagination.
DIANE. Tu crois ?
MADAME POMMERAY. Écoute-moi : tu auras une bonne surprise.
DIANE. Je ne survivrai pas à une déception.
À cet instant, Richard revient, les journaux sous le bras. À peine a-t-il le temps d’apercevoir leur attitude anormale que les deux femmes reprennent une contenance ordinaire. Madame Pommeray, pour distraire son attention, fonce vers lui.
MADAME POMMERAY. Ah, voici Richard et ses journaux ! Toujours les journaux ! Encore les journaux !
RICHARD. Oui, je sais, c’est une drogue. Je ne peux plus m’en passer, je recommence chaque jour. Typique d’un malade.
MADAME POMMERAY. À mon avis, vous ne savez même plus pourquoi vous les lisez.
RICHARD (parcourant les titres). Mm ?
MADAME POMMERAY. D’ailleurs, vous dispensent-ils encore le moindre plaisir ? Y a-t-il un moment où c’est meilleur qu’un autre ?
RICHARD. Le lundi. Parce que j’en ai été privé le dimanche.
MADAME POMMERAY. Voyez, la dépendance totale ! Mon pauvre garçon, je vous plains.
RICHARD. Ingrate, moi qui vous fournis généreusement en mots croisés !
MADAME POMMERAY. Chacun sait que les journaux n’ont été inventés que pour procurer des mots croisés. Sinon, quelle utilité ? Des nouvelles qui changent tous les jours, des informations périmées le lendemain, des textes imprimés qui perdent leur valeur d’heure en heure : vous trouvez ça sérieux, vous ?
RICHARD. Tout change tous les jours, c’est vous qui ne l’acceptez pas.
MADAME POMMERAY. Taratata, je n’entreprends pas une discussion de fond avec vous : vous n’avez pas le niveau.
Il éclate de rire devant tant d’allègre insolence.
RICHARD. Je m’incline.
MADAME POMMERAY. À tout à l’heure.
RICHARD. À tout à l’heure, jolie maman.
Moitié par jeu, moitié par galanterie, il lui baise la main. Ravie des rapports qu’elle entretient avec son beau gendre, Madame Pommeray glousse avant de se sauver.
Richard sélectionne quelques journaux et les tend à Diane.
RICHARD. Voici les tiens.
DIANE. Merci.
Ils s’assoient pour lire.
Richard s’absorbe dans son quotidien tandis que Diane garde le nez en l’air.
DIANE. Es-tu sérieux, Richard, lorsque tu affirmes que « tout change tous les jours » ?
RICHARD (écoutant à peine). Je suis rarement sérieux avec ta mère. Comment ?
DIANE. « Tout change tous les jours », tu le penses ?
RICHARD. Sans doute.
DIANE. J’aimerais que ce soit faux.
Jusqu’ici retenu par la lecture d’un article, il a négligé de réagir ; or il entend ce que Diane vient d’exprimer et, en se tournant vers elle, découvre qu’elle arbore une mine sombre.
RICHARD. Que se passe-t-il ?
DIANE. Richard, il y a longtemps que j’ai envie de te faire une confidence.
Un silence. Il s’inquiète.
RICHARD. Oui ?
DIANE (fuyant dans le rire). Non, je suis désolée. Si je réfléchis, il vaut mieux que je me taise…
RICHARD. Diane, la première de nos conventions a été celle-ci : tout nous dire.
Il l’incite à se livrer avec une claire autorité d’homme, en lui tenant les mains ; Diane, troublée, doit obéir. Elle se détache de lui pour en avoir le courage, penche la nuque en avant, la voix altérée.
DIANE. As-tu remarqué que j’ai changé ?
Il la fixe.
Il ne répond pas.
Un temps.
Elle frémit.
DIANE. Donc, tu as remarqué.
RICHARD (très inquiet). De quoi parles-tu ?
DIANE. Oui, tu as remarqué. Tu as remarqué que, parfois, je bâille quand nous lisons côte à côte. Que je n’arrive plus en courant, comme avant, lorsque nous avons été séparés quelques heures. Que je ne te fais plus mal si je te serre dans mes bras. Que je supporte mieux tes voyages d’affaires qui nous éloignent l’un de l’autre.
Atterré, il la contemple ; s’il n’était pas assis, il tomberait.
Diane ne perçoit pas la douleur qu’elle lui inflige ; au contraire, elle interprète son silence comme une absence de démenti ; du coup, rageuse, elle continue :
DIANE. Au début, j’exigeais de rester seule avec toi ; puis nous sommes sortis en ville, un soir par semaine, un soir sur deux, et maintenant j’apprécie que nous dînions dehors avec des amis. Tu l’as remarqué ?
Intense silence. Il est devenu pâle comme un mort. Exaspérée, elle charge encore.
DIANE. Je n’insiste plus pour que nous passions toutes les nuits ensemble. Un début de rhume, un plat difficile à digérer, un peu de travail, une pointe de fatigue justifient que je te demande de retourner dormir chez toi.
Elle le scrute. Lui, en sueur, sans couleurs, les yeux exorbités, ne bouge toujours pas.
DIANE. T’es-tu rendu compte que je n’ai plus la même gaieté ? Je manque d’appétit, je ne bois et ne mange que par nécessité, j’ai du mal à dormir. Pourquoi ai-je si souvent envie de solitude ? La nuit, je m’interroge : est-ce lui ? Est-ce moi ? A-t-il changé ? Non. Est-il moins aimable ? Non. Alors c’est moi qui change. Que se produit-il ? Bien sûr, ce ne sont que des symptômes, mais des symptômes de quoi ?
Épuisée, à bout de nerfs, elle s’arrête. Bouleversé, Richard se lève, s’approche d’elle, lui saisit la main, la porte à sa bouche et l’embrasse longuement ; puis, vidé de ses forces, il se laisse tomber à ses pieds.
RICHARD (avec douleur). Je t’adore.
DIANE. Pardon ?
RICHARD. Je t’adore, Diane, je t’aime plus que tout.
Elle rosit d’espoir devant ce préambule : se serait-elle trompée ?
DIANE. Quoi ? Après ce que je viens de te dire ?
RICHARD (fiévreux). Tu es une femme hors du commun.
DIANE. Pardon ?
RICHARD (les larmes aux yeux). Au-dessus des autres.
DIANE. Pardon ?
RICHARD. Je ne te mérite pas. C’est d’ailleurs ce que j’ai toujours pensé.
Il se relève et, avec difficulté, entraîné par la volonté, poursuit sur un ton grave :
RICHARD. Oui. Tu as raison.
DIANE. Moi ?
RICHARD. Tu as raison.
DIANE. Comment ? Je n’ai rien dit.
RICHARD. Si. Toi, tu as osé. Toi, tu as eu le courage que je n’aurais pas eu. Toi, tu oses déclarer ce que je tais, ce que je te cache, ce que je me cache.
DIANE (pâlissant). Quoi ?
Il s’assoit très près d’elle. Diane commence à redouter ce qu’elle va entendre.
RICHARD. Tu as parlé la première mais ton histoire est mot pour mot la mienne. Oui, Diane, moi aussi, malgré moi, contre moi, mon sentiment faiblit.
Il la regarde avec une étrange dureté. Choquée, parcourue de frissons, Diane ferme les paupières et détourne la tête. Elle voudrait l’interrompre, cependant c’est trop tard : Richard est maintenant lancé.
RICHARD. Nous ne sommes plus comme avant. L’amour s’estompe. Je voudrais que ce ne soit pas ainsi, or ma volonté n’y peut rien, toute ma bonne volonté…
Les larmes emplissent les yeux de Diane.
DIANE. C’est donc vrai ? RICHARD. Rien de plus vrai.
Il la fixe.
Un temps.
DIANE. Alors ?
Richard pousse un soupir.
RICHARD. C’est à mon tour d’être aussi courageux que toi… (Il prend sa respiration, se lève, glisse derrière elle, l’enserre de ses bras.) Cessons de jouer : séparons-nous.
Des larmes flottent dans ses yeux. Diane, quoique suffoquant, se contrôle.
DIANE. Je suis d’accord.
Surpris, il s’attendait à des hurlements. Or elle continue à se maîtriser.
DIANE. C’est plus honnête.
RICHARD (approuvant faiblement). C’est plus honnête.
Elle se dégage de son emprise. En se relevant, elle chancelle et comprend que, dans quelques secondes, elle ne parviendra plus à donner le change.
DIANE. Ça ne te gêne pas si nous en restons là ?
RICHARD. Nous ne déjeunons plus ensemble ?
DIANE. J’ai besoin de réfléchir.
RICHARD (avec douleur). Oui. (Un temps.) C’est mieux.
DIANE. Oui, c’est mieux.
Alors qu’elle s’éloigne, il la retient par le coude, sous l’effet d’une pulsion, comme s’il allait oublier ce qu’il a proclamé pour l’étreindre sauvagement.
Cependant, lorsqu’il se trouve face à face avec elle, il se contrôle, se force à sourire.
RICHARD. Nous allons devenir de grands amis.
DIANE. Bien sûr.
RICHARD. Les plus grands amis du monde.
DIANE. Au moins.
Gêné, il va l’embrasser sur la bouche, puis, au dernier moment, réalise que ce serait malvenu et dévie son baiser vers le front.
Diane maintient dans ses poings fermés une envie de frapper.
RICHARD. Amis ?
DIANE. Amis !
Elle se retire.
Richard, ému, sonné, désire s’enfuir au plus vite. Tandis qu’il ramasse ses journaux, arrive Madame Pommeray.
MADAME POMMERAY. Quoi ? Vous partez ? Nous ne vous gardons pas pour le déjeuner ?
RICHARD. Diane vous expliquera.
Madame Pommeray opine comme si elle avait déjà compris.
MADAME POMMERAY. À bientôt ?
RICHARD (fuyant). À bientôt.
Elle l’arrête avant qu’il ne sorte, sans noter sa fébrilité.
MADAME POMMERAY. Richard, je vais me mêler de ce qui ne me regarde pas – ce qui du reste est dans mes habitudes – mais, puisque je vous aime tous les deux et que je déchiffre bien ma fille, je vais vous donner un conseil : proposez-lui de l’épouser.
RICHARD. Pardon ?
Il subit un deuxième K.-O.
MADAME POMMERAY. Je sais que vous avez essuyé un refus il y a plusieurs mois. Cependant, je suis sûre que si vous le lui reproposiez maintenant, elle accepterait.
Richard, au comble de l’embarras, ne sait que répondre.
MADAME POMMERAY. En réalité, elle ne rêve que de ça.
Pressé d’en finir, Richard se précipite sur Madame Pommeray, l’embrasse sur les deux joues, au risque de la broyer.
RICHARD. Au revoir, jolie maman.
MADAME POMMERAY. Au revoir, Richard.
Il bat en retraite, jetant depuis le pas de la porte un œil effaré sur cet endroit où, quelques heures plus tôt, il vivait un enchantement…