Sun Tzu

À huit jours du premier tour, les parlementaires de la majorité n’ont plus qu’un seul cauchemar en tête : le tsunami rose qui promet de déferler sur l’Assemblée nationale à l’occasion des législatives de juin. Eux aussi la sentent « la vague », mais c’est celle qui risque de s’abattre sur les rivages de la droite parlementaire. Elle s’annonce dévastatrice. Les dernières projections réalisées dans les laboratoires de l’UMP sont cataclysmiques : des 350 députés UMP, il pourrait bien ne rester que 200 survivants. Un ministre, sous le sceau de l’anonymat, avoue même à l’AFP : « On passera de 350 députés UMP et centristes à 120 maximum. » Une hécatombe !

Car, pour Nicolas Sarkozy, les sondages se suivent et se ressemblent. Le mardi 17 avril, l’institut Ifop, qui avait déclenché l’euphorie à droite en annonçant le fameux « croisement des courbes » avec François Hollande, est porteur d’une bien mauvaise nouvelle. Selon ses dernières enquêtes, non seulement les courbes des deux favoris se sont décroisées, mais 55 % des Français souhaitent désormais la victoire de François Hollande. « C’est plié, dit-on alors jusque dans l’entourage du candidat. Cette fois, c’est la rivière sans retour. »

Même le rêve de Nicolas Sarkozy, qui consistait à arriver en tête au premier tour, s’estompe à mesure qu’on se rapproche du scrutin. Il continue à l’espérer, certes, à le pronostiquer publiquement même, pour regonfler le moral des troupes – et sans doute le sien. Il sait que son sort dépend sans doute de cette première place, et plus encore de ces 3 ou 4 points d’avance qui pourraient lui permettre d’envisager encore la victoire. Pourtant, en aparté devant quelques journalistes, le président sortant intègre l’idée même de sa défaite, la verbalise : « Ce n’est pas avec François Hollande que vous allez rigoler, ni avec Valérie Trierweiler. » Sur Europe 1, le voilà même qui souhaite « bonne chance » à son adversaire ! Pour la suite de la campagne ? Pour la tâche qui l’attend à l’Élysée ? Le lendemain, vendredi 20 avril, sur RTL, il fait carrément son premier vrai mea culpa : « Peut-être que l’erreur que j’ai commise au début de mon mandat, c’est de ne pas comprendre la dimension symbolique du rôle de président et de ne pas mettre assez de solennité dans mon action. Je suis resté, au fond, ministre. » Et d’ajouter : c’est une « erreur dont je voudrais m’excuser ou sur laquelle je voudrais m’expliquer et que je ne recommettrais pas […]. Il n’y a aucune chance que je la recommette puisque je connais le métier, la fonction plus exactement »… Il aura donc fallu attendre cinq ans pour que Nicolas Sarkozy admette enfin l’évidence, pour qu’il reprenne enfin à son compte les critiques de ceux qu’il appelait… « les antisarkozystes primaires ».

Certains, dans son entourage, admettent désormais qu’il faudrait « un miracle » pour qu’il s’en sorte. D’autres, qu’il conviendrait surtout d’éviter la « raclée »… Mais tous ou presque se rendent à l’évidence : sur les 370 sondages publiés depuis la fin de la primaire socialiste en octobre 2011, 370 ont donné François Hollande vainqueur au second tour. Entre les deux favoris, le plus petit écart n’est jamais descendu en dessous de 53 % contre 47 %. À quelques jours du premier tour, il s’est même à nouveau creusé : 54 %, 55 %, 56 %…

À droite, cette fin de campagne prend des allures de débandade – on n’ose dire de retraite de Russie. Les membres de cabinets ministériels accélèrent leur replacement dans d’autres fonctions. À l’Éducation, le directeur de cabinet de Luc Chatel, Bernard Dubreuil, s’est fait nommer recteur de l’académie d’Aix-Marseille. Celui de Benoist Apparu, au Logement, va prendre la direction des Ports de Paris. Laurent Teisseire, son homologue au ministère de la Défense, a signé un nouveau contrat de quatre ans comme contrôleur général des Armées. Place Beauvau, les conseillers de Claude Guéant atterrissent les uns après les autres dans les différents services de la police ou de la sécurité civile. André Parant, le conseiller Afrique de Nicolas Sarkozy, est promu en urgence ambassadeur à Alger. Olivier Biancarelli, son conseiller politique, est attendu chez GDF-Suez. Charles Fries, le conseiller diplomatique de François Fillon à Matignon, est parachuté à l’ambassade de France au Maroc. Même le directeur adjoint du cabinet de Marie-Luce Penchard à l’Outre-Mer a trouvé un point de chute sur mesure : préfet des Terres australes antarctiques françaises. Débandade à tous les étages.

Sans parler de ces ex-ralliés qui, cette fois, rallient François Hollande. Jean-Pierre Jouyet, ancien secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy aux Affaires européennes, met de nouveau en scène son amitié de trente ans avec « François ». Martin Hirsch, ancien haut-commissaire aux Solidarités actives du gouvernement Fillon, choisit maintenant Hollande de peur que son RSA ne soit dévoyé. Après avoir frayé avec Jean-Louis Borloo, Fadela Amara, fondatrice de l’association « Ni putes, ni soumises » et ancienne secrétaire d’État à la Politique de la ville (2007-2010), déclare elle aussi sa flamme à François Hollande. « Fadela, tu me fais honte », écrit Christine Boutin sur son compte Twitter. « Fadela, ni pute, ni soumise… un peu quand même », ajoute méchamment le directeur adjoint de cabinet de Nadine Morano, avant de s’excuser pour ces mots qui n’ont hélas pas dépassé sa pensée.

En réalité, l’indignation, sincère, des derniers Mohicans sarkozystes contre ces rares déserteurs n’émeut personne. Peut-être parce qu’après les trahisons de 2007 (Éric Besson, Bernard Kouchner, Claude Allègre…), ils sont les plus mal placés pour délivrer des leçons de morale politique. Sans doute aussi parce que ces ralliements ne modifient en rien le rapport de force électoral. Tout juste participent-ils d’une atmosphère qui sent déjà la défaite à plein nez. « Peut-être me suis-je trompé sur la colonne vertébrale et l’élégance de ces personnalités », admet Nicolas Sarkozy. Peut-être, en effet. À moins qu’ils ne se soient, eux, fourvoyés sur la sienne.

Dans la foulée, une quarantaine d’économistes éminents pétitionnent en faveur du candidat socialiste (« la crédibilité, l’ambition et la cohérence sont de son côté », écrivent-ils). L’écolo-centriste Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement de Jacques Chirac, appelle à voter Hollande dès le premier tour, tout comme les anciens ministres de Dominique de Villepin, Azouz Begag et Brigitte Girardin. L’ex-écolo Jean-Luc Benhamias, soutien de François Bayrou, assure, dès avant le premier tour, qu’il glissera dans l’urne un bulletin Hollande au second.

Même la très sarkozyste Laurence Parisot, patronne du Medef, avoue tout à coup se sentir plus proche de François Hollande que de Nicolas Sarkozy sur des sujets comme le rôle des corps intermédiaires et le paritarisme – ce qui, évidemment, ne trompe personne. L’ancienne ministre Chantal Jouanno reconnaît, pour sa part, qu’elle votera Sarkozy, malgré des « raisons personnelles d’être contre lui ». Décidément, les futurs règlements de comptes à l’UMP promettent d’être sanglants.

François Hollande, lui, prévient l’opposition autant que ses troupes : « Je suis socialiste, je suis de gauche, je gouvernerai à gauche, il n’y aura pas d’ouverture. Mon Premier ministre sera socialiste, c’est clair. » Il pourrait saisir l’occasion pour envisager un grand rassemblement autour d’un arc républicain qui irait de Mélenchon à Bayrou. Mais non. Il ne veut pas entendre parler d’ouverture. Même le mot lui fait horreur. Dans son esprit, Nicolas Sarkozy a « sali » cette belle idée. Depuis 2007, « ouverture » rime, pour lui, avec forfaiture, débauchage, trahison. En déplacement à Montataire dans l’Oise, il ajoute d’ailleurs, à propos d’Éric Besson qui n’a pourtant encore rien dit de son vote : « Nous le laisserons à son destin, triste destin. Destin de traître, ça vous poursuit toute une vie […]. Je n’accepte pas la traîtrise, ceux qui sont partis sont partis… »

Outre-Rhin, le climat n’est guère plus serein. Angela Merkel pressent que la défaite de Nicolas Sarkozy peut entraîner la sienne en 2013. Berlin, pourtant, se prépare bel et bien à la victoire de François Hollande. Fin février, alors que la chancelière allemande refuse toujours de recevoir le candidat socialiste, la Fondation Konrad-Adenauer, proche de la CDU, a accueilli, en toute discrétion, deux brillantes économistes proches de François Hollande : Valérie Rabault, 37 ans, diplômée de l’École des ponts et chaussées, et Karine Berger, 37 ans elle aussi, polytechnicienne, diplômée de Sciences Po et de l’ENSAE. Ensemble, elles ont publié un livre, Les trente glorieuses sont devant nous, dont elles étaient venues défendre l’idée directrice à l’université d’été du PS à La Rochelle en septembre 2011. En l’occurrence, un véritable business plan de retour à la croissance, fondé sur un programme d’investissement de 90 milliards d’euros dans les transports, l’énergie et la santé. Fin avril, alors que les sondages donnent plus que jamais Hollande vainqueur, Angela Merkel amorce même un premier rapprochement avec les options européennes du candidat socialiste. Finalement, elle ne serait plus totalement opposée à l’idée d’un nouveau Pacte de croissance.

En France, certains journalistes qui suivent le Président en campagne commencent à oser l’impertinence, voire l’insolence. Visitant une entreprise de construction navale à Carantec, en Bretagne, Nicolas Sarkozy grimpe dans la cabine d’un bateau. Un reporter l’interroge : « C’est le thème du sauvetage en mer. Un candidat a-t-il besoin d’être sauvé ? » L’œil présidentiel s’assombrit, vire même à l’orage : « Quel talent ! Ça, c’est très fin !, s’agace le chef de l’État. Vous verrez, je reviendrai ici fêter ma victoire avec mes amis qui y croient tellement », menace-t-il en montrant du doigt ces journalistes qui doutent. Et devinez qui rapporte ce dialogue savoureux ? Le Figaro ! Un signe…

Même François Bayrou, qui se faisait jusqu’alors un devoir de rester vague, exclut désormais d’être le futur Premier ministre de Sarkozy : « Tous ceux qui pensent que je serais en train de discuter d’une manière ou d’une autre, secrète ou pas, avec Sarkozy ou Hollande pour Matignon se mettent le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate », s’emporte le président du MoDem sur le plateau du « Grand Journal » de Canal Plus. Fin des supputations, fort aléatoires au demeurant, car les vents de la victoire ne poussent personne vers Sarkozy !

Au fond, le pari de Bayrou est assez simple : la droite va exploser, pense-t-il, et la gauche va forcément décevoir ! Quoi qu’il dise, entre les deux tours, il devra d’abord éviter de provoquer un nouveau schisme au sein du MoDem et permettre à sa formation politique de se poser en « force de recours », une « force centrale » capable de constituer une alternative à l’UMP – qui va forcément se déchirer – et au PS – qui ne pourra tenir aucune de ses promesses et n’aura même pas droit à un état de grâce. Bayrou non pas « faiseur de roi », mais en réserve de la République pour « reconstruire le grand courant démocratique dont la France a besoin ». Surtout lorsque l’UMP aura implosé et que François Hollande aura semé « déception et désillusion ».

Autre symbole de cette fin de règne. Le Canard enchaîné nous apprend que des riches donateurs de l’UMP se sont donnés rendez-vous le dimanche 15 avril au Crillon, le palace de la Concorde, le jour du grand meeting à ciel ouvert de Nicolas Sarkozy. Qui plus est, dans le salon Marie-Antoinette de l’hôtel. Le quinquennat avait commencé au Fouquet’s, il s’achève au Crillon.

Symbole encore : chez les Chirac, à l’exception de Bernadette, tout le monde choisit Hollande : Jacques – qui, en juin 2011, ne plaisantait donc pas –, mais aussi Claude, la fille, Frédéric Salat-Baroux, le gendre, Thierry Rey, ancien judoka et premier mari de Claude – qui, lui, a clairement fait campagne pour le candidat socialiste. Même Hugues Renson, le conseiller de Jacques Chirac, et l’historien Jean-Luc Barré, la plume de l’ancien président, avouent désormais leur préférence pour le candidat corrézien. Sans plaisanter ! Au point que Bernadette Chirac, à quelques heures du premier tour, se fend d’un communiqué à l’AFP pour prévenir que c’est elle qui détient la procuration de son mari et qu’elle ira donc voter pour lui à Sarran, en Corrèze.

Cette dernière semaine de campagne ressemble à une montée au Golgotha. L’Institut de l’entreprise, un think tank pourtant réputé proche de la droite, dévoile son chiffrage du programme présidentiel de Nicolas Sarkozy. Surprise : il estime à 11,4 milliards d’euros les mesures non financées ou les mesures d’économie surestimées. Un détail.

Le même jour, répondant sur France Inter au livre brûlot d’Anne Lauvergeon1, l’ex-patronne d’Areva, Nicolas Sarkozy jure qu’il n’a jamais été question, pour lui, de vendre une centrale nucléaire à la Libye de Kadhafi. Sauf qu’en 2007, il avait bel et bien annoncé publiquement une « collaboration pour une usine de dessalement d’eau de mer avec un réacteur nucléaire ». « Grotesque », se contente-t-il d’asséner. Dans son édition du 2 mai 2012, à quatre jours du second tour, l’hebdomadaire Les Inrockuptibles, documents diplomatiques à l’appui, démontrera que le projet avait bel et bien été envisagé. Et que, en plus, il devait servir de contrepartie, de compensation, à la libération des infirmières bulgares en juillet 2007.

Le sort s’acharne et, pourtant, les derniers irréductibles de la Sarkozye donnent l’impression de vouloir mourir les armes à la main. Ils refusent de croire les oracles des sondeurs et préfèrent s’en remettre au marc de café et aux pattes de poulet. « Pour la première fois peut-être, la somme des comportements individuels ne déterminera pas un comportement collectif », veut croire Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole de campagne. « Si, au soir du premier tour, Sarkozy a 3 ou 4 points d’avance sur Hollande et que Mélenchon est très haut, tout reste possible », nous avoue un député sudiste de l’UMP, persuadé que « les gens n’osent plus dire qu’ils votent Sarkozy. Dimanche, on aura une grosse surprise ». « Notre énergie, notre unité, notre rassemblement renverseront les montagnes de papier qu’ils veulent dresser devant vous, devant nous, devant moi. Ils n’y réussiront pas », lance Nicolas Sarkozy, en meeting à Saint-Maurice (Val-de-Marne) – son 58e déplacement en soixante-quatre jours de campagne ! « Le peuple français va donner une leçon à tous ces gens comme jamais ils n’en ont reçu une avant. » Chacun attend donc de prendre la leçon.

Lui, en tout cas, n’a toujours pas digéré celle que lui a administrée Jean-François Copé, le 10 avril dernier à Provins (Seine-et-Marne). Ce jour-là, au prétexte de faire campagne pour la réélection de Nicolas Sarkozy, le chef de file de l’UMP avait cru bon de réunir sa bande : Valérie Pécresse, Christian Jacob, le patron des députés UMP, mais aussi les ministres Bruno Le Maire, Luc Chatel et François Baroin. Comme s’ils étaient déjà dans l’après-défaite, dans la reconstruction de l’UMP et même dans la présidentielle de 2017. Un sale coup pour le chef de l’État, toujours à la peine dans les sondages. Un coup de poignard dans le dos. Comment peut-il espérer l’emporter si le patron du parti fait déjà campagne pour son « boulot de dans cinq ans » ? Il paiera pour cette trahison. Il paiera cher lorsque l’heure des règlements de comptes aura sonné.

En public, députés et ministres UMP font bonne figure. En privé, c’est une autre histoire. Tous ou presque sont convaincus de la défaite. Même les plus proches soutiens du président n’y croient plus. Ils font campagne pour ne pas fâcher César, mais ne pensent qu’à la suite. Que vont-ils devenir ? Aller à l’élection législative comme on va à la boucherie ? « L’histoire retiendra qu’on a fait campagne à dix ou quinze, avoue à l’UMP Guillaume Peltier. Les autres, tous les autres, n’y croyaient plus depuis longtemps. »

Et ce n’est pas la vidéo adressée par Jean-François Copé, le 20 avril, aux militants de l’UMP qui risque de redonner la foi aux incroyants : « Nous pouvons être fiers d’avoir cheminé aux côtés » de Nicolas Sarkozy. Sous-entendu : maintenant, il faut passer à autre chose, songer à d’autres combats. Le sien par exemple ? Ce n’est pas non plus l’idée (avancée par Patrick Buisson ?) d’organiser entre les deux tours un débat télévisé entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, sur le modèle de celui initié en 2007 entre Ségolène Royal et François Bayrou, qui risque de ramener au bercail UMP les électeurs du centre droit. Cette fin de campagne est décidément un calvaire. Et encore, ils ne sont pas au bout de leurs peines, au bout de Le Pen.

La candidate du Front national, c’est sûr, fera tout pour faire battre Sarkozy. Son avenir politique en dépend. Comme le coq, elle veut chanter La Marseillaise sur les cendres fumantes du grand parti de la droite. Elle ne donnera aucune consigne de vote. Elle se contentera d’assister au spectacle jouissif d’un président moribond, mendiant piteusement le soutien des électeurs du FN. « Fifille », comme on l’appelle à l’UMP, est persuadée qu’en cas de défaite de Sarkozy, a fortiori si l’échec est sévère, le grand parti de la droite républicaine volera en éclats : ce sera « la guerre des chefs », ce sera « épouvantable », prédit-elle. Alors, elle sera là pour « réunir les patriotes » et se poser en « chef de l’opposition ».

Pour Jean-Luc Mélenchon, c’est une autre histoire. François Hollande a annoncé depuis longtemps qu’il ne procéderait à aucune négociation partisane entre les deux tours (« pas de troc ») ; l’avenir politique de « Méluche » dépend donc de son score au soir du premier tour, mais surtout du résultat des législatives de juin. Combien de députés sous sa bannière ? Le PS aura-t-il besoin ou non des élus du Front de gauche (Parti communiste, Parti de gauche…) pour former une majorité à l’Assemblée ? Jusqu’où ira François Hollande dans sa tentative de séduction des électeurs centristes ? En attendant, le candidat socialiste a envoyé un premier signe à Mélenchon : oui, il accordera bien un coup de pouce au Smic le 1er juillet, s’il est élu…

À la veille du premier tour, 100 % des sondeurs sont unanimes. Certes, Hollande n’est pas encore assuré de finir en tête au premier tour : 29 % contre 25,5 % selon Ipsos ; 27,5 % contre 26,5 %, selon Harris Interactive ; 27 % à égalité, selon TNS-Sofres. Mais selon ces trois instituts, la finale sera sans surprise : 56-44, 54-46, 55-45… en faveur de Hollande ! Seule inconnue, de taille : l’abstention, dont les oracles prédisent qu’elle pourrait osciller entre 22 et 30 % !

Mais à l’UMP, comme à l’Élysée, personne n’a vraiment anticipé le Waterloo politique qui les attend, ce dimanche 22 avril 2012.

1- La femme qui résiste, Paris, Plon, 2012.