HÉLÈNE, ANDROMAQUE, OIAX, puis HECTOR
OIAX. – Où est-il ? Où se cache-t-il ? Un lâche ! un Troyen !
HECTOR. – Qui cherchez-vous ?
OIAX. – Je cherche Pâris…
HECTOR. – Je suis son frère.
OIAX. – Belle famille ! Je suis Oiax ! Qui es-tu ?
HECTOR. – On m’appelle Hector.
OIAX. – Moi je t’appelle beau-frère de pute !
HECTOR. – Je vois que la Grèce nous a envoyé des négociateurs. Que voulez-vous ?
OIAX. – La guerre !
HECTOR. – Rien à espérer. Vous la voulez pourquoi ?
OIAX. – Ton frère a enlevé Hélène.
HECTOR. – Elle était consentante, à ce que l’on m’a dit.
OIAX. – Une Grecque fait ce qu’elle veut. Elle n’a pas à te demander la permission. C’est un cas de guerre.
HECTOR. – Nous pouvons vous offrir des excuses.
OIAX. – Les Troyens n’offrent pas d’excuses. Nous ne partirons d’ici qu’avec votre déclaration de guerre.
HECTOR. – Déclarez-la vous-mêmes.
OIAX. – Parfaitement, nous la déclarerons, et dès ce soir.
HECTOR. – Vous mentez. Vous ne la déclarerez pas. Aucune île de l’archipel ne vous suivra si nous ne sommes pas les responsables… Nous ne le serons pas.
OIAX. – Tu ne la déclareras pas, toi, personnellement, si je te déclare que tu es un lâche ?
HECTOR. – C’est un genre de déclaration que j’accepte.
OIAX. – Je n’ai jamais vu manquer à ce point de réflexe militaire !… Si je te dis ce que la Grèce entière pense de Troie, que Troie est le vice, la bêtise ?…
HECTOR. – Troie est l’entêtement. Vous n’aurez pas la guerre.
OIAX. – Si je crache sur elle ?
HECTOR. – Crachez.
OIAX. – Si je te frappe, toi son prince ?
HECTOR. – Essayez.
OIAX. – Si je te frappe en plein visage le symbole de sa vanité et de son faux honneur ?
HECTOR. – Frappez…
OIAX, le giflant. – Voilà… Si Madame est ta femme, Madame peut être fière.
HECTOR. – Je la connais… Elle est fière.