LES MÊMES, DEUX VIEILLARDS
PREMIER VIEILLARD. – D’en bas, nous la voyions mieux…
SECOND VIEILLARD. – Nous l’avons même bien vue !
PREMIER VIEILLARD. – Mais d’ici elle nous entend mieux. Allez ! Une, deux, trois !
TOUS DEUX. – Vive Hélène !
DEUXIÈME VIEILLARD. – C’est un peu fatigant, à notre âge, d’avoir à descendre et à remonter constamment par des escaliers impossibles, selon que nous voulons la voir ou l’acclamer.
PREMIER VIEILLARD. – Veux-tu que nous alternions. Un jour nous l’acclamerons ? Un jour nous la regarderons ?
DEUXIÈME VIEILLARD. – Tu es fou, un jour sans bien voir Hélène !… Songe à ce que nous avons vu d’elle aujourd’hui ! Une, deux, trois !
TOUS DEUX. – Vive Hélène !
PREMIER VIEILLARD. – Et maintenant en bas !…
Ils disparaissent en courant.
CASSANDRE. – Et tu les vois, Hector. Je me demande comment vont résister tous ces poumons besogneux.
HECTOR. – Notre père ne peut être ainsi.
PÂRIS. – Dis-moi, Hector, avant de nous expliquer devant lui tu pourrais peut-être jeter un coup d’œil sur Hélène.
HECTOR. – Je me moque d’Hélène… Oh ! Père, salut !
Priam est entré, escorté d’Hécube, d’Andromaque, du poète Demokos et d’un autre vieillard. Hécube tient à la main la petite Polyxène.