SCÈNE VI
 
L’ABBÉ, M. HABERT
 


M. HABERT

Eh bien ! ils ont vite abusé, monsieur l’abbé.


L’ABBÉ

C’était à craindre : les enfants abusent toujours. Je dois dire que je viens de trouver Sevrais très compréhensif. Je redoutais un éclat. Comme il est agréable de se trouver devant quelqu’un d’intelligent ! Alors les choses s’arrangent toujours. Et surtout d’intelligent à seize ans. Vous pourrez dire à ses camarades – parce que cela va faire jaser beaucoup – qu’il est parti réconcilié.


M. HABERT

Oui, fidèle comme il n’est pas permis de l’être. Seulement, réconcilié ou non, il est parti.


L’ABBÉ

Ah ! cela, que voulez-vous ! Nous avons un fait.


M. HABERT,
à mi-voix.

Dieu soit loué !


L’ABBÉ

Du moins est-il parti bien marqué du sceau de la Maison.


M. HABERT

Vous avez décapité le collège.


L’ABBÉ

Ce sont les plus généreux et les plus doués de chaque classe qui donnent dans les amitiés trop sensibles. Ce fait est le même dans toutes nos Maisons ; je n’y puis rien.


M. HABERT

Dommage quand même que ce soit lui, alors qu’il y en a d’autres… un Menvielle, par exemple…


L’ABBÉ

Vous savez bien que le père de Menvielle est membre de notre conseil d’administration.

On frappe. Entre le Supérieur.


M. HABERT

Monsieur le Supérieur…