Introduction

L’homme menace sa planète. Il pollue, l’eau, l’air, les sols, les produits qu’il consomme. Il exploite les ressources naturelles et énergétiques comme si elles étaient inépuisables. Il détruit les forêts équatoriales. Il élimine des milliers d’espèces vivantes d’animaux ou de plantes. Et l’on nous dit à présent qu’il menace le climat et que ce dernier deviendra invivable dans le prochain siècle. Pour couronner le tout, on nous annonce une croissance démographique exponentielle ! Face à ces dégradations, dont certaines sont irréversibles et que j’ai moi-même dénoncées en 1990, que faut-il faire pour éviter à nos enfants une situation tragique et ingérable ?

La tonalité du discours que l’on entend ces temps-ci, c’est d’une part le catastrophisme et d’autre part la recommandation d’un retour en arrière, d’un arrêt de la croissance économique, du non-développement du tiers-monde, bref, c’est l’arrêt du progrès. C’est l’avènement d’un monde de la frugalité.

Pour défendre cette manière de voir, on n’hésite pas à tout mélanger, à tout exagérer, afin d’inoculer aux populations traumatisées le pire des virus : celui de la peur.

Ce livre est d’abord et avant tout une réaction contre un éco-intégrisme qui, s’il était mis en œuvre, mènerait nos sociétés, en particulier l’Europe, cible privilégiée des Cassandres, à la ruine, accroîtrait les inégalités et maintiendrait les pays du Sud dans leur sous-développement.

Loin de nier les dommages que l’homme fait subir à la planète, loin de nier les défis considérables que cela pose à nos sociétés, nous pensons à l’inverse qu’il ne faut pas tout mélanger : la débâcle de la banquise, la disparition du tigre du Bengale, la hausse du prix du pétrole, l’assèchement de la mer d’Aral, la disparition des thons en Méditerranée et la pollution des nappes phréatiques sont autant de problèmes distincts.

Il faut raison garder.

La science a identifié ces menaces, la science est capable d’y apporter des solutions. Loin de rejeter le progrès et de promettre à nos héritiers des conditions de vie spartiates imposées par la contrainte, nous voulons démontrer que la stratégie doit être inversée.

Il faut faire de la résolution des problèmes écologiques le moteur de la croissance, du développement des pays du tiers-monde et de la réduction des inégalités. Et cela dans des sociétés démocratiques acceptant le diptyque coopération-compétition, règle obligée de la mondialisation dans laquelle une Europe de progrès et de culture a toute sa place.

C’est un message d’espoir pour les millions d’hommes et de femmes qui souffrent et qu’on cherche à plonger dans l’ignorance, pour les jeunes qui s’interrogent et à qui je veux dire que les magnifiques défis qu’ils auront à relever leur donneront, comme à nous, le droit au bien-être.