Rupture

 

18 juin 1986

 

 

Je viens de rompre avec Dieu.

 

Je ne l'aime plus.

 

  En amour, on est toujours deux. Un qui s'emmerde et un qui est malheureux.

 

  Depuis quelque temps, Dieu me semblait malheureux.

 

  Alors, j'ai rompu.

 

  Lent et sournois, le feu de la rupture couvait depuis longtemps.

 

  J'ai tout fait pour l'étouffer.

 

  Mais j'étouffais.

 

  Je sentais sans cesse sa présence oppressante au-dessus de moi. Comme un vieux paparazzi collaborateur à Je suis partout, il était perpétuellement là à m'observer, surgissant dans ma vie à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

 

  «Toc toc. - C'est le laitier ? - Non, c'est Dieu. »

 

  Allais-je tolérer plus longtemps de Dieu ce que je supportais si mal de la part du KGB ?

 

  Et puis, je m'entendais mal avec sa famille. Je trouvais que le fils, surtout, avait mauvais genre. Je ne pense pas être bégueule mais ce côté « m'as-tu vu sur ma jolie croix dans mes nouveaux pampers », j'ai toujours pensé que cela avait desservi le prestige de l'Église. Et contribué, pour une large part, à l'abandon de l'habit sacerdotal traditionnel au profit de la soutane rase-bonbon chez les prêtres intégristes bisexuels.

 

  Moins omniprésent, mais d'une suffisance dans ses envolées surprises, le dernier du trio, le Saint-Esprit, m'horripilait presque autant. Cette façon de vous tomber dessus à l'improviste, en plein gueuleton de Pentecôte chez mon beau-frère, quelle grossièreté !

 

  « Coucou, courroucou, hello you happy taxpayers ! L'ai-je bien descendu ? »  De grâce, ma colombe, fous-nous la paix.

 

   J'ai posté hier soir ma lettre de rupture.

 

 

PARIS, le ...

PD/PD (j'étais seul)

 

  Cher Dieu,

  Ne m'attends pas dimanche. Je ne viendrai pas. Je ne viendrai plus jamais le dimanche. Ni les autres jours, ni les autres nuits.

 

  Dieu, mon grand, mon très grand, mon très haut, je ne t'aime plus

  Ce qu'il m'en coûte de te faire cet aveu, toi seul le sais. Mais tu dois bien admettre que nous ne pouvons plus continuer ainsi à nous faire du mal, toi m'espérant en vain, et moi n'y croyant plus.

 

  J'ai tous les torts. Depuis le début de notre liaison, je t'ai trompé cent fois en cent lieux de bassesse peuplés de salopes en cuir et d'intorchables marins rouges qui me collaient à leur sueur en salissant ton nom.

 

  A la source du mal, j'ai bu des alcools effroyables, et aspiré à gueule ouverte les volutes interdites des paradis où tu n'es pas.

 

  Mon Dieu, mon Dieu,

 

  Tu te souviens de ce soir de mai brûlant où nous regardions ensemble un soleil angevin mourir doucement sur la Loire. J'étais bouleversé par tant de beauté tranquille, et toi, tu m'as cru plus près de toi, mon Dieu, plus près de toi que jamais, alors même que, dévoré par un désir éperdu de mort païenne, je jouissais gravement dans les bras mêmes du diable.

 

  Dieu, tout est fini entre nous.

 

  Pourtant, je t'ai aimé. Dès le premier jour.

 

  Rappelle-toi. Je n'avais pas treize ans. C'était dans ta maison. Il y avait de l'or trouble aux vitraux, et cette musique de fer profonde, et la magie de ce parfum d'Orient qui n'appartient qu'à toi. Je me suis agenouillé. Tu es venu. Je t'ai reçu tout entier. Tu es entré en moi et j'ai pleuré.

 

  Ce sont des choses qui marquent une vie. Elles sont ineffaçables.

 

  Mais, aujourd'hui, mon Dieu, je ne t'aime plus. Je t'en prie, oublie-moi. Je suis grain de sable, et d'autres hommes t'aimeront que tu sauras aimer aux quatre coins du monde, de Beyrouth à Moscou et de Gdansk à Santiago.

 

  Ah ! Dieu. Pardonne-moi mes offenses, mais laisse-moi succomber à la tentation, donne-moi aujourd'hui mon péché quotidien, et délivre-moi du bien. Ainsi soit-il.

 

  Veuillez croire, moi pas.

 

 

                             Pierre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les hommes en blanc

 

20 juin 1986

 

 

  C'est hier après-midi que j'ai pris la nouvelle en pleine gueule. Chez l'opticien. Je n'avais pas de raison de me méfier de cet homme. C'était un opticien moyen, avec une tête d'opticien moyen. Vous savez, une de ces têtes d'une banalité hors du commun, une tête oubliable au-delà du raisonnable, une tête outrageusement ordinaire, et pour tout dire plus courante que l'eau du robinet. Bref, une tête d'une telle platitude que l'honnête homme qui la croise se demande si c'est Isabelle Huppert ou Michel d'Ornano.

 

  Je ne me doutais pas que cette insignifiance en blouse allait gâcher ma vie. J'étais entré là sur une impulsion, pour m'acheter des lunettes noires destinées à cacher mon intrépide regard de cancéreux sursitaire buriné à la cohorte enfiévrée des mille et une groupies inassouvies que la rue jette pantelantes à mes trousses quand Phébus, attardant ses rayons sur leur cou juvénile pour d'impossibles ruts où je ne serai pas, leur met les fesses en feu et la fièvre au nombril, et pousse vers mon corps leurs quelconques appas.

 

  -Bonjour, docteur, est-ce que vous avez des lunettes ?

 

  Peut-être mon entrée en matière a-t-elle heurté l'amour-propre de ce plat imbécile. A l'instar du vieux Prévert qui disait « tu » à tous ceux qu'il aimait, je dis « docteur » à tous les hommes en blanc... J'ai déjà remarqué que ça énervait les boulangers. Faites l'expérience. Au lieu de vous emmerder l'après-midi dans vos bureaux insipides, à vendre des moissonneuses-batteuses hydrauliques par correspondance à des ploucs illettrés, ou à apprendre par coeur la Constitution de la IVe dans les chiottes de Sciences-pot, sortez dans la rue pomper le bon air hydrocarbotchernobylesque. Gorgez-en vos poumons fripés saturés de jus de Camel. Entrez dans une boulangerie, entre deux fournées, à l'heure où cet artisan blême et farineux s'exhume de son pétrin pour venir expectorer ses calembours rassis d'ex-mitron sous le nez des ménagères. (J'en ai subi un, pendant dix ans, qui ne savait pas vendre un bâtard sans hennir: « Et un enfant sans père, pour la p'tite dame. » Quelle dérision !)

 

  Bon. Quand votre tour arrive, regardez le boulanger au fond des yeux, et lancez-lui gaiement: « Bonjour, docteur. Est-ce que vous avez du pain ? » Le mien, la première fois, ça l'a tellement troublé qu'il s'est mis à ranger ses miches en serrant les baguettes au lieu de faire le contraire.

 

  -Bonjour, docteur. Est-ce que vous avez des lunettes ?

 

  -Des lunettes de quoi ?

 

  -Des lunettes pour les yeux.

 

  -Quel genre ?

 

  -Marron. Des lunettes pour les yeux marron.

 

  -J'y demande pas ça. J'y demande quel genre de lunettes.

 

  -Noires.

 

  -La monture ?

 

  -Non. Les verres.

 

  -Donc. Y veut des lunettes noires pour des yeux marron. Il a qu'à essayer ceci.

 

  -Faites voir... C'est pas pour me vanter, mais c'est vulgaire.

 

  -Nous en faisons beaucoup actuellement.

 

  -Oui. C'est ce que je voulais dire.

 

  Je l'énervais. Je sentais bien que je l'énervais.

 

  -Il a qu'à essayer ceci, alors.

 

  -Ah ! oui. C'est mieux, docteur. C'est combien ?

 

  -Celles-ci nous font trente-quatre francs.

 

  -Dites trente-trois.

 

  -Non. Trente-quatre. Sinon, je fais pas ma marge.

 

  -Et celles-ci ?

 

  -Celles-ci nous font dans les deux cent cinquante francs.

 

  -Je m'en fous. Je suis riche.

 

  -Y sera pas déçu. Il y a plusieurs écartements, c'est pas pareil. C'est un autre produit. Y sera pas déçu: on n'en vend pratiquement jamais.

 

- Mettez-m'en deux paires.

 

  Je l'énervais vraiment. C'est à ce moment qu'il s'est vengé en me gâchant la vie.

 

  -Il a pas besoin d'autre chose ?

 

  -Non merci.

 

  -Quel âge ça lui fait, là, maintenant ?

 

  -Ça vous regarde pas.

 

  -Ça dépend. Il a dépassé les quarante-cinq ans, hein ?

 

  -Pas vraiment. Enfin si. Qu'est-ce que ça peut vous faire ?

 

  -Rien. C'est juste pour voir. Tiens. Il a qu'à s'asseoir là. Il a qu'à fermer l'oeil droit. Il a qu'à lire le tableau qu'est là.

 

  -Si vous y tenez... « Ah je voudrais tant que tu te souviennes... Des jours heureux où nous étions amis... En ce temps-là la vie était plus belle... Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. »

 

  -Ah ! non. Là, il a triché. Il a pas pu lire ça. Il a qu'à essayer avec ces verres-là. Pour voir...

 

  -Bon. Je recommence. « Ah je voudrais tant que tu te souviennes... Des jours heureux où nous étions amis... En ce temps-là la vie était plus belle... Et le soleil plus brûlant qu'à Roubaix... »

 

  -Ah ! Y voit bien qu'y voit mieux. L'autre œil maintenant.

 

  -Et le soleil plus brûlant qu'à Roubaix. Les... les feuilles... mortes ? se ramassent à la pelle.

 

  -Ah ! non. Il a qu'à essayer avec ces verres-là.

 

  -Les feuilles d'impôt se rappellent à la masse.

 

  -Eh ben oui, eh ben oui. Il est presbyte.

 

  -C'est grave, docteur ?

 

-Hin, hin, hin, sardoniqua-t-il.

 

  Ainsi donc, j'étais handicapé physique, et je l'apprenais sans aucun ménagement de la bouche de cette brute.

 

  Ça m'a gâché la vie, vous dis-je.

 

  Car enfin, Dieu m'enfourche à Longchamp dans la quatrième, qu'est-ce que l'avènement de la presbytie chez l'homme, sinon le premier signe avant-coureur de l'inexorable sénilité qui finira tôt ou tard par l'acculer au tombeau sous les regards soulagés de ses enfants chéris ?

 

  Après la presbytie, voici que les cheveux de l'homme, de plus en plus clairsemés, se mettent à grisonner aux tempes, cependant que ses muscles s'affaissent et que sa femme a molli. Il se voûte, il se plie, se ratatine et trotte menu. Puis il se met à chevroter. Ses pensées se fixent et son dentier s'en va.

 

  De la vie, il n'attend plus rien que son Télé 7 Jours. C'est le délabrement final.

 

  Tout ça à cause de ce connard d'opticien. Je lui jette ses deux cent cinquante francs à la gueule. Je le salue, du bout de mes lèvres encore gourmandes, mais pour combien de jours encore ? Et je sors dignement, abritant, sous mes nouveaux verres noirs, mon incognito de la curiosité malsaine des femmes disponibles que les beaux jours excitent. Je tombe nez à nez avec deux bigotes infâmes. La plus vieille dit à sa copine:

 

  -Ah ! vous avez vu, chère amie ? C'est Jean-Pierre Déborge. Il a pris un sacré coup de vieux !

 

  Quant à ces féroces soldats, je le dis, c'est pas pour cafter, mais y font rien qu'à mugir dans nos campagnes.

 

 

 

 

 

 

Les aventures du mois de juin

 

 

23 juin 1986

 

 

Dimanche de la mi-juin.

 

  De l'été, c'est le plus beau jour. Le vrai premier jour.

 

  Après cinq cents kilomètres, Alexandre descend de l'automobile pour forcer le portail de bois vert sombre. Anne gare la voiture sous l'abri de chaume. A l'arrière, l'ivresse désordonnée des joies folles fait trépigner les deux petites filles énervées.

 

  Dans l'allée de sable, hérissée des herbes incongrues du printemps, un lapin stupéfait s'éclipse cul en l'air. Il a l'air con des lapins stupéfaits. Aussi peu concerné qu'un croque-mort à la noce, le chat sombre du voisin fou s'en va à peine.

 

  Au bout de l'allée est la maison, sobrement tarabiscotée balnéaire 1910, toit d'ardoise, murs blanc et brique, cernée de vigne vierge.

 

  Quand il ouvre la porte, la chaleur enfermée fait monter du parquet nu, nourri d'huile de pin, la senteur exotique des ponts des vieux navires. De l'autre côté des volets blancs, la terrasse aux pierres bleues.

 

  En contrebas, immense comme une éternité tranquille, frémissante à l'infini, inéluctable comme la mort et plus crédible que Dieu, la mer considérable s'en fout intensément.

 

  La vraie mer. Atlantique. Pas la mer sans marée, stagnante et soupe aux moules, qui lèche le Sud à petits clapotis mièvres, où l'Anglaise dorée finissante fait frémir ses varices. Je vous parle de la mer venue d'Ouest qui claque aux sables vierges, et va et vient, monte et descend comme un amant formidable. La mer tour à tour miroir de plomb mort ou furie galopante. La mer.

 

  Au pied de l'escalier de pierre où la plage n'en finit plus de s'étaler, les eaux sont basses et leur rumeur feutrée comme une confidence où chuinte un peu d'écume, unique frisson de bruit dans cette splendeur inconcevable du crépuscule de juin.

 

  Alors, les enfants, saturées d'autoroute, avides d'air marin, cassent la paix du soir à coups de rires claquants. Elles se vautrent sur le sable et l'étreignent et s'y couchent à plat ventre avec des ferveurs de pape embrassant la Terre sainte.

 

  Trois goélands choqués s'envolent infiniment.« C'est un temps contre nature, comme le ciel bleu des peintures, comme l'oubli des tortures. »

 

  Anne arrive doucement sur ses pieds nus. Bermuda Montparnasse et tee-shirt diaphane, elle pétille, rassurante, sous le grand chapeau de paille tressée noir, pose sa main sur l'épaule de l'homme pour regarder la mer ensemble.

 

-Tu devrais écrire un roman balnéaire.

 

  Elle dit cela comme on dit « Tu devrais mettre une laine » ou « Il faudrait téléphoner à ta mère », sur le ton léger qui nous vient pour émettre des insignifiances si peu fondamentales que, l'instant d'après, on ne sait plus si on les a dites à haute voix ou simplement pensées. Mais c'est aussi le ton qu'on prend pour exprimer des évidences si fortement assises qu'elles n'appellent même pas de réponse.

 

  Toujours est-il qu'elle a dit: « Tu devrais écrire un roman balnéaire. » Pour l'heure, elle regarde intensément la mer plissée de petits éclats blancs. Il lui dit qu'elle est folle, qu'on ne fait pas les romans balnéaires comme on fait les foins, qu'il faut l'idée, les idées, et l'échafaudage, et la plume sereine et lente et, peut-être, le talent d'écrivain. Elle reçoit le couchant de plein fouet et fronce le museau pour compter sa progéniture qui fait le dauphin débutant à la frange de l'écume.

 

  -Vues d'ici, on dirait des fourmis déconnant sur un ourlet.

 

  Elle rit:

 

  -C'est un joli début pour le livre: Les enfants jouaient dans la mer à marée basse. Vus de la terrasse, on aurait dit des fourmis déconnant sur un ourlet.

 

  -Et après ? Il faut une histoire. Je ne sais pas, moi... La mer est plate et rassurante, mais le vent souffle de la terre, et le plus petit enfant, dans sa bouée de plastique, disparaît à jamais vers les Amériques. La douleur des parents fait peine à voir. Le malheur se lève et le soleil se couche. Racontez.

 

  -Non. Ce serait encore de l'humour de cimetière. Ça va comme ça. Tu as déjà donné. Trouve autre chose.

 

  -Je sais pas, moi... Les Russes débarquent ?

 

  -Par l'Atlantique ? C'est original...

 

  Le jour continue rouge de ne pas mourir. Alexandre se dit qu'il est résolument contre l'abolition du mois de juin. Août est vulgaire. Transparents et mous, les méduses et les banlieusards échoués s'y racornissent sur le sable dans un brouhaha glapissant de congés payés agglutinés. Août pue la frite et l'aisselle grasses. En août, le pauvre en caleçon laid, mains sur les hanches face à la mer, l'oeil vide et désemparé, n'ose pas penser qu'il s'emmerde. De peur que l'omniprésence de sa femelle indélébile, de sa bouée-canard grotesque et de son chien approximatif ne lui fasse douter de l'opportunité posthume du Front populaire.

 

  Le mois de juin est autrement gracieux. En juin, les jours sont longs et blonds comme les nubiles scandinaves aux seins mouillés qui rient dans la vague jusqu'à la minuit. En juin, au marché des pêcheurs, on ne se piétine pas encore: on flâne. Derrière le port, la tomate-cerise est pour rien à l'étalage de la maraîchine. On la croque au sel sur le sable avec une branche de basilic et un verre de vin blanc de Brem glacé.

 

  Vivre la ville en août, vivre la mer en juin, c'est l'ultime aristocratie et la rare élégance de l'estivant hexagonal.

 

  Ce soir, ils ont sorti la grande table de chêne sur la terrasse, face à l'océan. Le mur blanc surchauffé renvoie la chaleur accumulée du jour. Pourpre et lent comme un prélat, le soleil descend religieusement sur l'horizon paisible, comme une hostie rouge avalée par la mer, et Alexandre se demande combien de phrases aussi bigrement poétiques il faut caser dans un roman balnéaire pour que ce soit aussi beau qu'une chronique de sous-bois solognot avec des senteurs de mousse et des écureuils hystériques qui viennent manger dans la main de Maurice Genevoix...

 

-Tu n'as pas vu les filles ? demande Anne.

 

  Pourquoi Anne demande-t-elle: « Tu n'as pas vu les filles ? »

 

  Les enfants auraient-elles disparu ? Si oui: Où ? Quand ? Comment? Pourquoi ? Qu'est-ce que ça peut foutre ?

 

  Vous le saurez en écoutant demain à la même heure sur cette antenne « les Aventures du mois de juin », une bouleversante saga en deux, trois ou douze épisodes ça dépend.

 

 

  Quant à ce féroce noroît, je le dis, c'est pas pour cafter, mais y fait rien qu'à mugir dans nos haubans.