Claquements de portières, tout là-haut. Des gendarmes et des pompiers sont là. Léa murmure plus qu’elle ne crie :

— Je suis là, je suis là…

Elle pleure de joie, les yeux rivés sur ce téléphone qui lui a sauvé la vie.

Très vite, six hommes se présentent autour du véhicule. Le môme est embarqué sur une civière, il est à moitié conscient et gémit. Un type en uniforme se penche par la fenêtre.

— Ça va, madame ? C’est à moi que vous avez parlé au téléphone. On va vite vous sortir de là.
— De l’eau…

Il lui tend une bouteille, elle boit jusqu’à plus soif pendant que les secouristes analysent la situation. Un pompier tient une grosse pince à air comprimé, un autre, une scie circulaire et une mallette d’outils. Ils se mettent au travail, Léa passe un casque antibruit sur ses oreilles, se couvre d’une couverture et chausse des lunettes de protection. Les instruments dévorent l’acier, des étincelles giclent, tandis que quelqu’un ouvre le coffre de la voiture.

L’opération de désincarcération dure une demi-heure.

Léa est libre. On l’aide à sortir, elle ne tient plus sur ses jambes. Elle voit les visages des gendarmes, graves, rivés vers l’intérieur du coffre.

Soutenue par deux hommes, elle s’approche.

Au fond du coffre, une mare de sang.

Et le cadavre gonflé d’une jeune fille ligotée et bâillonnée.