Préface

Dès les années 1980 avec Jacques Tardi illustrant Léo Malet puis Jean-Patrick Manchette, Jean Vautrin ou Didier Daeninckx, la bande dessinée et le polar français entament un flirt qui se poursuit encore aujourd’hui. À l’évidence, ces deux formes d’expression populaire étaient faites pour s’entendre : elles sont capables d’observer la réalité sociale, l’actualité, l’histoire, et plongent dans la fiction en unissant leurs forces, leur sens critique, tout en captant l’attention du lecteur.

Pour sa nouvelle saison, en 2013, Les Petits Polars du Monde ont souhaité renforcer le duo écrivain-dessinateur, en introduisant des illustrations dans chaque nouvelle inédite. Chez ces treize couples, parfois surprenants mais toujours bien accordés, on retrouve la diversité d’un genre ouvert sur le monde : roman noir, énigme, enquête policière, thriller… On distingue également une complicité naturelle entre le texte et l’image pour raconter des intrigues très variées. Les uns préfèrent le décalage entre la réalité la plus sombre et un dessin très graphique. D’autres s’unissent pour décrire la société et ses crises en privilégiant l’action et le mouvement. Enfin, certains choisissent le parti de l’humour, quand d’autres revisitent quelques événements du passé pour mieux les surmonter ou révéler leur actualité.

Tous ces artistes bâtissent des intrigues en acceptant les contraintes de la nouvelle. La peur, le rire, le détournement, l’action, la révélation, il existe mille et une manières d’entrer dans ce cercle du polar, qui donne à lire et à voir.