{1} Kiyo : l’idéogramme signifie « pureté ».

{2} Restauration (1868-1912) : restauration de l’empereur Meiji, en opposition au système féodal précédent. C’est le début du Japon moderne.

{3} Kintsuba, Kôbayaki : gâteaux populaires du début du siècle.

{4} Kôjimachi, Azabu : quartiers résidentiels.

{5} Kyûshû : l’île la plus méridionale de l’archipel, à cette époque, extrêmement lointaine et rurale.

{6} Ogawamachi, Kanda : quartiers des écoles et des librairies, équivalent de notre quartier Latin.

{7} Shimbashi : littéralement, nouveau pont, quartier central de Tôkyô. Une grande gare porte le même nom.

{8} Shikoku : la troisième île de l’archipel, située au sud du Japon.

{9} Quatre tatamis et demi : il est d’usage d’indiquer la mesure des pièces par le nombre de nattes « tatami » qui recouvrent le plancher. Dimension d’un tatami : 1,80 mètres sur 90 centimètres environ.

{10} Kamakura : ancienne capitale du Japon, à une heure environ de Tôkyô. Très belle ville qui connut ses heures de gloire aux XIIe et XVIe siècles.

{11} Botchan : ce n’est pas un prénom, mais une appellation respectueuse ou affectueuse signifiant “jeune maître, petit maître”, mais pouvant prendre aussi un sens péjoratif : “petit jeune homme, jeunot, naïf”.

{12} Sasa-amé : gelée sucrée enroulée dans des feuilles de bambou nain.

{13} Échigo : ancien nom d’une des sept provinces du nord du Japon, actuellement dans la préfecture de Niigata.

{14} Hakoné : région thermale et touristique au pied du mont Fuji, près de Tôkyô. Le passage de Hakoné a longtemps divisé le Japon en deux parts, surtout pour les habitants du Kantô (région de Tôkyô).

{15} Sen : la centième partie du yen.

{16} Blaireau : dans le folklore japonais, c’est un animal rusé et intelligent qui est supposé se métamorphoser pour tromper les humains.

{17} Hakama : sorte de jupe-culotte ou de pantalon aux jambes très amples dans lequel entre le kimono.

{18} Haori : veste aux manches larges, portée sur le kimono.

{19} Edokko : littéralement, enfant d’Edo (ancien nom de Tôkyô). Un Edokko est d’abord fier de son appartenance, il est volontiers bagarreur, impulsif, généreux, dépensier, il aime son parler et en joue avec une gouaille populaire, il pratique les jeux de mots et l’exagération, l’hyperbole, il est jugé par les autres Japonais comme superficiel, léger, vaniteux.

{20} Un koku : environ 180 litres. Unité de capacité utilisée pour le riz non décortiqué et qui permettait d’évaluer les récoltes et donc les impôts dans le système féodal.

{21} Ikagin : jeu de mots : Ika peut signifier « faux » et Gin (ou Kin) « argent ». Ce propriétaire est un « faux-jeton ».

{22} Witch : anglais, sorcière.

{23} Kazan : il existe en effet deux peintres à peu près contemporains : Watanabé Kazan (1793-1841), célèbre pour ses portraits et Yokoyama Kazan (1784-1837) peintre de Kyôto.

{24} Tankeï : dans la province du Guangdong, en Chine, qualité de pierre renommée pour la fabrication des encriers dans lesquels on délaie les bâtonnets d’encre de Chine.

{25} Nouilles : littéralement, soba, nouilles à la farine de sarrasin, spécialité culinaire de Tôkyô.

{26} Tenmoku : coupe de forme conique et peu profonde, utilisée surtout pour la cérémonie du thé.

{27} Sônin : nomination à un rang officiel (fonctionnaire, professeur) par décret impérial.

{28} Tentative de traduction d’un jeu de mots, très insolite, à partir d’une tournure dialectale Na, moshi, rendue dans notre texte par : « s’pas » et du nom d’un plat particulier, nameshi.

{29} L’empereur Seiwa (850-880) : empereur dont descend la noble lignée des Minamoto, en particulier le samouraï Tada Mitsunaka.

{30} Ryô-un-kaku : construction à douze étages, la plus haute de l’époque, élevée dans le parc d’Asakusa en l’an 23 de l’ère Meiji (1891) et détruite dans le grand tremblement de terre de 1923.

{31} Lin : (généralement transcrit : rin) dixième partie du sen.

{32} Autocopiés : système ancien de polycopie à l’aide de la substance mucilagineuse d’un tubercule.

{33} Haïku : poésie très courte en dix-sept syllabes (trois groupes de cinq, sept, cinq).

{34} Ici est intégré l’un des haïkus les plus célèbres de Bashô (le texte exact est : Furu ike ya/Kawazu tobikomu/mizu no oto : Un vieil étang/Un crapaud plonge/Ploc ! Quel bruit !). C’est un des poèmes que l’on évoque volontiers à propos du silence.

{35} Syllabaire hiragana : la langue japonaise se transcrit à l’aide de deux syllabaires et d’idéogrammes chinois. Ces derniers permettent à l’œil de saisir immédiatement le sens, ils sont un appui à la compréhension des textes. Les enfants, et ici Kiyo, une vieille femme qui n’a pas reçu d’éducation poussée, se servent des syllabaires, surtout le plus usité (hiragana), très facile à mémoriser. Pour un « honnête homme », la lecture de ce genre d’écrits est paradoxalement plus malaisée.

{36} Shiruko : plat sucré à base de farine de haricots rouges et qui comporte des mochi, gâteaux de riz glutineux.

{37} O-zôni : plat de différents légumes en julienne, accompagnés aussi de morceaux de mochi.

{38} Nobéoka, dans la province de Hyûga : cette petite ville est située dans le Kyûshû, dans la préfecture actuelle de Miyazaki.

{39} Matsuo Bashô (1644-1694) : appelé le « divin Bashô », adepte de l’école zen, maître incontesté du haïku.

{40} Patrons coiffeurs : ils ont la réputation d’être oisifs, leur femme étant supposée travailler pour deux.

{41} « Prendre à la corde d’un puits… » : allusion à un haïku très célèbre de Kaga no Chiyo, poétesse de grand renom (1703-1755) Asagao ni/Tsurube torarete/Morai mizu : Volubilis pris/À la corde de mon puit/Où recevrai-je mon eau ?

{42} Sugawara Michizané (845-903) : poète et homme politique, il a été exilé à Hakata, au Kyûshû.

{43} Kawaï Matagorô : il s’agit d’une sorte de vendetta du début du XVIIe siècle. Kawaï Matagorô avait tué le père de Watanabé Kazuma. Il finira par être assassiné à son tour.

{44} La Rivière du Ciel : nom japonais de la Voie lactée.

{45} Aïzu : dans la préfecture de Fukushima, dans le Japon central.

{46} Jô : unité de mesure qui correspond à la natte tatami.

{47} Sétomono : objets de céramique cuits dans les fours de Séto, ville située dans la préfecture de Shizuoka (apogée : XVe et XVIe siècles).

{48} Imari : port du Kyûshû d’où partaient pour l’Europe les célèbres porcelaines à décor bleu sur fond de blanc.

{49} Kaïoku : Nukina Kaïoku (1778-1863), très célèbre calligraphe.

{50} Dark Theatre : troupe anglaise de marionnettistes à fils, qui se produisaient à Tôkyô, à Asakusa à partir de 1888.

{51} Shamisen : sorte de luth à trois cordes.

{52} Gidayu : récits narrant les exploits chevaleresques du passé, souvent accompagnés de musique.

{53} Asagao Nikki : célèbre histoire d’amour d’une jeune fille aveugle.

{54} Kiinokuni : chanson populaire en vogue à la fin d’Edo et au début de Meiji.

{55} Denbei… : extrait d'un célèbre drame musical.

{56} « Déchirant sous mes pas… » : début d’un poème composé par Rai Miki.

{57} Victoire sur la Russie : il s’agit de la guerre entre le Japon et la Russie de 1904-1905, remportée par le Japon. Dans les chapitres précédents, il a également été question de guerre contre la Chine (1894-1895), terminée à l’avantage du Japon. Dans notre traduction, nous suivons sur ce point l’édition Iwanami.

{58} Impôts locaux : les collèges étaient subventionnés par des impôts locaux alors que les Écoles normales dépendaient du Trésor central.

{59} Yushima : jeunes gens efféminés qui servaient dans une maison de thé en face du sanctuaire de Yushima à Tôkyô.

{60} Kôchi : chef-lieu du département de Kôchiten, dans l’île de Shikoku.

{61} Tosa : ancien nom d’une province du sud du Shikoku.

{62} Le général Kouropatkine (Alexeï Nicolaïevitch. 1848-1925) : il fut battu par les Japonais à Liao Yang et à Moukden.

{63} « Vaste est le filet du Ciel… » Il s’agit du chapitre 73 du Livre de la Voie et de la Vertu (Tao te king) de Lao Tseu, cité ici dans la traduction de Claude Larre (éditions Desclée de Brouwer 1977).