ANTE-SCRIPTUM
L’histoire qui suit n’est pas strictement une nouvelle de détection au sens habituel du terme. Ce n’est même pas une histoire au sens habituel du terme. Je ne sais comment la définir sinon, peut-être, en disant qu’il s’agit d’une satire bon enfant de la recherche scientifique.
Ce récit m’a valu après sa parution plus de courrier qu’aucun autre de longueur comparable. J’ai un souvenir particulièrement agréable, celui d’un coup de téléphone d’un monsieur à l’accent d’Europe Centrale prononcé. Il était à Boston où il assistait à un congrès, me dit-il, et il tenait à me remercier pour le plaisir que lui avait donné la lecture de La Cane aux Œufs d’Or parce que la science était mise sur la sellette avec humour, efficacité et érudition.
Malgré tous mes efforts, il se refusa à me donner son nom. Je suppose qu’il craignait que, si l’on apprenait qu’il était amateur de science-fiction, son prestige risquerait d’en souffrir. S’il lit ce livre en secret et se reconnaît, dans ce préambule, je lui garantis qu’il est loin d’être le seul dans ce cas et je lui assure qu’il peut dépouiller son manteau couleur de muraille.
Parole d’honneur !