[1] Ranterish… Les Ranters étaient une secte de protestants radicaux au XVIIe siècle, connus pour parler dans des langues étranges quand ils étaient possédés par le Saint-Esprit.

[2] Jackboot… Le jackboot est la botte que portaient les soldats nazis. En anglais le mot est devenu synonyme de fascisme et de dictature.

[3] Up the pole & out the smokehole…Référence au chamanisme, surtout sibérien, où le chaman dans un état d'extase grimpe le mât de bois qui sert de support central à la maison et sort sur le toit par le trou de la cheminée. Symboliquement c'est la façon de monter vers le monde des esprits.

[4] IWW… The Industrials Workers of the World, union anarcho-syndicaliste, dont la constitution est un classique de la littérature révolutionnaire. (R)

[5] H.D. Thoreau (1817-1862) est né et mort à Concord, Massachusetts.

[6] Reality Hacking, Reality hacker… Le hacker est celui qui rentre illégalement dans les réseaux informatiques pour y prendre des données, les détruire, ou plus généralement pour accéder à l'information. Le terme peut aussi signifier un bricoleur inspiré des télécoms ou de l'informatique. Le Reality Hacking pousse cette idée plus loin en l'appliquant à la réalité elle-même. (voir Libres enfants du savoir numérique)

[7] Luddite : Mouvement éphémère (1811-1816) des ouvriers anglais qui s'attaquèrent aux machines de l'industrie textile, et qui ne reconnaissaient comme Roi qu'un certain Ned Lud qui en 1779, avait détruit deux métiers à tisser. Lord Byron les défendit au Parlement et composa une ballade à leur gloire. Le terme, devenu synonyme d'« opposants au progrès », a été appliqué aux anti-nucléaristes et plus récemment aux anti-technologistes. Les Luddites avaient, en fait, une position beaucoup plus complexe et ne détruisaient que les machines produisant du travail de moindre qualité et s'opposaient à la montée d'une classe de petits exploitants.

[8] Complot… En anglais « plotting » signifie tracer une route sur une carte, mais aussi comploter.

[9] Capitaine Misson… Dans un texte intitulé « Misère du lecteur de TAZ », en réponse à un article (très critique) de John Zerzan, attribué faussement à Hakim Bey, l'auteur revient sur certains détails de TAZ pour les corriger et surtout pour expliquer ce qu'il considère comme un malentendu absolu concernant la TAZ : « Écrire sans que personne ne te lise véritablement est déprimant. Se heurter à un mur de méfiance est tragique. Mais avoir des lecteurs trop facilement influençables est la pire chose qui soit. Ces lecteurs s'imaginent qu'il suffit de lire et de répéter comme des perroquets les formules les plus étranges ; leur véritable désir est en fait d'obéir à quelqu'un, de lire avec les yeux d'un autre, de se soumettre à l'autorité du ‘‘maître’’. Fascisme de perroquet. »

D'autre part, le pseudo-Bey apporte une précision d'importance : « TAZ comportait également une erreur historiographique qui, par effet boule de neige, s'est transformée en erreur idéologique. Le capitaine Misson n'est pas mort en défendant Libertalia ; après la destruction de la colonie, Misson, triste et déçu, voulut revenir en Europe et vivre à l'écart du monde, mais aux abords des côtes de Guinée son bateau fit naufrage au cours d'une tempête. Il n'y eut aucun survivant (cf. « The Story of Misson and Libertalia retold by Larry Law », Spectacular Times, 1980). Ainsi, l'histoire de Libertalia est encore plus instructive – le martyre la tenait à distance, en une sorte d'apologue exotique… Le caractère temporaire de l'utopie pirate est également inconfort, dépression, retraites déshonorantes, volonté de disparaître de la face de la Terre (et même de la surface de la Terre)… Pourquoi croire que le nomadisme psychique correspond à une ‘‘légèreté’’ qui ne peut exister nulle part ? Pourquoi croire qu'on la doit prendre comme elle vient ? Les trendies de l'alam-i-ajsam [le monde des corps et de l'activité manuelle] ont banalisé et détruit la TAZ, ils l'ont rendue trop facile dans les mots et irréalisable dans les actes. C'est impardonnable. » Ce texte a paru dans Hakim Bey (sic), A ruota libera, a cura di Fabrizio P. Belletati, Castelvecchi, Roma, 1996, qui regroupe un certain nombre d'essais postérieurs à la TAZ et ce faux, somme toute assez convaincant.

[10] « Indiens… forêts »… Ce furent les derniers mots de H.D. Thoreau sur son lit de mort. (R)

[11] La Grève de l'Art fut une initiative d'un groupe d'artistes anglais et américains qui commença à la fin des années quatre-vingt et culmina entre 1990 et 1993 au cours des « trois années sans Art » (cf. Art Strike Handbook, Sabotage éditions, London, 1989 et The Art Strike Papers, AKPress, Edimburg, 1991). Dans un article repris dans le volume cité note 8, Bey revient sur la grève de l'art et modifie sensiblement sa position : « Je voyais le slogan ‘‘Arrête de créer !’’ comme une injonction par trop chargée de Radiations Orgoniques Mortelles, une sorte de psychodrame de la Fin du Monde… Sans doute devrais-je revoir cette position : à y repenser, les fameuses ‘‘trois années sans art’’ ont été trois années de disparition, une guérilla-Zazen (la méditation d'un Bodhisattva guerrier…). » « Art Strike : appunti per un ripensamento », in A Ruota libera, cit., p.54-55. (R)

[12] Vonu… Disparition volontaire, généralement dans la campagne, propre à un mouvement populaire des années soixante-dix.

[13] Bolo’bolo… Bey revient en plusieurs endroits sur ce roman de P.M. décrivant une utopie non autoritaire, publié en anglais par Autonomedia, et en français à L'Éclat (voir Le Lyber).

[14] Quelques essais d’Alfred Korzybski ont été rassemblés sous le titre Une carte n'est pas le territoire, dans cette même collection (voir Le Lyber).