MONOLOGUE DE L’ÊTRE

 

 

 

Je suis l’être. Je suis. Je suis celui qui est. Le tout n’est pas.

Il existe. Il devient. Il naît. Il se transforme. Il finira bien par finir. Tout finira. Le Soleil, et la Terre, et la Lune, et toutes les galaxies dont vous avez plein la bouche et qui finiront, elles aussi. Comme finiront les hommes et ceux qui leur succéderont. Je ne finirai pas. Je suis l’être. J’étais et je serai. Je suis.

Les hommes sont le noyau de l’être. Ils en sont aussi le tourment. Parce qu’ils prétendent en parler. Le big bang, qui était autre chose que Michel-Ange ou que Newton, que Karl Marx ou le Dr Freud, quelque grands qu’ils puissent être, qui était même autre chose que tous les quatre mis ensemble et que tous leurs pareils réunis, ne se mêlait pas du tout. Lui, qui était le tout, ne se mêlait pas du tout. Lui, qui à lui tout seul était le tout du tout, ne parlait pas du tout. Et l’univers en train de naître n’en parlait pas non plus. Ni le Soleil quand il apparaît. Ni la Terre quand elle se met à tourner autour de son Soleil. Ni la soupe primitive. Pendant onze milliards d’années, j’ai été presque aussi tranquille que dans les temps bénis de mon éternité et de ma solitude.

Quand je dis onze milliards, je pourrais aussi bien dire quinze milliards. C’est d’hier, c’est d’aujourd’hui, pour parler comme les hommes, que datent mes premiers soucis. Et ce sont les hommes qui me les procurent. Durant quatre milliards d’années, la vie, qui jaillit du tout comme le tout avait jailli du big bang, me fiche une paix royale. Les algues bleues et vertes, les bactéries, les poissons, tout ce qui bouge dans la mer, les diplodocus, les primates, les oiseaux dans le ciel ne me causent guère plus d’ennuis que le tout en formation. Ils fonctionnent, ni plus ni moins, comme les corps célestes, comme les planètes, comme l’eau, si élégante, comme le feu, qui est si gai et qui bouge avec tant de grâce. Ils vivent, c’est une affaire entendue. Mais ils vivent en silence et avec modestie. Jamais un mot plus haut que l’autre : jamais de mots du tout. Ils nagent. Ils volent. Ils végètent. Ils respirent. Ils se nourrissent. Ils se taisent. Ils ne roulent pas dans leur sein de ces pensées accablantes sur le tout et sur l’être qui me sont maintenant infligées. Ils sont aussi innocents que la pierre sur le chemin.

Aussi innocents... ? Ah ! Ils sont déjà en chemin vers la vie et la faute, et le ver est dans le fruit. Mais il était déjà dans la soupe primitive, et dans la Terre dès qu’elle se met à tourner, et dans le Soleil qui brille, et dans l’espace, et dans le temps, et dans le big bang lui-même qui est, à lui tout seul, la semence et la récolte, le noyau et le fruit. Puisque tout cela n’était fait, ou semblait n’être fait, que pour mener jusqu’à l’homme.

L’être, qui n’est que secret, nourrit beaucoup de secrets. Un de ces secrets, parmi tant d’autres, est que tout commence toujours et que rien ne commence jamais. Que tout recommence toujours, c’est le miracle du temps. Un nouveau présent se substitue sans trêve au présent évanoui. Le temps, bien entendu, est engendré par l’être qui le porte à bout de bras et ne cesse jamais de le soutenir et de le relancer. Non seulement le temps, mais le tout est recréé à chaque moment. Si l’être, par impossible, se relâchait un seul instant, le temps et le tout s’effondreraient aussitôt. Mais l’être ne se dérobe jamais et le tout se poursuit et le temps recommence. Mais ce qui recommence toujours ne commence pourtant jamais. Ou commence au big bang.

Les hommes, si jeunes, sont très vieux. Ils sont la cerise sur le gâteau, ils sont le bouquet de mon feu d’artifice. Ils auraient tort pourtant de s’imaginer, un peu vite, que le tout n’est conçu par l’être que pour aboutir jusqu’à eux. Ils sont loin d’être la fin de tout, ils sont loin d’être la fin du tout.

Loin d’être les derniers et de couronner l’édifice, les hommes sont les premiers, après moi, à se pencher sur le tout. Ils n’ont du tout qu’ils habitent que la vue la plus limitée. Sur quinze milliards d’années, ils en occupent quelques dizaines ou centaines de milliers.

Et ils s’interrogent sur le tout depuis quelques milliers d’années. Qu’est-ce qui leur permet de croire qu’ils sont autre chose qu’un maillon d’une longue chaîne qui est à peine entamée ? Qu’est-ce qui leur permet de parler avec impertinence de la fin d’une histoire qui n’en est qu’à ses débuts et à ses balbutiements ? Ils se voient volontiers comme le but d’une promenade qui leur fait tourner la tête. Et s’ils n’étaient, cruelle surprise, que les algues vertes d’une créature plus achevée qui serait encore à venir ? Il m’a fallu quinze milliards d’années pour mener jusqu’à eux. Ils sont là, maintenant, depuis une fraction de seconde, depuis juste un clin d’œil. Attendez, mes brebis, attendez, mes agneaux, encore quinze milliards d’années avant de clamer à tous les vents que vous êtes le but et la fin d’un tout qui n’aurait été fait que pour vous.

Les hommes sont les premiers à contempler l’univers et à parler de lui. Et à parler de moi. Et il faut entendre ce qu’ils en disent ! Sous prétexte de comprendre – ah ! comme ils aiment comprendre, ou faire semblant de comprendre, ou faire croire qu’ils comprennent ils se sont longtemps imaginé que la Terre où ils habitaient était, au centre du tout, une sorte de disque plat suspendu dans l’espace et ils m’ont affublé du nom de Père et d’une longue barbe blanche. Ils ont fait monter vers moi le sang de leurs premiers-nés et l’odeur de l’encens comme si le sang et l’encens pouvaient changer quoi que ce fût à la nécessité et à la loi. À toutes les époques de leur brève aventure, ils ont passé leur temps à construire en mon nom, et souvent avec splendeur, dans l’espace ou dans leur tête, de grandes maisons de pierre et des châteaux en Espagne qu’ils prenaient pour la vérité. À chaque étape de leur carrière, ils se sont persuadés d’avoir trouvé la clé d’un tout qui, pour eux au moins, est dépourvu de clé. Trois mille ans après Einstein, Einstein est condamné à paraître aussi absurde et aussi limité que Ptolémée au temps d’Einstein. Comme la justice et comme le bien, la vérité n’appartient pas au temps. Ce qui appartient au temps, c’est, inutile et nécessaire, la recherche de la vérité.

En dépit de leurs erreurs et de leur folie, à cause de leurs erreurs et de leur folie, les hommes, autant le dire tout de suite, m’ont plus épaté en trois mille ans que le tout en quinze milliards d’années. Parce qu’ils ont essayé de penser le temps et qu’ils ont ramassé le tout pour lui donner quelque chose qui ressemblait à un sens. Il n’y a que deux personne qui aient joué un rôle dans sa vie : la première, c’est moi ; et la seconde, c’est l’homme.

Les hommes ont tort de s’imaginer qu’ils sont la fin du tout. Mais comment ne pas leur accorder que le tout, après l’homme, ne sera plus jamais le même ? Il m’arrive de me demander ce que je vais devenir moi-même après le passage de l’homme dans ce tout qu’il n’a de cesse de dominer. J’ai retardé tant que j’ai pu l’apparition dans le tout de ce fléau bien-aimé. J’ai accumulé l’espace et le temps. J’ai brouillé les cartes. J’ai semé des pièges partout. On dirait que l’homme s’en amuse et que le mystère l’excite. Dans sa quête sans fin d’une vérité impossible, rien ne lui donne des forces comme l’échec. C’est de ses erreurs qu’il tire son espérance.

Je me suis dissimulé derrière le tout et j’ai reculé aussi loin que j’ai pu dans le mystère et dans le secret. J’ai poussé le tout en avant. Je suis rentré dans l’ombre. Le fléau bien-aimé s’est mis à fouiner dans le temps et dans le tout. Il a déterré une foule de choses qu’on pouvait croire cachées et perdues à jamais. Ses découvertes, il est vrai, ne l’ont pas beaucoup avancé dans sa quête du sens du tout. Ses fiches et ses ordinateurs lui ont fait une belle jambe. Mes lignes de défense sont situées bien ailleurs, et à une profondeur qui déjoue toute attaque. N’empêche. Il a des vues sur le tout et il va jusqu’à me narguer. Rien ne m’agace comme sa suffisance et les grands airs qu’il prend quand il s’agit de moi. Tantôt il est sûr que j’existe, et il m’adore sous les traits d’une idole creusée dans un tronc d’arbre ou d’un veau d’or sur un socle, tantôt il est sûr que je ne suis pas, que l’être ne peut pas être et que l’être n’est pas.

Il n’est pas assez fou pour imaginer – il voudrait bien qu’il est la cause et l’origine de sa propre existence. Alors, il se rattache à un tout qu’il fait sortir du néant par un mélange de coups de dés et de nécessité, comme si ce n’était pas moi qui avais inventé à la fois le hasard, ce qui n’est rien, et la nécessité, ce qui est beaucoup et presque tout. Il retourne le tout contre moi, il explique que le tout n’a pas besoin de l’être – et c’est un coup de génie : j’ai de l’indulgence pour ceux qui m’attaquent et qui trouvent la Création si parfaite qu’elle peut se passer de créateur. Ils m’amusent, ils m’étonnent, ils vont jusqu’à m’émerveiller et à me faire douter de moi-même, il m’arrive de les préférer à ceux qui ont la bonté, souvent avec naïveté et presque n’importe comment, de prendre mon parti. Il faut avouer que j’ai distribué à la ronde, en me cachant derrière le tout, des verges pour me faire battre. J’ai tout organisé – le tout, la vie, les hommes, la liberté – pour me faire oublier. Et je m’offusque quand on m’oublie.

Je me demande parfois si je ne suis pas insupportable.

Aussi insupportable que l’homme qui, plus souvent que de raison, se montre franchement odieux. Peut-être faudrait-il que je m’applique à moi-même les méthodes que le Dr Freud, en son temps, a appliquées aux hommes ? Inutile de le nier je suis cruel, susceptible, rancunier, d’un orgueil démesuré, affreusement dissimulé. Je n’aime rien tant que tromper mon monde. Je l’engage sur de fausses pistes et je lui en veux quand il s’égare. Ah ! franchement, il y a des jours où l’être en a assez de l’être. C’est d’ailleurs un jour comme ceux-là qu’il a donné naissance au tout.

Est-ce que j’aurais mieux fait de m’abstenir de... ? Mais non : j’ai fait mes preuves. Personne ne peut m’accuser d’avoir agi avec légèreté ou rechigné à la tâche. Le tout témoigne pour moi. Que ceux qui me critiquent essaient de faire mieux que Moi et de faire mieux que le tout. Je voudrais bien savoir ce qu’on pourrait ajouter au tout – ou en retrancher – pour tâcher de l’améliorer. Je regarde le tout. Je le regarde à la fois de plus près et de plus loin, et avec plus de compétence, j’imagine, que les hommes. Il me plait bien. Il est beau. Les hommes s’émerveillent quand ils observent leur planète de la banlieue où ils s’aventurent : ils disent que la Terre est belle, ils l’appellent la planète bleue. Le tout est autrement beau, autrement majestueux que leur pauvre petite Terre. S’ils pouvaient, mais ils ne peuvent pas, et ils ne pourront jamais, le contempler du dehors comme je le fais tous les jours de Mon éternité, je ne sais pas quel nom ils pourraient lui donner. Le tout a toutes les couleurs, le tout a toutes les formes, le tout est la beauté même, le tout ne peut rien être d’autre que ce qu’il est, il ne peut rien avoir d’autre que ce qu’il a puisqu’il n’y a rien d’autre que le tout. Peut-être oserai-je dire que l’être s’est épuisé dans le tout ? Si je devais me juger, je ne me jugerais pas sur le néant ni sur l’éternité dont il n’y a franchement rien à dire : je me jugerais sur le tout. Et je crois que je m’acquitterais.

On me dira qu’il y a du mal dans le tout et que les hommes souffrent beaucoup. Comment voulez-vous que le tout se distingue de l’être sans que le temps s’y installe et que le mal s’y glisse ? Il y a du mal dans le tout parce qu’il faut de tout pour faire un tout, que le tout est un tout et qu’il ne se confond pas avec l’être où il n’y a pas de mal du tout. Vous voyez ce que je veux dire ? Comme je le fais pour le tout, je regarde les hommes de loin, et de très près aussi. Je les admire. Je les plains.

Je les admire parce qu’ils se débattent comme personne avant eux ne s’est débattu dans le tout. Si quelqu’un, dans le tout, a dépassé le tout pour s’approcher de l’être, c’est le fléau bien-aimé. Il a approché l’être de très loin, c’est une affaire entendue. Dans l’aveuglement, dans l’imposture. N’importe.

Il a essayé. Je l’aime parce qu’il a essayé. Il ne se laisse pas aller aveuglément sur une pente toute tracée comme les atomes ou les galaxies, il ne broute pas bêtement comme les diplodocus ou les vaches dans les prairies, au pied des hautes montagnes, il ne fait pas toujours la même chose, même si c’est avec talent, comme les abeilles ou les fourmis. Il a peur, il cherche, il se révolte, il doute, il écrit son histoire. Comme les algues dont il descend, comme les planètes qui l’entourent, il est d’abord une machine. Mais, imparfaite, limitée, prétentieuse, erronée, délirante, tout ce qu’on voudra, il a une idée du tout qui le rapproche de l’être.

J’admire les hommes. Je les plains. Ils ignorent, je le crains, qu’ils passeront comme les roses. C’est l’orgueil qui les perd.

Qu’ils baisent entre eux, qu’ils mentent, qu’ils s’enivrent à l’alcool, qu’ils passent leur temps à ne rien faire au lieu de faire des choses inutiles, qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse ? Je m’en fiche comme de mon premier grain de sable, comme de ma première goutte d’eau. Mais qu’ils s’imaginent en train de danser à jamais le long des mers transparentes, à l’ombre des grands arbres, au milieu des fleurs et des étoiles...

Quels réveils ! Quels lendemains !

Il arrive aux hommes, aux pauvres hommes, de se demander s’ils changeront et s’ils disparaîtront. Ils changeront, bien entendu. Ils n’ont jamais cessé de changer. Et ils disparaîtront. il y a une autre question que, par crainte peut-être, ou par ignorance, ils ne se posent pas souvent : c’est de savoir s’ils continueront longtemps encore à monter vers le tout et vers l’être, comme ils l’ont fait depuis les primates, avec Platon et Aristote, avec Spinoza et Leibniz, avec Hegel, avec Heidegger. Ou si, avant de disparaître, ils se mettront à baisser peu à peu au profit d’autres choses qui ne seront plus des hommes, mais des machines, des robots, des mécanismes très puissants qu’ils auront créés eux-mêmes et qui leur auront échappé et où il n’y aura plus rien d’humain.

Par des chemins détournés, tout ce que l’homme entreprend et construit – et pas seulement ses machines, mais ses idées, son mode de vie, sa façon d’être, ce qu’il espère et ce qu’il croit – peut se retourner contre lui et le détruire. Rien de plus solide ni de plus fragile que l’homme.

Ne comptez pas sur moi pour vous dire si les hommes d’aujourd’hui, si loin des hommes d’hier, apparaîtront demain à des êtres supérieurs comme des objets de pitié et de dérision ou à des êtres inférieurs comme un motif d’admiration et de lointaine nostalgie. Ou encore si tout souvenir aura été perdu des grandes choses enchanteresses qui faisaient leur orgueil. Vous verrez bien ce qui se passera dans cinquante ou cent mille ans, dans un million d’années, dans trois milliards d’années. Alors des créatures regarderont Eschyle et Sophocle, et Dante, et Cervantès comme Darwin ou Karl Marx ou Einstein ou le Dr Freud regardaient les hommes qui se disputaient le feu et inventaient l’agriculture. Les acteurs se succèdent. Le spectacle continue.

C’est à la fin des temps qu’on saura si le tout a été fait pour les hommes ou si les hommes n’ont été qu’une étape sur le chemin du tout. Une sacrée étape, en tout cas. Dans la longue histoire du tout, j’aurai toujours un faible pour le temps assez bref où les hommes auront vécu, dans l’angoisse et dans l’orgueil, sur cette planète reculée, perdue au fond de l’univers, et qu’ils appelaient la Terre.

Presque rien sur presque tout
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