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Leblanc haussa les épaules.
— Ils ont quitté l’Afrique, c’est certain !
— Pas certain !
— Disons probable. Après tout, leur destination définitive, nous la connaissons ! Nous sommes bien d’accord ?
— Si leur voyage doit se terminer où nous pensons, pourquoi partir d’Afrique ? L’Europe était plus indiquée.
— C’est exact. Seulement, il y a un autre aspect de la question. Irait-on jamais imaginer que le rassemblement aurait lieu en Afrique et que c’est de là-bas qu’on prendrait le départ ?
— Ça ne me paraît pas convaincant.
Insistant gentiment, Jessop poursuivit :
— De plus, seul un petit avion a pu se poser sur ce terrain. Il lui aurait fallu refaire du carburant avant de franchir la Méditerranée et, quel que soit l’endroit où il aurait rempli ses réservoirs, nous aurions retrouvé sa trace.
— Nos hommes ont cherché partout.
— Ceux qui opèrent avec les compteurs Geiger ne peuvent pas ne pas arriver à un résultat. Le nombre des appareils à examiner n’est pas tellement considérable. Une trace de radioactivité et notre avion est identifié…
— À condition que votre agent ait pu suivre vos instructions !
Jessop ne voulait pas perdre confiance.
— Nous réussirons, dit-il. Je me demande, toutefois…
— Quoi donc ?
— Nous avons présumé qu’ils montaient vers le Nord, vers la Méditerranée. Et s’ils se sont dirigés vers le Sud ?
— Où seraient-ils allés ? Il n’y a, par là, que les montagnes du Haut-Atlas et, au-delà, les sables du désert…