Remerciements

 

 

 

Vous n’êtes pas obligé de lire ça…

 

 

 

« Hantez, hantez, faites comme chez vous, restez »

DES VISAGES, DES FIGURES

Bertrand Cantat

 

 

 

Un lieu très commun voudrait qu’un tel roman, issu de trois années pleines, d’écriture et de gniaque, isolé dans le Cap Corse, s’écrive seul.

 

Il s’écrit seul.

 

À cette nuance, massive, qu’il s’agit, comme le note Deleuze, d’une solitude extraordinairement peuplée. Peuplée d’une famille éclatée, de gens épars, d’amis, d’amantes, peuplée de leur vif – cette part la plus vivante et la plus tranchée, la moins duplicable, d’eux. Celle qui me laisse intranquille et joyeux lorsque j’y pense.

 

C’est à ce peuplement que je voudrais ici rendre grâce.

 

Et qu’importe, lecteur, si ces noms ne te disent rien, rien ne t’oblige, tu peux fermer le livre maintenant. Tu peux continuer, hey, touriste !

Tu peux. Viens, entre, c’est sympa, tu verras :

 

À toi frérot d’abord, du tout début, je voudrais te dire merci pour ta foi dans l’épopée, la pertinence de tes apports au récit, ton affection toujours affleurante, tempétueuse parfois, palpable profondément, qui me nourrit même quand je ne parais pas, ou mal, y répondre.

À toi ma sœur, ces mots pour ta lecture si fine et ardente, ta passion pour ce livre, et l’enveloppe d’amour que les enfants et toi vous jetez du Sud-Ouest, sur mes épaules, quand j’ai froid.

 

À mon père et à ma mère ensuite – mon père ce Golgoth, pour l’énergie vibrante et entière, la chaleur que tu me laisses au sang – ma mère pour ta présence positive et couvante de lionne, vous deux pour la force intérieure et l’autonomie que je vous dois. Votre gosse vous dit merci.

 

À toi Claire, deux phrases, entre nous, pour te dire que l’intensité de notre lien, ta fidélité, m’ont beaucoup aidé dans ma solitude corse, tout au long de ces trois années. Ton intelligence, ton intranquillité et ton courage me maintiennent dans l’exigence continue de me battre, comme toi, sœur d’arme.

 

Si m’ont peuplé pour ce livre beaucoup d’amis, certains d’entre eux bivouaquent carrément dans la Horde tant je leur ai pris, par segments et parfois par longues barres, pour armer (comme on arme un béton) mes personnages. Qu’ils trouvent un hommage, le plus évident peut-être, dans cette captation :

Steppe Phorehys doit presque tout à Stephen, salut gros, à ta force germinale à la fois charnelle et architecturée. Silamphre est l’écho sensible et souple de Christian, Callirhoé de la fragilité brûlante de Dom, perdue de vue mais toujours là, Coriolis prend certains traits d’une lointaine Maryvonne, et Aoi la douceur artiste et mobile d’Emmanuelle. Si Oroshi est un métissage complexe d’influences féminines, elle doit sa grandeur, sa quête têtue du sens et ce couplage si particulier de rigueur et de sensitivité à Anne et à Claire, d’une façon d’ailleurs très dissemblable.

Pietro tire sa noblesse et sa sobriété d’Olivier et de Hubert, ces deux marbres. Caracole a pris d’Aymeric ses frasques anciennes, son attention aiguë à l’événement et ses bifurcations pour les métisser à la soif de rencontres et aux bouquets d’art quotidien d’un Cappizzano, ce don Toucouleur !

Erg Machaon réfère sans cesse à Léo pour sa probité, l’importance ancrée en lui de la notion de responsabilité et son goût pour le martial art. Et Golgoth, me direz-vous ? Et Sov ? Golgoth, sa rage ne vient que de moi. Sov m’est proche bien que sa silhouette doive depuis l’origine du roman à mon pote Bobàn, ce Croate qui m’est si cher, cet incroyable tuilage de poésie, d’affect nu et d’obstination virile.

 

Encore voudrais-je saluer, à la volée, pour leur chaleur et l’énergie qu’ils me donnent, tous mes amis du Vercors : Marianne en tête, Steph, Bruno et Tiphaine, Didier, Tof le Ouf, Cathy, Julien, Christian, Cécile la Rousse, Raph, Armeeellle, et bien d’autres qui résistent à la citation…

 

Dans ma vie monacale à Nonza, je te remercie, David, pour les bouffées d’air et de rire que tu m’as si souvent apportées ; et toi, Gérard, pour ton caractère unique trempé dans la pierre, et toi Hélène pour ce sourire dont tu sais éclairer tes passages.

Et les chats, tu n’en parles pas ? Si bien sûr, Pace salute à vous les ours à pattes, mes chatons bondissants, Maman-Chat et Golgoth-Chat, Cador par ci, Ajola et Ajolo par là et la foultitude d’autres : plus d’une fois, la seule poche de douceur de mes journées, ce fut vous !

 

De Paris, par-dessus la Méditerranée, j’ai souvent senti la lecture enthousiaste de Miki le Secret et le respect discret de Martial le Sage, la générosité pleine de Natacha et cet humour, qui est respiration de l’esprit, de Seb le Grec. D’Australie montait la chaleur d’Estelle, de Nanterre la bienveillance si précieuse de Bernard, le rire de Pierre ou de Virginie l’écoute. De Lyon me sont parvenus parfois les échos de Jean-Chris, de Poitiers les lueurs préraphaélites de Laurence à qui je dois les premiers dessins du livre. De Metz enfin, par courriel et face-à-face, de Metz par un poète, Vincent Wahl, j’ai reçu la plus utile des leçons de style, et pour moi la plus inapplicable : la sobriété qui suggère. Merci Vincent – mais laisse-moi le temps d’apprendre…

Le roman achevé, les grands prolongateurs de mon univers ont été mon frère et Sophie, par le site internet, Arno, par la mise en son et en musique, et Boris par l’illustration – les trois avec un engagement qui a dépassé de loin ce que j’anticipais. Je ne sais même plus si je méritais ce cadeau. Merci à vous quatre, pour cette retrempe créatrice, qui ne doit plus qu’à vous la beauté de ses lames.

 

Je ne peux clore ces révérences sans la plus respectueuse et la plus ironique de toutes, j’entends celle que je dois, hautement, à Mathias, le petit coach brun, l’éditeur à burnes, mon Guy Roux des surfaces de recorrections, mon découvreur aussi. Mathias donc, le généreux, le fonceur, l’artisan-tisseur qui ne fait rien sans tous, je te donne ici, à ma façon, le merci immense que tu mérites : pour avoir cru au livre, en moi, au projet, à nous deux. Que La Volte qui naît soit à ton image – vivante et « humaine, trop humaine »…

 

Jacques Chambon devait à l’origine m’éditer chez Flammarion, avant qu’une mort subite ne le fauche. J’ai déjeuné quatre ou cinq fois avec lui, il adorait ce roman et l’avait soutenu avec un enthousiasme que je trouve rétrospectivement magnifique. Je garde de lui un souvenir intense et heureux et je voulais aussi le saluer ici, à fleur de vif.

 

Voilà, c’est interminable et litanique, comme tous les remerciements, mais ce n’est pas tout à fait fini…

 

Le statut de ceux qui nous ont faits souffrir, disons « celle », est presque indécidable dans l’accomplissement d’une œuvre. J’ai cru en une fée qui ne m’a été d’aucun littéraire secours et à laquelle je dois si peu de miracles qu’il est délicat pour moi d’oser un merci. Il est probable que La Horde eût été un livre plus enlevé et riant, sans cette souffrance, qui fut son plomb involontaire. Merci quand même, hors toute hainge, Fanette, pour le festin de miettes. Et pour la complicité, qui fut magique.

 

 

 

 

Alain Damasio, le 30 août 2004

 

La Horde du Contrevent
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