Joe Dassin

Les paroles de 172 chansons

A chacun sa chanson

A chacun sa chanson
Son refrain, sa raison
A seize ans pour aimer
A cent ans pour rêver
Il faut chanter
Là-là-là…

Ton refrain sans façon
C'est le tien, c'est le bon
Ta guitare joue la Tosca
Ta baignoire c'est l'opéra
Il faut chanter
Là-là-là…

A chacun sa chanson
A chacun sa façon
En solo, en chorale
Juste ou faux, bien ou mal
Il faut chanter
Là-là-là…

A la santé d'hier

J'ai connu tant de villes
Qui n'étaient jamais les miennes
J'ai connu tant de filles
Qui ne me connaissaient pas
Et ma maison, et mes amis
Vous êtes loin, loin, loin
J'ai envie de vous revoir
Et je reviens

Buvons un verre à la santé d'hier
A la santé du temps, du bon temps
Quand il ne manquait pas un
De tous nos vieux copains
Buvons un verre à la santé d'hier
Et oublions demain…

Je sais bien que tout change
Et que les photos vieillissent
Que ma mère sera blanche
Que ma maison sera grise
Et que le temps de mes dix ans
Est déjà loin, loin, loin
J'ai envie de le revoir
Et je reviens

Buvons un verre à la santé d'hier
A la santé du temps, du bon temps
Quand il ne manquait pas un
De tous nos vieux copains
Buvons un verre à la santé d'hier
Et oublions demain…

Si le temps fait des siennes
Si le monde nous sépare
Que toujours nous revienne
Le visage du passé
De ceux qu'on aime, et peu importe
Si c'est loin, loin, loin,
Quand on peut encore se dire
"Je me souviens."

Buvons un verre à la santé d'hier
A la santé du temps, du bon temps
Quand il ne manquait pas un
De tous nos vieux copains
Buvons un verre à la santé d'hier
Et oublions demain…

A mon fils

Maintenant que tu es là si fragile
Je ne me suis jamais senti aussi petit
Tu sais, je ne suis pas tranquille
J'ai très peur que tu tombes de mes bras
Tu me ressembles un peu, tu seras trop nerveux
Pas toujours très sérieux, mais je pense
Qu'on sera heureux tous les deux

On a le même sang dans nos veines
Pourtant on se regarde, étonnés
Tu ne sais pas encore que tu m'aimes
Et que pour que tu viennes j'ai aimé
Tu me ressembles un peu, tu seras généreux
Prêt à n'importe quoi et je pense
Qu'on sera heureux tous les trois

Tu sais, je ne vais pas te voir grandir
Et c'est pas moi qui vais t'apprendre
A lire ou à taper dans un ballon
Tu diras "papa" parfois comme ça
Tu seras grand quand je sortirai d'ici
Laissez-le-moi un peu, juste une minute
Prenez-le doucement, voilà tout doucement

A toi

Paroles et Musique: Joe Dassin, J. Baudlot, Pierre Delanoé, Claude Lemesle 1976

A toi
A la façon que tu as d'être belle
A la façon que tu as d'être à moi
A tes mots tendres un peu artificiels
Quelquefois
A toi
A la petite fille que tu étais
A celle que tu es encore souvent
A ton passé, à tes secrets
A tes anciens princes charmants

A la vie, à l'amour
A nos nuits, à nos jours
A l'éternel retour de la chance
A l'enfant qui viendra
Qui nous ressemblera
Qui sera à la fois toi et moi

A moi
A la folie dont tu es la raison
A mes colères sans savoir pourquoi
A mes silences et à mes trahisons
Quelquefois
A moi
Au temps que j'ai passé à te chercher
Aux qualités dont tu te moques bien
Aux défauts que je t'ai cachés
A mes idées de baladin

A la vie, à l'amour
A nos nuits, à nos jours
A l'éternel retour de la chance
A l'enfant qui viendra
Qui nous ressemblera
Qui sera à la fois toi et moi

A nous
Aux souvenirs que nous allons nous faire
A l'avenir et au présent surtout
A la santé de cette vieille Terre
Qui s'en fout
A nous
A nos espoirs et à nos illusions
A notre prochain premier rendez-vous
A la santé de ces millions d'amoureux
Qui sont comme nous

A la vie, à l'amour
A nos nuits, à nos jours
A l'éternel retour de la chance
A l'enfant qui viendra
Qui nous ressemblera
Qui sera à la fois toi et moi

A toi
A la façon que tu as d'être belle
A la façon que tu as d'être à moi
A tes mots tendres un peu artificiels
Quelquefois
A toi
A la petite fille que tu étais
A celle que tu es encore souvent
A ton passé, à tes secrets
A tes anciens princes charmants

Allez, roulez

C'est long, le temps quand on attend
Et allez roulez! Allez roulez!
On vous effleure à cent à l'heure
Et allez roulez! Allez roulez!

On me laisse sous la pluie à lever le pouce
Ils ne savent pas que toute ma vie
Dépend de celle qui m'appelle
De celle qui m'attend à Paris

C'est un dix tonnes, ah le brave homme
Et allez roulez! Allez roulez!
Soixante à l'heure, encore dix heures
Et allez roulez! Allez roulez!

Ils aiment bien la compagnie, les gens de la route
On finit par raconter sa vie
Ma vie c'est celle qui m'appelle
Celle qui m'attend à Paris

Roulez, laissez passer mes chevaux
Et allez roulez! Allez roulez!
Roulez, on a le vent dans le dos
Et allez roulez! Allez roulez!

Un p'tit café dans un routier
Et allez roulez! Allez roulez!
A la radio la météo
Et allez roulez! Allez roulez!

Que c'est long, toute une nuit sur une autoroute
(…) fontaine de Paris
Là-bas c'est elle qui m'appelle
A la porte d'Italie

Roulez, laissez passer mes chevaux
Et allez roulez! Allez roulez!
Roulez, on a le vent dans le dos
Et allez roulez! Allez roulez!

Roulez, laissez passer mes chevaux
Et allez roulez! Allez roulez!
Roulez, on a le vent dans le dos
Et allez roulez! Allez roulez!

Allons danser Valérie

Faut savoir jouer un peu n'importe quoi
Quand on fait les bals du samedi soir.
Un air d'accordéon pour ceux qui aiment ça
Et pour le pied un rock à la guitare.

Il y a des filles qui dansent
Et qui ne pensent qu'à faire
Le bonheur d'un musicien.
Mais toi c'est pas pareil.
Un soir à Jamaillère
Tu as changé tout mon destin

Allons danser Valérie
Faut pas penser Valérie.
L'accordéon nous rend fous
On tourne et on s'en fout.
Allons danser Valérie
Ça va valser Valérie.
Et si on reste debout
On ira jusqu'au bout.

Pour les musiciens, petite
T'en as eu du cœur
Avec ton air indépendant.
Je t'ai payé un pot
A sept heures du matin
Ça s'imposait évidemment.

Pour rentrer chez toi
Comme t'avais pas d'auto
Tu m'as mis à contribution.
Je t'ai sorti l'grand jeu
J't'ai fait mon numéro
Je t'ai fait ma déclaration.

Allons danser Valérie
Faut pas penser Valérie.
L'accordéon nous rend fous
On tourne et on s'en fout.
Allons danser Valérie
Ça va valser Valérie.
Et si on reste debout
On ira jusqu'au bout.

Moi j'ai toujours dit:
"Au revoir et merci"
A mes fiancées d'un bar.
Mais je m'tue trop les globules
Et je capitule
Et tant pis pour mon capital.
Tu claques mon fric
Tu croques mon blé
Tu n'en as jamais assez.
Tu m'as tout pris
Tu me revendras
Mais il faut bien t'aimer comme ça.

Allons danser Valérie
Faut pas penser Valérie.
L'accordéon nous rend fous
On tourne et on s'en fout.
Allons danser Valérie
Ça va valser Valérie.
Et si on reste debout
On ira jusqu'au bout

Alors qu'est-ce que c'est?

C'est un mot, c'est un jeu
C'est nouveau, c'est très vieux
On en rit, on en pleure
On en vit, on en meurt
C'est gaulois, c'est romain
C'est chinois, c'est germain
Et tout le monde ici le sait, alors
Qu'est-ce que c'est?

A l'école, la sentence
En parole, en parlant
Ephémère, éternelle
C'est l'enfer ou le ciel
En Marlène, en Margot
En verlan, en argot
Et tout le monde ici le sait, alors
Qu'est-ce que c'est?

C'est à toi, c'est à moi
Et ça nous plaît
Et tout le monde ici le sait, alors
Qu'est-ce que c'est?

C'est joli et ça porte pour moi un nom de fille
C'est la vie et ça porte pour toi un nom d'enfant
C'est plus fort que toutes les solitudes de la ville
C'est encore ce qu'on a fait de mieux depuis longtemps

C'est Juliette et Tristan
Marinette et Adam
Le serpent et la pomme
Les souris et les hommes
C'est Venise et Capri
C'est Denise et Marie
Et tout le monde ici le sait, alors
Qu'est-ce que c'est?

C'est le vent, c'est la gloire
Le roman et l'histoire
Cléopâtre et Bardot
Henri IV et Tino
C'est un mot, c'est un dieu
C'est très beau, c'est par deux
Et tout le monde ici le sait, alors
Qu'est-ce que c'est?

C'est à toi, c'est à moi
Et on s'y plaît
Et tout le monde ici le sait, alors
Qu'est-ce que c'est?

C'est joli et ça porte pour moi un nom de fille
C'est la vie et ça porte pour toi un nom d'enfant
C'est plus fort que toutes les solitudes de la ville
C'est encore ce qu'on a fait de mieux depuis longtemps

Annie de l'année dernière

Jolie Annie de l'année dernière – la la la la
A qui as-tu donné tes yeux verts
Ton petit ventre plat
Et tes petites cuisses de gazelle – la la la la
Quel est celui qui court derrière elles
Le soir au fond des boîtes

Jolie Annie de l'année dernière – la la la la
Je suis un peu comme un légionnaire
Sortant du Sahara
Pourtant j'ai des Annie à la pelle – la la la la
Anouchka, Annette, Annabelle
Des Anna pas si belles que ça

Oh Annie, Annie de l'année dernière
Qu'elle m'ennuie, l'année d'aujourd'hui

Jolie Annie de l'année dernière – la la la la
Voit-on toujours tes seins à travers
Tes p'tits T-shirts en soie
J'aimerais bien les voir se pointer – la la la la
Quelqu'un me les a empruntés
Ils s'appellent "reviens-moi"

Oh Annie, Annie de l'année dernière
Qu'elle m'ennuie, l'année d'aujourd'hui

Après la fête

Et voici un nouveau jour qui se lève
Pour notre amour
La fête continue après la fête
Et la vie reprend le cours de son rêve
Pour notre amour
Tout commence et pourtant je tremble
Pour toi, pour toi.
N'aie pas peur, n'aie pas peur
Du nouveau jour qui se lève
Sur notre amour
N'aie pas peur de la nuit
Quand elle viendra je serai là

J'ai si peur, peur que demain
Tout s'arrête pour notre amour
J'ai peur de ce qui vient après la fête
C'est voilà qui tourne loin
C'est peut-être pour notre amour
Je peux vivre si… de la peur, de ma peur
Et voici un nouveau jour qui se lève
Pour notre amour
La fête est bien finie
Mais pas la vie
Après la fête.

Au bout des rails

Paroles: Pierre Delanoë. Musique: Neil Diamond 1970

Titre original: "Cracklin' Rosie"

note: Adaptation française du titre de Neil Diamond (1970).

Tous les deux, on se ressemble
On a les yeux bien trop grands
D'avoir trop vu
Et les pieds nus
D'avoir trop couru
Après les nuages
Après les colombes

Tous les deux, on se ressemble
On a besoin de bouger
De temps en temps
Contre le vent
De changer de gens
De prendre le temps
Si on veut le refaire le monde

Viens, là-bas au bout des rails
Jusqu'à ce que le train s'arrête
Viens, il faut que l'on s'en aille
Il faut le faire ce fameux voyage
Qu'on promet toujours aux enfants bien sages
Et qu'ils ne font pas
Avec moi, tu le feras

Comme les oiseaux d'octobre
Nous vous laissons notre nid dans la maison
Et nous n'emportons
Que quatre chansons
Plus on est léger pour voler
Plus loin on vole

Viens, là-bas au bout des rails
Jusqu'à ce que le train s'arrête
Viens, il faut que l'on s'en aille
Il faut le faire ce fameux voyage
Qu'on promet toujours aux enfants bien sages
Et qu'ils ne font pas
Avec moi, tu le feras

Tous les deux, comme les oiseaux d'octobre
Nous vous laissons notre nid dans la maison
Et nous n'emportons
Que quatre chansons
Plus on est léger pour voler
Plus loin on vole

Billy le Bordelais

Dès sa naissance
C'est fou quand on y pense
Avec violence
Il refusa le lait
Que sa nourrice
Une fille sans malice
Venue de Suisse
Gentiment lui donnait

Car le bon vin de Saint-Emilion
Ça vous donne un cœur de lion
A condition d'en mettre dans les biberons
C'était un bébé ni beau, ni laid
Avec des petits mollets
Mais déjà le monde l'appelait
Billy le Bordelais (qui?)
Billy le Bordelais

L'enfant terrible
Avait l'horreur morbide
De ce liquide
Que l'on appelle de l'eau
La plus mauvaise
Etant la flotte anglaise
Billy à l'aise
Nous vengea d'Waterloo

Car le bon vin de Saint-Emilion
Ça vous donne un cœur de lion
Ah qu'il était content le Napoléon
Il dit à Billy: "Toi tu me plais
Pour tout ce que tu as fait
Moi je te donne la Bourgogne "
Billy le Bordelais (qui ça?)
Billy le Bordelais

De la Castille
A la mer des Antilles
Toutes les filles
De Billy raffolaient
Des Messalines
Des reines et des tsarines
Des Ursulines
Tout le monde y passait

Car le bon vin de Saint-Emilion
Ça vous donne un cœur de lion
Pour trousser les jupons et les cotillons
Avec tous les enfants qu'il a fait
Je me demande si tu n'es
Ou si je ne suis pas un bâtard de
Billy le Bordelais (qui?)
Billy le Bordelais

Messieurs, Mesdames
Voici la fin du drame
L'adieu aux armes
Laissez vos larmes couler
Billy l'unique
Billy le magnifique
C'est historique
Est mort assassiné

Car le bon vin de Saint-Emilion
Ça vous donne un cœur de lion
Mais l'ennemi guettait le pauvre garçon
On lui a glissé dedans son verre
De l'eau à dose mortelle
Il est mort dans un dernier glouglou

Billy le Bordelais (qui?)
Billy le Bordelais (non!)
Billy le Bordelais (c'est vrai?)
Billy le Bordelais

Prince, Duc ou Marquis
Ou Monsieur de Bordeaux
Ton sang est fait de vin
Bien plus qu'il ne l'est d'eau
Aussi, je te dédie cette histoire attachante
Espérant que demain, toi aussi tu la chantes

Bip Bip

Paroles: Jean-Michel Rivat. Musique: Gwen, JD Loudermilk, Erasmo Carlos 1965

Titre original: "O Calhambeque"

A cette heure-ci c'est toujours la même chose
On n'avance plus
Les gens se bousculent
Tiens, encore un rendez-vous d'raté
Enfin, c'est pas grave
Il fait beau!
Et puis le principal c'est de ne jamais s'énerver
Du calme, du calme

Il est sept heures et demie sur la place de la Concorde
Les chauffeurs de taxi montrent les dents pour se mordre
Le bras sur la portière, je regarde les jets d'eau
Y a du soleil – bip bip
Oh, n'effrayez pas les p'tits oiseaux

J'ai rendez-vous ce soir avec la fille de mon patron
Elle fume le cigare, elle a des tout p'tits yeux tout ronds
Si je suis en retard c'est toujours ça de gagné
Y a du soleil – bip bip
Oh, vraiment je ne suis pas pressé

Mais la fille d'à côté en voiture décapotée
D'un air exaspéré me fait signe d'avancer
Mais c'est déjà trop tard encore un feu vert de passé
Elle a des yeux – bip bip
Oh, elle est prête à me fusiller

Ça fait plus d'un quart d'heure que dans la circulation
Je voudrais bien lui faire un peu de conversation
Mais c'est la pluie d'orage qui vient tout arranger
Il pleut des seaux – bip bip
Oh, la pluie lui tombe sur le nez

Elle est désemparée, qu'elle est belle sous la flotte
Je vais aller l'aider à remettre sa capote
Bientôt dans son abri la voilà qui me sourit
Je suis trempé – bip bip
Oh, j'ai l'air d'un bon gros chien mouillé

Et voilà le feu vert qui vient de se rallumer
Je passe la première et chacun de son côté
D'un signe de la main
Au revoir et à demain

Ouais, ouais ça va
Il fera soleil – bip bip

Bye bye
Bye…
Ciao ciao bambino
Arrivederci!

On reviendra hein?
Dis on s'reverra hein?
Quand ça?

Quand ça?

Blue country

Si tu veux connaitre le pays
Où les chansons ne sont jamais tout à fait gaies,
Jamais tout à fait tristes,
Mais où elles sont toujours teintées de bleu.
Bleu comme le ciel quand il est dégagé
Bleu comme la mélancolie quand elle devient une musique

Viens!

Viens avec moi, destination Blue Country
Viens avec moi, prends ma guitare, comme on prend un bateau.
Sur un solo d'harmonica, un accord de piano
Viens on s'en va, destination Blue Country

Bye bye Louis

Louis a fait le mur
Le mur de Fresnes dans la bure
De l'aumônier, il était sûr
De son bréviaire et de sa tonsure
Et il s'est dit:
"J'y suis, j'y suis, enfin j'y suis!"
C'est dans l'église qu'on l'a cueilli

Puis il s'est fait la malle
Blotti dans un sac de toile
Déguisé en linge sale
Tous ses amis entouraient déjà
La blanchisserie
"J'y suis, j'y suis" – qu'il leur a dit
Mais les poulets y étaient aussi!

Oh bye bye Louis, bye bye bye
Oh bye bye Louis
C'est la vie, c'est la vie, Louis!

Et sur le mur de sa prison
Il grave un petit bâton
Ça fait soixante-douze évasions
Une fois de plus il a failli
Voir sa femme et les petits
Qui s'impatientent à la maison
La promenade en rang par trois
Les boulets, la soupe aux pois
Louis n'a pas le goût à ça
Bye bye Louis, Louis bye bye

Dans la prison qui dort
Peuplée de rêves de coffres-forts
L'alarme sonne et chacun sort
Pour voir Louis qui s'évade encore
Et qui s'écrie:
"J'y suis, j'y suis, cette fois j'y suis!"
Puis on le ramène dans son lit

Oh bye bye Louis, bye bye bye
Oh bye bye Louis
C'est la vie, c'est la vie, Louis!

Les copains disent: "Ne t'en fais pas
Ça s'ra pour une autre fois"
Mais Louis est sombre au violon
A la pensée que ses amis
Font des casses dans le Midi
Pendant qu'à l'ombre il se morfond
A ne rien faire de ses dix doigts
Il perd la main pour ce travail
Il avait tant le goût à ça
Bye bye Louis, Louis bye bye

De l'Alcatraz à Fresnes
De Tsin-Tsin à Sainte-Hélène
Tourne encore la rengaine
Qui redit les prouesses vaines
De Louis:
"J'y suis, j'y suis"
Pauvre Louis!

C'est bon l'amour

Laisse la nuit, le vent du nord
Il fait chaud dans la chambre
Laisse la pluie tomber dehors
Que l'hiver nous attende

C'est bon l'amour qui tourne la tête
C'est bon l'amour qui saoûle

Viens, tant mieux si la nuit s'étire
Nous avons des choses à nous dire
Hmmmm, tu sais que c'est un scandale
On a pas le droit d'être si belle

Et c'est bon l'amour, oui, oui c'est bon
À croquer sur ta bouche
Et c'est chaud l'amour, oui, oui c'est chaud
Voler sur ta peau douce

C'est bon l'amour qui tourne la tête
C'est bon l'amour qui saoûle

Viens plus près de moi et qu'importe
Si demain le soleil emporte
Et de ces quelques heures loin du monde
Nous ferons la nuit la plus longue

C'est bon l'amour qui tourne la tête
C'est bon l'amour qui saoûle

C'est du mélo

Je n'y crois pas c'est pourtant mon histoire
Tu es partie, c'est un fait divers
Qui n'aura pas laissé dans les mémoires
De quoi pleurer, les soirées d'hiver
Alors va savoir, pourquoi j'en ai marre
Pourquoi j'ai mal, pourquoi j'ai envie
De m'évader vers n'importe quelle gare
Si je suis sûr que je t'y oublie

Oh, Oh!
C'est du mélo, c'est de la tragédie, de la comédie
Ce n'est jamais qu'un moment de folie, la vie!
Les rigolos, les gentils, les salauds font leur numéro
Trois petits tours et baissez le rideau, bravo!

On fait des bulles, on est du vent
Des funambules sur le fil du temps
Comme l'alcool, comme les cigarettes
Des vrais amis, ceux qui sont restés
On sera tous à la fin de la fête
Un peu de cendre, un peu de fumée
Je n'attends personne, et le téléphone sonne pour rien
Ce n'est pas ta voix
Je n'en peux plus, j'ai perdu, j'abandonne
J'en ai assez de mon cinéma

Oh, Oh!
C'est du mélo, c'est de la tragédie, de la comédie
Ce n'est jamais qu'un moment de folie, la vie!
Les rigolos, les gentils, les salauds font leur numero
Trois petits pas et baissez le rideau, bravo!

C'est fini

C'est fini pour nous deux
C'est l'instant de se dire adieu
C'est fini, ils ont gagné
Ceux qui voulaient nous séparer

C'est fini les nuits d'amour
Qui commençaient au petit jour
Et la vie faite des riens
Des merveilles du quotidien
C'est fini le grand soleil
Il va brûler d'autres visages
Il n'entre pas dans les cages

C'est fini pour très longtemps
Mais peut-être pas pour toujours
Si tu m'aimes encore après ce temps
Il fera beau sur mon retour
Je te vois devant la porte ouvrant les bras
Je cours vers toi et mon premier mot
C'est: "Je t'aime"

Attends-moi dans ta maison
Je t'attendrai dans ma prison
En pensant à chaque instant
Que tu penses à moi tout le temps
Ils sont fous ceux qui voulaient
Nous séparer, nous déchirer
Ils ont perdu puisqu'on s'aime

C'est la nuit

C'est la nuit
Que je pars en cavale
C'est la nuit
Que je perds les pédales
Que je parle
Sans trop savoir à qui
C'est la nuit

C'est la nuit
Que je refais le monde
C'est la nuit
Que je défais les blondes
Quand elles tombent
De leur lit dans mon lit
C'est la nuit

Toi et moi, on devient copains
Et on boit à tout, à nous, à rien
On y croit jusqu'au petit matin

C'est la nuit
Quand les locomotives
Sont parties
Siffler sur l'autre rive
Que j'arrive
A éclater ma vie
C'est la nuit

Un matin on reprend son nom
Et chacun retourne à la maison
En baillant la fin de la chanson

C'est la nuit
Que je pars en cavale
C'est la nuit
Que je perds les pédales
Que je parle
Sans trop savoir a qui
C'est la nuit

C'est la vie, Lily

C'est la vie, Lily
Quand tu vas dans les rues de la ville
Tout le monde t'admire et tes sourires
Et ta jeunesse font rêver les soldats

C'est la vie, Lily
Quand tu vas dans les rues de la ville
Que tu es belle, pas très fidèle
Trop souvent tu flirtes avec les soldats

Tourne, tourne le temps passe
Dans tes yeux devant ta glace
Mais toi, tu ne le vois pas passer

C'est la vie, ma Lily
Quand tu vas dans les rues de la ville
Vendre des roses ou autre chose
Mais tu donnes tant de nuits aux soldats

Tourne, tourne le temps passe
Dans tes yeux devant ta glace
Mais toi, tu ne le vois pas passer

C'est la vie, ma Lily
Quand tu dors dans les rues de la ville
Tu es bien vieille, tu te rappelles
Qu'autrefois tu faisait rêver les soldats

Tourne, tourne le temps passe
Dans tes yeux devant ta glace
Mais toi, tu ne le vois pas passer

C'est ma tournée

Allez viens, c'est ma tournée
Attention Paris, prends garde à toi
On va boire à ta santé
Tes caves ne s'en releveront pas

Allez viens, c'est ma tournée
Attention mesdames, nous voilà
On va boire à la santé
De celles qu'on n'aime qu'une fois

Les néons qui clignotent sur des filles sans joie
Les portiers qui racolent sous la flotte
Une Bardot de Lisbonne, qui s'effeuille d'un air las
Le vieux Paris n'est pas si gai que ça

Viens on change de taule
Je connais un endroit
Où les clients sont plus drôles
Viens on se fait la valise
Et bonsoir Clara

Allez viens, c'est ma tournée
Attention Paris, prends garde à toi
On va boire à ta santé
Tes caves ne s'en releveront pas

Allez viens, c'est ma tournée
Attention mesdames, nous voilà
On va boire à la santé
De celles qu'on n'aime qu'une fois

Le garçon nous regarde, mais dis moi qu'est-ce qu'il a
A poser toutes les chaises sur les tables?
C'est quand même incroyable, a l'heure qu'il est plus un chat,
On prend le tout dernier et on s'en va

Laisse tomber ta voisine
Tu l'ennuie, tu vois bien
Moi j'laisse tomber sa copine
Viens, j'ai sommeil, on se rentre
Oui mais demain

Mais demain c'est ma tournée
Attention Paris, prends garde à toi
On va boire à ta santé
Tes caves ne s'en releveront pas

Allez viens, c'est ma tournée
Attention mesdames, nous voilà
On va boire à la santé
De celles qu'on n'aime qu'une fois

C'est un coeur de papier

C'est un cœur de papier
Comment peut-elle aimer?
C'est un cœur de papier
Mais comment l'oublier?
Si je l'aime
Pour ma peine

Qu'elle s'habille de bleu
Ou de rose ou de rien
Je la vois, je la veux
Mais son cœur ne dit rien
Et je l'aime
Pour ma peine

A quoi sert d'aimer
Un cœur de papier
Qui ne veut jamais
Se déchirer

A ce cœur de papier
Je vais mettre le feu
Et le voir s'allumer
Voir l'amour dans ses yeux
Car je l'aime
Pour ma peine

Ça m'avance à quoi?

Chaque fois que j'y pense,
Ça m'avance à quoi?
Dis, ça m'avance à quoi?

Si, j'en rêve, oh oh whoh
Car j'en crève, oh oh whoh
De rester sans toi

Passer d'une pièce à l'autre,
Ça m'avance à quoi?
Dis, ça m'avance à quoi?

Quand en deux places, oh oh whoh
Dans l'espace, oh oh whoh
Tout est vide sans toi

Ces mégots que j'ecrase
Ça m'avance à quoi?
Ça m'avance à quoi?

Dans la brume, oh oh whoh
Qui m'enfume, oh oh whoh
J'oublie ton parfum

Et l'alcool qui me soule,
Ouais, ça change quoi?
Dis, ça m'avance à quoi?

Si tout se trouble, oh oh whoh
Si je vois double, oh oh whoh
Je ne te vois pas plus pour ça

Toute la nuit à t'attendre
Ça m'avance à quoi?
Dis, ça m'avance à quoi?

Le jour se lève, oh oh whoh
Et j'en crève, oh oh whoh
De rester sans toi

Ça va pas changer le monde

C'est drôle, tu es partie,
Et pourtant tu es encore ici,
Puisque tout me parle de toi:
Un parfum de femme, l'écho de ta voix.
Ton adieu, je n'y crois pas du tout,
C'est un au revoir, presqu'un rendez-vous…

ça va pas changer le monde,
Il a trop tourné sans nous.
Il pleuvra toujours sur Londres…
ça va rien changer du tout.
Qu'est-ce que ça peut bien lui faire,
Une porte qui s'est renfermée?
On s'est aimés, n'en parlons plus,
Et la vie continue.

ça va pas changer le monde
Que tu changes de maison.
Il va continuer, le monde,
Et il aura bien raison.
Les poussières d'une étoile,
C'est Ça qui fait briller la voie lactée…
On s'est aimés, n'en parlons plus,
Et la vie continue.

ça va pas changer le monde,
Ça va pas le déranger.
Il est comme avant, le monde,
C'est toi seule qui as changé.
Moi, je suis resté le même,
Celui qui croyait que tu l'aimais…
c'était pas vrai, n'en parlons plus,
Et la vie continue.

Carolina

Carolina, je n'aurais jamais pu imaginer que tu viendrais
Carolina, je n'aurais jamais pu imaginer qu'on s'aimerait

Elle est si jolie, si fragile
Qu'on a presque peur, presque peur d'y toucher
Elle est le bonheur impossible à rêver

Elle ressemble un peu à ma chance
J'ai presque peur, presque peur d'y penser
Et plus je la vois plus je pense à rêver

Carolina, je n'aurais jamais pu imaginer que tu viendrais
Carolina, je n'aurais jamais pu imaginer qu'on s'aimerait

Elle a le regard de l'enfance
Mais elle a aussi les pouvoirs de la fée
C'est la beauté qui commence à rêver

Carolina, je n'aurais jamais pu imaginer que tu viendrais
Carolina, je n'aurais jamais pu imaginer qu'on s'aimerait

Je me suis fait prendre au piège
Oh, mais j'aime ma prison
Et c'est si bon de perdre la raison

Un matin, le printemps se donne
Je sais bien, je sais bien qu'il va s'en aller
Mais j'ai tellement mieux que l'automne à rêver

Carolina, je n'aurais jamais pu imaginer que tu viendrais
Carolina, je n'aurais jamais pu imaginer qu'on s'aimerait

Ce n'est rien que du vent

De l'alcool et du brouillard
J'en ai plein la tête
Et dans la lumière noire
Je me vois danser

Ce n'est rien, ce n'est que du vent
Ce n'est rien, ce n'est que le vent qui fait rêver
Je t'ai trouvée au hasard, je te serre très fort
Mais ce n'est rien que du vent, que du vent
Je me sens bien contre toi, on n'a rien dit encore
Mais ce n'est rien que du vent, que du vent

Je ne sais rien de ta vie
Mais ta peau est douce
Tu ne sais rien de celui
Qui te fait danser

Ce n'est rien, ce n'est que du vent
Ce n'est rien, ce n'est que le vent qui fait rêver
Quelques regards, un sourire, et on s'est embrassé
Mais ce n'est rien que du vent, que du vent
On va s'asseoir, on va boire, pas besoin de penser
Mais ce n'est rien que du vent, que du vent

Ce n'est rien, ce n'est que du vent
Ce n'est rien, ce n'est que le vent qui fait rêver
On va partir tous les deux pour un restant de nuit
Mais ce n'est rien que du vent, que du vent
Si ce n'est pas de l'amour, c'est quand même joli
Mais ce n'est rien que du vent, que du vent

Cécilia

Cécilia, ton lit est trop dur
Pourtant on y fait de beaux rêves
O Cécilia, ton vin est trop doux
Mais j'aime son goût sur tes lèvres

Cécilia, quand on a vingt ans
On a tout le temps d'être fidèle
O Cécilia, si tu ne l'es pas
Je ne t'en veux pas pour autant

Tu es belle et dans ton sixième
Quand on s'aime c'est le septième ciel
Et tant pis si quelques fois
Les fleurs que tu reçois sont d'un autre que moi

Cécilia, ton lit est trop dur
Pourtant on y fait de beaux rêves
O Cécilia, ton vin est trop doux
Mais j'aime son goût sur tes lèvres

Tu es belle, tu as vingt ans
Et tu m'aimes pour passer le temps
Et le temps passe et la saison
Viendra où j'aurai seul la clé de ta maison

Cécilia, ton lit est trop dur
Pourtant on y fait de beaux rêves
O Cécilia, ton vin est trop doux
Mais j'aime son goût sur tes lèvres

Celle que j'oublie

Il est temps que je te quitte
Notre amour s'en est allé
Couché près de toi je n'ai plus que sommeil

Mais tes yeux se font plus tendres
Tu ne sembles pas comprendre
Que tu n'as plus rien à faire dans ma vie

Aujourd'hui tu n'es que celle que j'oublie

C'est fini, je fais peau neuve
Quand je partirai demain
Tu seras une lumiere qui s'éteint

Toi qui étais mon Espagne
Toi mon pays de cocagne
Toi tu n'as plus rien à faire dans ma vie

Aujourd'hui tu n'es que celle que j'oublie

Chanson triste

Devant sa page blanche un musicien commence
Une valse triste, c'est pas toujours gai les artistes
Il chante pour lui-même les notes qui lui viennent
Comme un vent d'automne, c'est pas toujours gai la Pologne

Sa chanson, son chagrin l'a volée au piano
Et elle tourne sur ta stéréo
Dans la nuit quand tu as le cœur gros
Sa chanson, c'est l'adieu qu'il n'a pas su lui dire
Une musique pour se souvenir, se souvenir…

Le soleil se rallume, il a usé sa plume
Sur sa valse triste, ça dort pas souvent, les artistes
Qu'importe qui tu aimes, les adieux sont les mêmes
Et le vent d'automne va bien plus loin que la Pologne

Sa chanson, il l'a faite sans savoir comment
C'est peut-être son cœur qu'on entend
Quand un autre la chante en passant
Sa chanson, c'est l'adieu qu'il n'a pas su lui dire
Une musique pour se souvenir, se souvenir…

Devant sa page blanche un musicien commence
Une valse triste, c'est pas toujours gai les artistes
Il chante pour lui-même les notes qui lui viennent
Comme un vent d'automne, c'est pas toujours gai la Pologne

Combien de temps pour t'oublier?

Tu ne peux plus rien pour moi
Seulement t'éloigner de moi
T'écarter un peu de mon soleil
Tu as mis devant mes yeux
Tant de petites fleurs bleues
Je n'avais jamais rien vu de pareil

{Refrain:}

Mais combien faut-il de temps
Pour t'oublier, t'oublier
Combien de temps pour t'oublier

C'est bien là, tout mon malheur
Tu étais la seule fille
Que jamais je n'aurais dû croiser
Je t'avais donné mon cœur
Tu voulais déjà ma vie
Un instant j'ai cru ne plus te quitter

{Refrain}

Et si nos amours, ma belle,
M'ont un peu brûlé des ailes
Je n'en ai pas l'ombre de regret
Pense à moi, je te salue
Je n'avais jamais connu, ni tenu
Ni vu l'amour de si près

{Refrain}

Comme disait Valentine

Comme disait Valentine
Qui n'a rien inventé
A quoi sert l'aspirine
Quand on a la santé
A quoi sert d'être zouave
Sur le pont Mirabeau
A quoi sert d'être brave
Quand on a pas de peau
C'est trop c'est trop

Faut s'contenter
Du temps qu'il fait
De l'eau que l'on boit
On a pas choisi
On est c'qu'on est
Et on a c'qu'on a

Si t'es gondolier à Tombouctou
T'es pas dans le goût
T'as pas d'avenir
Si t'es fourreur au Zaïre
Tu n'as aucun espoir
Si t'es fakir à Tlama

Comme disait Valentine
Qui n'a pas peur des mots
A quoi sert la marine
Quand on fait du vélo
A quoi sert la Guadeloupe
Quand on est du Soudan
A quoi sert d'être en groupe
Quand on a mal aux dents
On perd du temps

On ne peut quand même pas
Vivre et mourir
Il faut faire un choix
C'est pour le meilleur
Ou pour l'empire
Comme disait le roi

Faut pas se moquer des Parisiens
Ils n'y sont pour rien
C'est la faute à ton père
Si t'es natif de Quimper
Mieux vaut naître à Moscou
Que de ne pas naître du tout

Comme disait Valentine
Qui n'est pas un cerveau
A quoi sert Lamartine
Sans son alter-Hugo
Comme disait Charlemagne
A son bon Saint-Éloi
A quoi servent les dames
Quand on est Henri III
C'est pas la joie

Qu'on mette les villes à la campagne
Châteaux en Espagne
Tout le monde veut du changement
Tout le monde sera content
Tout le monde veut du nouveau
Tout le monde dira "Bravo!"

Comme disait Valentine
Qui n'a rien inventé
A quoi sert l'aspirine
Quand on a la santé
A quoi sert d'être zouave
Sur le pont Mirabeau
A quoi sert d'être brave
Quand on a pas de peau
C'est trop c'est trop

Comme la lune

Un jour que je montrais ma carabine à un inconnu
Il me dit qu'elle était belle surtout avec mon nom gravé dessus
C'est alors qu'il la retourne, qu'il pointe le canon sur moi
Me dit: "Haut les mains!", puis me salue et s'en va

Et j'étais comme la lune
Pas fier de moi
Mais sans rancune
La vie, c'est comme ça
Ouais, c'est comme ça

Le lendemain dans les journaux j'apprends que je suis recherché
On disait sous ma photo que la banque avait été volée
Et que j'avais oublié ma carabine sur le comtoir
Je broyais du noir en lisant mon canard

Et j'étais comme la lune
Pas fier de moi
Mais sans rancune
La vie, c'est comme ça
Ouais, c'est comme ça

Quelques jours plus tard il est venu me voir dans ma prison
Il était avec ma femme que je croyais à la maison
Il avait l'air chagriné et il me dit avec des yeux d'ange
"On est venu te voir pour t'apporter des oranges"

Et j'étais comme la lune
Pas fier de moi
Mais sans rancune
La vie, c'est comme ça
Ouais, c'est comme ça

Heureusement dans ma prison je me suis fabriqué en quelques temps
Des souliers avec des talons derrière et des talons devant
Si bien que mes geôliers ne savaient pas de quel côté j'allais
Quand ils m'ont vu passer, ils n'ont pas pu m'attraper

Ils étaient comme la lune
Un peu bêtas
Mais sans rancune
Lavé, c'est comme ça
Ouais, c'est comme ça

Comment te dire?

Quand s'en va le dernier soleil d'automne
Il vient chauffer encore les feuilles mortes
Sur les derniers colchiques il s'abandonne
Avant que les froids de Novembre ne l'emporte
Toi, si tu veux comprendre la tendresse
Donne-toi comme lui, donne-toi

Mais comment te dire
Mais comment t'apprendre
L'amour sans amour n'est plus rien
Laisse-toi conduire
Et cherche à comprendre
Et reviens me tendre la main
{2x}

Vas regarder comment la terre aride
S'ouvre pour embrasser les grandes pluies d'été
Et quand tu l'auras vu, tu seras riche
Alors tu reviendras me chercher

Mais comment te dire
Mais comment t'apprendre
L'amour sans amour n'est plus rien
Laisse-toi conduire
Et cherche à comprendre
Et reviens me tendre la main

{3x}

Côté banjo, côté violon

Je suis né dans une ville où tout est haut
Sous les cinquante étoiles d'un drapeau
Mon enfance joue quelque part dans la nuit
Sur un palier d'escalier d'incendie

Mais c'est en France que j'ai eu mes quinze ans
Soirs de danses, baisers de débutants
La première place en anglais
Le premier amour en français

Côté banjo there's always St. Francisco Bay
Côté violon toujours Paris au mois de mai
Côté raison, je me sens quelquefois d'ailleurs
Mais d'ici côté cœur

Et j'aime côté banjo les grands serments sur un gratte-ciel
Côté violon les petits dîners aux chandelles
Côté nana je suis de partout à la fois
Mais d'ici côté toi

Certains vont à Cannes pour finir leur vie
D'autres se rangent en Californie
Mais quand viendra l'heure de me retirer
Je serais sans doute bien embêté

A moins peut-être que j'aille passer gaiement
Ma retraite sur voilier tout blanc
Et couler des jours pacifiques
Au milieu du ciel atlantique

Côté banjo there's always St. Francisco Bay
Côté violon toujours Paris au mois de mai
Côté raison, je me sens quelquefois d'ailleurs
Mais d'ici côté cœur

Et j'aime côté banjo les grands serments sur un gratte-ciel
Côté violon les petits dîners aux chandelles
Côté nana je suis de partout à la fois
Mais d'ici côté toi

Dans la brume du matin

Dans la brume du matin
Une pièce entre les doigts
Une peine dans le cœur
Pas de quoi rentrer chez moi

Sur un aéroport
Comme on voudrait s'envoler
Dans la brume du matin
Nulle part où aller

Sur la piste du départ
La première caravelle
Disparaît dans le brouillard
Je vois scintiller ses ailes

J'ai de la pluie dans les yeux
Dans la gorge un goût d'alcool
Mais déjà je la vois
Qui a pris son envol

Dans la brume du matin
Elle ne laisse qu'un sillage
Avant de partir au loin
Tout au-dessus des nuages

Où le ciel est toujours bleu
Où jamais il ne pleut
Elle volera à midi
Au-dessus de mon pays

Tout ça me fout le cafard
Il s'y clouait sur le sol
J'ai les yeux pleins de brouillard
J'sens la fumée, je sens l'alcool

Il vaudrait mieux pour moi
Retourner sur mes pas
M'en aller un peu plus loin
Dans la brume du matin

M'en aller un peu plus loin
Dans la brume du matin

Dans les yeux d'Emilie

Paroles: Pierre Delanoë, Claude Lemesle. Musique: Vivien Vallay, Yvon Ouazana 1977 "CBS"

autres interprètes: Pierre Lapointe (2006)

Dans son quartier du vieux Québec
Les rues ont l'air d'avoir l'accent
Et l'an deux mille voisine avec
Les maisons grises du vieux temps
Mais l'hiver vient d'éclater
Le Saint-Laurent est prisonnier
D'un décembre qui va bien durer six mois
Quand les jours ressemblent aux nuits
Sans éclaircie à espérer
Qui peut croire que l'été nous reviendra

Moi, j'avais le soleil
Jour et nuit dans les yeux d'Emilie
Je rechauffais ma vie à son sourire
Moi, j'avais le soleil
Nuit et jour dans les yeux de l'amour
Et la mélancolie au soleil d'Emilie
Devenait joie de vivre

Dans son quartier du vieux Québec
Quand les toits redeviennent verts
Quand les enfants ont les pieds secs
On tourne le dos à l'hiver
C'est la fête du printemps
Le grand retour du Saint-Laurent
On dirait que les gens sortent de la terre
Mais Emilie n'est plus à moi
J'ai froid pour la première fois
Je n'ai plus ni sa chaleur, ni sa lumière

Moi, j'avais le soleil
Jour et nuit dans les yeux d'Emilie
Je rechauffais ma vie à son sourire
Moi, j'avais le soleil
Nuit et jour dans les yeux de l'amour
Et la mélancolie au soleil d'Emilie
Devenait joie de vivre

En ce temps-là, j'avais le soleil
Jour et nuit dans les yeux d'Emilie
Je rechauffais ma vie à son sourire
Moi, j'avais le soleil
Nuit et jour dans les yeux de l'amour
Et la mélancolie au soleil d'Emilie
Devenait joie de vivre

Dédé le Kid

Il est sorti des Beaumettes, est allé voir papa
Ça y est, je suis honnête, j'ai raccroché la béretta
Un petit boulot bien pépère, c'est ça la vérité
Je suis quadragénaire, je vais me recycler

Dédé le Kid garçon boucher
Va déposer sa paie au guichet d'la BNP
Mais le caissier mains en l'air lui dit "pitié, prenez tout"
Et voilà Dédé qui recasse des cailloux

Il est sorti des Baumettes, est allé voir papa
Ça y est, je suis vedette, le show-business n'attend que moi
A la chorale de la taule, quelqu'un m'a remarqué
Tu vois, la vie est drôle, on va me faire chanter

Dédé le Kid à l'Alcazar
Voit surgir dans sa loge un polyvalent furibard
Vous n'avez rien déclaré, mais on connaît la chanson
Et Dédé le Kid se retrouve au violon

Il est sorti des Baumettes, est allé voir papa
Tu vas crier peut-être, mais surtout ne tire pas
J'ai acheté la pèlerine et le petit sifflet
J'ai trouvé la combine, je vais me faire poulet…

Dédé le Kid poulet modèle
Sur une vieille affaire mène son enquête personnelle
Mais il decouvre affligé que le coupable, c'était lui
Et Dédé fair-play se remet à l'abri

Il ne sort plus des Baumettes, il est beaucoup trop vieux
En fauteuil à roulettes, il coule enfin des jours heureux
Moralité si vous êtes truand à recycler
Ayez toujours en tête l'histoire du brave Dédé

Qui est sorti des Baumettes, est allé voir papa
Ça y est, je suis honnête, j'ai raccroché la béretta…

Dis-moi, dis-lui

Puisque demain, toi, tu vas partir
Dis-moi ce que je dois lui dire.

Dis-lui simplement que sur nos souvenirs
Je me retournerai souvent.

Si elle veut savoir où tu es?
Si elle me demande ce que tu fais?

Dis-lui que j'ai pris la route là-bas
Qui s'en va tout droit, tout droit.

L'amour, c'est comme le vent.
Si l'on ne sait pas d'où il vient,
On ne sait pas non plus tres bien
Ni ou il s'en ira, ni quand.

Et si je la vois cacher des pleurs.
Qu'elle me nie qu'elle te garde dans son cœur.

Dis-lui, que longtemps, peut-être toujours
Je penserai à nos amours.

Mais toi lorsque tu seras là-bas,
Toi et moi de ce qui adviendra.
Ecoute parfois le bruit de la pluie
Tu entendras toute ma vie,
Tu entendras toute ma vie.

Elle était… oh

Dans la cohue de la salle des pas perdus
Elle courait après son train du soir
Je l'attendais depuis déjà tant d'années
Le temps d'y croire elle m'avait échappé

Elle était oh, oh, oh, oh
Et moi j'était comme un fou
Elle était oh, oh, oh, oh
A se mettre à genoux

Des cheveux blonds
Y'en avait plein les wagons
Mais ce n'était pas ce que je cherchais
Six heures trente-six
En direction de Senlis
Et chaque tour de roue me répétait

Qu'elle était oh, oh, oh, oh
Et moi j'était comme un fou
Elle était oh, oh, oh, oh
A se mettre à genoux

Dans ce train qui se traîne
Dans les forêts d'HLM
Sous un ciel de fumée
Elle se cache (…)
Dans un coin de fenêtre
Mais comment la trouver

Elle était oh, oh, oh, oh
Et moi j'était comme un fou
Elle était oh, oh, oh, oh
A se mettre à genoux

Dans mon train qui s'envole
Je vois des gondoles
Des pigeons des palais
En gare de Venise
Elle me donne sa valise
C'est comme si j'y étais

Mais je n'y suis pas
J'ai la banlieue devant moi
Et une fille qui saute sur le quai
En gare de Sorcelles
Le temps de voir que c'est elle
Mon train repart et elle disparaît

Elle était oh, oh, oh, oh
Et moi j'était comme un fou
Elle était oh, oh, oh, oh
A se mettre à genoux
A se mettre à genoux

Entre deux adieux

Le soleil fait mal au petit jour
Quand le rêve a tourné court
On s'est endormi
En oubliant qu'on n'était pas libres
De passer la nuit
De s'éveiller dans le même lit

On s'est aimé entre deux adieux
L'éternité, c'est pas pour nous deux
Il faut bien la retrouver, la réalité
Elle s'appelle l'autre

Le taxi m'a ramené chez moi
Je vais dire n'importe quoi
Je suis fatigué
J'en ai assez de faire de la peine
Et de lui cacher
Tout ce qu'elle a déjà deviné

On s'est aimé entre deux adieux
L'éternité, c'est pas pour nous deux
Il faut bien la retrouver, la réalité
Elle s'appelle l'autre

Il y a des matins
Où je ne sais plus très bien qui j'aime
Mais le lendemain
Quand je te vois, je le sais trop bien

Il faut s'aimer entre deux adieux
L'éternité, c'est pas pour nous deux
Il faut bien la retrouver, la réalité
Elle s'appelle l'autre

Et l'amour s'en va

Une pluie d'été au tout petit matin
Et dans la ville vieille où l'on est déjà demain
Un jour va commencer et je me sens perdu
Comme un jouet cassé que tu aurais déjà trop vu
Dont tes grands yeux d'enfant ne voudraient plus

Et l'amour est là, et l'amour s'en va
Tu pars avec lui, il meurt avec moi
On a beau prier, on a beau crier
L'amour nous oublie, comment l'oublier
Ça ne sert à rien de s'user le cœur
A chercher la main qui se tend ailleurs
Te tenir bien haut, la tête hors de l'eau
Quand on est déjà si loin du bateau
Et l'amour est là, et l'amour s'en va
Comme un ouragan qu'on n'arrête pas
Comme un cheval fou qui court n'importe où
Captivant le temps, se foutant de tout
On a dépassé de vol des oiseaux
On s'est écrasé le cœur en morceaux
Dans la ronde folle des jours qui s'envolent
L'amour était là, et l'amour s'en va

Et dans la ville vieille qui en a tant vu passer
Un monde indifférent fait semblant d'exister
Mais je sais bien qu'il ment depuis que tu l'as décidé
Il s'est brisé, la vie s'est arretée

Et l'amour est là, et l'amour s'en va
Tu pars avec lui, il meurt avec moi
On a beau prier, on a beau crier
L'amour nous oublie, comment l'oublier
Ça ne sert à rien de s'user le cœur
A chercher la main qui se tend ailleurs
Te tenir bien haut, la tête hors de l'eau
Quand on est déjà si loin du bateau
Et l'amour est là, et l'amour s'en va
Comme un ouragan qu'on n'arrête pas
Comme un cheval fou qui court n'importe où
Captivant le temps, se foutant de tout
On a dépassé de vol des oiseaux
On s'est écrasé le cœur en morceaux
Dans la ronde folle des jours qui s'envolent
L'amour était là, et l'amour s'en va

Et si tu n'existais pas

Paroles: Vito Pallavicini, Fr: Pierre Delanoé amp; Claude Lemesle. Musique: Salvatore Cutugno amp; Pasquale Losito 1975

Et si tu n'existais pas,
Dis-moi pourquoi j'existerais?
Pour traîner dans un monde sans toi,
Sans espoir et sans regrets.

Et si tu n'existais pas,
J'essaierais d'inventer l'amour,
Comme un peintre qui voit sous ses doigts
Naître les couleurs du jour.
Et qui n'en revient pas.

Et si tu n'existais pas,
Dis-moi pour qui j'existerais?
Des passantes endormies dans mes bras
Que je n'aimerais jamais.

Et si tu n'existais pas,
Je ne serais qu'un point de plus
Dans ce monde qui vient et qui va,
Je me sentirais perdu,
J'aurais besoin de toi.

Et si tu n'existais pas,
Dis-moi comment j'existerais?
Je pourrais faire semblant d'être moi,
Mais je ne serais pas vrai.

Et si tu n'existais pas,
Je crois que je l'aurais trouvé,
Le secret de la vie, le pourquoi,
Simplement pour te créer
Et pour te regarder.

Excuse me lady

Tu as bien changé d'allure
Avec ton nez au ciel
Et tes yeux qui papillonnent
Ton p'tit chien qui frissonne
Tu ne me trompes pas
Va avec ton cinéma
Ta robe et tes chaussures
De la couleur de ta voiture

Excuse me lady, à d'autres mais pas à moi

Tu étais jeune et tendre
Il était bien trop riche
Vous deviez vous comprendre
Lui le loup et toi la biche
Pour un double coup de foudre
C'est vraiment très heureux
Et tu peux jeter de la poudre
Aux yeux de qui tu veux
Mais…

Excuse me lady, à d'autres mais pas à moi
Excuse me lady, à d'autres mais pas à moi

Te souviens-tu quand même
Quand on était bohèmes
C'était toujours la fête
On vivait d'amour et de café crème
Toi, tu as pris ta route
Moi, j'ai suivi la mienne
Tu m'as bien manqué sans doute
Mais depuis tout à l'heure
Je n'en ai plus de peine

Excuse me lady, a d'autres mais pas a moi

A d'autres mais pas à moi
Oh non, à d'autres mais pas à moi, pas à moi
A d'autres mais pas à moi
A quelqu'un d'autre si tu veux…

Fais la bise à ta maman

Paroles: Claude Lemesle, Richelle Dassin. Musique: Joe Dassin 1971

Tout passe, tout casse
Tu veux rentrer chez toi
Viens là, que je t'embrasse
Quittons-nous dans la joie
Le car est sur la place
Ne me le rate pas
Prends un porteur pour tes bagages
Et quand tu seras là-bas

Fais la bise à ta maman, fais la bise à ton papa
Donne-leur de mes nouvelles
Fais la bise à ton tonton, fais la bise à ta tata
Et dis-leur bien des choses pour moi

Qu'est-ce qu'il t'arrive
Est-ce que moi, j'ai pleuré
Un homme que tu quittes
Ça fait dix de retrouvés
Tu m'as perdu, fillette
Personne n'est parfait
Tu vas faire tourner bien des têtes
Jolie comme tu es

Fais la bise à ta maman, fais la bise à ton papa
Donne-leur de mes nouvelles
Fais la bise à ton tonton, fais la bise à ta tata
Et dis-leur bien des choses pour moi

Tu as joué de tous tes atouts de femme
Mais le plus quitté des deux n'est pas celui qu'on croit
Je ne peux plus rien pour tes beaux yeux, ce n'est pas un drame
Mais il reste une chose que tu peux faire pour moi

Fais la bise à ta maman, fais la bise à ton papa,
Donne-leur de mes nouvelles
Fais la bise à ton tonton, fais la bise à ta tata
Et dis-leur bien des choses pour moi

Allons, courage
Ce n'est qu'un mauvais moment
Fais bon voyage
N'écris pas trop souvent
Remets ton cœur en place
Quand il sera bien portant
Il se peut alors que je repasse
Mais en attendant

Fais la bise à ta maman, fais la bise à ton papa
Donne-leur de mes nouvelles
Fais la bise à ton tonton, fais la bise à ta tata
Et dis-leur bien des choses pour moi

Fais-moi de l'électricité

Toi tu me fais de l'électricité
Tu fais monter ma tension
Pour pas tomber dans la lubricité
Faudra que je fasse attention
Tous les soirs tu m'allumes
Le matin tu m'éteins
Mais même si tu dois tout faire sauter
Fais-moi de l'électricité

Hier encore j'étais comme vous et moi
Un citoyen parfaitement normal
Et puis voilà qu'un soir, j'entends des voix
C'est toujours comme ça qu'on tourne mal
Tu disais: "Allo chéri"
Allons n'insistez pas!
"Allo chéri", mais faut pas m'le dire deux fois
Car voilà…

Toi tu me fais de l'électricité
Tu fais monter ma tension
Pour pas tomber dans la lubricité
Faudra que je fasse attention
Tous les soirs tu m'allumes
Le matin tu m'éteins
Mais même si tu dois tout faire sauter
Fais-moi de l'électricité

Y a évidemment des tas d'inconvénients
Rapports à la consommation
Et comme tu marches sur tous les courants
Des fois tu fais sauter mes plombs
Mais tu dis: "Allo chéri"
Allons n'insiste pas
"Allo chéri", mes batteries sont à plat
Mais voilà…

Toi tu me fais de l'électricité
Tu fais monter ma tension
Pour pas tomber dans la lubricité
Faudra que je fasse attention
Tous les soirs tu m'allumes
Le matin tu m'éteins
Mais même si tu dois tout faire sauter
Fais-moi de l'électricité

Faut pas faire de la peine à John

Sarcelles a ses marlous, Bercy a ses clochards
Saint-Germain-des-Prés a Big John Le Tatoué
Qui touche sa bille au billard
Il est grand et con comme la Tour Montparnasse
Et un peu plus costaud qu'un percheron
Et dans tous les bars les loubards quand il passe
Laissent la place et l'appellent patron
Precaution, et ils disent:

On casse pas le moral à Zorro
On dit pas merde à Capone
On tire pas le masque à Fantomas
Et faut pas faire de la peine à John

Un jour du fond de sa brousse
Vint un cul-terreux
Qui nous dit je cherche un nommé John
Je suis un as du billard
Mon nom est Jacques Izambar
Mais pour les intimes c'est Tom
Ouais, je cherche un genre de mac
Qui roule sa caisse en Cadillac
Qui… à cent sacs
Qui m'a piqué mon flouze
Et j'arrive de Toulouse
Pour lui faire passer le goût de l'arnaque
Et tout le monde lui dit:
Jacques, fais pas le braque

On casse pas le moral à Zorro
On dit pas merde à Capone
On tire pas le masque à Fantomas
Et faut pas faire de la peine à John

Un silence de mort
Dans la salle de billard
Lorsque John a tombé le gilet
Mais après la bagarre
La seule partie du malabar
Qu'a pas saigné
C'était sa plante des pieds
Deux cent cinquante et quelque estafilades
Et deux trois balles par ci par là
Et je vous prie de croire
Qu'on a changé de sérénade
En voyant John les bras en croix
On chantait tous:

On casse pas le moral à Zorro
On dit pas merde à Capone
On tire pas le masque à Fantomas
Et faut pas faire de la peine à Tom

Ce qui est pour vous apprendre
Qu'il ne faut jamais arnaquer
Des gens que vous ne connaissez pas
Meme si vous roulez en Cadillac fraise écrasée
Avec des chaussures assorties

On casse pas le moral à Zorro
On dit pas merde à Capone
On tire pas le masque à Fantomas
Et faut pas faire de la peine à Tom

Guantanamera

Paroles: José Marti, Hector Angulo amp; Pete Seeger, Fr: Jean Michel Rivat. Musique: José Marti, Hector Angulo amp; Pete Seeger 1963

Guantanamera, ma ville guantanamera
Guantanamera, ma ville guantanamera
Guantanamera, ma ville guantanamera

C'était un homme en déroute
C'était son frère sans doute
Il n'avait ni lieu, ni place
Et sur les routes de l'exil
Sur les sentiers, sur les places
Il s'en allait loin de sa ville

Guantanamera, ma ville guantanamera
Guantanamera, ma ville guantanamera

Là-bas sa maison de misère
Etait plus blanche que le coton
Les rues de sable et de terre
Sentaient le rhum et le melon
Sous leur jupon de dentelles
Dieu que les femmes étaient belles

Guantanamera, ma ville guantanamera
Guantanamera, ma ville guantanamera

Il me reste toute la terre
Mais je n'en demandais pas tant
Quand j'ai passé la frontière
Il n'y avait rien devant
J'allais d'escale en escale
Loin de ma terre natale

Happy birthday

Happy birthday,
C'est pas parce qu'on est seul qu'on n'a pas le droit de danser
De boire du champagne à sa propre santé
De tout illuminer et de se répéter: "La vie, la vie est belle!"

Happy birthday,
Il est beau mon gâteau, cette année un peu plus petit
Et y a plus de bougies et je vais dîner aux chandelles
En bonne compagnie, la speakerine ce soir est belle

L'an dernier nous étions toi et moi
Cette année tu manques à mon gala
Et je danse sans partenaire
Un ballet qui n'en finit pas

Happy birthday,
C'est pas parce qu'on est seul, qu'on n'a pas le droit de parler
Du beau temps, de la neige et des anniversaires
Qui se sont éloignés, des prochains dont tu n'auras rien, rien à faire

Happy birthday,
Je me suis fait cadeau du blouson que tu n'aimais pas
Et d'un bel agenda pour tous mes rendez-vous d'amour
Avec toi, pourquoi pas, si tu reviens chez nous un jour

L'an dernier nous étions toi et moi
Cette année tu manques à mon gala
Et je danse sans partenaire
Un ballet qui n'en finit pas

Hello, hello!

Hello, hello, tu as l'air pressé
Hello, hello, j'ai à te parler
Est-ce que tu veux un quartier de ma clementine
Les fruits c'est bon pour la santé

J'avais besoin de dire "je t'aime"
Il était temps que tu viennes
Je ne pouvais plus tenir
J'avais ces deux mots à te dire

Hello, hello, où vas-tu comme ça
Hello, hello, c'est gentil chez moi

J'ai cherché des nuits entières
Comment je pourrais te plaire
Mais quand je t'ai vu venir
J'ai su que je devais dire

Hello, hello, j'aime tes cheveux
Hello, hello, souris-moi un peu

Est-ce que tu veux terminer ma clementine
Dis, j'en ai d'autres si tu veux
Oui, j'en ai d'autres si tu veux

Il a plu

Il a plu quarante jours,
Il a plu quanrante nuits
Le soleil est revenu
Le ciel, la vie maintenant nous sourient.
Une fleur est apparu
Sur le sol encore mouillée
La colombe est revenue
Ce soir avec une branche d'olivier.

Il a plu quanrante jours,
Il a plu quanrante nuits,
Le soleil est revenu
Le ciel, les fleurs maintenant
Nous sourient
Que c'est bon de regarder,
Regarder tout droit devant.
Que c'est bon
Que c'est bon d'écouter
La terre qui sèche et qui chante.
Sous le vent.

Que c'est bon de voir la vie
S'éveiller après la pluie
Il a plu quarante nuits.
Mes frères, souvenez-vous bien
De la pluie.
Que c'est long, que c'est long,
Que c'est long, que c'est long
Quarante nuits.
Mais le soleil est revenu.
Mes frères, souvenez-vous bien
De la pluie.

Il était une fois nous deux

Souviens-toi, c'était un jeudi
Souviens-toi, on avait suivi
Le chemin des amoureux
C'était il était une fois nous deux
Souviens-toi, c'était le grand jour
Le grand pas vers le grand amour
C'était encore mieux que ça
C'était nous deux il était une fois

Un motel sur la route du port
Un soir banal
Deux clients, un veilleur qui s'endort
Sur son journal
Il nous tend à chacun une clé
Nous dit: "bonsoir"
Le matin on avait réservé des chambres à part
On n'ose pas montrer qu'on s'aime
A dix-huit ans à peine

{au refrain}

On a pris le quatorze au hasard,
Un peu gênés
Puis ta robe a glissé dans le noir
On s'est aimés
Quand plus tard le garçon est venu
Nous apporter
Deux cafés, d'un sourire entendu
Tu t'es cachée
Il n'a pas vu que tu pleurais
L'enfance qui s'en allait

{au refrain}

{ad lib}

Il faut naître à Monaco

Pour avoir la foi – il faut être charbonnier
Pour être mal chaussé – il faut être cordonnier
Pour séduire la foule – faut chanter la pêche aux moules
Et pour pas payer d'impôts – il faut naître à Monaco!

Et c'est comme ça, honni soit qui mal y pense
Faut souffrir en silence
Ça sert à quoi de vouloir quitter la France
Quand on est auvergnat?

On peut pas tout à la fois
Siffler l'apéro et l'opéra
On peut pas, c'est évident
Payer comptant quand on n'est pas content!
Et réciproquement…

Pour être légionnaire – faut sentir le sable chaud
Pour bien dire les vers – il faut être Moulineaux
Pour faire des affaires – faut savoir payer un pot
Et pour pas payer d'impôts – il faut naître à Monaco!

Et c'est comme ça, les Anglais sont Britanniques
Les jardins botaniques
Ça sert à quoi de vouloir quitter l'Afrique
Quand on est du Ghana?

On peut pas tout à la fois
Siffler l'apéro et l'opéra
On peut pas, c'est évident
Payer comptant quand on n'est pas content!
Et réciproquement…

Pour être costaud – faut manger des épinards
Pour se lever tôt – y faut pas se coucher tard
Quand on est Cousteau – faut se mettre un beau costard
Et pour pas payer d'impôts – il faut naître à Monaco!

Et c'est comme ça, comme disait La Fontaine
Mironton, Mirontaine
Ça sert à quoi de vouloir quitter la scène
Quand on ne vous retient pas?

On peut pas tout à la fois
Siffler l'apéro et l'opéra
On peut pas, c'est évident
Payer comptant quand on n'est pas content!
Et réciproquement…

Isabelle, prends mon chapeau

La mer est basse, le ciel est chaud
Y a des cigales dans mon chapeau
Le soleil fait le gros dos
Sur ta peau brune comme du pain chaud

Isabelle, prends mon chapeau
Réveille-toi, mets-y de l'eau.
Isabelle me donne à boire
Dans mon chapeau et puis s'en va.

Et la vague s'en vient
Et la vague s'en va.

Tu as la peau qui sent le thym
Viens, je veux boire entre tes mains.
Toi, chaque fois que tu me touches
Moi, ça me met l'eau à la bouche

Isabelle, prends mon chapeau,
Réveille-toi, mets-y de l'eau
Isabelle me donne à boire
Entre ses mains et puis s'en va.

Et la vague s'en vient
Et la vague s'en va.

Viens, maintenant j'ai la gorge fraîche
Viens, couche-toi, la terre est sèche
Et quand ce fut le petit jour
Nous vint la soif après l'amour

Et la vague s'en vient
Et la vague s'en va.

(bis)

J'ai craqué

Entre les fauteuils du 15, rue de Bretagne
Et les rocking-chairs de la maison de campagne
On balançait
Notre vie douillette, sans surprise et sans un
Pain quotidien de nos dix ans de bonheur
Au bonheur près j'étais bien protégé
Dans le film à tiroir de ma vie bien rangée
Avec les samedi soir pour changer
Pour changer de quoi toi et moi
Moi et toi, femme et mère à la fois

J'ai craqué, j'ai craqué

J'attendais ta fête pour t'apporter des fleurs
Je ne chantais plus, j'avais des pantoufles au cœur
Je m'endormais
Tu savais quand je disais: "Devine où on part?"
Tu riais avant que j'ai fini mes histoires
Et même après tu m'avais tellement dit
Que je n'étais qu'un gosse, un gamin
Étourdi, que je m'imaginais tout petit
Et puis d'un seul coup j'ai grandi
Et j'ai coupé le fil du passé

J'ai craqué, j'ai craqué

Je ne sais pas où mais je m'en vais droit devant
Meme si l'allumette n'a craqué que le temps
D'une étincelle
Je m'en contrefous si ça permet de rêver
De faire un détour loin des chemins programmés
Toujours pareils et le vent de folie
Qui fait tourner si fort le moulin de ma vie
Qu'importe s'il s'arrête aujourd'hui
Puisque celle qui lui a dit de souffler
Reste et me donne envie de craquer

J'ai craqué, j'ai craqué…

Je change un peu de vent

Je ne sais pas d'où il vient
Je ne sais pas où il va
Je ne sais pas où va ce train
Qui m'emporte loin de toi

Je n'ai pris qu'un viex chapeau
J'ai sauté dans ce wagon
Qui transporte des chevaux
Et j'irai où ils vont

Tu étais pourtant jolie
Mais il faut de temps en temps
Que je change un peu de vie
Que je change un peu de vent

Je la connais si bien

A l'heure qu'il est
Je sais qu'elle se réveille
La tête pleine de petits soucis
Les enfants qu'on a puni la veille
Et qu'il va falloir sortir du lit

A l'heure qu'il est
Elle est devant sa glace
Elle passe la main sur son cou
Fait la grimace
Ne se plaît pas beaucoup

Je la connais si bien
Que même au bout du monde
Je peux suivre de loin
Son chemin quotidien

A l'heure qu'il est
Je sais qu'elle est plus belle
Que toutes les autres femmes de la ville
Tous les hommes se retournent sur elle
Et je suis le roi des imbéciles
De n'être pas ce soir devant l'école
Quêtant la sortie des enfants
Qui caracolent
Au-devant de leurs mamans

Je la connais si bien
Que même au bout du monde
Je peux suivre de loin
Son chemin quotidien

A l'heure qu'il est
Je sais qu'elle se demande
Comment me chasser de son souvenir
Avec ce gamin qui me ressemble
Dans chaque geste, chaque sourire

A l'heure qu'il est
Cette heure était la nôtre
Elle ne l'est plus, c'est du passé
Peut-être un autre
Saura-t-il mieux l'aimer

Je la connais si bien
Que même au bout du monde
Je peux suivre de loin
Son chemin quotidien

Je t'aime, je t'aime

Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
Et trop longtemps j'ai cru que je ne t'aimais pas
Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
L'amour n'est aujourd'hui qu'un souvenir de toi

Que c'est triste de savoir
Qu'il existe quelque part
Un bonheur qu'on a refusé
Un amour que l'on a manqué

Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
Et trop longtemps j'ai cru que je ne t'aimais pas
Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
L'amour n'est aujourd'hui qu'un souvenir de toi

Romantique sans y croire
Sympathique sans histoire
On croyait que c'était un jeu
Ça valait peut-être un peu mieux

Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
Et trop longtemps j'ai cru que je ne t'aimais pas
Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
L'amour n'est aujourd'hui qu'un souvenir de toi

L'aventure de sa vie
Qui ne dure qu'une nuit
Voilà tout ce que j'ai trouvé
Sur le chemin de ma liberté

Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
Et trop longtemps j'ai cru que je ne t'aimais pas
Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
L'amour n'est aujourd'hui qu'un souvenir de toi

Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
Et trop longtemps j'ai cru que je ne t'aimais pas
Je t'aime, je t'aime, je t'aimais bien
L'amour n'est aujourd'hui qu'un souvenir de toi…

Je te crois

Je ne crois pas grand-chose, et comme Saint-Thomas
Je ne vois que la rose qui m'a piqué le doigt
Et que Dieu me pardonne, je n'ai jamais pensé
Qu'il fallait vivre à Rome pour ne pas se tromper

J'ai pas pu avaler, lorsque j'étais enfant
Que la soupe à Mémé faisait devenir grand
Que c'était dans les choux que naissent les garçons
Que dans le monde tout finit par des chansons

Mais quand tu me dis "je t'aime"
Et que deux et deux font trois
Que Venise est sur la Seine
Sans problème, je te crois
Mais quand tu me dis "je t'aime"
Un peu comme en cinéma
Un peu pour la mise en scène
Sans problème, je te
Croix de bois, croix de fer
Tu irais en enfer
Si jamais tu me mentes
Qu'est-ce que ça peut faire
J'irai en même temps

Tu n'as rien du tout de la femme de foyer
Tu ne vaux pas un clou pour les arts ménagers
Tu joues de violoncelle avec des grands-parents
Et tu fais la vaisselle deux ou trois fois par an

Mais quand tu me dis "je t'aime"
Et que deux et deux font trois
Que Venise est sur la Seine
Sans problème, je te crois
Mais quand tu me dis "je t'aime"
Un peu comme en cinéma
Un peu pour la mise en scène
Sans problème, je te
Croix de bois, croix de fer
Tu irais en enfer
Si jamais tu me mentes
Qu'est-ce que ça peut faire
J'irai en même temps

Tu es tout le contraire de ce que j'attendais
Tu n'as rien pour me plaire et pourtant, tu me plais
Tu n'avais pas prévu que ça pouvait durer
J'y croyais pas non plus, tout le monde peut se tromper

Mais quand tu me dis "je t'aime"
Et que deux et deux font trois
Que Venise est sur la Seine
Sans problème, je te crois
Mais quand tu me dis "je t'aime"
Un peu comme en cinéma
Un peu pour la mise en scène
Sans problème, je te
Croix de bois, croix de fer
Tu irais en enfer
Si jamais tu me mentes
Qu'est-ce que ça peut faire
J'irai en même temps

Je viens comme un voleur

Je viens comme un voleur
Je sais qu'il est déjà très tard
Mais je me fous de l'heure
J'avais besoin de te revoir
Je ne vis presque plus
Je suis un animal traqué
Je suis un loup perdu
Toujours à l'affût du danger

J'ai pas dormi
Veux-tu me faire un café
Pour me réveiller
Je vais rester ici
On finira par m'oublier
Sais-tu ce qu'ils ont dit
De moi ce soir à la télé
Il fait si bon chez toi
Que j'aimerais changer de peau
Abandonner tout ça
Reprendre ma vie à zéro

Tu es si jolie
L'amour je n'y pensais plus
Mais je t'ai connue
Que j'aime t'embrasser
Dis-moi qu'on va pouvoir s'aimer
Ton lit n'est pas bien grand
Mais je voudrais le partager
Rêver en m'endormant
Que mon voyage est terminé
Terminé, terminé

Joe Macho

Le grand Joe Macho, un loup solitaire,
Était toujours en galère
Et quand il sortait chasser la femelle
On entendait son cri sensuel

Ah ououou ou-ou-ou
Ah ououou ou-ou-ou
J'ai mon fusil à six coups
Aou Aou Aou…

La jolie Marie avait le feu aux reins
Son mari était marin
Quand elle a vu Joe entrer dans sa chambre
La mignonne a planqué son alliance

Ah ououou ou-ou-oui
Jailli ce cri dans la nuit
Joe est revenu souvent
Et puis un soir on frappe au plus mauvais moment

"Ciel, mon mari!" a crié Marie
Qui etait physionomiste
Il lui a dit: "J'te croyait fidèle"
Elle répondit: "Je le croyais aussi"

"Joe pas un geste ou tu meurs!"
Dit le trompé au trompeur
Maintenant tu vas payer
Il visait bas, il l'a touché au pied

Alors Joe a filé dans le noir
Nu comme un vers, boîtant comme un canard
Et toute la ville l'a entendu pousser
Ce cri déchirant du chien blessé

Ah ououou ou-ou-ou
"J'etait prévenu après tout
Marie m'avait bien juré
Que son mari ne savait pas tirer"

Joli Minou

Reviens Joli Minou
Vers ton gentil matou
Reviens joli chat chat
Je meurs d'amour pour toi

C'est pas normal qu'une chatte se fâche
Parce qu'on lui grille les moustaches

Reviens Joli Minou
Je te donnerai plus de mou
J'ai un gros poisson sans arêtes
Si tu reviens, on fera ta fête

Reviens Joli Minou
Je serai un gentil matou
On se fera des patapons
On se fera des gros ronrons

Viens que je te frotte l'échine
Viens que je te lèche les babines

Reviens Joli Minou
Vers ton gentil matou

Reviens Joli Minou
Reviens Joli Minou

Julie, Julie

Quand le vent du Nord vient balayer le pont
Oh Julie, Julie, Julie,
Quand la vie à bord ressemble à la prison
Oh Julie, Julie, Julie,
et te voir sur le quai le matin du départ
Oh Julie, Julie, Julie,
Ton mouchoir disparaît quand on double le phare
Oh Julie, Julie, Julie,

Est-ce que tu m'attendras?
Est-ce que tu seras là?
Oh, est-ce que tu penses encore à moi?
Dis est-ce que tu penses encore à moi?
Oh, est-ce que tu penses encore à moi?

Un avion parfois nous jette du courier
Oh Julie, Julie, Julie,
Mais voilà six mois que tu m'as oublié
Oh Julie, Julie, Julie,
Il paraît que la cale est bien loin d'être pleine
Oh Julie, Julie, Julie,
Pour finir le travail il faudra des semaines
Oh Julie, Julie, Julie,

Est-ce que tu m'attendras?
Est-ce que tu seras là?
Oh, est-ce que tu penses encore à moi?
Dis est-ce que tu penses encore à moi?
Oh, est-ce que tu penses encore à moi?

L'albatros

Vois cet oiseau blanc prisonnier du ciel
Dans sa grande cage étoilée
Moi, de temps en temps je me sens pareil
A cet éternel exilé

Lui, qui ne sait pas replier ces ailes
Moi, qui ne sais pas m'arrêter

Vois cet oiseau blanc prisonnier du ciel
Dans sa grande cage étoilée
Moi, de temps en temps je me sens pareil
A ce voyageur fatigué

Toi, de tout en bas parfois tu l'appelles
Lui, il voudrait bien se poser
Mais il ne peut pas replier ses ailes
Et toi, tu ne peux pas t'envoler

L'Amérique

Paroles: Jeff Christie – Fr: Pierre Delanoé. Musique: Jeff Christie 1969

Mes amis, je dois m'en aller
Je n'ai plus qu'à jeter mes clés
Car elle m'attend depuis que je suis né
L'Amérique

J'abandonne sur mon chemin
Tant de choses que j'aimais bien
Cela commence par un peu de chagrin
L'Amérique

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai
Tous les sifflets des trains, toutes les sirènes des bateaux
M'ont chanté cent fois la chanson de l'Eldorado
De l'Amérique

Mes amis, je vous dis adieu
Je devrais vous pleurer un peu
Pardonnez-moi si je n'ai dans mes yeux
Que l'Amérique

Je reviendrai je ne sais pas quand
Cousu d'or et brodé d'argent
Ou sans un sou, mais plus riche qu'avant
De l'Amérique

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai
Tous les sifflets des trains, toutes les sirènes des bateaux
M'ont chanté cent fois la chanson de l'Eldorado
De l'Amérique

L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je rêverai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je veux rêver

L'amour, etc.

Tu n'étais qu'une aiguille dans une botte de foin
Mais j'ai su te trouver, moi qui ne trouve rien

L'amour, c'est comme un refrain
Tu le chantes aujourd'hui et tu l'oublies demain
L'amour, c'est comme l'océan
Une marche à l'étoile où l'on se perd souvent

Le sommeil a du bon quand tu dors près de moi
Quand tu viens dans mes rêves en sortant de mes bras

L'amour, c'est comme un oiseau
Ça voyage très loin, ça tombe de très haut
L'amour, c'est comme le vent
C'est tout chaud, c'est tout froid, ça change tout le temps

J'ai dormi des années sans m'en apercevoir
Je me suis reveillé le jour de ton départ

L'amour, c'est comme le latin
On le croît oublié et puis il nous revient
L'amour, c'est comme un poker
Et c'est presque toujours le moins menteur qui perd

Le matin où le jour ne se lèvera pas
Tu verras que tu n'as pas existé pour moi

L'amour, c'est comme l'été
Il nous faut un automne pour le regretter
L'amour, c'est comme un enfant
On lui a tout donné, il part quand il est grand

L'équipe à Jojo

Lulu vendait ces toiles
Jacquot plongeait dans un bistro
Dédé goûtait les vins
Moi, j'étais fort au halles
Et Jéjé lavait les carreaux
Pierrot ne faisait rien

On s'était fait les poches
Pour se payer un vieux tacot
Fleuri sur le capot
Qui rêvait de Provence
Et qui mourut à Fontainebleau

On allumait une cigarette et tout s'allumait
Et c'était la fête, le quatorze Juillet
Il n'y avait jamais un copain de trop
Dans l'équipe à Jojo
Y avait moins des nuits sans guitare que des jours sans pain
On partageait tout et on n'avait rien
Qu'est-ce qu'on était fou, qu'est-ce qu'on c'en foutait
Qu'est-ce qu'on était bien

On louait pour des prunes
Les quatre murs d'un vieux grenier
Tout près à s'écrouler
Mais pour toute une fortune
On n'aurait pas déménagé

On allumait une cigarette et tout s'allumait
Et c'était la fête, le quatorze Juillet
Il n'y avait jamais un copain de trop
Dans l'équipe à Jojo
Y avait moins des nuits sans guitare que des jours sans pain
On partageait tout et on n'avait rien
Qu'est-ce qu'on était fou, qu'est-ce qu'on c'en foutait
Qu'est-ce qu'on était bien

Lucien a mis les voiles
Et Jacques s'est payé un bistro
Où André boit de l'eau
Je n'suis plus fort au hale
Roger inspecte les impôts
Pierre cherche du boulot

J'ai changé de guitare
Mais j'ai gardé comme un cadeau
Cet air qui me tient chaud
Du fond de la mémoire
Celui de l'équipe à Jojo

On allumait une cigarette et tout s'allumait
Et c'était la fête, le quatorze Juillet
Il n'y avait jamais un copain de trop
Dans l'équipe à Jojo
Y avait moins des nuits sans guitare que des jours sans pain
On partageait tout et on n'avait rien
Qu'est-ce qu'on était fou, qu'est-ce qu'on c'en foutait
Qu'est-ce qu'on était bien

L'été indien

Paroles: Pierre Delanoé amp; Claude Lemesle. Musique: S.Ward, P.Losito, Pallavicini amp; S.Custugno 1988

Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
C'était l'automne, un automne où il faisait beau
Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique
Là-bas on l'appelle l'été indien
Mais c'était tout simplement le nôtre
Avec ta robe longue tu ressemblais
A une aquarelle de Marie Laurencin
Et je me souviens, je me souviens très bien
De ce que je t'ai dit ce matin-là
Il y a un an, y a un siècle, y a une éternité

On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien

Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'automne
Mais c'est comme si j'y étais. Je pense à toi.
Où es-tu? Que fais-tu? Est-ce que j'existe encore pour toi?
Je regarde cette vague qui n'atteindra jamais la dune
Tu vois, comme elle je reviens en arrière
Comme elle je me couche sur le sable
Et je me souviens, je me souviens des marées hautes
Du soleil et du bonheur qui passaient sur la mer
Il y a une éternité, un siècle, il y a un an

On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s'aimera encore lorsque l'amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien

L'ombre d'un amour

Le jour l'éveille, elle se lève, s'habille et ne dit rien
Sur son visage glisse une larme et ses yeux se sont éteints
Et déjà, c'est en vain que tu cherches l'ombre d'un amour
Sous ses larmes, l'ombre d'un amour, l'ombre d'un chagrin

Elle se maquille mais dans la glace, pas un regard pour toi
Une cigarette… le café passe. Elle dit que c'est fini
Qu'elle s'en va. Et déjà, c'est en vain que tu cherches
L'ombre d'un amour, sous les larmes, l'ombre d'un amour

Elle range ses cheveux et sa main tremble un peu
Puis elle va regarder si elle est jolie; si tout va bien
Si son rimmel n'a pas coulé, si elle n'oublie rien
Midi, la gare, tu ne veux pas croire qu'elle ne reviendra pas

La bande à Bonnot

Paroles: Jean-Michel Rivat, Frank Thomas. Musique: Joe Dassin 1968

autres interprètes: Richard Gotainer

A la Société Générale
Une auto démarra et dans la terreur
La bande à Bonnot mit les voiles
Emportant la sacoche du garçon payeur
Dans la De Dion-Bouton qui cachait les voleurs
Octave comptait les gros billets et les valeurs
Avec Raymond-la-Science les bandits en auto
C'était la bande à Bonnot

Les banques criaient "Misérables!"
Quand s'éloignait le bruit du puissant moteur
Comment rattrapper les coupables
Qui fuyaient à toute allure à trente-cinq à l'heure
Sur les routes de France, hirondelles et gendarmes
Etaient à leurs trousses, étaient nuit et jour en alarme
En casquette à visière, les bandits en auto
C'était la bande à Bonnot

Mais Bonnot rêvait des palaces
Et du ciel d'azur de Monte-Carlo
En fait il voulait vite se ranger des voitures

Mais un beau matin la police
Encercla la maison de Jules Bonnot
A Choisy, avec ses complices
Qui prenaient dans sa chambre un peu de repos
Tout Paris arriva à pied, en tram et en train
Avec des fusils, des pistolets et des gourdins
Hurlant des balcons, les bandits en auto
C'était la bande à Bonnot

Et menottes aux mains
Tragique destin
Alors pour la dernière course
On mit dans le fourgon la bande à Bonnot

La beauté du diable

Toi qui a l'air d'un petit ange, d'une p'tite bête à bon Dieu
Qui a les yeux de l'innocence, du moins à mes yeux
Je sais qu'au fond de toi sommeille un vrai petit démon
C'est vrai que la beauté du diable porte bien son nom

On t'imagine rougissante sortie du couvent
Allons au bal de débutante aux bras d'un débutant
On a envie de te donner l'amour sans confession
C'est vrai que la beauté du diable porte bien ton nom

Lorsque je tend les mains
Ne m'en veut pas si je m'adresse plutot à tes seins
Le ciel est bien trop loin
Et tes fruits défendus et nos jeux interdits
Me font un joli paradis

Toi qui as l'air d'un petit ange avec tes cheveux blonds
Pour qui un nouveau Michel-Ange perdrait la raison
Jamais rien sur cette Terre ne peut m'en empêcher
C'est vrai que la beauté du diable n'est pas un péché

Toi qui a l'air d'un petit ange, d'une p'tite bête à bon Dieu
Qui a les yeux de l'innocence, du moins à mes yeux
Je sais qu'au fond de toi sommeille un vrai petit démon
C'est vrai que la beauté du diable porte bien son nom

La chanson des cigales

On s'était réveillés à demi étonnés
De ne pas se connaître ou presque pas
Une rencontre banale, la chanson des cigales
Et l'été qui passait par là
Inconnue de la veille, tu étais
Si jolie au réveil que je pensais
Sans savoir te le dire "ne t'en va pas"

Toi qui passes par ma vie
Qui n'y fais qu'un détour
Ne crois pas qu'on s'oublie
Quand la fête est finie
Quand la vie reprend son cours
Qui peut dire vraiment
Si c'était de l'amour
Ou la…

Comme les éphémères
Qui ne voient la lumière
Que le temps d'un éclair et d'un regret
On a fait contre-voie au début d'une histoire
Va savoir si l'on s'aimerait
Dans un mois, dans un an
Ou pas du tout
S'il y avait un roman écrit pour nous
Tu devais t'en aller. Un point. C'est tout.

{au Refrain}

La complainte de l'heure de pointe

{Refrain: 2x}

Dans Paris à velo on dépasse les autos
A vélo dans Paris on dépasse les taxis

Place des fêtes on roule au pas
Place Clichy on n'roule pas
La Bastille est assiégée
Et la République est en danger

{Refrain 2x}

L'agent voudrait se mettre au vert
L'Opéra rêve de grand air
A Cambronne on a des mots
Et à Austerlitz c'est Waterloo

{Refrain 4x}

La demoiselle de déshonneur

Paroles et Musique: Claude Lemesle 1994 "Nos quatre vérités"

Elle faisait le trottoir le long de l'église
Y a bien des curés qui prient dans la rue!
Elle avait vingt ans de loyaux services,
Vingt ans de grande vie et de petite vertu
Moi, en ce temps-là, j'allais à confesse
Tous les mercredis à cinq heures et quart
J'étais le dernier à parler de fesses
Et j'y pensais, c'était par hasard

Mademoiselle de déshonneur
Mon premier amour d'un quart d'heure

Ce mercredi-là, j'étais en avance
J'avais déserté le cours de français
Et j'allais m'refaire une bonne conscience
Lorsque j'entendis: "Tu viens mon biquet?"
Un coup d'œil devant, un coup d'œil derrière,
J'étais l'seul biquet à cent lieues autour
Alors je suis v'nu, en f'sant ma prière,
J'voulais faire l'apôtre et j'ai fait l'amour

Mademoiselle de déshonneur
Mon premier amour d'un quart d'heure

Et c'est là, bêtement, dans cette chambre obscure,
Cette chambre sans joie, sans fleurs aux rideaux,
C'est là qu'j'ai reçu ma première blessure,
Laissé mon enfance au porte-manteau
On peut rêver mieux pour sa grande première,
De couchers d'soleil ou de champs d'muguet
Moi, je n'ai récolté que trois Notre-Père,
Deux minutes de remords, un zéro d'français.

Mademoiselle de déshonneur
Mon premier amour d'un quart d'heure

La dernière page

Quand un ange passe, on ouvre la télé
Pour sauver la face, on fait des mots croisés
Et si par habitude tu vas où je vais
L'amour ne se conjugue plus qu'à l'imparfait

Quand on se dit "je t'aime" par amitié
C'est presque la dernière page
Quand on se dit "je t'aime" un peu par pitié
C'est comme la fin d'un bon voyage

Au début d'un rêve, on ne croit pas rêver
Quand le jour se lève, un rien nous fait chanter
Mais que la nuit revienne sur nos illusions
Les mots sont bien les mêmes mais plus la chanson

Quand on se dit "je t'aime" par amitié
C'est presque la dernière page
Quand on se dit "je t'aime" un peu par pitié
C'est comme la fin d'un bon voyage

La fan

Pendant que le chanteur chantait ses pacotilles enviolonnés
La fille en coulisse écoutait, émerveillée, abandonnée
Mais comment faisait-il sans la connaître pour savoir sa vie par cœur?
Est-ce qu'il s'était penché à sa fenêtre une nuit en spectacteur?

Pendant que le chanteur dansait ses quatre pas de dérision
La fille en coulisse pensait qu'elle était las de ses chansons
Oh, si tu savais combien de vrais chagrins
Se raccrochent au ciel artificiel de tes refrains

Apres l'après-dernier appel il est allé se rhabiller
Dire qu'il était là tout près d'elle derrière la porte verrouillée
Savait-il seulement qu'aux heures grises c'est lui qui tenait sa main
Qui l'empechait de faire des bêtises en disant: "C'est beau demain"

Pendant que le chanteur rentrait, accompagné d'une imprévue
La fille en coulisse rêvait que c'était lui qu'elle avait vu
Oh, si tu savais combien de vrais chagrins
Se raccrochent au ciel artificiel de tes refrains

La femme idéale (Angélina)

Toi qui n'es pas parfaite
Qui es la fleur du mal
La plus belle peut-être
Tu es la femme idéale
Tu as tous les défauts de la terre
Tu parles trop vite ou de travers
Mais de toutes les femmes
C'est toi que je préfère

Angélina, j'en connais trop de sentimentales
Qui vous entourent d'un amour banal
D'un univers sans étoiles
Angélina, j'en connais mille, je n'en connais pas
Elles sont sincères, je ne crois que toi
Elles sont belles et je te vois, c'est toi que je vois

Toi qui n'est pas parfaite
Qui est la fleur du mal
La plus belle peut-être
Tu es la femme idéale
Tu as tous les défauts de la terre
Tu parles trop vite ou de travers
Mais de toutes les femmes
C'est toi que je préfère

Angélina, entre l'enfer et le paradis
Tu m'as fais faire toutes les folies
Tu m'as volé mes amis
Angélina, tu n'as vraiment ni loi ni morale
Cœur de fourmis, tête de cigale
Mais tu es la femme idéale, la femme idéale

Toi qui n'est pas parfaite
Qui est la fleur du mal
La plus belle peut-être
Tu es la femme idéale

La fête

Etre avec toi c'est la fête
C'est comme un jour de sorti
J'ai des idées plein la tête
De glissades et de vacances
Si je retombe en enfance
Tant pis, c'est mercredi

Etre avec toi c'est la fête
C'est comme un jour de folie
J'ai des envies plein la tête
De vins nouveaux et d'eaux claires
Surtout envie de refaire ma vie

Entre nous deux c'est la fête
Tous les jours, toutes les nuits
On se suffit à nous mêmes
Demande-moi si je t'aime
Et ma réponse est la tienne

Je t'aimerai de mon âme pure
Pour rattraper tout le temps perdu
Je t'aimerai à te délivrer
D'un souvenir des amours passés

On attend le jour de fête
Trois cent soixante-quatre jours
Et ce jour-là on va mettre
La vie entre parantèses

On attend le jour de fête
Trois cent soixante-quatre jours
Et ce jour-là tout s'arrête
On met des fleurs aux fenêtres
Dans les cours et dans les têtes
L'amour – la fête est là
La vie est belle

La fille du shérif

Paroles: Pierre Delanoë, Claude Lemesle. Musique: Tony Joe White 1979

Titre original: "The high sheriff of Calhoun Parrish"

note: Adaptation française du titre de Tony Joe White.

On disait du shérif de Calhoun City
Qu'il surveillait de près sa fille Anna Lee
Malheur à celui qui lui chantait sa chanson
Il était sûr de la finir au violon

Il est vrai qu'Anna Lee ne pensait qu'à ça
Et un dimanche pendant que le pasteur prêchait
La voilà qui vient se frotter contre moi
Et qui m'file un rendez-vous pas très discret

J'ai failli lui répondre: "D'accord sur tout"
Mais dans les yeux d'son père y avait des bazookas
J'ai compris et j'ai pris mes jambes à mon cou
C'est alors qu'elle m'a sifflé: "Tu l'regrett'ras"

Je dormais à poings fermés quand on a frappé
J'ai ouvert au shérif et à son assistant
Il m'a dit: "Fils, Anna Lee attend un bébé"
J'ai répondu: "Je n'connais pas cet enfant"

Ils ont fait mon procès et j'ai récolté
Quatre-vingt-douze ans dont deux avec sursis
Je m'suis dit qu'j'aurai le temps d'apprendre à compter
Et d'penser à cette salope d'Anna Lee

Comme un bon claustrophobe, j'ai plaqué la tôle
Et j'ai battu le record du marathon
Un copain d'régiment m'a prêté sa piaule
Mais l'shérif était toujours sur mes talons

Quelques années ont passé et c'est pas la fête
Cette famille d'poulets je ne m'y ferai pas
Anna Lee dans mon lit, le vieux à la retraite
Et c'blanc-bec de nouveau shérif qui m'dit: "Papa"

La fleur aux dents

J'ai dépensé ma jeunesse comme une poignée de monnaie
J'ai fait un peu de tout, un peu partout, sans savoir rien faire
La fleur aux dents, c'était tout ce que j'avais
Mais je savais bien que toutes les femmes du monde m'attendaient

Il y a des filles dont on rêve
Et celles avec qui l'on dort
Il y a des filles qu'on regrette
Et celles qui laissent des remords
Il y a des filles que l'on aime
Et celles qu'on aurait pu aimer
Puis un jour il y a la femme
Qu'on attendait

J'ai connu des lits de camp bien plus doux qu'un oreiller
Et des festins de roi sur le zinc d'un buffet de gare
J'ai connu bien des gens, je les ai tous bien aimés
Mais dans leur visages au fond je n'ai rien fait que te chercher

Il y a des filles dont on rêve
Et celles avec qui l'on dort
Il y a des filles qu'on regrette
Et celles qui laissent des remords
Il y a des filles que l'on aime
Et celles qu'on aurait pu aimer
Puis un jour il y a la femme
Qu'on attendait

Un jour ici, l'autre là, un jour riche et l'autre pas
J'avais faim de tout voir, de tout savoir, j'avais tellement à faire
A me tromper de chemin tant de fois
J'ai quand même fini par trouver celui qui mène à toi

Il y a des filles dont on rêve
Et celles avec qui l'on dort
Il y a des filles qu'on regrette
Et celles qui laissent des remords
Il y a des filles que l'on aime
Et celles qu'on aurait pu aimer
Puis un jour il y a la femme
Qu'on attendait

La ligne de vie

Paroles et Musique: Claude Lemesle

On reste seul sur un quai vide
Comme si l'on attendait quelqu'un
A se redire qu'elle s'en va, que tout chavire
Et que l'on n'y comprend rien
Et que l'on n'y comprend rien

Ou que le train t'emmène
D'aussi loin que tu reviennes
Tu me reviendras
Il le faudra bien
Ne vois-tu par des signes
Que la chance nous dessine
J'ai ta ligne de vie
Tracé dans ma main

Tu ne vivais que par tes rêves
Je ne voyait que par des miens
Le conte ds fées battais de l'air
On s'aimait tant mal que bien
On s'aimait tant mal que bien

Ou que le train t'emmène
D'aussi loin que tu reviennes
Tu me reviendras
Il le faudra bien
Ne vois-tu par des signes
Que la chance nous dessine
J'ai ta ligne de vie
Tracé dans ma main

Vivons ensemble nos colères
Et nos tendresses et nos chagrins
A faire l'amour, à faire la guerre
Qui sont écrits dans ta main
Qui sont écrits dans ma main

Ou que le train t'emmène
D'aussi loin que tu reviennes
Tu me reviendras
Il le faudra bien
Ne vois-tu par des signes
Que la chance nous dessine
J'ai ta ligne de vie
Tracé dans ma main

La luzerne

J'ai droit à trois mètres d'herbe
C'est peu, mais c'est déjà beaucoup
J'ai droit à ma plante verte
Tout en caoutchouc
Y a rien à dire, j'ai de la verdure
C'est bon pour mes petits poumons
Mais j'ai la passion de la nature
Je rêve de vaches et de moutons

Et quand on s'aime dans la luzerne
Je suis comme un poisson dans l'eau
Au milieu des près
Quand on s'aime dans la luzerne
C'est ma joie, ma vérité de te rouler
Dans l'herbe mouillée

L'amour à la scandinave
Tout nu dans la mer glacée
L'amour en long, l'amour en large
L'amour sur canapé
Chacun ses goûts, chacun sa culture
Tout est mauvais ou tout est bon
Moi j'ai la passion de la nature
Je rêve de vaches et de moutons

Et quand on s'aime dans la luzerne
Je suis comme un poisson dans l'eau
Au milieu des près
Quand on s'aime dans la luzerne
C'est ma joie, ma vérité de te rouler
Dans l'herbe mouillée

La mal aimée du courrier du coeur

Tous les jours assise à sa machine
Pour son magazine elle repond aux lettres
Elle est le seul espoir, la seule issue
Pour l'amant déçu, pour ceux qui n'y croyait plus

Et c'est vrai qu'elle donne confiance
Et c'est vrai qu'elle porte chance
Mais le soir venu elle rentre seule à la maison

Le facteur n'a jamais de lettres
La fleuriste jamais de fleurs
Et personne ne dit: "Je t'aime"
A la mal aimée du courrier du cœur
Et chacun montre sur la piste
Le visage qu'il veut montrer
Mais on dit que le clown est triste
Quand le spectacle s'est terminé

Elle a eu pourtant les aventures
De celles qui durent le temps d'une promesse
Un de perdu, pas un de retrouvé
Et personne à qui écrire pour se confier

Et pourtant elle donne confiance
Et pourtant elle porte chance
Mais le soir venu elle rentre seule à la maison

Le facteur n'a jamais de lettres
La fleuriste jamais de fleurs
Et personne ne dit: "Je t'aime"
A la mal aimée du courrier du cœur
Et chacun montre sur la piste
Le visage qu'il veut montrer
Mais on dit que le clown est triste
Quand le spectacle s'est terminé

La nana

Viens si ça te tente, ma nana,
Faire un tour sur ma moto,
Vers les 150, tu verras,
On est bien tout contre mon dos

Viens que je t'enlève, ma nana,
Sur mes 100 chevaux à la fois,
Prends ton plus beau casque,
Pends toi à mes basques,
On s'embrasse et on s'en va.

Mon Dieu que j'aime ça,
Que tu sois ma nana,
Le temps n'existe pas,
Quand il passe dans tes bras,
Le soleil de ma vie,
Mon amour, ma nana,
Prenez moi n'importe quoi,
Mais pas ma nana.

Faudrait qu'on s'arrête, ma nana,
Faut qu'on se regarde mieux,
On pourrait peut-être,pourquoi pas,
Se reposer un peu tous tous les deux,

Avec toi je plane ma nana,
Mon plus beau voyage c'est toi,
Rien ne peut me faire revenir sur Terre,
Tant que tu voles avec moi

{2x:}
Mon Dieu que j'aime ça,
Que tu sois ma nana,
Le temps n'existe pas,
Quand il passe dans tes bras,
Le soleil de ma vie,
Mon amour, ma nana,
Prenez moi n'importe quoi,
Mais pas ma nana.

La première femme de ma vie

La première femme de ma vie
Je ne l'ai pas vu tout de suite
Je n'ai vu qu'elle était petite
Qu'après avoir un peu grandi
Elle m'emmenait dans les musées
Quelques fois au concert Colonne
Où son gentil petit bonhomme
Faisait semblant de s'amuser

Elle chantait ma mère
Elle chantait souvent
Des chansons d'hier
Des chansons d'avant

La première femme de ma vie
Un jour m'a conduit à l'école
Emmitouflé dans un cache-col
Armé d'un cartable verni
J'ai connu les bons, les méchants
Les points sur les i, sur la gole
Il était quelques fois bien seul
Le deuxième homme de maman

Elle chantait ma mère
Elle chantait souvent
Des chansons d'hier
Des chansons d'avant

La première femme de ma vie
Je l'ai quittée pour être un homme
C'est toujours un matin d'automne
Que les enfants s'en vont du lit
C'est toujours un matin de pluie
C'est souvent pour une autre femme

Elle chantait ma mère
Elle chantait souvent
Des chansons d'hier
Des chansons d'avant

La rue Marie-Laurence

Toutes ces rues qui ont les noms célèbres
Je les ai oubliées, mais je garde dans mes pensées
Tous les visages que je voyais naguère
Et mon plan de la ville est un calendrier

Toutes les rues de Paris portent un prénom de fille
Souvenirs d'un temps disparu
Y a la rue Stéphanie et la rue Caroline
L'avenue de la Fille Inconnue
Le boulevard Virginie et l'impasse Martine
Ces jolis rendez-vous qui n'existent plus
Mais ma rue préférée, celle où j'aimais rêver
Elle a un nom qui danse, la rue Marie-Laurence

Pauvre Molière, pauvre Pierre Corneille
Pauvre Émile Zola, malheureux Léon Gambetta
Du paradis où vos ames sommeillent
Pardonnez à celui par la faute de qui

Toutes les rues de Paris portent un prénom de fille
Souvenirs d'amours disparues
Y a la rue Stéphanie et la rue Caroline
L'avenue de la Fille Inconnue
Le boulevard Virginie et l'impasse Martine
Ces jolis rendez-vous qui n'existent plus…

La saison du blues

Y a des jours où les choses qu'on a à dire
Ont besoin d'un peu de musique
Des jours de mélancolie,
Des jours de spleen, de vague à l'âme
Des jours de blues

Y a une saison où l'on sent que quelque chose va se passer
Comme une sensation d'air froid qui vous descend dans la nuque
Qui vous donne envie de remonter votre col
C'est la saison du blues

Et tu le sens au fond des os
Et dans le ventre et dans la peau
Tout va changer sans que rien soit vraiment nouveau

Cette saison là me fait toujours penser à ces mendiants
Assis autour d'un feu de misère,
Qui font chauffer du vieu café, dans une vielle boîte de conserve
Ils ont des manteaux râpés jetés sur la tête et ils essaient d'avoir chaud
Ils attendent l'hiver
Et voilà que j'ai envie de revenir à cette musique
Dont les accords naissent en mineur

Et tu le sens au fond des os
Et dans le ventre et dans la peau
Tout va changer sans que rien soit vraiment nouveau

C'est l'époque où j'aime regarder la campagne
J'la vois changer d'couleur
Il fait beau, ça sent bon
Je sais qu'ça va pas durer
Insensiblement l'hiver est là
Il tombe dessus comme un manteau d'brouillard
La saison du blues

Et tu le sens au fond des os
Et dans le ventre et dans la peau
Tout va changer sans que rien soit vraiment nouveau

La vie se chante, la vie se pleure

La vie se chante, la vie se pleure
Elle est changeante comme les couleurs
La vie s'allume, la vie s'éteint
Et sans rancune, rien ne rime à rien

Un enfant de soixante-dix ans
A rendu sa vie sans avoir rien compris
Un indien pres du lac Michigan
En costume civil commande un whisky
Une fille est sortie de la Terre
Un volcan éteint vient de se réveiller
Quelque part un marin solitaire
S'est mis à chanter

La vie se chante, la vie se pleure
Elle est changeante comme les couleurs
La vie s'allume, la vie s'éteint
Et sans rancune, rien ne rime à rien

En dix-heuf cent quatre-vingt-dix-neuf
La Californie devient un océan
En Afrique dans un pays neuf
Un chanteur d'Europe devient président
Une fille est allée sur Vénus
Un nouveau Lazare est ressucité
Quelque part un marin de plus
S'est mis à chanter
S'est mis à chanter

La vie se chante, la vie se pleure
Elle est changeante comme les couleurs
La vie s'allume, la vie s'éteint
Et sans rancune, rien ne rime à rien

La violette africaine

Elle m'a confié pour l'été sa plante verte, une violette africaine,
Elle m'a fait la bise et puis elle est parti comme une fleur, vers une plage lointaine
Elle nous avait planté là, ma plante et moi ensemble, je l'arrosais
Pendant toute la belle saison on patientait à l'ombre, on attendait

Ma plante perdait ses pétales et moi je dormais mal, c'était septembre
Nous vivions à petit feu, nous attendions tout les deux, lasses d'attendre
Je la négligeais un peu, elle ne m'en voulait pas, elle comprenait
On passait des folles nuits devant notre télé, on s'amusait

Ma violette africaine
Fleurs de printemps s'en viennent, s'en vont
On retrouve dans la peine
Ses compagnons des quatre saisons

Nous étions abandonnés, et comme les nuits d'hiver se faisaient longues
Je ramenais à la maison des copains, des chiens perdus, des vagabondes
Et ma plante vivait d'mégots et d'épingles à cheveux, elle se fanait
Elle se penchait vers la vitre, guettant sa maîtresse ou un peu de soleil

Le printemps a mis longtemps à m'apporter une gentille demoiselle
Elle m'a rebrisé le cœur; elle a rangé mes placards et mis ma plante à la poubelle
Mais j'ai sauvé ma camarade, elle a reintégré sa cheminée
On n'oublie pas ses amis à cause d'une amourette qui vient à passer

Ma violette africaine
Fleurs de printemps s'en viennent, s'en vont
On retrouve dans la peine
Ses compagnons des quatre saisons

Laisse-moi dormir

Laisse-moi dormir, laisse-moi dormir
Jusqu'à plus de midi
Cache-moi le soleil et casse-moi le reveil
Il fait bon tout au fond d'mon lit

Formidable, pas très raisonnable
La plus longue des nuits
J'en reprendrais bien mais le marchand de sable
M'a dit pour aujourd'hui c'est fini

Laisse-moi dormir, laisse-moi dormir
Jusqu'à plus de midi
Cache-moi le soleil et casse-moi le reveil
Il fait bon tout au fond d'mon lit

Oui peut-être, une cigarette
Juste avant de tomber
Un petit café, du beurre et des baguettes
Et puis on pourra se reposer

Laisse-moi dormir, laisse-moi dormir
Jusqu'à plus de midi
Cache-moi le soleil et casse-moi mon reveil
Il fait bon tout au fond d'mon lit

Sois gentille, reste bien tranquille
Il est onze heures et demi
Comment te résister tu es irrésistible
Aussi jolie le jour que la nuit

Laisse-moi dormir, laisse-moi dormir
Jusqu'à plus de midi
Cache-moi le soleil et casse-moi mon reveil
Il fait bon tout au fond d'mon lit

Le café des trois colombes

Paroles: Pierre Delanoë, Claude Lemesle. Musique: P. Kartner 1976

Titre original: "’T klein cafe aan de haven"

note: Sur la même mélodie originale, Mireille Mathieu a chanté "Le vieux café de la rue d'Amérique"

Nancy en hiver, une neige mouillée
Une fille entre dans un café
Moi, je bois mon verre, elle s'installe à côté
Je ne sais pas comment l'aborder
La pluie, le beau temps, ça n'a rien de génial
Mais c'est bien pour forçer son étoile
Puis vient le moment où l'on parle de soi
Et la neige a fondu sous nos pas

On s'est connus au café des trois colombes
Aux rendez-vous des amours sans abri
On était bien, on se sentait seuls au monde
On n'avait rien, mais on avait toute la vie

Nancy au printemps, ça ressemble au Midi
Elle m'aime et je l'aime aussi
On marche en parlant, on refait la philo
Je la prends mille fois en photo
Les petits bistrots tout autour de la place
Au soleil ont sorti leurs terrasses
Mais il y avait trop de lumière et de bruit
On attendait qu'arrive la nuit

On se voyait au café des trois colombes
Aux rendez-vous des amours sans abri
On était bien, on se sentait seuls au monde
On n'avait rien, mais on avait toute la vie

Nancy, c'est trop loin, c'est au bout de la terre
Ça s'éloigne à chaque anniversaire
Mais j'en suis certain, mes chagrins s'en souviennent
Le bonheur passait par la Lorraine
Elle s'en est allée suivre d'autres chemins
Qui ne croisent pas souvent les miens
Je t'ai oubliée, mais c'est plus fort que moi
Il m'arrive de penser à toi

On se voyait au café des trois colombes
Aux rendez-vous des amours sans abri
On était bien, on se sentait seuls au monde
On n'avait rien, mais on avait toute la vie

Le chanteur des rues

Au coin des rues devant les cafés
Et pour les queues de cinema, la nuit tombée
Il chantait des chansons de tous les pays
Qui pourtant n'étaient qu'à lui

Et les passants s'arrêtaient le temps d'un refrain
En se disant qu'il aurait pu faire son chemin
Mais lui ne voulait pas de ce chemin-là
Et sa vie lui allait bien

Tant qu'on a sa chanson à chanter
Et qulqu'un quelque part
Qui s'attarde à l'écouter
Tant que les filles sont belles
Que le soleil veut bien briller
Tant qu'on peut encore rêver

On n'a pas besoin d'argent pour etre riche
Qu'importe les lauriers, il suffit pour bien vivre
D'aimer la vie pour ce qu'elle est
Et il chantait

Mais les gens qui ne voient pas plus loin que leur vie
Disaient: "Voilà bien la jeunesse d'aujourd'hui
Si chacun ne faisait que ce qu'il lui plaît
Que deviendrait le pays"

Tant qu'on a sa chanson à chanter
Et qulqu'un quelque part
Qui s'attarde à l'écouter
Tant que les filles sont belles
Que le soleil veut bien briller
Tant qu'on peut encore rêver

On n'a pas besoin d'argent pour etre riche
Qu'importe les lauriers, il suffit pour bien vivre
D'aimer la vie pour ce qu'elle est
Et il chantait

Et puis les regardait regagner chaque nuit
Leur petit pavillon, leur bonheur à crédit
Leurs amours regulières, contractées par notaires
Il n'en avait pas envie

Tant qu'on a sa chanson à chanter
Et qulqu'un quelque part
Qui s'attarde à l'écouter
Tant que les filles sont belles
Que le soleil veut bien briller
Tant qu'on peut encore rêver

Le château de sable

On construit parfois comme les enfants,
(Comme tous les enfants)
Un château de sable et de vent
Un château de sable qu'on bâtit pour l'éternité.
Mais les tous premiers flots vont l'emporter.

J'avais fait pour toi près de l'océan,
(Comme tous les enfants)
Un amour de sable et de vent.
Et pour cet amour
Pour toi la princesse du grand château,
Rien n'était assez fou, ni assez beau.

Mais les vagues montent et l'enfant qui revient
Ne retrouve que le sable.
Des donjons, des tours, le lendemain matin,
Il ne reste plus rien…

On construit parfois comme les enfants,
(Comme tous les enfants)
Un château de sable si grand,
Et si vaste qu'on a l'impression de s'y promener.
Qu'il contiendrait la Méditerranée.

J'avais fait pour toi près de l'océan,
(Comme tous les enfants)
Un amour de sable si grand,
(Un amour de sable)
Qu'il était parti pour durer la vie,
Il a tenu l'espace de la nuit.

Mais les vagues montent et l'enfant qui revient
Ne retrouve que du sable,
Des donjons, des tours, le lendemain matin,
Il ne reste plus rien…

Le chemin de papa

Il était un peu poète et un peu vagabond
Il n'avait jamais connu ni patrie, ni patron
Il venait de n'importe où, allait aux quatre vents
Mais dedans sa roulotte nous étions dix enfants
Et le soir, autour d'un feu de camp
On rêvait d'une maison blanche en chantant

Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
Tu devrais t'arrêter dans ce coin

Mais il ne nous écoutait pas et dès le petit jour
La famille reprenait son voyage au long cours
A peine le temps pour notre mère de laver sa chemise
Et nous voilà repartis pour une nouvelle Terre Promise
Et le soir, autour d'un feu de camp
Elle rêvait d'une maison blanche en chantant

Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
Tu devrais t'arrêter dans ce coin

Et c'est ainsi que cahotant à travers les saisons
C'est ainsi que regardant par-dessus l'horizon
Sans même s'en apercevoir not'père nous a semés
Aux quatre coins du monde comme des grains de blé
Et quelque part au bout de l'univers
Roule encore la vieille roulotte de mon père

Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
Tu devrais t'arrêter dans ce coin

Le cheval de fer

Il est venu des plaines
du soleil levant

Balayant la prairie Cheyenne
Comme une rafale de vent
L’étranger lui a préparé
Une route vers l'océan
Qui peut lire dans sa fumée
Que rien n’arrêtera l’élan

Du cheval de fer, cheval de feu
Qui suit sa course et siffle au loin
Cheval de feu cheval de fer
Qui passe et ne voit rien

Il fait jaillir des flammes
Sur son chemin d'acier
De ces flans montent des nuages
Il crache la fumée
Il a chassé le bison sauvage
Creusé des mines, rasé les terres
Semé des villes sur son passage
Ou s'arrêtera l'enfer

Du cheval de fer, cheval de feu
Qui suit sa course et siffle au loin

Cheval de feu cheval de fer
Qui passe et ne voit rien

Le cheval de fer, cheval de feu
Qui suit sa course et siffle au loin
Cheval de feu cheval de fer
Qui passe et ne voit rien

Qui passe et ne voit rien.

Le costume blanc

Et ce type-là devant la glace
Dans sa loge, une serviette autour du cou
Ce type-là, je le regarde bien en face
Et je ne le reconnais pas, mais pas du tout

Le balladin de tout à l'heure
Qui chantait sous les projecteurs
Il redevient Monsieur Untel
Qui va rentrer dans son hôtel

Voici le decor à l'envers
L'autre côté de la lumière
Sur une chaise un costume blanc
Une chanson déjà oubliée
Et sur les murs de la cité
Des restes de publicité
Qui volent au vent

Le magicien qui a fini son numéro
Range ses cartes et son lapin
Et moi je rentre ma guitare et mon lasso
Et je me rentre dans ma peau jusqu'à demain

Un steak au buffet de la gare
Avec les visiteurs du soir
Et un whisky pour le moral
Dans une boîte couleur locale

Voici le decor à l'envers
L'autre côté de la lumière
Sur une chaise un costume blanc
Une chanson déjà oubliée
Et sur les murs de la cité
Des restes de publicité
Qui volent au vent

Et ce type-là qui se reveille sans savoir
Dans quelle ville il a dormi
Ce type-là je le retrouve tous les soirs
Et je n'arrive pas à croire que c'est bien lui

Le balladin, l'illusionniste
Qui va refaire son tour de piste
J'ai devant moi Monsieur Untel
Un simple client de l'hôtel

Voici le decor à l'envers
L'autre côté de la lumière
Sur une chaise un costume blanc
Une chanson déjà oubliée
Et sur les murs de la citi
Des restes de publicité
Qui volent au vent

Le dernier slow

Et si ce soir, on dansait le dernier slow,
Comme si l'air du temps se trompait de tempo.
Et si ce soir on dansait le dernier slow,
Un peu de tendresse au milieu du disco.

C'était pourtant bien,
De danser très doux,
Et de se fondre au point
D'oublier tout autour de nous.
C'était pourtant bon
Et moi j'étais pour
Finir sur les violons
Pour commencer l'amour.

Et si ce soir, on dansait le dernier slow,
Un peu de tendresse au milieu du disco.
Et si ce soir, on dansait le dernier slow,
Un peu de tendresse au milieu du disco.

On ne verra plus,
Ces joue contre joue,
Entre deux inconnus,
Qui n'avaient pas de rendez-vous.
Mais on verra bien,
C'est gagné d'avance,
Les amoureux de demain,
Vont nous inventer d'autres danses.

Et si ce soir, on dansait le dernier slow,
Un peu de tendresse au milieu du disco.
Et si ce soir, on dansait le dernier slow,
Un peu de tendresse au milieu du disco…

Le général a dit

Le géniral a dit: "Fermier
Toi qui n'as pas de quoi manger
Prends ta machette, viens, suis moi"
Et je le suis depuis des mois

Chante l'ami plus fort que moi
Sois plus ivre si tu peux
Danse l'ami, ne pense pas
Cette nuit on est heureux
Viens me parler de ton pays
De ta femme et de ton champ
Chante l'ami, car tout s'oublie
En chantant

Le général a dit qu'il faut
Prendre la ville de Tampico
Quand viendra l'aube elle brûlera
Et j'ai mon père qui vit là-bas

Chante l'ami plus fort que moi
Sois plus ivre si tu peux
Danse l'ami, ne pense pas
Cette nuit on est heureux
Viens me parler de ton pays
De ta femme et de ton champ
Chante l'ami, car tout s'oublie
En chantant

Vous, mes parents, vous m'attendez
Dans la maison où je suis né
Mais je n'ai plus de ville natale
C'est ce que dit le général

Chante l'ami plus fort que moi
Sois plus ivre si tu peux
Danse l'ami, ne pense pas
Cette nuit on est heureux
Viens me parler de ton pays
De ta femme et de ton champ
Chante l'ami, car tout s'oublie
En chantant

Si j'ai tué, si j'ai volé
J'en ai encore le cœur serré
Tu me pardonneras le mal
C'est ce que dit le général

Chante l'ami plus fort que moi
Sois plus ivre si tu peux
Danse l'ami, ne pense pas
Cette nuit on est heureux
Viens me parler de ton pays
De ta femme et de ton champ
Chante l'ami, car tout s'oublie
En chantant

Le général nous a promis
De l'argent et du pain blanc
Et des troupeaux et l'eau des pluies
Et la terre aux paysans
Et dans les rues de Mexico
On nous fera un carnaval
Chante l'ami, danse l'ami
Et longue vie au général

Le grand parking

Ils ont tout pavé pour faire le grand parking
On peut se garer, des quais de Quimper jusqu'en Chine
C'est toujours la même histoire
On ne sait ce qu'on a que quand il est trop tard
Ils ont tout pavé pour faire le grand parking

Ils ont pris tous les arbres, ils les ont mis dans un musée
Pour te mettre au vert, fais la queue et achète ton billet
C'est toujours la même histoire
On ne sait ce qu'on a que quand il est trop tard
Ils ont tout pavé pour faire le grand parking

Fermier mon ami, il faut ranger ton DBT
Laisse voler les oiseaux et tant pis si mes pommes sont piquées
C'est toujours la même histoire
On ne sait ce qu'on a que quand il est trop tard
Ils ont tout pavé pour faire le grand parking

J'étais dans mes rêves quand j'ai entendu la porte claquer
Dans un grand taxi j'ai vu ma p'tite bonne femme s'en aller
C'est toujours la même histoire
On ne sait ce qu'on a que quand il est trop tard
Ils ont tout pavé pour faire le grand parking

C'est toujours la même histoire
On ne sait ce qu'on a que quand il est trop tard
Ils ont tout pavé pour faire le grand parking
Ils ont tout pavé pour faire le grand parking
Ils ont tout pavé pour faire le grand parking

Le jardin du Luxembourg

Le jardin du Luxembourg
Ça fait longtemps que je n'y étais pas venu
Il y a des enfants qui courent et des feuilles qui tombent
Il y a des étudiants qui rêvent qu'ils ont fini leurs études
Et des professeurs qui rêvent qu'ils les commencent
Il y a des amoureux qui remontent discrètement
Le tapis roux que l'automne a deroulé devant eux
Et puis il y a moi, je suis seul, j'ai un peu froid

Encore un jour sans amour
Encore un jour de ma vie
Le Luxembourg a vieilli
Est-ce que c'est lui?
Est-ce que c'est moi?
Je ne sais pas

Encore un jour sans soleil
Encore un jour qui s'enfuit
Vers le sommeil, vers l'oubli
Une étincelle évanouie

Là où cet enfant passe, je suis passé
Il suit un peu la trace que j'ai laissée
Mes bateaux jouent encore sur le bassin
Si les années sont mortes
Les souvenirs se portent bien

Encore un jour sans amour
Encore un jour de la vie
Un jour de pluie qui s'en va
Un jour de pluie loin de toi

Tu me disais que tu m'aimais
Je te croyais, tu me mentais
C'était trop beau pour être bien
Je suis partie chercher plus loin

Je te disais que je t'aimais
Et j'y croyais et c'était vrai
Tu étais tout, tout est fini
Tu es partie, tu es partout

Moi, je suis presque bien
Ma vie continue
Je vais comme elle vient
Mais si tu m'appelais
Tu verrais comme rien ne change

Moi, je suis presque bien
La vie continue
Je vais comme elle vient
Mais si tu m'appelais
Tu verrais comme rien ne change

Moins loin dans l'avenir
Y a-t-il un chemin pour nous reunir?

Viens, viens n'importe quand
Je t'attends ma dernière chance

Je voulais réussir dans ma vie
Et j'ai tout réussi, sauf ma vie
J'avais en moi un grain de folie
Qui n'a pas poussé, qui n'a pas pris
Dis-moi, c'que j'ai fait de ma vie
Dis-moi, c'que j'ai fait de ta vie

Je voulais que tu vives ma vie
Et toi, tu voulais vivre ta vie
J'avais en moi un grain de beauté
Que j'ai laissé germer à côté
Dis-moi, c'que j'ai fait de ta vie
Dis-moi, c'que j'ai fait de ma vie

Encore un jour sans amour
Encore un jour de la vie
Un jour de pluie qui s'en va
Un jour de pluie loin de toi

Toute une vie pour ta vie
L'éternité pour un jour
Je donne tout pour un rien
Pour te revoir faire un détour
Par le jardin du Luxembourg

Toute une vie pour ta vie
L'éternité pour un jour
Pour un sourire, un regard
Pour le délire d'un espoir

Je vais creuser la tombe de mon passé
Je vais courir le monde pour te trouver
Je vais briser la glace qui nous sépare
Voir le bonheur en face dans ton miroir

La vie ne vaut la peine qu'à travers toi
Tous mes chemins me mènent où tu iras
Tous les chemins du monde vont vers ta vie
Vers la lumière de ta vie…

Le marché aux puces

Je l'ai croisée un jour près du marché aux puces
Où je me faisais un saut, histoire de me fringuer
Un gramophone jouait de fausses chansons russes
Sur un rouleau grinçant comme un portail rouillé

Elle n'avait l'air de rien, elle n'était pas grand-chose
Et pourtant sans savoir pourquoi je l'ai suivie
Tu hésites un moment, tu n'oses pas puis tu oses
Un moment de culot va bouleverser ta vie

Porte de Clignancourt, un café sous la flotte
Elle s'était acheté du tabac à rouler
J'n'ai su que plus tard que c'était sa marotte
On se défoule quand on peut se défouler

Elle n'avait l'air de rien, elle n'était pas grand-chose
Voulez-vous prendre un verre, un pastis, deux alors?
Souvent les grands méfaits ont de petites causes
On a pris l'apéro, le repas dure encore, et encore, et encore

Depuis, de temps en temps on reprend l'autobus
Le cent-soixante-six, direction Clignancourt
Et on va faire un tour dans ce marché aux puces
Où j'm'en veux tellement d'être allé faire un tour

Elle n'a plus l'air de rien, moi je n'suis pas grand-chose
L'habitude nous sert de ciment quotidien
Notre lit n'est qu'un lieu où nos corps se reposent
On est presque content de partir le matin

Notre lit n'est qu'un lieu où nos corps se reposent
On est presque content de partir le matin
Et nos vies se sont faites à leur métamorphose
Elles n'étaient pas grand-chose, elles n'ont plus l'air de rien

Le moustique

Paroles: Ricky Dassin, Claude Lemesle. Musique: John Densmore, Robby Krieger, Ray Manzarek 1973

Titre original: "The mosquito"

note: Adaptation française du titre des Doors (1972).

No me moleste mosquito
No me moleste mosquito
No me moleste mosquito
Retourne chez toi

Je fais la sieste, moustique
Arrête un peu ta musique
Ne sois pas antipathique
Ne me pique pas

Moustique, mon vieux, tu vois trop petit
Tu as des ailes, va voir du pays
J'ai un patron plus large que moi
Vas-y de confiance, c'est moi qui t'envoie

No me moleste mosquito
No me moleste mosquito
No me moleste mosquito
Retourne chez toi

Tu me vois melancolique
De te troubler ton pique-nique
Si tu me goûtes moustique
Tu n'aimeras pas

Y a des pays pleins de voluptés
Pour un moustique de qualité
A St-Tropez, à Honolulu
Tout l'monde, il est gros, tout l'monde, il est nu

No me moleste mosquito
No me moleste mosquito
No me moleste mosquito
Retourne chez toi

Je fais la sieste moustique
Arrête un peu ta musique
Ne sois pas antipathique
Ne me pique pas

Le petit pain au chocolat

Tous les matins il achetait
Son p'tit pain au chocolat
La boulangère lui souriait
Il ne la regardait pas

Et pourtant elle était belle
Les clients ne voyaient qu'elle
Il faut dire qu'elle était
Vraiment très croustillante
Autant que ses croissants
Et elle rêvait mélancolique
Le soir dans sa boutique
A ce jeune homme distant

Il était myope voilà tout
Mais elle ne le savait pas
Il vivait dans un monde flou
Où les nuages volaient bas

Il ne voyait pas qu'elle était belle
Ne savait pas qu'elle était celle
Que le destin lui
Envoyait à l'aveuglette
Pour faire son bonheur
Et la fille qui n'était pas bête
Acheta des lunettes
A l'élu de son cœur

Dans l'odeur chaude des galettes
Et des baguettes et des babas
Dans la boulangerie en fête
Un soir on les maria

Toute en blanc qu'elle était belle
Les clients ne voyaient qu'elle
Et de leur union sont nés
Des tas des petits gosses
Myopes comme leur papa
Gambadant parmi les brioches
Se remplissant les poches
De p'tits pains au chocolat

Et pourtant elle était belle
Les clients ne voyaient qu'elle
Et quand on y pense
La vie est très bien faite
Il suffit de si peu
D'une simple paire de lunettes
Pour rapprocher deux êtres
Et pour qu'ils soient heureux.

Le Portugais

Paroles: Pierre Delanoë. Musique: Joe Dassin, Richelle Dassin 1971 "Mélina"

Avec son marteau-piqueur
Il creuse le sillon de la route de demain
Il y met du cœur
Le soleil et le gel sont écrits sur ses mains
Le Portugais dans son ciré tout rouge
Qui ressemble à un épouvantail
As-tu vu l'étrange laboureur des prairies de béton
Et des champs de rocailles

{Refrain:}

Il faut en faire des voyages
Il faut en faire du chemin
Ce n'est plus dans son village
Qu'on peut gagner son pain
Loin de son toit, de sa ville
A 500 lieux vers le nord
Le soir dans un bidonville
Le Portugais s'endort

Il est arrivé à la gare d'Austerlitz
Voilà deux ans déjà
Il n'a qu'un idée: gagner beaucoup d'argent
Et retourner là-bas
Le Portugais dans son ciré tout rouge
Qui ressemble à un épouvantail
Il ne te voit pas
Il est sur le chemin qui mène au Portugal

{au Refrain}

Le roi du blues

Viens prendre un verre petite
La trompette ça donne chaud
Je ne refais mon tour qu'à minuit
Je vais jouer pour ces idiots
Qui ne savent même pas qui je suis…

Tu veux savoir mon histoire
Tu veux boire à la gloire
De la musique, au roi du blues
Si le roi vit encore
Son royaume est bien mort
Je n'ai pas vu comment passait le temps
Et je n'ai plus vingt ans
Et je n'ai plus vingt ans

C'est à Chicago, en 51, dans un petit bar
C'est à Chicago, mon premier cachet à 25 dollars
Puis ma première jatte avec mon ami
Dizie Gillespie
Mon nom en grand à Carneggie Hall
Ça n'pouvait pas durer la vie

Tu veux savoir mon histoire
Tu veux boire à la gloire
De la musique, au roi du blues
Si le roi vit encore
Son royaume est bien mort
Je n'ai pas vu comment passait le temps
Et je n'ai plus vingt ans
Et je n'ai plus vingt ans

Tu veux du mélo
Ce soir j'ai vendu ma trompette en or
Tu veux du mélo
Quand je joue les gens parlen'encore plus fort
Je bois un peu trop
Mon impressario dit qu'je n'vaux plus rien
Pourtant je joue comme à Chicago
Crois moi je suis encore quelqu'un

Tu veux savoir mon histoire
Tu veux boire à la gloire
De la musique, au roi du blues
Si le roi vit encore
Son royaume est bien mort
Je n'ai pas vu comment passait le temps
Et je n'ai plus vingt ans
Et je n'ai plus vingt ans

Le service militaire

C'est un plaisir d'aller au service militaire
Chacun sait qu'à vingt ans on n'a rien d'autre à faire
Que c'est le pied de marcher comme un metronome
Que c'est la discipline qui vous fait un homme
C'est sur le quai de la gare, un festival des mouchoirs
Au revoir, au revoir, c'est le chant du départ, et

Va, petit soldat, va, tu seras caporal
Ras le bol, mais ne râle pas
Papa a le moral, comme avant guerre

Tu vas apprendre à demonter les mitraillettes
A tuer le temps dans la bière et les cigarettes
A ramper dans la flotte comme un crocodile
Autant de choses utiles dans la vie civile
Et à claquer des talons devant le moindre galon
Mon colon, mon colon, nous nous régalons, et

Va, petit soldat, va, tu seras caporal
Ras le bol, mais ne râle pas
Papa a le moral, comme avant guerre

Quand tu auras fini ton service militaire
Tu échangeras de souvenirs avec ton père
Vous parlerez de mêmes filles, de mêmes cuites
Et dans vingt ans ton fils te racontera la suite
Tout le monde sera content, vous direz c'était le bon temps
Et pourtant, et pourtant, qu'est-ce que c'était chiant, mon adjudant

Va, petit soldat, va, tu seras caporal
Ras le bol, mais ne râle pas
Papa a le moral, si tu ne l'as pas

Le temps des oeufs au plat

Toi tu portais la barbe et moi
J'avais des bottes qui prennaient l'eau
Ensemble on écorchait Brassens
A la guitare et au banjo
Par flemme de rentrer se coucher
On faisait semblant de draguer
Ou on perdait des nuits entières
A discuter dans les cafés

C'était le temps, le temps des œufs au plat
C'était le temps des chambres sous les toits
Quant on dormait en grelottant dans nos manteaux
Sauf quand une fille nous tenait chaud
C'était le bon vieux temps

On s'doutait bien que le mariage
C'était le service militaire à vie
Mais nous voilà devenus sages
Moi le témoin, toi le mari
Bientôt on se donnera rendez-vous
En regardant nos agendas
Et à ta femme j'apporterai
Des petits fours, un hortensia

Ce sera le temps, le temps des dimanches au bois
Le temps des tables pliantes et des poulets froids
D'un air patient ta femme t'écoutera
Quand tu parleras encore une fois
De notre bon vieux temps

Et puis un beau soir mal à l'aise
J'arriverai accompagné
Et un regard vous suffira
Pour voir que je vais y passer
Nous attendrons l'heure de la vaisselle
Quand les femmes s'en vont de leur côté
Alors du fond de nos cognacs
Et d'nos cafés décaffeinés

On retrouvera le temps des œufs au plat
Le joli temps des chambres sous les toits
Quand on dormait en grelottant dans nos manteaux
Sauf quand une fille nous tenait chaud
Notre bon vieux temps

Le tricheur

Il te promet la belle vie
Mondes et merveilles
Il dit qu'il t'aime à la folie
Bouche tes oreilles

N'écoutes plus ce qu'il dit, viens…
Ne penses plus à lui, viens…

Prends garde, c'est un tricheur
Partout on se méfie de lui
Prends garde, c'est un tricheur
Il dit n'importe quoi à n'importe qui

Il dit qu'il a des écuries
Des champs de course
Mais il joue la comédie
Il n'a rien dans la bourse

N'écoutes plus ce qu'il dit, viens…
Ne penses plus à lui, viens…

Prends garde, c'est un tricheur
Partout on se méfie de lui
Prends garde, c'est un tricheur
Il dit n'importe quoi à n'importe qui

Sitôt qu'il voit une fille
Je le sens bien
Ouais, il dit qu'elle est toute sa vie
Puis il l'oublie le lendemain

L'amour ça court; ça nous poursuit
Mais sois bien sage
Il faut courir plus vite que lui
C'est bien dommage

N'écoutes plus ce qu'il dit, viens…
Ne penses plus à lui, viens…

Prends garde, c'est un tricheur
Partout, on se méfie de lui
Prends garde, c'est un tricheur
Il dit n'importe quoi à n'importe qui

Les aventuriers

Le nouveau monde
En ce temps-là c'était très loin
Le bout du monde
Un grand rêve de marin
La route est longue
Pour aller la chercher la liberté

Les caravelles
En ce temps-là volaient sur l'eau
Les hirondelles
Etonnaient Marco Polo
Et les nouvelles
Arrivaient bien souvent après le vent

Les aventuriers
N'avaient qu'une frontière, n'avaient qu'une idée
Faire le tour de cette terre
Les aventuriers
N'avaient pour les guider que les étoiles
Des aventuriers
Il y en a comme hier, ils n'ont qu'une idée
Faire le tour de l'univers
Les aventuriers
Vont déjà visiter les étoiles

Le nouveau monde
Sera demain encore plus loin
Le bout du monde
On n'en voit jamais la fin
La route est longue
Pour aller la chercher la verité

Les américains
Au bout des ailes des avions
Supersoniques
Sont à deux pas de Meudon
Et on arrive
Avant d'être parti à Tahiti

Les aventuriers
N'avaient qu'une frontière, n'avaient qu'une idée
Faire le tour de cette Terre
Les aventuriers
N'avaient pour les guider que les étoiles
Des aventuriers
Il y en a comme hier, ils n'ont qu'une idée
Faire le tour de l'Univers
Les aventuriers
Vont déjà visiter les étoiles

Les Champs-Elysées

Paroles et Musique: Pierre Delanoé

Je m'baladais sur l'avenue le cœur ouvert à l'inconnu
J'avais envie de dire bonjour à n'importe qui
N'importe qui et ce fut toi, je t'ai dit n'importe quoi
Il suffisait de te parler, pour t'apprivoiser

Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées

Tu m'as dit "J'ai rendez-vous dans un sous-sol avec des fous
Qui vivent la guitare à la main, du soir au matin"
Alors je t'ai accompagnée, on a chanté, on a dansé
Et l'on n'a même pas pensé à s'embrasser

Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées

Hier soir deux inconnus et ce matin sur l'avenue
Deux amoureux tout étourdis par la longue nuit
Et de l'Étoile à la Concorde, un orchestre à mille cordes
Tous les oiseaux du point du jour chantent l'amour

Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées

Les Dalton

Paroles: Jean-Michel Rivat. Musique: Joe Dassin 1967

Ecoutez, bonnes gens, la cruelle
Et douloureuse histoire des frères Dalton
Qui furent l'incarnation du mal
Et que ceci serve d'exemple
A tous ceux que le diable écarte du droit chemin.

Tout petits à l'école…
A la place de crayons ils avaient des limes,
En guise de cravates des cordes de lin.
Ne vous étonnez pas, si leur tout premier crime
Fut d'avoir fait mourir leur maman de chagrin.

Tagada, tagada, voilà les Dalton
Tagada, tagada, voilà les Dalton
C'étaient les Dalton
Tagada, tagada, y a plus personne

Les années passèrent…
Ils s'étaient débrouillés pour attraper la rage
Et ficeler le docteur qui faisait les vaccins
Et puis contaminèrent les gens du voisinage
S'amusant à les mordre, puis accusaient les chiens.

Tagada, tagada, voilà les Dalton
Tagada, tagada, voilà les Dalton
C'étaient les Dalton
Tagada, tagada, y a plus personne

Ils devinrent des hommes…
Un conseil, mon ami, avant de les croiser
Embrasse ta femme, serre-moi la main
Vite sur la vie va te faire assurer
Tranche-toi la gorge et jette-toi sous l'train

Tagada, tagada, voilà les Dalton
Tagada, tagada, voilà les Dalton
C'étaient les Dalton
Tagada, tagada, y a plus personne

Mais la Justice veillait…
Comme tous les jours leurs têtes augmentaient d'vingt centimes
des centimes américains
Qu'ils étaient vaniteux et avides d'argent
Ils se livrèrent eux-mêmes pour toucher la prime
Car ils étaient encore plus bêtes que méchants

Tagada, tagada, voilà les Dalton
Tagada, tagada, voilà les Dalton
C'étaient les Dalton
Tagada, tagada, y a plus personne

Les joies de la cuisine

Je donne toutes mes chemises à la laverie automatique
La concierge me monte mon café et mes tartines
Mais la vie n'est pas facile sans les joies de la cuisine

Je ne fume que des havanes, je bois du "Château Laffitte"
J'ai des beaux draps de soie mais c'est à peine si j'en profite
S'il y a une chose qui me manque, c'est bien les joies de la cuisine

Moi qui suit la santé, moi qui déteste le régime
Qui n'ai jamais fait Carème, c'est pas les soirs que je dîne
Et pourtant Dieu sait si j'aime les joies de la cuisine

Par pitié pour un pauvre homme que les plats du jour dépriment
N'y a-t-il personne pour me sauver de la famine
Et qui soit aussi porté sur les joies de la cuisine
La cuisine, la cuisine

Les plus belles années de ma vie

Moi j'avais rêvé longtemps de ma première guitare, tu sais
J'étais fou, j'avais quinze ans, je n'osais pas y croire
Mes parents n'étaient pas d'accord, ils connaissaient par cœur
Mes trois chansons sur deux accords, moi j'attendais mon heure
J'étais dingue de Becaud, Brassens et Aznavour
Je m'endormais sur ma radio, je faisais des concours
Puis j'ai découvert les groupes anglais, je guettais à la télé
Leurs gestes que je refaisais le soir dans mon grenier

Toi qui m'as donné les plus belles années de ma vie
Mes plus grandes espérances, mes plus grands regrets aussi
Comme je t'aimais, toi ma musique, mon premier grand amour
J'essayais bien de te suivre, pourtant j'étais toujours
Un pas derriere, cherchant à te plaire

Soixante-cinq au Golfe Drouot c'était des nuits sans fin
La musique dans la peau et tout pour les copains
Dans une cave de banlieu tous les soirs on répétait
Et si les voisins criaient un peu, on leur pardonnait
Et puis soixante-dix, les festivals perdus dans la nature
On était des milliers sous les étoiles pour quelques couvertures
La foule dansait, tapait des mains, nous on s'y croyait déjà
Et Avignon n'était plus qu'un faubourg de l'Olympia

Toi qui m'as donné les plus belles années de ma vie
Mes plus grandes espérances, mes plus grands regrets aussi
Comme je t'aimais, toi ma musique, mon premier grand amour
J'essayais bien de te suivre, pourtant j'étais toujours
Un pas derriere, cherchant à te plaire

Soixante-douze, c'etait Paris, le groupe s'est dispersé
Quand j'ai rencontré Marie-Christine, j'étais sur le pavé
Le soir pour se payer un lit on claquait tous nos cachets
Mais je lui racontais ma vie et elle me comprenait
Et elle m'a suivi dans cent maisons de disques et d'éditions
Où les gens qui m'écoutaient n'aimaient pas mes chansons
Et quand j'ai vendu ma vieille guitare c'est elle qui m'a aidé
A comprendre enfin que ça ne marcherait jamais

Toi qui m'as donné les plus belles années de ma vie
Mes plus grandes espérances, mes plus grands regrets aussi
Comme je t'aimais, toi ma musique, mon premier grand amour
J'essayais bien de te suivre, pourtant j'étais toujours
Un pas derriere, cherchant à te plaire

Louisiana

Comme tous les vagabonds
J'ai fait tous les boulots
De New-York à l'Orégon
D'Auckland à Buffalo
J'ai conduit un douze tonnes
Douze tonnes à Santa-Fé
Dans un port de Washington
Déchargé du café

Tous les chemins ont du bon
Qui reviennent au pays
Qui me ramènent à la maison
A l'amour de ma vie

Louisiana! Je reviens
Louisiana! près de toi
Louisiana! au bout de mon chemin
Louisiana! tu es là

Tout ce que m'avait rapporté
Six mois à Charleston
Une souris me l'a croqué
En un soir à Boston
C'que j'ai gagné au Texas
En volant des chevaux
Je l'ai doublé à Las Vegas
Et perdu à Reno

Tous les chemins ont du bon
Qui reviennent au pays
Qui me ramènent à la maison
A l'amour de ma vie

Louisiana! Je reviens
Louisiana! près de toi
Louisiana! au bout de mon chemin
Louisiana! tu es là

Ma bonne étoile

J'allais au clair de lune
Au gré de ma fortune
Porte par tous les vents de l'univers
Comme un lampion de fête
Au dessus de ma tête
J'ai vu danser un point de lumière
Oh oh oh ma bonne étoile
Dans un'petite étincelle accrochée au ciel
J'ai vu un feu d'artifice
Grand comme un soleil
Et depuis ce temps-la. si j'ai l'air heureux
C'est que tu brilles nuit et jour
Dans le fond de mes yeux

Tu parles comme on chante
Tu marches comme on danse
Et tu me portes chance à chaque instant
Et me voilà roi mage
Au début d'un voyage
Qui ne finira qu'a la fin des temps
Oh oh oh ma bonne étoile
Je dors à la belle étoile au cœur de l'hiver
Et c'est toi qui me rechauffes
C'est toi qui m'eclaires
Et depuis ce temps-la si j'ai l'air heureux
C'est que tu brilles nuit et jour
Dans le fond de mes yeux

Ma dernière chanson pour toi

Elle était si simple, la première
Celle des amours buissonnières
Elle ne parlait que de toi

Et voilà, j'arrive à la centième
Elle te dit encore "je t'aime"
Ma dernière chanson pour toi.

La première, je l'ai trouvée sans le vouloir
Je n'ai eu qu'à écouter ma guitare

J'avais presque perdu la raison
Dans mon imagination
Tu étais plus belle que toi

Elle était naïve, la première
Je l'ai faite pour te plaire
Elle ne parlait que de toi

Et voilà, j'arrive à la millième
Elle va te faire de la peine
Ma dernière chanson pour toi

Je ne sais pas bien comment je vais l'écrire
Il me reste trop de choses à te dire

Elle sera si triste, la dernière
J'aurais déjà dû la faire
Je recule à chaque fois

Elle sera terrible, mais quand même
Elle te dira que je t'aime
Ma dernière chanson pour toi

Ma musique

Ma musique, c'est un rire
Une présence, une voix
Un silence qui dit "je t'aime"
Ma musique vient de toi

Ma lumiêre, c'est un geste
Une caresse dans le noir
Qui s'appelle la tendresse
Ma lumière, c'est ton regard

Ma prière, c'est l'absence
D'la colère, et le froid
Dans ma chambre solitaire
Ma prière va vers toi

Mais la mer est toujours bleue

Sur la plage… beaucoup passionnément
J'ai un peu perdu le goût de l'ocean

Mais la mer est toujours bleue
Comme si c'était un jeu
Comme si l'amour durait toujours

Sur le sable abandonné tu ne viens plus
Tous les oiseaux de l'été se sont perdus

Mais la mer est toujours bleue
Comme si c'était un jeu
Comme si l'amour durait toujours

On a fermé ce matin tous les hôtels
Les jardins, le casino et le soleil

Mais la mer est touours bleue
Comme si c'était un jeu
Comme si l'amour durait toujours

Maria

Tu passes dans mes insomnies comme un soleil de nuit
Tu es le visage inconnu du paradis perdu

Maria, Maria, sans tes yeux, sans ton corps, sans ta voix
Maria, Maria, je ne suis que la moitié de moi

Je te cherche partout comme un chien, comme un fou
J'ai donné à mon rêve ton nom
Et c'est lui qui m'réveille et c'est lui que j'appelle
A tous les vents de mes illusions

Maria, Maria, Maria, Maria, Maria
Maria, Maria, je ne suis que la moitie de moi

Je ne retrouve le matin que le gris quotidien
Tu disparais dans les fumées de la réalité

Maria, Maria, sans tes yeux, sans ton corps, sans ta voix
Maria, Maria je ne suis que la moitié de moi

Je voudrais me lever, je voudrais te toucher
Et je sais que tu n'es pas très loin
Et qu'au fond de tes nuits tu m'attends toi aussi
Mais c'est long la moitié du chemin

Je voudrais me lever, je voudrais te toucher
Et je sais que tu n'es pas très loin
Et qu'au fond de tes nuits tu m'attends toi aussi
Mais c'est long la moitié du chemin

Maria, Maria, sans tes yeux, sans ton corps, sans ta voix
Maria, Maria, je ne suis que la moitié de moi

Maria, Maria, Maria, Maria, Maria

Marie-Ange

C'était ton pas que j'avais entendu
C'était bien toi, cette ombre vague
Entr'aperçue dans notre rue
Te voilà revenue et tu vois bien
Que je t'ai attendue
J'étais certain de toi
Je savais que tôt ou tard
Envers et contre tout espoir
J'allais enfin te revoir

Marie-Ange
Tu as l'air fatigué
Viens m'embrasser
Ne dis rien, ne parle pas
De ce voyage
D'où tu reviens les yeux changés
Que ton cœur a dû naufragé
Tout ça, tu vas l'oublier

Marie-Ange
On s'éloigne de l'enfer
On va s'aimer à la lumière
De la vie familière
Marie-Ange
C'est bon de revoir ton sourire
Imaginer notre avenir
Pour le meilleur et pour le pire

Répose-toi, veux-tu manger un peu
Ne pleure pas, je n'aime pas ça
Quand il pleut dans tes yeux
Tu vas retrouver ta maison
Et lui redonner sa raison
Pour retrouver le temps long

Marie-Ange
On s'éloigne de l'enfer
On va s'aimer à la lumière
De la vie familière
Marie-Ange
C'est bon de revoir ton sourire
Imaginer notre avenir
Pour le meilleur et pour le pire

Si ton cœur a dû naufrager
Tout ça, tu vas l'oublier
Marie-Ange
On s'éloigne de l'enfer
On va s'aimer à la lumière
De la vie familière

Marie-Jeanne

Paroles: Jean-Michel Rivat, Frank Thomas. Musique: Bobbie Gentry 1967 "Les deux mondes de Joe Dassin"

Titre original: "Ode to Billie Joe"

autres interprètes: Jean-Louis Murat (1993)

note: adaptation de la chanson de Bobbie Gentry

C'était le quatre juin, le soleil tapait depuis le matin
Je m'occupais de la vigne et mon frère chargeait le foin
Et l'heure du déjeuner venue, on est retourné à la maison
Et notre mère a crié de la cuisine "Essuyez vos pieds sur l' paillasson"
Puis elle nous dit qu'elle avait des nouvelles de Bourg-les-Essonnes
Ce matin, Marie-Jeanne Guillaume s'est jetée du pont de la Garonne

Et mon père dit à ma mère en nous passant le plat de gratin
" La Marie-Jeanne, elle n'était pas très maligne, passe-moi donc le pain.
Y a bien encore deux hectares à labourer dans le champ de la canne"
Et maman dit "Tu vois, quand j'y pense, c'est quand même bête pour cette pauvre Marie-Jeanne
On dirait qu'il n'arrive jamais rien de bon à Bourg-les-Essonnes
Et voilà qu' Marie-Jeanne Guillaume va s' jeter du pont de la Garonne "

Et mon frère dit qu'il se souvenait quand lui et moi et le grand Nicolas
On avait mis une grenouille dans le dos de Marie-Jeanne, un soir au cinéma
Et il me dit "Tu te rappelles, tu lui parlais ce dimanche près de l'église
Donne-moi encore un peu de vin, c'est bien injuste la vie
Dire que j' l'ai vue à la scierie hier à Bourg-les-Essonnes
Et qu'aujourd'hui Marie-Jeanne s'est jetée du pont de la Garonne "

Maman m'a dit enfin "Mon grand, tu n'as pas beaucoup d'appétit
J'ai cuisiné tout ce matin et tu n'as rien touché, tu n'as rien pris
Dis-moi, la sœur de ce jeune curé est passée en auto
Elle m'a dit qu'elle viendrait dimanche à dîner… Oh! et à propos
Elle dit qu'elle a vu un garçon qui t' ressemblait à Bourg-les-Essonnes
Et lui et Marie-Jeanne jetaient quelque chose du pont de la Garonne "

Toute une année est passée, on ne parle plus du tout de Marie-Jeanne
Mon frère qui s'est marié a pris un magasin avec sa femme
La grippe est venue par chez nous et mon père en est mort en janvier
Depuis, maman n'a plus envie de faire grand-chose, elle est toujours fatiguée
Et moi, de temps en temps j' vais ramasser quelques fleurs du côté des Essonnes
Et je les jette dans les eaux boueuses du haut du pont de la Garonne

Marie-Madeleine

Marie-Madeleine, y a pas si longtemps
Souviens-toi de tes amours
Je t'amusais bien, tu aimais l'argent
Et moi, je t'aimais tout court
Qu'est-ce qui t'a pris de tout laisser
De tout quitter pour un seul homme
Un faux prophète, un illuminé
Un soi-disant roi sans couronne
Soi-disant roi de Galilée

Marie-Madeleine, y a pas si longtemps
Que tu n'étais pas fidèle
Tu n'es plus à moi, mais qu'est-ce qu'il te prend
On n'épouse pas le ciel
Tu n'as plus rien à espérer
Il a déjà un pied en terre
Oublie ce fou, il t'a trompée
Le Roi des Juifs ne peut rien faire
Le Roi des Juifs est condamné

Redeviens Marie-Madeleine
Ne va pas chercher si loin
Je n'ai plus rien, Marie-Madeleine
Revis, reviens
C'est à moi que tu appartiens
Tu attends qui – tu attends quoi
Redescends sur terre, j'ai besoin de toi

Marie-Madeleine, qui avait cru
Qu'un jour on te verrait pleurer
Mais qu'est-ce qu'il t'a fait, qu'est-ce qu'il a de plus
Il a dû t'ensorceler
Moi aussi, je sais pardonner
Et je sais faire des prières
Je suis venu te supplier
Qu'il vienne me jeter la pierre
Celui qui n'a jamais aimé

Redeviens Marie-Madeleine
Ne va pas chercher si loin
Je n'ai plus rien, Marie-Madeleine
Revis, reviens
C'est à moi que tu appartiens
Tu attends qui – tu attends quoi
Redescends sur terre, j'ai besoin de toi

Martine

Martine, Martine

Auprès de notre enfant je t'imagine

Tu peux te réchauffer à son soleil

Vous pouvez profiter tous deux du ciel

Martine, Martine
Ce matin ton image se dessine
Comme un rayon d'espoir dans ma prison
Pourtant le temps est long
Martine, Martine, je t'aime
Martine, Martine pardonne-moi
Pardonne-moi Martine

Je t'aimerai comme on n'aime plus
Pour rattraper tout le temps perdu
Je t'aimerai à te délivrer
Des souvenirs des amours passées

Martine, Martine
Je ne suis pas de ceux qui se résignent
A vivre sans soleil et sans amour
Aussi vrai qu'il fait jour
Martine, Martine je t'aime
Martine, Martine ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas Martine

Je t'aimerai comme on n'aime plus
Pour rattraper tout le temps perdu
Je t'aimerai à te délivrer
Des souvenirs des amours passées

Rien ne pourra séparer nos vies
Puisque l'amour les a réunies
Si l'on n'a plus qu'une liberté
Que ce soit celle de nous aimer

Messieurs les jurés

Messieurs les jurés, donnez-moi cinq minutes avant de me condamner
Messieurs les jurés, vous serez peut-être un jour au banc des accusés
Est-ce que j'ai l'air d'un assassin
Voyez-vous du sang sur mes mains
Est-ce qu'on n'a plus droit d'aimer

Messieurs les jurés, un matin de novembre on est venu me chercher
Ma femme depuis deux jours était partie, on l'avait retrouvée
Du côté de la ferme aux loups
J'ai failli en devenir fou
Est-ce qu'on n'a plus droit d'aimer

Messieurs les jurés, croyez-vous qu'une vie, ça s'écrit sur du papier
Croyez-vous qu'un avocat qui ne me connaît pas, peut en parler
Je n'avais rien, je n'étais rien
Pour elle au moins j'étais quelqu'un
Est-ce qu'on n'a plus droit d'aimer

Messieurs les jurés, sachez que moi aussi, je suis mort à la ferme aux loups
Il peut m'arriver n'importe quoi, si vous saviez comme je m'en fous
Quand on n'a plus rien dans la vie
Quand on n'a même plus envie
On dit salut la compagnie

Messieurs les jurés, buvons à ma santé le verre de condamné
Dormez bien en paix, pardonnez-moi encore de vous avoir dérangés
Je m'en vais me faire pendre ailleurs
Dans un monde même pas meilleur
Si l'on n'a plus droit d'aimer

Mon copain Julie

Un copain
C'est sympa quand ça s'appelle Julie
Quand c'est tout blond
Quand ça met des talons
Et que ça dort parfois dans mon lit

Un copain
C'est sympa quand c'est une fille jolie
Quand ça se déshabille
Et quand ça rougit pour un petit rien
Quand ça fait tout pour qu'on soit bien

Un copain
Qui ressemble en tout à sa maman
Qui fait l'amour comme Dorothée Lamour
Et qui attend depuis longtemps
Le cheval blanc du prince charmant

Un copain
Sur qui ça retourne les copains
Et de qui l'on rêve
Comme on rêve d'une star
Avant de glisser dans le noir
Le soir, le soir…

Un copain
Que j'appelle quelques fois très tard
Qui sait me dire des mots qui me font rire
Et emporte au petit matin
Mes chagrins, mon cafard

Un copain
Qui ressemble à l'amie de toujours
Qui ne tient pas deux places
Mais qui remplace un amour

Un copain
C'est sympa quand ça s'appelle Julie
Un copain
C'est sympa quand c'est une fille jolie

Mon village du bout du monde

Le vent s'engouffre dans ma valise
Et sur ma route il y a des trous
J'ai vu tant de rues, j'ai vu tant d'églises
Mais les plus belles étaient chez nous

Mon village est loin, à l'autre bout du monde
Et ma maison n'est plus qu'une chanson
Comme la neige, mes rêves fondent
Buvons, mes frères, les vagabonds

Des Caraïbes aux Philippines
J'ai traîné ma carcasse un peu partout
Mais les chemins qui mènent à nos collines
Avaient des pierres douces à mes pieds nus

Mes camarades à l'autre bout du monde
C'est bien justice, m'ont oublié
Je leur adresse une colombe
Buvons, mes frères, à leur santé

Le vent s'engouffre dans ma valise
Pourtant la chance est souvent venue
Elle est bien brave, quoi qu'on en dise
Mais il ne faut pas trop dormir dessus

La pauvreté manque parfois de charme
Mais l'herbe est douce aux malheureux
Pas de discours et plus de larmes
Venez mes frères me dire adieu

Noisette et Cassidy

Paroles: Pierre Delanoë, Claude Lemesle. Musique: Gilles Marchal

J'habitais au deux et elle au quatre mille deux cents
Moi, près du désert et elle au bord de l'océan
Elle était jolie avec ses taches de rousseur
Elle sortait de l'école à quatre heures

On partageait des ice-creams, on buvait des sodas
On avait douze ans, l'amour faisait ses premiers pas
Des petits baisers d'adieu sur Hollywood Boulevard
Et puis je rentrais chez moi pour en parler à ma guitare

Elle c'était Noisette et moi j'étais Cassidy
On avait pour nous toute la Californie
Des chemins de sable et des plages pour géants
On était chez nous, c'était défendu au plus de treize ans

J'imagine qu'elle est loin de nos jeux interdits
Et que la Noisette a oublié son Cassidy
Moi, je m'en souviens, et assez bien de son visage
Mais c'est pas plus tôt de mon enfance et de son paysage

Elle c'était Noisette et moi j'étais Cassidy
On avait pour nous toute la Californie
Des chemins de sable et des plages pour géants
On était chez nous, c'était défendu au plus de treize ans…

Oh! Là! Là!

Je ne dors qu'à peine, j'ai des palpitations
Encore une semaine et c'est la quarantaine
Elle a tout pour elle, elle est bien trop belle
Elle donnerait des ailes à un centenaire fidèle
Je suis au bord du délire, pauvre de moi
Je n'ai plus qu'une chose à dire, et c'est "Oh! là! là!"

C'est: Oh! là! là! Oh! là! là! Oh! là! là! que je l'aime

J'ai fais des piqûres, de l'acupuncture
Un régime sans elle et quelques mois de cure
Mais j'ai un problème, c'est toujours le même
Je l'ai dans la peau et elle m'a dans la sienne
Et même si ça n'est pas le martyr, ça le sera
Je n'ai plus qu'une chose à dire et c'est "Oh! là! là!"

C'est: Oh! là! là! Oh! là! là! Oh! là! là! que je l'aime

Ça y est, j'agonise, son amour m'épuise
Je ne tiendrai pas jusqu'au temps des cerises
Mes amis, mes frères, voyez le notaire
J'ai laissé chez lui mes volontés testamentaires
Et quand il va vous les lire, ne riez pas
Je n'avais qu'une chose à dire, c'était "Oh! là! là!"

C'était: Oh! là! là! Oh! là! là! Oh! là! là! que je l'aime

On s'en va

On est à peine un gosse qu'il faut déjà grandir un peu
On est à peine un homme que l'on se sent devenir vieux
On veut forcer la chance, on veut changer la vie
Et on s'en va, et puis on s'en va
Et puis la vie nous change, on n'en a plus envie
Et on s'en va, on s'en va

La terre promise, on ne la voit que de loin
La terre promise, c'est toujours pour demain
Quand on s'arrête sur le bord du chemin
Voilà qu'on nous réveille de nos rêves avant la fin

Le jour ou l'amour passe, on croit que l'on s'envole
Et on s'en va, et puis on s'en va
Mais les amours se cassent, le rêve dégringole
Et on s'en va, on s'en va

La terre promise, on ne la voit que de loin
La terre promise, c'est toujours pour demain
Quand on s'arrête sur le bord du chemin
Voilà qu'on nous réveille de nos rêves avant la fin

Nos amitiés finissent souvent au bout de la saison
Et toi mon vieux complice, quels vents d'hiver t'emporteront?
On entre dans la ronde, on y fait quelques pas
Et on s'en va, et puis on s'en va
Le temps d'une seconde et c'est la fin du monde
Et on s'en va, on s'en va

On se connaît par coeur

Tu fumes les brunes pour faire un peu mec
De ce côté-là c'est l'échec
Tu dis "main sur le cœur", t'as l'cœur sur la main
Et la tête ailleurs mais c'est pas certain

Moi j'aime les blondes, le cigare et tais-toi
J'peux pas l'expliquer c'est comme ça
Pas besoin pour le dire de phrases ou de fleurs
Suffit d'un sourire, on se connaît par cœur

Pourquoi t'irais me cacher quoi que ce soit
Je sais tes mensonges avant toi
Et pourquoi j'te dirai: "Tu me fais pas peur"
Tu sais qu'c'est pas vrai, on se connaît par cœur

Moi le pianiste, toi le piano
Toi la musique et moi les mots
On se dévine, on s'apprend, on se confond
Deux couplets différents de la même chanson

Nous on s'engueule quand les autres s'ennuient
On s'adore à corps et à cris
On s'en va, on s'en veut, on revient en pleurs
En s'disant qu'il pleut, on se connaît par cœur

Moi le pianiste, toi le piano
Toi la musique et moi les mots
On se dévine, on s'apprend, on se confond
Deux couplets différents pour la même chanson

Pauvre Doudou

Ah, qu'il était doux d'ai-
Qu'il était doux d'aimer Doudou
Qu'il tardait à Doudou
D'ouvrir tout son cœur à Dédé

La lune éclairait les eaux noires du lac salé
Doudou a plu Dédé
Et sur le chemin qui les mène, un gros caillou
Dédé a plu Doudou

Elle se demandait d'où
Venait son amour pour Dédé
Et Dédé doutait d'ou-
D'oublier un jour sa Doudou

Le sable des dunes était chaud comme leur peau
Doudou a plu Dédé
Ils s'aimaient d'amour, d'eau douce et de fruits nouveaux
Dédé a plu Doudou

Mais le mois des pluies revint
Pour une autre Doudou
Plus dorée, plus dodue
Il s'en est allé très loin
A l'autre bout de l'île
Et n'est plus jamais revenu

Le vent se soulève et secoue les bananiers
Doudou n'a plus Dédé
La pluie fait des ronds sur les eaux du lac salé
Doudou n'a plus Dédé

Pauvre Pierrot

Quand on court après l'espoir
On peut toujours aller voir
Dans un autre port
Comment se lève l'aurore.

Vers lequel faut-il partir
J'ai déjà entendu dire
Là-haut, vers le Nord
Il parait qu'on rêve encore

Quand on reste enfant dans l'âme
Un jour on part pour Amsterdam
Tous le marchés aux fleurs, marchés aux cœurs
Marchés aux idées qui s'en vont en fumée

Pauvre Pierrot, tu n'as plus de lune
Et plus de feu dans ta cheminée
Pauvre Pierrot, tu n'as plus de plume
Plus de héros pour te faire chanter

Quand on court après l'amour
Des chansons de troubadours
Chevaliers servants
De la Belle au bois dormant

Quand on est peut-être fou
Et qu'on ne trouve rien du tout
Que les amours d'un soir, c'est triste à voir
Un prince charmant si loin de son roman

Pauvre Pierrot, tu n'as plus de lune
Et plus de feu dans ta cheminée
Pauvre Pierrot, tu n'as plus de plume
Plus de héros pour te faire chanter

On se donne tant de mal
Pour grimper dans les étoiles
Qu'on a oublié
La terre qui colle à nos pieds

Je serai bientôt content
D'avoir de l'eau dans mon étang
Un oiseau dans ma cour au petit jour
Ou une colombe pour pleurer sur ma tombe

Pauvre Pierrot, tu n'as plus de lune
Et plus de feu dans ta cheminée
Pauvre Pierrot, tu n'as plus de plume
Plus de héros pour te faire chanter

Petit ballon

Petit ballon
Seras-tu fille ou bien garçon
Je n'me pose même pas la question
Tu t'appeleras Nicole et pas de discussion

Petit ballon
Il y aura une rose à ton prénom
Tu seras la plus jolie
Un bébé réussi de huit livres et demie
Avec des cheveux blonds
Et tu auras les yeux bleus de ta mère

Petit ballon
Je t'aime déjà comme si
J'allais t'embracer dans ton lit

Petit ballon
Tes jupons sont déjà trop courts
Tu embellis de jours en jours
Tu fais l'admiration des profs pendant les cours

Petit ballon
Tu as même le prix de récréation
Tu étais déjà coquet
Mais tu changes de tête
Te maquilles en cachette
Tu mets des haut-talons
Encore un peu, tu dépasses ta mère

Petit ballon
Je t'aime déjà comme si
J'allais t'embracer dans ton lit

Petit ballon
Tu as déjà pleuré pour un garçon
Je n'ai pas vu le temps passer, te voilà fiancée
Te voilà mariée, tu quittes la maison
Pour un salaud qui te vole à ton père

Petit ballon
Je t'aime déjà comme si
J'allais t'embracer dans ton lit
Je t'aime déjà comme si
J'allais pleurer pres de ton lit

Petite mama

Tu es faite de douceur,
Tu souris et tu m'aimes
Avec tant de tendresse
Que je t'appelle petite mama, mama

Tu me prépares le matin mon café
Puis tu viens me frotter dans mon bain
Comme une petite mama, petite mama

Je ne vis plus que sous ton charme
Tu me désarmes d'un rire ou d'une larme
Petite mama, petite mama

Un jour d'un geste tendre
Tu sauras t'y prendre pour mettre au cou
La corde pour me pendre
Mama, petite mama

Petite mama, mama
Petite mama, petite mama

Tu te lèves la nuit à la moindre occasion
Pour me couvrir de beaux édrédons
Petite mama, petite mama

J'ai chaud mais je me laisse faire
Ça te fait tant plaisir
Je fais semblant de bien dormir
Petite mama, petite mama

Tu fais de moi ce qu'il te plait, je te laisse
Mais quand tu te fais un peu trop douce contre moi
Tendrement je t'emporte dans mes bras

Petite mama, petite mama
Petite mama, petite mama

Piano mécanique

Le premier métro s'en va dans la nuit
Un bon café chaud avant d'aller au lit
C'est tous les matins la même musique
Train-train quotidien, piano mécanique

Dans un pop rétro
Tout près de la Cité
Chaque soir il va jouer
Foxtrots et tangos
Musique à grand-papa
Pour des tas de fils à papa
Du Cole Porter et du Gershwin
C'est de la routine
Il n'est pas fâché
D'aller se coucher

Le premier métro s'en va dans la nuit
Trois notes et trois mots avant d'aller au lit
Il fait des chansons, paroles et musique
Train-train quotidien, piano mécanique

Il est plein d'espoir
Il s'endort en passant
Sûr que ça va plaire aux gens
On verra ce soir
Il faut que je l'essaie
C'est peut-être un grand succès
De Cole Porter ou de Gershwin
C'est de la routine
Je ne serais pas fâché
De le remplacer

Le dernier métro s'en va dans la nuit
Dans son bar rétro il joue sa mélodie
Mais personne ici n'entend sa musique
Train-train quotidien, piano mécanique

Plus je te vois, plus je te veux

De jour en jour, de seconde en seconde
L'amour grandit et me rend presque fou
Comme un orage qui monte et qui gronde
Comme une foudre qui tombe sur nous

Et plus le temps va, plus tu es à moi
Et plus je te vois et plus je te veux
Plus le jour… et plus tu te donnes
Et plus je te vois et plus je te veux
Et si les nuits sont chaudes
Tu aurais la cause
Et plus je te vois et plus je te veux

Quand tu t'en vas je ne sais comment vivre
Sans ta présence le temps tourne à vide

Et plus le temps va, plus tu es à moi
Et plus je te vois et plus je te veux
Plus je suis à bout, plus tu me rends fou
Et plus je te vois et plus je te veux
Quand la nuit revient je te cherche des mains
Et plus je te vois et plus je te veux

(bis)

Pour le plaisir de partir

Toujours le même ciel idiot
A travers les mêmes carreaux
"Faut respirer un air nouveau"
Disait souvent la fille
Ça faisait longtemps qu'elle en rêvait
Longtemps que son sac était prêt
Elle avait envie de grandir
Elle avait besoin de partir

Comme d'autres se déguisent
Elle voulait voir si Venise
Ressemblait à ses chansons
Si Londres pleurait sous ses ponts
Voulait voir le temps des cerises
Qu'on a jamais pu cueillir
Et partir pour le plaisir de partir

Un jour elle a tout bazardé
Sa moto, ses robes et ses clés
Ses volets sont restes fermés
Sur une chambre vide
Et on a parle dans le pays
D'un garçon qu'elle aurait suivi
Personne ici ne voulait croire
Simplement qu'elle en avait marre

Comme d'autres se déguisent
Elle voulait voir si Venise
Ressemblait à ses chansons
Si Londres pleurait sous ses ponts
Voulait voir le temps des cerises
Qu'on a jamais pu cueillir
Et partir pour le plaisir de partir

Y a pas de carte pour trouver
Les chemins de la liberté
Va savoir où elle est tombée
Dans quelle ville absurde
Sous les cris de quelle révolution
Dans quelle guerre de réligion
Ou dans une île d'Océanie
Vers les remparts du paradis

Comme d'autres se déguisent
Elle voulait voir si Venise
Ressemblait à ses chansons
Si Londres pleurait sous ses ponts
Voulait voir le temps des cerises
Qu'on a jamais pu cueillir
Et partir pour le plaisir de partir

Pourquoi pas moi?

Les oiseaux ce soir s'en vont vers le sud
J't'ai rien d'mandé, tu m'as aimé
Tu te moques bien de ma solitude
J't'ai rien d'mandé, tu m'as quitté
Je n'ai jamais su ce qu'il fallait te dire
On ne sait pas comment parler au vent

Va t'en, ma vie commence
Va t'en, quelle importance
Tu m'as bien oublié, pourquoi pas moi?
Demain je me délivre
Demain je vais revivre
J'existerai après comme avant toi

A Paris la nuit quelques fois c'est beau
Je n't'ai rien dit, tu m'as souri
Y avait un pianiste qui jouait faux
Je n't'ai rien dit, tu m'as suivi
Il aurait suffit d'un mot pour te garder
Si parfois je l'ai su, je l'ai perdu

Va t'en, ma vie commence
Va t'en, quelle importance
Tu m'as bien oublié, pourquoi pas moi?
Demain je me délivre
Demain je vais revivre
J'existerai après comme avant toi

On oublie n'importe quoi
Et pourquoi pas toi?

Cette année l'hiver ne sera pas long
J't'ai rien donné et c'est fini
J'aimais bien dormir dans tes cheveux blonds
J't'ai rien donné, tu m'as tout pris
J'ai appris depuis à dire des histoires
A parler aux enfants et c'est trop tard

Va t'en, ma vie commence
Va t'en, quelle importance
Tu m'as bien oublié, pourquoi pas moi?
Demain je me délivre
Demain je vais revivre
J'existerai après comme avant toi

Qu'est-ce que j'ai pu faire hier soir?

Si je regarde autour de moi j'ai dû rentrer très tard
Qu'est-ce que j'ai pu faire hier soir?
Il y a des choses que jamais je n'ai vu dans mon lit
Qu'est-ce que j'ai fait cette nuit?

Y a un collant sur le fauteuil ainsi qu'sur ma guitare
Un caniche dans ma baignoire
Moi qui me parfume au tabac je sens le patchouli
Qu'est-ce que j'ai fait cette nuit?

J'ai des courbatures et ça cogne dur dans ma tête
Moi qui vis tout seul, qui boit du tilleuil, ça m'inquiète

Si je regarde autour de moi, j'ai dû rentrer très noir
Qu'est-ce que j'ai pu faire hier soir?
Après onze heures, onze heures et demie je n'ai plus d'alibi
Mais qu'est-ce que j'ai fait cette nuit?

Dans la cuisine c'est la tempête, ça fume encore sur la moquette
Avant que sonne la retraite j'ai dû me battre longtemps

C'est tout de même pas mon traversin qui bouge dans le noir
Mais qu'est-ce que j'ai pu faire hier soir?
En tous les cas, si c'est bien lui, il est drôlement joli
Mais qu'est-ce que j'ai fait cette nuit?

Laissons-la dormir, je vais retenir ma tendresse
Quand je vais rentrer, elle m'aura quitté sans adresse

Mais qu'est-ce que j'ai pu faire hier soir?
Qu'est-ce que j'ai fait cette nuit?

Qu'est-ce que tu fais de moi?

Qu'est-ce que tu fais de moi?
Je n'me reconnais plus
J'aimais vivre avant toi
Et je ne vis plus.

Qu'est-ce que tu fais de moi?
Je me foutais de tout
Et je suis fou de toi
Maintenant que toi tu t'en fous

Whisky du soir et plus d'espoir
Café du matin et du chagrin
Besoin de toi, envie de rien
Même pas de voir venir demain
J'irai cette nuit me dévaster
Y a des putes plein les bars
Et "A ta santé"

Qu'est-ce que tu fais de moi?
Je n'me reconnais plus
J'aimais vivre avant toi
Et je ne vis plus.

Je te revois dans mon sommeil
Tu es toujours là à mon réveil
Tendre ou méchante, ou chatte ou chienne
Je te fais l'amour moins que la haine
Mais regarde-moi, regarde bien
Est-ce que quelqu'un a le droit
De détruire quelqu'un?

Qu'est-ce que tu fais de moi?
Je n'me reconnais plus
J'étais libre avant toi
Je ne le suis plus.

Qu'est-ce que tu fais de moi?
Un mal-aimé de plus
Un malheureux de toi
Qui ne veut pas croire
Qu'on s'habitue (4x)

Quand la chance passe

Quand la chance passe,
Elle peut te donner n'importe où son rendez vous
Quand la chance passe
Faut lui glisser du premier coup la corde au cou

La vie passe, impair et manque
Elle va du rouge au noir
Qui peut savoir
Elle fait sauter la banque
Ou te met sur la paille
Quand tu te crois de taille
A changer la Terre
Et que tu fais tout pour lui plaire
Elle se détourne de toi
Et voilà

Quand la chance passe,
Elle peut avoir tous les visages à tous las âges
Quand la chance passe
On la reconnaît pas toujours, c'est comme l'amour

Faites vos jeux,messieurs, mesdames
Les jeux sont faits
Salut, rien ne va plus
Faites vos jeux, et qui perd gagne
Et qui perd vendredi
Dimanche gagnera, bonjour la folie
Il sera le roi de la nuit
Mais il n'aura plus d'amis le lundi

Quand on a du feu

Elle buvait son café, l'addition était prête
Et j'allais la laisser s'envoler. C'est trop bête
Elle a pris dans son paquet une cigarette
Un garçon, empressé, accouru l'allumer
Pourquoi lui, il est triste, il est trop petit
Un briquet et j'avais du génie

Ah quand on a du feu c'est un jeu de se décider
Craque une allumette et tu peux tout imaginer
Rien qu'une étincelle: "Mademoiselle, je suis amoureux
Venez, venez ce soir, venez chez moi, y a du feu"

Alors j'ai acheté de quoi faire une flamme
J'étais prêt à foncer au moment où la dame
Sortirait de son paquet une cigarette
Sitôt dit, sitôt fait, je ne l'ai pas raté
Quelques mots bien choisis et elle est à moi
Je la vois me tomber dans les bras

Quand on a du feu c'est un jeu de se décider
Craque une allumette et tu peux tout imaginer
Rien qu'une etincelle: "Mademoiselle, je suis amoureux
Venez, venez ce soir, venez chez moi, y a du feu"

Elle n'a dit que "merci", elle a pris son vestiaire
Et sortit dans la nuit, je ne savais pas quoi faire
J'ai grillé à sa santé une cigarette
Et je l'ai regardée s'en aller en fumée

Quand on a seize ans

Qu'est-ce qu'elle s'ennuie en philo
Et qu'est-ce qu'elle fait sur ce banc
Clouée là comme une enfant
Un peu plus loin, les copines
Se racontent leurs copains
Des aventures de gamins

A la maison, ses parents
Sont comme avant bien gentils
Ignorants tout de sa vie
Elle voudrait bien leur crier
"Regardez-moi, tout a changé
Pendant le temps d'un été"

Quand c'est la première fois
C'est plus grave qu'on le croit
Quand on a seize ans
Que les gens tout autour de vous pensent
"Ce n'est qu'une enfant"
Quand on a seize ans
Qu'on a eu ses plus belles vacances
Et son premier amant
C'est important

Lui c'est si loin, ce matin
On parle encore d'examen
On en parlera demain
Et cette nuit de juillet
Où son enfance a basculé
Est-ce qu'elle ne l'a pas rêvée

Quand c'est la première fois
C'est plus grave qu'on le croit
Quand on a seize ans
Que les gens tout autour de vous pensent
"Ce n'est qu'une enfant"
Quand on a seize ans
Qu'il faut bien oublier les vacances
Et son premier amant
encore longtemps

Quand on sera deux

Faut mettre des rideaux et des coussins fleuris
Des rayons pour les livres, un grand canapé-lit
Où il fera bon vivre, où l'on aura bien chaud
Quand il y aura du givre ou de la pluie sur les carreaux

Quand on vivra ensemble, je te ferai ta maison
Et ses fenêtres s'ouvriront sur l'horizon
Un mur ça monte vite quand le maçon est amoureux
Tout sera si facile quand on sera deux

Faut mettre son berceau du côté du soleil
Pour que sa vie soit belle à son premier réveil
Et pour qu'il se rappelle, l'enfant qui nous viendra
Que c'était une fête d'ouvrir les yeux dans tes bras

Quand on vivra ensemble et qu'il sera notre avenir
Il te regardera pour apprendre à sourire
L'enfance est moins fragile quand le père est amoureux
Tout sera si facile quand on sera deux

Faut mettre de l'espoir comme on mettrait des fleurs
Et s'allumer des rêves comme des projecteurs
Se dire cent fois "je t'aime" ou l'écouter cent fois
Annoncer la nouvelle en la criant sur tous les toits

Quand on vivra ensemble nous auront l'éternité
Si c'est pas suffisant, on va la prolonger
Le printemps passe vite quand les oiseaux sont amoureux
Tout sera si facile quand on sera deux

Que sont devenues mes amours?

C'est comme un appel qui vient du large
Et me ramène une bouffée de souvenirs
C'est comme un grand livre plein d'images
Que jamais je ne m'arrêterai de lire

Se souviennent-ils de mon passage
Les amis de mes tous premiers jours?
Où sont-ils, les enfants de mon âge
Est-ce qu'ils ont fait un bon voyage
Que sont devenues mes amours?

Celles qui m'ont fait attendre
Celles qui n'ont pas connu ma chambre
Celles que j'ai fait souffrir
Celles pour qui j'ai cru mourir
Juste avant de réssusciter
Sur un banc d'université

Elle était jolie, la Marilyn de mon lycée
Je l'emmenais sur mon scooter
Pour voir James Dean et puis danser
Elle était moins belle, la fille du bar
Mais pas besoin d'être une star
Pour vous apprendre à embrasser

Se souviennent-ils de mon passage
Les amis de mes tous premiers jours?
Où sont-ils, les enfants de mon âge
Est-ce qu'ils ont fait un bon voyage
Que sont devenues mes amours?

Je n'arrive pas à croire
Qu'elle soit sortie de ma mémoire
Celle à qui j'avais promis
Jusqu'à mon nom, jusqu'à ma vie
Et qui un jour a disparu dans l'inconnu

Se souviennent-ils de mon passage
Les amis de mes tous premiers jours?
Où sont-ils, les enfants de mon âge
Est-ce qu'ils ont fait un bon voyage
Que sont devenues mes amours?

Regarde-toi

Dis pourquoi
Tu baisses tes beaux yeux comme ça
Allons regarde-toi
Et ton miroir lui-même te le dira
Regarde-toi
Tu verras si tu es jolie
Dis pourquoi
Tes mains ne servent qu'à servir
Allons regarde-toi
Ces mains sont dessinées pour le plaisir
Si j'étais roi
Tout mon empire pour ces mains-là

Si tu pars
Tu m'enlèves le soleil de l'Italie
La vie, l'espoir
Et l'espoir de vivre mieux que ma vie

Regarde-toi
C'est pas bientôt fini ces violons
Si j'étais toi
Je regarderais les beaux garçons
Dis pour toi
Je viendrais ici à genoux
Allons regarde-moi, regarde-moi
Est-ce que tu veux me rendre fou

Si tu pars
Tu m'enlèves le soleil de l'Italie
La vie, l'espoir
Et l'espoir de vivre mieux que ma vie

S'aimer sous la pluie

Quelle bonne idée d'avoir fait du feu,
Qu'on est bien quand il pleut,
Avec une bonne discothèque,
Bien au sec,
Tous les deux.

Ça clapotte sur le toit,
Dam, dam, dam,
Dans la rue, les bonshommes
Ont l'air de sortir du bain
Ou bien d'un acquarium.

Nous devrions avoir pitié
De ceux qui vont éternuer, dans leur lit,
Mais le gazon est tout content,
Les petites fleurs des champs sont ravies.

C'est bon de s'aimer sous la pluie,
Du moment qu'on est à l'abri,
C'est bon de s'aimer pour la vie,
Sous la pluie.

C'est bon de fumer près de toi,
Et de paresser comme un chat,
De laisser chanter ma guitare,
Dans le noir.

Les escargots, les grenouilles, les canards,
Dans les bois, dans les mares,
Organisent des meetings.
Chez les cygnes on se marre.

Et la pauvre méteo,
Dam, dam, dam,
Que le ciel lui pardonne.
Elle avait prévu un temps épattant,
Pauvre Pan

On ne voit plus la Tour Eiffel.
Les demoiselles dans les hôtels se replient.
Nous on ferme la télé,
On regarde passer les parapluies.

C'est bon de s'aimer sous la pluie,
Du moment qu'on est à l'abri.
C'est bon de s'aimer pour la vie,
Sous la pluie.

D'écouter chanter les goutières,
De voir s'en aller vers la mer
De petits ruisseaux qui vont faire
Des rivières.

Qu'on est bien ici…
Ecoute la pluie…
Le chant de la pluie…

Salut

Paroles et Musique: Pierre Delanoé et Claude Lemesle

Salut, c'est encore moi!
Salut, comment tu vas?
Le temps m'a paru très long
Loin de la maison j'ai pensé à toi

J'ai un peu trop navigué
Et je me sens fatigué
Fais-moi un bon café
J'ai une histoire à te raconter

Il était une fois quelqu'un
Quelqu'un que tu connais bien
Il est parti très loin
Il s'est perdu, il est revenu

Salut, c'est encore moi!
Salut, comment tu vas?
Le temps m'a paru très long
Loin de la maison j'ai pensé à toi

Tu sais, j'ai beaucoup changé
Je m'étais fait des idées
Sur toi, sur moi, sur nous
Des idées folles, mais j'étais fou

Tu n'as plus rien à me dire
Je ne suis qu'un souvenir
Peut-être pas trop mauvais
Jamais plus je ne te dirai

Salut, c'est encore moi!
Salut, comment tu vas?
Le temps m'a paru très long
Loin de la maison j'ai pensé à toi

Salut les amoureux

Paroles: Pierre Delanoë, Rachelle Dassin. Musique: Steve Goodman 1972 "Joe"

Titre original: "City of New Orleans "

autres interprètes: Claude Martel, Elsa, Miossec, Etienne Drapeau, Louise Féron et Jérôme Soligny (1993), Isabelle Antena (1999)

note: Adaptation du titre d’Arlo Guthrie (1972).

Les matins se suivent et se ressemblent
Quand l'amour fait place au quotidien
On n'était pas fait pour vivre ensemble
Ça n'suffit pas de toujours s'aimer bien
C'est drôle, hier, on s'ennuyait
Et c'est à peine si l'on trouvait
Des mots pour se parler du mauvais temps
Et maintenant qu'il faut partir
On a cent mille choses à dire
Qui tiennent trop à cœur pour si peu de temps

On s'est aimé comme on se quitte
Tout simplement sans penser à demain
A demain qui vient toujours un peu trop vite
Aux adieux qui quelque fois se passent un peu trop bien

On fait c'qu'il faut, on tient nos rôles
On se regarde, on rit, on crâne un peu
On a toujours oublié quelque chose
C'est pas facile de se dire adieu
Et l'on sait trop bien que tôt ou tard
Demain peut-être ou même ce soir
On va se dire que tout n'est pas perdu
De ce roman inachevé, on va se faire un conte de fées
Mais on a passé l'âge, on n'y croirait plus

On s'est aimé comme on se quitte
Tout simplement sans penser à demain
A demain qui vient toujours un peu trop vite
Aux adieux qui quelque fois se passent un peu trop bien

Roméo, Juliette et tous les autres
Au fond de vos bouquins dormez en paix
Une simple histoire comme la nôtre
Est de celles qu'on écrira jamais
Allons petite il faut partir
Laisser ici nos souvenirs
On va descendre ensemble si tu veux
Et quand elle va nous voir passer
La patronne du café
Va encore nous dire "Salut les amoureux"

On s'est aimé comme on se quitte
Tout simplement sans penser à demain
A demain qui vient toujours un peu trop vite
Aux adieux qui quelque fois se passent un peu trop bien

Sandy

Sandy, oh Sandy!
Ensemble on va faire une jolie photo d'amour
Pour deux francs on est unis pour toujours

Sandy, oh Sandy
Tu n'as que huit ans, j'en ai deux mille, mais tu sais
Que si tu m'attends, je t'epouserai

Elles seront sans doute effemeres nos noces de carton
Et celles d'une vie entiere nous les dechirons

Sandy, oh Sandy
J'en ai connu des fêtes qui donnaient sur le neant
On ne sais plus jouer quand on est grand
Sandy…

Avec elle c'est autre chose, ce n'est plus un jeu
Avec elle ce n'est plus un rôle, c'est presque serieux

Sandy, oh Sandy
Petit chaperon rouge, je te donne rendez-vous
Ce soir tu vas croquer le mechant loup

Sandy, Sandy
Ce soir c'est la premiere fois qu'un diable comme moi
Souris a un ange comme toi
Sandy…

Si je dis "je t'aime"

Quai de gare, soir de cafard,
Retour vers la grande école,
J'ai quatorze ans, elle presqu'autant
Son petit nom c'est Nicole
Elle s'en va, je reste là
Et je lui paye un bouquin,
Un p'tit message entre les pages
Qu'elle va lire dans le train

Si un beau jour je dis "je t'aime"
Surtout ne t'en fais pas
Si un beau jour je dis "je t'aime"
Ce sera sûrement à toi

Depuis ce temps je suis souvent
Tout au bord du grand amour
Mais comme j'ai peur de replonger,
Mes promesses tournent court.
Pourtant j'y crois à chaque fois
A ce sacré bonheur
Et je m'entends distinctement
Leur mentir de tout mon cœur

Si un beau jour je dis "je t'aime"
Surtout ne t'en fais pas
Si un beau jour je dis "je t'aime"
Ce sera sûrement à toi

Ça y est, cette fois je sais
Que tu seras la dernière
T'as tout ce qu'il faut, même les défauts
Pour me prendre, pour me plaire
Pourtant t'as pas confiance en moi
Et tu crois bêtement qu'je mens
Quand je t'écris ces mots gentils
Que j'écrivais jamais avant

Si un beau jour je dis "je t'aime"
Surtout ne t'en fais pas
Si un beau jour je dis "je t'aime"
Ce sera sûrement à toi

Si tu penses à moi

Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.

Mon île est triste,
C'est une plateforme d'acier,
Perdue dans les brouillards du Nord.
La mer d'Iroise est un grand petrolier,
Où tout est noir, le ciel et l'eau.

Ça va faire trois mois
Que l'on est séparés.
Trois mois de trop.
Mais l'hélicoptère,
Qui vient d'Angleterre,
Va m'apporter bientôt
Ta lettre.

Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.

Quel drôle de siècle,
Où pour gagner sa vie,
Il faut en perdre le meilleur.
Tu m'oublies peut-être,
Dans ce lointain pays,
Où l'on fait le parfum des fleurs.
Ecris-moi, je t'en prie.

Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi…

Si tu peux lire en moi

Si tu peux lire en moi
Tu vas voir la triste histoire
D'un malheureux fantôme
Enfermé dans un vieux manoir
Dans la tour de guet
D'un château hante
Avec des chaînes aux pieds
C'est moi le prisonnier
Pour qu'on me rende ma liberté
Il faudrait que tu viennes me sauver

Si tu peux lire en moi
Tu vas voir la triste histoire
De ces romans dérisoires
Que l'on vend sur les quais des gares
En lisant la page du chagrin d'amour
Tu vas me retrouver
C'est moi qui fais pleurer
Tu ne liras jamais plus loin
Tu ne pourrais pas supporter la fin

Il faut partir comme un comedien
Vers la réalité
La pièce est terminée
Quand la lumière se rallume enfin
Il ne reste rien sur la scène vide
C'est toujours le même décor
Mais l'amour est mort
On ne jouera pas demain

Si tu peux lire en moi
Tu vas voir la triste histoire
D'un malheureux fantôme
Enfermé dans un vieux manoir
De la tour de guet
Du château hante
Tu ne l'as pas délivré
Et l'histoire est terminée
Quand la lumière s'est rallumée
Il n'est rien resté rien sur la scène vide
C'est toujours le même décor
Mais l'amour est mort
On ne jouera pas demain

Si tu t'appelles mélancolie

Paroles: Dibbens Peter Jonathan amp; Shepstone Michael Fr:Pierre Delanoé et Claude Lemesle. Musique: Dibbens Peter Jonathan amp; Shepstone Michael James 1974

Seule devant ta glace
Tu te vois triste sans savoir pourquoi
Et tu ferais n'importe quoi
Pour ne pas être à ta place

Si tu t'appelles mélancolie
Si l'amour n'est plus qu'une habitude
Ne me raconte pas ta vie
Je la connais, ta solitude

Si tu t'appelles mélancolie
On est fait pour l'oublier ensemble
Les chiens perdus, les incompris
On les connaît, on leur ressemble

Et demain peut-être
Puisque tout peut arriver, n'importe où
Tu seras là, au rendez-vous
Et je saurai te reconnaître

Si tu t'appelles mélancolie
Si l'amour n'est plus qu'une habitude
Ne me raconte pas ta vie
Je la connais, ta solitude

Si tu t'appelles mélancolie
On est fait pour l'oublier ensemble
Les chiens perdus, les incompris
On les connaît, on leur ressemble

Si tu viens au monde

Si tu viens au monde dans quelques années
Sauras-tu répondre aux questions qu'on t'aura laissées
Si tu viens sur Terre dans cent ans d'ici
Sauras-tu refaire ce que nous avons démoli

Et voir le soleil à travers la fumée
Sur le béton voir de l'herbe pousser
Et marcher dans la foule sans jamais t'arrêter
Jusqu'à ce que tu trouves, la main tendue, de l'amitié

Si tu viens sur Terre dans cent ans d'ici
Sauras-tu refaire ce que nous avons démoli

Le pain et le vin et l'eau pure et l'eau bleue
Et les grands chemins où tu vas où tu veux
Avoir peur pour toi-même de tout ce qui t'attend
Mais qu'une femme t'aime et malgré tout faire un enfant

Si tu viens au monde dans quelques années
Sauras-tu répondre aux questions qu'on t'aura laissées
Si tu viens sur Terre dans cent ans d'ici
Sauras-tu refaire ce que nous avons démoli

Si tu viens au monde dans quelques années
Sauras-tu répondre aux questions qu'on t'aura laissées

Siffler sur la colline

Paroles: Jean-Michel Rivat et Frank Thomas. Musique: Pace, Panzeri et Pilat 1967

autres interprètes: Les Croquants (1999), Les Castafiores

Laï laï laï laï laï, laï laï laï laï, laï laï laï laï {2x}
Oh oh, oh oh {2x}

Je l'ai vu près d'un laurier, elle gardait ses blanches brebis
Quand j'ai demandé d'où venait sa peau fraîche elle m'a dit
C'est d'rouler dans la rosée qui rend les bergères jolies
Mais quand j'ai dit qu'avec elle je voudrais y rouler aussi

Elle m'a dit…
Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline
De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines
J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue

A la foire du village un jour je lui ai soupiré
Que je voudrais être une pomme suspendue à un pommier
Et qu'à chaque fois qu'elle passe elle vienne me mordre dedans
Mais elle est passée tout en me montrant ses jolies dents

Elle m'a dit…
Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline
De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines
J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue

Six jours à la campagne

Le premier jour, quand on s'est rencontrés
C'était le début du monde, la fin de l'ombre
Tout recommençait
Le second jour, quand on s'est reveillés
On a reveillé les sources, le vent qui soufflait
Sur les champs de blé

Au matin du troisième Dieu a créé l'Amour
Pour que tu m'aimes… Tu m'as aimé six jours

Le jour suivant, parmi d'autres merveilles
On a créé la tendresse, quand Dieu n'as fait
Que l'eau et le soleil
Le cinquième jour un nuage est passé
J'avais perdu l'habitude, ma solitude
Tu l'as réinventée

Au matin du sixième Dieu a créé la Femme
Pour que tu m'aimes… six jours à la campagne

Sylvie

C'était un soir, un matin peut-être, Sylvie
T'en souviens-tu, Sylvie, je ne sais plus, Sylvie
C'était l'été, l'automne peut-être, Sylvie
Je n'en sais rien, Sylvie, c'est déjà loin, Sylvie

On perd jusqu'à la mémoire
D'un air que l'on a chanté
Et ton image nous sépare
Des paysages familiers
D'une rivière, d'un banc de square
Et d'une chambre où tu venais

Qui se souvient de nous, Sylvie
Qui peut penser à nous
Qui sait encore qu'il y a longtemps
On s'aimait fort, on s'aimait tant

Mais tout s'efface, tout se remplace, Sylvie
Rêves d'enfants, Sylvie, rêves de grands aussi
Et le bonheur lui-même passe, Sylvie
Comme le temps, Sylvie, comme le vent, Sylvie

On perd jusqu'à la mémoire
D'un air que l'on a chanté
Et cet instant et ce visage
Que l'on voudrait se rappeler
Ne sont que des châteaux de sable
Bientôt la mer va remonter

Qui se souvient de nous, Sylvie
Qui peut penser à nous,
Qui sait encore qu'il y a longtemps
On s'aimait fort, on s'aimait tant

Mais on s'est sans doute fait des promesses, Sylvie
T'en souviens-tu, Sylvie, je ne sais plus, Sylvie
Amour d'un jour, amour de jeunesse, Sylvie
Se sont perdus, Sylvie, et tu n'es plus qu'un oubli

Taka Takata (La femme du torero)

Taka takata kata kata kata
J'entends mon cœur qui bat
Taka takata kata kata kata
Au rythme de ses pas

La sangria coulait
A la feria de Tolède
La fille qui dansait
M'était montée à la tête
Quand un banderillo
Me dit " l'ami, reste calme
Prends garde au torero
Si tu regardes sa femme "
Mais elle s'avance vers moi
Et laisse tomber sa rose
Avec un billet qui propose
Un rendez-vous à l'hacienda

On s'était enlacés sous l'oranger
Mais la dueña dont c'était le métier
Criait " vengeance, aux arènes! "
Le matador trompé
Surgit de l'ombre et s'avance
Moi, sur mon oranger
J'essaie de faire l'orange

Taka takata kata kata kata
J'entends mon cœur qui bat
Taka takata kata kata kata
Au rythme de ses pas

" L'homme, tu vas payer "
Dit-il, " voici l'estocade
Mes picadors sont prêts
Et mon œil noir te regarde "
Et c'est depuis ce jour
Qu'un toréro me condamme
A balayer sa cour
Pour l'avoir faite à sa femme

Taka takata kata kata kata
J'entends mon cœur qui bat
Taka takata kata kata kata
Au rythme de ses pas

Tellement bu, tellement fumé

Je n'me souviens même pas de la couleur de ses yeux,
Je crois bien qu'ils était verts, j'parie qu'ils étaient bleus.
Je me rappelle seulement que je les aimais,
Tellement bu, tellement fumé.

Dans ma mémoire brouillard, je ne retrouve plus son prénom.
Dans mes idées fumées j'fais à peine son brouillon.
Je n'sais plus c'qu'elle disait, sauf que j'y ai cru,
Tellement fumé, tellement bu.

L'oubli ça tient à quoi?
Des glaçons dans un verre.
Un halo de tabac,
Dansant dans la lumière.
Ça tient à rien du tout, l'oubli,
C'est comme la vie.

Je revois vaguement un studio mal meublé.
Mais qui pourrait me dire la couleur du papier?
Y avait sûrement un lit, puisqu'on s'est aimé,
Tellement bu, tellement fumé.

L'oubli ça tient à qui?
Une inconnue qui passe.
Qui s'égare une nuit,
Au fond de mon impasse.
L'oubli ça tient à rien du tout,
Mais pas à nous.

Une fugue en Normandie, pour arroser le beau temps.
Un retour à Paris, je n'sais plus trop comment.
Sauf la vague impression que c'était foutu.
Tellement fumé, tellement bu.

Qu'est-ce que je suis con d'avoir déchiré sa photo.
J'aimerais bien la revoir, j'ai plus son numéro.
De toute façon je n'sais plus téléphoner.
Tellement bu, tellement fumé.

Toi, le refrain de ma vie

J'ai gravé quelques cœurs sur quelques arbres
Sur du sable, sur du marbre
Sur des coins de tables d'écoliers
J'ai cru en presque toutes mes histoires
A des amours derisoires
Qui ne passaient même pas l'été

Mais c'était de toi que je rêvais
C'était de toi que je brûlais mes nuits
Je changeais sans cesse les couplets
Mais c'était toi le refrain de ma vie

J'ai gravé quelques cœurs dont il ne reste
Le plus souvent que la flèche
Qu'un peu d'amertume ou de remords
La veille au soir on lui a dit: "Je t'aime"
Le matin on ne sait même
Plus le prénom de celle qui dort

Mais c'était de toi que je rêvais
C'était de toi que je brûlais mes nuits
Je changeais sans cesse les couplets
Mais c'était toi le refrain de ma vie

Je ne rêve plus tu es bien là
Mais je continue à rêver de toi

Il est fini le temps des aventures
Des conquêtes, des ruptures
Des carnets d'adresses bien remplis
Le temps des pleurs au bout du téléphone
Le temps des retours d'automne
Il n'est pas perdu puisqu'aujourd'hui

Je vois bien que mon rêve était vrai
Que c'était toi dont je brûlais mes nuits
Je changeais sans cesse les couplets
Mais c'était toi le refrain de ma vie

Je ne rêve plus tu es bien là
Et je continue à rêver de toi

Ton côté du lit

De ces draps que je froisse au lieu de t'y trouver
Où je voudrais t'étreindre au lieu de t'y rêver
De ce café médiocre auquel tu n'applaudis
Plus jamais quand parfois je me le réussis
De mes grains de folie qui s'égrènent en vain
De l'eau que je ne mets plus jamais dans mon vin
De toutes ces martiennes qui débarquent ici
Et qui osent dormir de ton côté du lit
De ton côté du lit, de ton côté du lit

De cet amour déjà fini, fini
Et qui pourtant n'en finit pas
Délivre-moi

De toutes ces chansons, stupides et inodores
Qui me feraient pleurer si je savais encore
De ces visages entr'aprecus dans le métro
Et qui m'ont fait courir cent fois comme un idiot
De ces lettres de toi que je ne relis plus
Mais que je sais par cœur tant je les ai relues
De celle qui déjà est sûre que je t'oublie
Et qui ose dormir de ton côté du lit
De ton côté du lit, de ton côté du lit

De cet amour déjà fini, fini
Et qui pourtant n'en finit pas
Délivre-moi

De rien de tous ces mots qui me feraient rougir
Si la honte et l'amour étaient faits pour s'unir
De ces cris de bonheur que j'ai trop étouffés
De tous ces souvenirs que nous avons ratés
De ces insultes mêmes et toute cette boue
Dont je t'ai maquillé lorsque j'étais à bout
De ton ombre immobile qui mange ma vie
Et qui ose dormir de ton côté du lit
De ton côté du lit, de ton côté du lit

De cet amour déjà fini
Et qui pourtant n'en finit pas
Délivre-moi, délivre-moi…

Tout bébé a besoin d'une maman

Paroles: Jean-Michel Rivat 1967 "Les deux mondes de Joe Dassin"

Je plains toujours ce pauvre Adam
Qui n'a jamais eu de maman
Il n'a pas été prevenu
Il prit la première famille venue

S'il en avait une
Il n'aurait pas pris
Non plus cette pomme
Car, au bord de son lit
Le soir, elle lui aurait chanté, car

{Refrain:}

Tout petit bébé
A besoin d'une maman
Pour l'aimer
Tout petit bébé
A besoin d'une maman
Pour l'aimer

Le coeur d'Attila était noir
S'il mit le feu partout
C'est qu'il n'a pas eu de bavoir
Et de petites culottes en caoutchouc

Sa maman toujours en selle
Sur un quelconque animal
A dû lui donner
La tétée à cheval
Elle ne lui a jamais chanté, et

{au Refrain}

La mère du petit Barbe-Bleue
N'était qu'une barbare
Elle enfermait son enfant peureux
Tout seul en barboteuse dans un placard

Si plus tard il s'est vengé
Des femmes, il faut que l'on sache
Qu'il n'était au fond
Qu'un vieux bébé à moustaches
À qui l'on n'avait pas chanté, et

{au Refrain}

Vous, qui avez eu des layettes
Et de jolis berceaux
N'oubliez surtout pas leur fête
Cédez-leur votre place dans le métro

Soignez-vous, mariez-vous,
Écrivez-leur souvent
Et faites pour vos mamans
De beaux petits-enfants
Afin qu'elles puissent leur chanter, car

{au Refrain}

Un baby, bébé

J'm'installe au comptoir, trois dollars,
De quoi fêter les demis, perdus au poker.
Qu'est-ce que c'est cette poupée,
Qui m'balance un grand sourire goldwinmayé?
Moi ch'uis pas du gernr'rouleur,
Pas du genr'dragueur.
Mais c'est elle qui m'a cherche.
Viens prendre un baby, bébé!

C'est tres dur, aventure, série B!

Grande conversation,
Sur les blonds,
Qu'elle préfère aux bruns,
Surtout s'ils ont les yeux bleus.
Question d'goût,
Les bons coups,
Ça dépend jamais tellement d'la couleur des cheveux.

Moi ch'uis pas du genre patient,
Pas du genre j'ai l'temps
J'mets les points sur les idées,
Viens m'faire un baby, bébé!

C'est tres dur, aventure, série B!

Une chambre avec à l'horizon,
La vue sur la prison,
Sur qu'elle n'a jamais vu un tel numéro,
Non, non, non!

Je n'suis pas déçu
Et elle, elle n'en peut plus,
Mais elle me dit
Tu n'oublies pas mon p'tit cadeau,
Oh, baby!

Moi ch'uis pas du genr'pigeon
Pas du genre bidon.
Dis moi pourquoi tu m'as fait
Un baby dans l'dos, bébé?

C'est tres dur, aventure, série B!

Un cadeau de papa

Je vais t'acheter des bagues
Et des tas de bijoux
Des trucs en toc et des topazes
Des perles et des cailloux
Et c'est pas tout, et c'est pas tout

Tu auras des toilettes
Des dessus, des dessous
Quatre Jaguars, une bicyclette
Avec la pompe et les deux roues
Et c'est pas tout, et c'est pas tout

Comme c'est pas tous les jours l'année nouvelle
Les Rois, les Pâques ou la Noël
On se fera la fête quand on voudra
Et je t'y donnerai en guise d'étrennes
Le seul cadeau auquel je tienne
Un cadeau qui me vient de papa, c'est moi

Je vais t'acheter des roses
Des soucis, des coucous
Des cérisiers blancs, des pommiers roses
Et quelques pieds de gueule-de-loup
Et c'est pas tout, et c'est pas tout

Je te garde un chien de ma chienne
Et son collier à clou
Et une collection très ancienne
De petits baisers dans le cou
Et c'est pas tout, et c'est pas tout

Comme c'est pas tous les jours l'année nouvelle
Les Rois, les Pâques ou la Noël
On se fera la fête quand on voudra
Et je t'y donnerai en guise d'étrennes
Le seul cadeau auquel je tienne
Un cadeau qui me vient de papa, c'est moi

Je vais t'acheter des plages,
Des paquebots, des igloos
Des visons sauvages, des lions en cage
Et le petit Larousse des mots doux
Et c'est pas tout, et c'est pas tout

Tu auras mes souvenirs de gosse
Mes rêves les plus fous
Tous les chateaux, tous les carrosses
Qu'on a quand on n'a pas un sou
Et c'est pas tout, et c'est pas tout

Comme c'est pas tous les jours l'année nouvelle
Les Rois, les Pâques ou la Noël
On se fera la fête quand on voudra
Et je t'y donnerai en guise d'étrennes
Le seul cadeau auquel je tienne
Un cadeau qui me vient de papa, c'est moi

Un garçon nommé Suzy

Paroles: Pierre Delanoë. Musique: Shel Silverstein 1970 "L'Amérique"

Titre original: "A boy named Sue"

note: adaptation de la chanson de Johnny Cash

Mon papa est parti quand j'avais trois ans
Il laissait pas grand-chose à ma pauvre maman
Rien qu' cette vieille guitare et quelques bouteilles vides
Je ne lui en veux pas de nous avoir quittés
Mais de m'avoir fait la pire des saletés
Avant d' partir, il m'a donné l' nom d' Suzy

Comme cadeau d' rupture, c'était gratiné
J'ai passé mon temps à me bagarrer
Pas un seul moment de paix de toute ma vie
Y en a eu des filles qui m'ont fait rougir
Y en a eu des gars qu'il a fallu punir
Croyez-moi, la vie n'est pas drôle quand on s'appelle Suzy!

Alors, j'ai grandi vite, j'ai grandi méchant
Mes poings ont durci, ma tête en même temps
J'ai couru de ville en ville pour cacher ma honte
Mais je me suis juré par tout c' qu'y m' faut
De fouiller les bars et les tripots
Et de tuer l'homme qui m'avait donné c't horrible nom
C'était Kansas City
Au mois d' juillet, la poussière volait, la langue me brûlait
J' suis rentré dans un bar me mettre à l'abri
Dans ce sale bistrot, ce truc pourri
Devant un poker était assis
Le chien galeux qui m'avait appelé Suzy

D'après une vieille photo trouvée chez ma mère
Ce serpent visqueux, c'était bien mon père
J'ai reconnu sa balafre et son œil tordu
Il était grand et laid, tout gris, tout courbé
Il m'a regardé, mon sang s'est glacé
J' lui dis 'J' m'appelle Suzy, comment vas-tu?"
Puis "Je vais te faire la peau"
Exactement comme ça que j' lui ai dit, ouais!

Je me suis sûrement battu contre pire
Mais j'en ai perdu le souvenir
Il bottait comme un cheval et mordait comme un crocodile
Mais quand j'ai vu qu'il allait tirer
J'ai pris mon colt, il n'a plus bougé
Il m'a balancé un grand sourire tranquille
Il me dit "Mon fils, ce monde est dur
Il faut être blindé pour réussir
Je savais que je n' serais pas là pour te pistonner
C'est pour ça qu' j' t'ai donné ce prénom
J' t'ai mis dans la pire des positions
Et si tu t'en es sorti, c'est que j'ai gagné
Tu viens de faire une sacrée belle bagarre
T'avais bien le droit de m'en vouloir
Moi, j' t'en voudrais pas si tu me tuais aujourd'hui
Mais avant d' le faire, remercie-moi
Si t'as le cœur solide et de l'estomac
C'est qu'un jour, un enfant d' salaud t'a appelé Suzy"

Il m'avait eu! J'étais fait comme un rat!
Et y m' dit "Fiston", je lui dis "Papa"
Et le cœur tout retourné, je suis reparti
Et de temps en temps, moi, je pense à lui
Quand j'ai un coup dur dans cette garce de vie
Et si jamais un jour, je fais un garçon
Eh bien, je crois que j' vais l'appeler…
Gaston, ou William, ou n'importe quoi
Du moment qu' c'est pas Suzy!

Un lord anglais

Elle avait épousé un lord anglais
Personne n'est parfait
Petits fours, grand amour
Le soleil de Bromley
Et un nuage de lait

J'ai débarqué un matin dans sa vie
Personne n'est à l'abri
Jardinier, diplomé
18 ans de maison
Je viens pour votre gazon

J'ai consciencieusement cultivé son jardin
J'avais des compliments tous les matins
Milord était content
Et Milady pensait:
Vive les français! {2x}

Je suis devenu l'ami du lord anglais
Personne n'est parfait
Mes radis, son whisky
Les potins de Windsor
"Ma femme aussi vous adore"

Elle venait me rejoindre chaque nuit
Personne n'est à l'abri
Calfeutrés, mots discrets
Des jeux à quatre mains
C'est beau le marché commun

J'ai conscieusement cultivé son jardin
J'avais des compliments tous les matins
Milord était content
Et Milady pensait:
Vive les français! {2x}

Je suis devenu moi-même un lord anglais
Personne n'est parfait
Chasse à courre, grands discours
Soirées à Buckingam
Accompagné de ma femme

Elle a fait venir hier de Paris
Personne n'est à l'abri
Un nouveau jardinier
18 mois de maison
Pour cultiver son gazon {2x}

Un petit air de musique

Un petit air de musique
Que j'avais rencontré un soir de pluie
Un petit air un peu mélancolique
Qui flânait sur tes lèvres et qui m'a suivi

Sous la pluie de septembre
Ta route était la mienne, c'est la vie
Tu est venue te chauffer dans ma chambre
Et j'ai gardé ta chanson quand tu est partie

Il y a toujours la chansonnette
Qui vous tourne dans la tête
Un peu comme les chevaux de bois
Qui tournent et qui dansent
Et qui vous laissent un peu gris, étourdi
Et qui tournent encore
Au matin quand la fête est finie

Un petit air de musique
Qui me revient parfois les soirs de pluie
Un petit air un peu mélancolique
Qui se souvient encore de toi et me poursuit, me poursuit

Il y a toujours la chansonnette
Qui vous tourne dans la tête
Un peu comme les chevaux de bois

Un petit air de musique
Que j'avais rencontré un soir de pluie
Un petit air un peu mélancolique
Qui flânait sur tes lèvres et qui m'a suivi

Un peu comme toi

Elle était plutôt petite
Elle était plutôt jolie
Tu vois, un peu comme toi
Et c'est fou c'qu'on pouvait rire
Et c'est fou c'qu'elle m'amusait
Tu vois, un peu comme toi

Et rien, rien à faire
Pas moyen de l'oublier
Ce que j'ai pu traîner
Et lire comme roman policier

Que de temps bêtement perdu
Ce qu'il fallait c'était rencontrer
Quelqu'un un peu comme toi

Et rien, rien a faire
Mmm… me manquer
Mmm… matin, tout seul
Devant mon bol de nescafé

Que j'ai tant bêtement perdue
Ce qu'il fallait, c'etait rencontrer
Quelqu'un un peu comme toi

Facile à dire
Mais comment m'imaginer
Qu'au bout d'un rêve
C'était toi qui m'attendait

Et quand je pense que tout ce temps
Tu étais seule, toi aussi
Tu vois, un peu comme moi

Qu'on aurait pu se retrouver
Qu'on aurait pu tout oublier
Tu vois, un peu comme ça

Un peu de paradis

Tu ne portes plus ta robe clairs des jours d'été
Et tu as perdu le goût de plaire et de chanter
Ce n'est pas pour une larme que tu as versée
Qu'il faut changer ta vie, oublier de rêver
Qu'il faut changer ta vie, oublier de rêver
Et les soleils couchants et les étoiles de la nuit
Et les chansons du vent et les chemins de l'infini
T'attendent au fond de toi, sont tes richesses, tes amis
On a tous en nous un peu de paradis

Viens, fais-toi jolie, oublie ce soir qu'il n'est pas là
Viens, on va sortir en amoureux comme autrefois
Donne-moi un peu de ton chagrin à partager
Rien n'a changé ma vie, je n'ai pas oublié
Rien n'a changé ma vie, je ne peux pas t'oublier
Et les oiseaux tout blancs et les montagnes sous le ciel
L'eau vive des torrents, les plages d'or sous le soleil
M'ont tant parlé de toi, m'ont dit que rien n'était fini
On a tous en nous un peu de paradis

Et les soleils couchants et les étoiles de la nuit
Et les chansons du vent et les chemins de l'infini
T'attendent au fond de toi, sont tes richesses, tes amis
On a tous en nous un peu de paradis

Vade retro

Si tu chantes: "Mon cul sur la commode"
C'est gagné, t'as trouvé la méthode
Dans six mois tu seras à la mode
Pense pas trop, vade retro

J'ai vu la petite église
Tout près du doux caboulot
C'était au temps des cerises
Pense pas trop, vade retro

La rengaine, c'est la même depuis les Grecs et les Ostrogoths
Et on danse, on avance à reculons comme dans un tango
On tourne en rond, on revient au départ
On voit sortir la nouvelle vague du fond d'un vieux tiroir

Si ta petite amie met les robes
Qui allaient à Cléo de Mérode
C'est pas pour le plaisir, c'est la mode
Pense pas trop, vade retro

J'ai vu les rois du pétrole
Flamber à Monte-Carlo
Tiens-tiens, c'est les années folles
Pense pas trop, vade retro

La rengaine, c'est la même depuis les Grecs et les Ostrogoths
Et on danse, on avance à reculons comme dans un tango
On tourne en rond, on revient au départ
On voit sortir la nouvelle vague du fond d'un vieux tiroir

Chacun a sa belle époque
Pour lui, c'est le rococo
Pour toi, c'est le temps du rock
Pense pas trop, vade retro

Vaya-na-cumana

Sous mon cocotier préféré, le sable chaud c'est mon lit whow
Si les noix ne tombent pas, s'il ne pleut pas aujourd'hui whow
Si j'ai toujours de l'ombre, j'attendrai le soir,
Pour m'en aller voir ce qui se passe au pays whow

Adossé au bar bien peinard, je fais durer mon whisky whow
Une petite poupée à coté me fait de l'œil, c'est gentil whow
On ira se balader sur la plage regarder la lune,
Et dormir sur les dunes, et adieu ma jolie whow

On va chanter:
Vaya-na-cumana,cumana
Vaya-na-cumana,cumana
Vaya-na-cumana,cumana
Vaya-na-cumana,cumana
Vaya-na-cumana

J'ai de quoi fumer. Mon tabac n'est que de l'herbe d'ici whow
J'ai ma chemise sur le dos et quand il faut j'ai un abri whow
Le monde que j'ai quité ne me fait pas envie,
Et pour tout smoking, mon blue jean me suffit whow

On va chanter:
Vaya-na-cumana,cumana

{…}

Viens voir le loup

Le soleil est si fort, viens me voir!
Ne reste pas là dehors, viens me voir!
Viens te mettre à l'abri, viens me voir!
Viens te mettre à l'ombre ici, viens me voir!

Viens vite voir le loup
Viens vite, tu me rends fou
Viens vite voir le loup
Viens vite, tu me rends fou

Tu es plus douce et plus jolie qu'une mandarine
Plus tendre qu'une fleur de safran
Quand tu m'embrasses avec tes lèvres de grenadine
Je te mangerais d'un grand coup de dents

Viens vite voir le loup
Viens vite, tu me rends fou
Viens vite voir le loup
Viens vite, tu me rends fou

Que fais-tu là sous le ciel, viens me voir!
Tu vas mourir au soleil, viens me voir!
Tu n'as même pas de chapeau, viens me voir!
Viens, j'te donnerais de l'eau, viens me voir!

Viens vite voir le loup
Viens vite, tu me rends fou
Viens vite voir le loup
Viens vite, tu me rends fou

Tu es plus chaude qu'une poudre de paprika
Brûlante comme un grain de curry
Ta petite langue est un piment couleur de grenat
Et dans mes mains que tu es jolie

Viens vite voir le loup
Viens vite, tu me rends fou
Viens vite voir le loup
Viens vite, tu me rends fou

Vive moi!

On pourrait croire que l'été revient
Tellement il faut beau sur la ville
Et s'il y a une chose qui me fait envie
C'est bien l'envie de ne rien faire

Aujourd'hui, vive moi
Je suis bien dans ma peau
Aujourd'hui, vive moi
C'est ma fête

A la radio y a quelqu'un qui parle
J'irai sûrement pas le contredire

Aujourd'hui, vive moi
Je suis bien dans ma peau
Aujourd'hui, vive moi
C'est ma fête

J'ai l'impression qu'aujourd'hui les filles
Sont bien plus jolies que d'habitude
Et, pour allumer tous ces yeux qui brillent
J'ai même pas besoin de leur sourire

Aujourd'hui, vive moi
Je suis bien dans ma peau
Aujourd'hui, vive moi
C'est ma fete

Des jours comme ça, ça court pas les rues
Faut bien sauter dessus quand ils passent

Aujourd'hui, vive moi
Je suis bien dans ma peau
Aujourd'hui, vive moi
C'est ma fête