C'était mon ultime demande adressée aux hommes. Extérieurement, le sourire ne me quittait pas; intérrieurement, en revanche, c'était le désespoir.» Ainsi se présente Yôzô, né dans une famille riche du nord du Japon, qui veut être peintre, abandonne ses études au lycée de Tôkyô pour travailler dans des ateliers, mais s'initie plus vite au saké et aux filles qu'au dessin et à la peinture. D'amours malheureuses en amours malheureuses, après n'avoir été qu'un médiocre caricaturiste de revues de second ordre, il échoue à vingt-sept ans, malade, tel un vieillard, dans une vieille chaumière, irréparable d'où il rédige l'histoire de sa vie, «vécue dans la honte», et alors qu'il ne connaît plus désormais ni le bonheur ni le malheur.
« A voix haute il lui lit des contes comme "Momotarô", "Le Mont Crépitant", "Le moineau à la langue coupée", "Les Deux Bossus" ou "Monsieur Urashima". Bien qu'il soit pauvrement vêtu et qu'à sa figure on le prenne pour un idiot, ce père est loin d'être un homme insignifiant. Il possède en effet un art vraiment singulier pour imaginer des histoires.
Il était une fois, il y a bien, bien longtemps...
Ainsi, tandis qu'il lui fait la lecture de sa voix étrange et comme stupide, c'est une autre histoire, toute personnelle, qui mûrit au fond de son coeur. »
Voici des contes populaires qui figurent parmi les plus célèbres au Japon et auxquels le grand écrivain Dazai Osamu (1909-1948) donne une interprétation personnelle par la voix d'un narrateur quelque peu original, censé les lire à sa fille dans un abri antiaérien.
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